If you want someting done right, do it yourself

Christopher est assit sur l’une des chaises mises à dispositions des clients. Penché en avant, il se masse la cheville gauche en grimaçant. Pourquoi est-ce que cette putain d’articulation a-t-elle décidé de se faire douloureuse maintenant ? Ça fait bien 1 semaine qu’elle a laissé l’ancien officier tranquille. Si bien que notre jeune homme pensait s’en être définitivement sorti. Mais non. Alors qu’il s’occupait d’un client, il avait eu l’impression de des dizaines de milliers d’aiguilles affûtées transperçaient sa cheville. Il avait bien évidement prit sur lui, était resté droit et se fût sous l’emprise d’horribles douleurs qui se propageaient jusqu’à son genou, qu’il était resté à l’écoute de son client.

Lorsque ce dernier fût enfin parti, l’ancien officier avait enfin pût s’assoir. Les yeux fermé, il passe sa main gauche sur les malléoles internes et externes, tentant en même temps de détendre les muscles de son mollet. C’est plus facile à dire qu’à faire. Christopher soupire. Il aurait pût faire attention. Il les connaissait ces escaliers ! Il connaissait par cœur l’espace entre les marches. Pourquoi avait-il raté cette putain de troisième marche ? Les escaliers n’étaient même pas glissant et étaient sec. Déglutissant, il se passe la main droite sur le visage, prend plusieurs profondes inspirations puis se redresse. Détendant ses épaules, il relève le regard vers sa collègue lorsque celle-ci passe devant lui et lui demande si ça va. Il se contente de sourire en hochant la tête. Si elle savait …

Enfin. Lorsque la porte du magasin s’ouvre à nouveau, laissant apparaître un autre client, Christopher décide de finalement se lever. Il bouge un peu son pied dans tout les sens avant de le poser au sol et d’y mettre un peu de poids dessus. Soulagé, il constate que la douleur a diminué, ce qui est un très bon signe. Alors, se redressant, reculant ses épaules, il se tourne vers le client.

« Bonjour » le salue-t-il en souriant poliment.

Il aurait pût aller à sa rencontre, mais ce n’est pas dans ses habitudes. S’il va voir un client dès qu’il rentre dans le magasin, alors celui-ci risque de se sentir oppressé. Du moins, c’est l’avis de Chris. Il ne supporte pas que les vendeurs se montrent trop enclins à l’aider. Et puis, il reste à la proximité de cet homme. Du coup, si ce dernier à une question, Chris sera bien rapidement à ses côtés pour répondre à ses questions.

**Invité** Invité

Le magasin de sport de la ville était un peu comme ma deuxième maison depuis l’enfance. J’y avais acheté tout mon matériel d’aviron jusqu'à ce que mes besoins ne deviennent vraiment trop professionnels pour la petite boutique locale et que les sponsors prennent le relais pour m’équiper. J’avais néanmoins continué de venir régulièrement pour me procurer des bricoles et conserver une bonne relation avec les propriétaires. C’étaient des mecs que j’appréciais vraiment… même si depuis ma blessure à l’épaule je n’avais pas encore pris le temps de revenir pour taper la discute avec eux. Je me doutais qu’ils prendraient des nouvelles de mon état de santé, et je ne me sentais pas prêt à leur avouer que j’étais fini puisque je n’avais plus aucun avenir dans le sport de haut niveau.

Pourtant leur compagnie me manquait. Je me décidais donc à brouiller les pistes en allant dépenser un peu d’argent au magasin, histoire de noyer le poisson… même si cela ne servait à rien de repousser l’inévitable. Je leur dirais la vérité, mais un autre jour.

En entrant dans la boutique, je saluais le vendeur qui m’adressa un « Bonjour » de circonstance avant de retrouver avec plaisir l’odeur familière des affaires neuves, les rayonnages chargés de matos pour les sports aquatiques du coin et tout un tas d’autres articles que je ne pris pas le temps d’énumérer. Il y avait bien eu quelques changements dans la déco, mais je retrouvais rapidement mes repères et les photos accrochées au mur… Détournant les yeux de mes performances passées, j’appréciais que l’homme me laisse un peu de liberté et ne me saute pas dessus pour me demander ce que je cherchais.

Comme je n’avais pas franchement besoin de quoi que ce soit, je me décidais à essayer une paire de baskets plutôt stylée… même si ma dernière paire n’était absolument pas usée puisque je préférais les laisser sur le ponton et ramer en chaussettes pendant mes entrainements. Malheureusement le 44 était quand même un peu petit et il n’y avait pas la pointure au dessus en rayon.

- Excusez moi, est-ce que vous les auriez en 45 ? Demandais-je en m'approchant du vendeur que je ne connaissais pas du tout. Surement une nouvelle recrue embauchée pendant ma période d'absence.

L´homme qui vient d´entrer dans le magasin, est inconnu aux yeux de notre Christopher. Plus petit que lui, il a les cheveux court d´un couleur brune et les yeux clairs. Tandis que leur regard se croisent, l´ancien officier garde son sourire sur le visage. Sourire qui disparait bien rapidement lorsque le client se détourne. Soupirant doucement, déglutissant, Chris ferme les yeux. Cette cheville le tuera un jour. C´est tout bonnement insuportable. Enfin.

Une voix le sort assez brusquement de ses pensées. Relevant vivement la tête, Christopher pose son regard sur le client de tout à l´heure. Celui-ci lui demandait si les basket qu´il avait choisi ne seraient pas par hasard encore en stock en 45. L´américain grimaçe légèrement.

"C´est une ancienne collection" avoue-t-il finalement en prenant les chaussures en mains "c´est peu probable qu´on les ait encore en stock mais, si vous voulez bien m´attendre, je vais vérifier."

Après avoir attendu la confirmation du client et un dernier sourire, Christopher se détourne et se dirige vers la pièce de stock. Sa démarche irrégulière est une preuve que, finalement, sa cheville n´a toujours pas cesser de se plaindre. Se maudissant intérieurement de montrer une telle faiblesse à un parfait inconnu, Christopher est on ne peut plus soulagé lorsque la porte se referme derrière lui. Soupirant un grand coup, il s´immobilise quelques instant, adossé à la porte, avant de repartir à la recherche de la paire de chaussure.

Une petite dizaine de minutes plus tard, l´ex premier maitre ressort de la pièce. Tout en se dirigeant à nouveau vers le rayon oú il a laissé le client, il voit que ce même client n´a pas bougé. Bon client. Au moins il lui évite de marcher dans tout le magasin. Enfin. Sourire désolé sur le visage, Christopher s´arrête devant l´homme.

"comme présenti, on ne les a pas en stock." dit-il puis désigne les chaussures qu´il tient en main "c´est la dernière paire qui nous reste ..." il regarde vers le rayon "Mais si vous voulez mon avis ... les noires avec le trait bleu là sont plus classe" reprend-t-il en désignant lesdites chaussures, puis reporte son attention sur le jeune homme "Enfin, tout dépend de ce qu´on compte faire avec." Il tourne son regard vers la droite puis vers la gauche "Si c´est pour de la course à pied, mieux vaut investir dans d´autre chaussures. Celles-ci ont beau être plutôt bien côté, niveau amortisseurs elles sont déplorable." Il réfléchit rapidement "Après, encore une fois, tout dépend de comment vous courez. Si ce n´est que de simples joggings une ou deux fois par semaines, elles sont suffisante. Mais si vous comptez courire plus avec une plus grande intensité, vous risquez, à force, de vous bousillez les genoux ... et même le dos avec ces chaussures"

Se rendant compte de son flos de paroles, Christopher se tait un instant. Le pauvre client. Trop d´informations tuent les informations. Il lui laisse donc le temps nécessaire pour assimiler tout ce qu´il vient de lui dire et réfléchir à ses propos, avant de reprendre la parole.

"Concrètement, vous comptez faire quoi? Course? Marche? Saut en hauteur? Saut en longueur? ... Pétanque?"

Il marque le tout d´un petit sourire amusé. Un peu d´humour n´a tué personne. Et puis cet homme ne semble pas vraiment être du genre à lui sauter à la gorge au moindre faux pas.

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