C'était une journée comme toutes les autres pour l'agent immobilier. Une journée d'hiver à Shady Coves où le vent froid mordait l’épiderme et où les températures étaient bien basses. Peter appréciait ce froid rugueux, l'hiver était sa saison préférée. Certains l'appellent la saison basse, mais pour l'écossais il s'agissait de la période la plus intéressante de l'année. Propice au calme et au silence, il s'agissait pour Peter durant ces mois de froid d'effectuer de nombreuses introspections intérieures. Il réfléchissait beaucoup. Parfois un peu trop, mais cela lui permettait d'analyser les éléments qui composaient sa vie et de faire des corollaires. En effet, le britannique détenait un grand sens de l'imagination. Rêveur et se laissait souvent emporter par ses pensées. D'ailleurs, c'est ce qu'il faisait ce matin même à son bureau.

Un peu ennuyé par son travail, Peter profitait de la vue de son bureau au lieu d'étudier les estimations de valeur d'une maison qu'il fallait examiner ce matin. Il avait une vue sur un chêne, et le ciel dégagé de cette fraîche matinée permettait au soleil de déployer un maximum de ses rayons sur le grand arbre probablement centenaire. Ce dernier a du voir Shady Coves se développer à travers les années, il était d'une certaine façon un témoin du passé se disait le jeune homme en tournant son stylo entre les doigts. Un silence régalien avait pris sa place dans l'agence, Jaimie sa collège devait ne pas être là. Comme d'habitude, elle était une femme de terrain plutôt que de paperasse et préférait parcourir la ville et les environs pour dénicher des maisons. Peter pinça les lèvres à cette pensée, sa collègue pouvait se montrer vraiment agaçante. Il soupira longuement , puis se remit à la lecture de ses expertises. Mais à peine eu t-il le temps de terminer un paragraphe, qu'il entendit quelqu'un héler de l'autre côté de la porte. Ne se préoccupant de cet arrivant, Peter continua de détailler le rapport en pensant que Jamie allait bondir accueillir le client avec son horrible sourire niais, comme toujours. La voix héla encore et encore, et Peter se souvint que sa collègue n'était pas là. Se levant d'un bond, l'agent immobilier espérait intercepter au plus vite cette voix avant qu'elle finisse de ressortir de l'agence pensant qu'il n'y avait personne.

Je suis là. Dit-agent immobilier avec précipitation en ouvrant brusquement la porte. Désolé de l'attente, je suis seul aujourd'hui comme vous le voyez. Précisa t-il  en jetant un regard circulaire à la salle. En quoi puis-je vous aider ?

Bon, Isabella a décidé à prendre sa vie en mains !  Si si, ce matin, elle avait promis de se lever en même temps que Juliana quand elle partirait au boulot.  Ok, elle avait ouvert les yeux en même temps que Juliana quand elle est partie au boulot, mais elle avait tout de même trainaillé dans son lit deux bonnes heures, avant de trouver le courage de sortir de ses draps et d'aller prendre une bonne douche.  Une fois que ce fut fait, elle se fit couler une tasse de café et se fit griller trois tranches de pain qu'elle accompagna respectivement de beurre, de confiture et – le meilleur pour la fin – de pâte à tartiner au chocolat sur laquelle elle découpa des tranches de banane.  Elle termina le fruit et vida sa tasse, avant de mettre les affaires au lave-vaisselle.  Franchement, elle ne faisait pas autant de trucs quand elle habitait chez ses parents (a).  

Elle termina par mettre ses chaussures et enfiler un long manteau, avant de se mettre à marcher en direction de l'agence immobilière.  Elle n'avait rien dit à ses soeurs, ne sachant pas encore trop bien ce qui allait ressortir de son escapade matinale.  Elle avait trouvé l'endroit sur internet et regarda un rien la vitrine et les biens proposés.  Bon ok, y a de belles choses, mais elle, un micro studio, ça lui suffit.  Tant qu'elle a la place pour y mettre un grand lit et une télé !  L'anglaise poussa la porte et fut étonnée de ne voir personne à l'intérieur.

« Hey oh ? »

Lança-t-elle à la ronde.  Elle repéra immédiatement le pot de chiques sur un bureau et vérifia une seconde fois qu'il n'y avait personne, avant de défaire l'emballage plastique et de mettre le bonbon à la saveur citron dans sa bouche.  Ne courant plus aucun risque d'être surprise en flagrant délit, la brune commença à s'impatienter.

« Y a quelqu'un ? »

Lança-t-elle un peu plus fort .  Ce n'est pas en Angleterre que le service serait aussi mauvais.  Oui, elle est totalement de mauvaise foi, mais on ne la changera pas.  Un homme ouvrit une porte et s'excusa, en commençant à lui raconter sa vie.  Si elle ne l'avait pas trouvé mignon, elle lui aurait sans doute répondu quelque chose de sanglant, mais pour le coup, elle se contenta de sourire.  

« Salut ! »

Dit-elle en s'approchant de quelques pas de son interlocuteur.

« En fait, j'viens chercher quelques renseignements.  J'aimerais bien m'installer ici, mais je ne suis pas dans la capacité d'acheter quelque chose pour l'instant.  Je serais plutôt intéressée par une location. »