• Prénom : Gretchen • Comment avez-vous connu le forum ? Publicité • Fréquence d'activité : Tous les jours ou presque (parfois j’ai une vie) • Double compte sur le forum :
❝ Mon personnage ❞
• Type de personnage :
• Célébrité sur l'avatar : Scarlett Johansson
• Nationalité : Américaine
• Âge : 28 ans
• Profession : Chargée de projets évènementiels
• Employeur : Mairie (et à son compte)
• Un commentaire ? Bonne dégustation (Mow aipouz-moa)
❝ L'histoire de mon personnage ❞
Une légère brise printanière fait tanguer le pin à la fenêtre. Ses plus fines branches viennent toquer contre la vitre et s’il n’y avait pas les quelques centimètres de verre, on pourrait aller jusqu’à croire que les rayons du soleil effleurent d’une douce caresse le marbre des joues de Victoria Jones. Au loin on aperçoit la tour de l’église, avec son horloge désuète et ses aiguilles rouillées, qui sonnent le gong de neuf heures.
« Tour en B6. Et alors on pourrait les acheminer par… Vous m’écoutez ? - Fou en C4. Poursuivez Jonas, poursuivez, je vous en prie.»
D’un leste mouvement du poignet qui balaie l’atmosphère, elle lui ordonne de reprendre sa morne conversation et l’oublie tout aussitôt. Un skateur vient de passer sur le trottoir, cheveux aux vents et walkman rivé aux oreilles. Pas un de ces bidules en trois lettres barbares, non, un véritable walkman à CDs. Du pur et dur. Alors qu’elle reconnait là un de ses voisins – celui du 66, jamais chez lui, bon sang, quelle charge pour sa pauvre sœur -, la vague de souvenirs déferle et s’empare de la délicate Mme Jones.
« Victoria, approche ma chérie, j’ai quelque chose pour toi. » Le jupon de tulles s’envole tout comme le petit cœur tout mou lorsque la fillette court vers son père. Merveilleux, magique, fabuleux et extraordinaire Papa. Comme tous les papas du monde. Mais celui-là il est encore mieux, parce que c’est le sien. Ben oui, évidemment. Le charismatique et emblématique Richard Jones lui tend un petit morceau de bois tout rond. « Regarde, tu mets ton index là, dans cette petit boucle de fil, oui, et tu donnes un petit coup sec – hop ! et voilà … » Le morceau de bois s’échappe pour venir embrasser le sol avant de remonter le long de son fil à la manière d’une araignée sous deux paires de regards, deux perspectives, l’une émerveillée et l’autre critique. Et de redescendre, remonter, redescendre … « Mais Papa, c’est tout nul ton truc. Moi je veux un walk… -C’est un yo-yo. Ce petit bijou, c’est toute mon enfance. Ne le sous-estime pas, apprends à regarder au-delà des choses : des coups et des gifles tu vas t’en prendre Victoria, c’est certain, la vie est comme ça – je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger car c’est là mon rôle de père et que je t’aime comme un fou, mais je ne serai pas là éternellement ; alors je veux que tu prennes exemple sur ce yo-yo. A chaque fois que tu tomberas, tu te relèveras, et tu t’élèveras encore plus haut, tu graviteras au-dessus des étoiles Victoria, car tu as un potentiel phénoménal, tu seras parmi elles, tu feras partie d’elles. Tu entends Victoria ? Tu comprends ? Ne jamais se laisser abattre. La volonté est la clef de tout. A chaque chute, un envol. Vers le ciel. Il est pour toi maintenant. Garde-le précieusement. » La grosse paluche referme la petite mimine sur le jouet et Richard Jones glisse un baiser tendre sur le front de sa fille.
« Madame Jones ? Maaaadame Jones … Vous êtes sûre que vous m’écoutez ? Je vous parlais de notre dernière commande, au fait vous êtes en échec, il serait intéressant de s’occuper d’abord des … -Jonas ? - Oui Madame ? -Vous êtes viré. »
Les yeux de l’assistant sortent de leurs orbites.
« M…mm… mais enfin … je ne vous … -Depuis que je vous ai engagé, vous vous montrez d’une inefficacité grandissante qui n’a d’égal que la moyenne par seconde de vos œillades déplacées à destination de ma poitrine. Vous pensiez sérieusement que je ne vous avais pas remarqué ? Vous possédez la discrétion d’un hippopotame en rut sur la place saint-Marc lors de la première prise de parole du Pape. Dans mon infinie bonté, je ne vous ordonne pas de vous exiler hors de notre fière ville, bien que votre présence nuise gravement à sa bonne santé et à l’éclat de son image. Quittez ce bureau avant que ne sonne le quart d’heure. -C…c’est un scandale ! On entendra parler de cette af… - Reine en H5. Vous vous permettez une familiarité des plus grossières que je ne saurais plus cautionner. Je vous ai surpris ce matin en train de fouiller mes dossiers à la recherche de mes projets de reprise du journal de la ville. Je me doutais bien que vous ne restiez pas ici que pour mon physique, vous cherchiez un moyen de vous faire reprendre par M. Hayes en lui fournissant les plans de son principal rival – si l’environnement de travail était propice à vos vues tant mieux n’est-ce pas ?, de façon à ce qu’il vous accueille les bras ouverts comme l’enfant prodigue. Vous êtes une ordure Jonas. Les gens comme vous, je les mâche, je les mastique, je les broie, j’en fais de la pâté pour chat. J’ordonne que plus jamais votre sale carcasse ne vienne s’offrir à la vue de mes beaux yeux ou je vous boucle pour harcèlement sexuel et vous pouvez dire adieu à votre belle réputation. Votre carrière s’est dors et déjà envolée – rassurez-vous vous n’étiez de toute façon pas assez talentueux -, je vous laisse vous mordre les doigts en solitaire. Au plaisir de ne jamais vous recroiser. Il vous reste une minute.»
Après quelques balbutiements hasardeux et désorganisés qui tiennent plus du chien enragé que de l’être humain, la porte claque sur l’affreux Jojo et Victoria se retrouve seule dans son large fauteuil en cuir noir. Le yo-yo monte et redescend autour de son index régalien.
« Ah, Papa … Tu avais bien raison. Mais tu n’imaginais pas à quel point le contrecoup est vaste et la solitude grande. »
D’une torsion des chevilles, elle fait pivoter le siège et se retrouve face au bureau d’ébène massif. Elle appuie sur ses enceintes et bientôt la voix de Janis Joplin envahit l’atmosphère.
« Summertime, time, time … »
Du tiroir du fond, elle sort de sous un tas de factures une simple photo et la pose sur le bureau. Victora, mains croisées et coudes sur les accoudoirs, observe la miniature de son propre visage au côté de celui de Ryan Perkins. Éblouissante de bonheur.
« Your daddy's rich And your ma is so good-looking, baby. She's looking good now, Hush, baby, baby, baby, baby, baby … »
Avec un soupir et dans un mouvement brusque, elle s’en empare et s’apprête à la déchirer, puis se ravise. Encore une fois.
« But until that morning Honey, n-n-nothing's going to harm you now, No, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no No, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no, no Don't you cry, Cry. »
Elle remet la photo à sa place et fait tomber le roi adverse sur l’échiquier.
« Coup du Berger. Comme un bleu. Échec et mat. »
Les cloches sonnent neuf heures et quart. C’est une bien belle journée qui commence pour Victoria Jones.
Emily Fisher
• Mannequin •
Messages : 705 Date d'inscription : 23/03/2013
Description du personnage Âge : 31 ans Côté cœur : Craque pour quelqu'un Conjoint(e) : /