Il poussa la porte du dinner, il faisait souvent la route pour venir manger ici car cet endroit faisait les meilleurs hamburger qu'il avait jamais goûté. Deux couche de fromage, une sauce mayonnaise à tomber et un steack d'une onctuosité. Rien que d'y penser, il avait l'eau à la bouche. Ce lieu lui servait aussi de temple, il y venait pour s'y ressourcer en cas de surplus et avec la tonne de boulot qu'il avait, ça arrivait souvent. Cette vieille chemise rouge sur le dos, il ne l'avait plus porté depuis très longtemps car elle n'était pas assez élégante pour les événements auxquels il participait généralement. Il posa son regard dans la salle, ce fut alors que son visage rencontra celui de la belle en pleurs. Ni une ni deux, le de sauveurs de ses dames (ou le séducteur allez savoir) se dirigea vers l'âme en peine. Il sortit un mouchoir de sa poche, car oui, on a toujours un mouchoir sur soi. Ou parce que le hasard faisait bien les choses. Il le tendit à la beauté atypique qui se trouvait face à lui et dit alors en souriant : « une jolie fille comme vous ne devrais pas pleurer. » Il venait d'accomplir en quelques secondes tous les clichés possibles et imaginables des films pour filles : la rencontre au hasard, la phrase bateau, deux interlocuteurs séduisants.

Sa main effleura doucement celle de la jeune femme qui pleurait à chaudes larmes. Elle lui faisait de la peine, c'était un sale type, peu de sentiments, mais les sanglots étaient un truc qu'il avait du mal à supporter. Autant la colère l'amusait beaucoup. Mais aucun raison ne devrait être acceptable pour faire pleurer quelqu'un homme ou femme. Il retira ensuite sa main et regarda la jeune femme, ces iris étaient d'un vert tendre, qui tirait légèrement vers le marron. Elle semblait si douce. Puis il s'attarda sur la serveuse qui passait à côté de lui et l'interpella dans un sourire ravageur : « Excusez moi, je voudrais le double cheddar, une grande frite et une bière s'il vous plait ! » Il remarqua que la jolie brune n'avait rien devant elle, il fit signe à la serveuse d'attendre et demanda : « Vous commanderez quoi ? » Il était affamé, le repas du midi avait sauté par manque de temps et il n'attendait qu'une chose désormais, cette merveille d'hamburger. Il salivait comme un gosse de cinq ans à qui on avait promis un sachet de dragibus.

Les larmes de la belle coulaient à flots, Nick se demandait bien ce qui pouvait l'atteindre à ce point là, loin de se douter que ce ne sont que des futilités et un léger dérèglement hormonale mais plutôt dirigé vers un viol ou quelque chose dans le genre. Simplement car il ne se laissait jamais submergé par ses émotions, il préférait parfois se fermer que de se laisser aller pour finalement ne plus rien gérer du tout, avoir le contrôle était son principal objectif. Comprendre les états d'âmes des êtres vivants était pas l’activité où il était le plus doué et dans un sens, il regrettait presque d'être allé s'installer à cette table. Maintenant, il ne pouvait plus faire marche arrière de toutes façons. « J’suis grooooosse. » Fascinant comme la femme pouvait se faire des complexes là il ne devrait pas y en avoir. Elle devait bien se douter qu'il était venu vers elle pour la draguer, et si elle était hideuse, il aurait manger son sandwich seul. Interloquée, il eut un léger mouvement de recul. Comment réagir face à ce type de crises d'angoisses ? La serveuse semblait aussi abasourdie que Nick et regardait la belle avec stupéfaction. Allez mec, trouve quelque chose pour la réconforter. « euh... ca va aller. » super, tu pouvais pas trouver mieux. Pour ce qui était de trouver les mots pour draguer, là il y avait du monde, mais Nick n'avait jamais été très doué pour requinquer quelqu'un. Avec sa phrase, il venait quasiment de lui dire qu'elle avait raison, il aurait du la contredire, lui assurer qu'elle avait un physique charmant.

Il fit signe à la serveuse qu'il prendrait deux hamburger frites, si la brunette n'en voulait pas, il ne se ferait pas prier pour manger les deux. La pauvre se sentait si mal à l'aise qu'elle n'avait pas osé bouger d'un poil. « Désolée, désolée, je … je vais pas vous embêter. . » « Vous ne devriez pas vous faire tant de soucis pour votre ligne, elle est parfaite.. » affichant un sourire en même temps. Puis, il avança sa main pour sécher la larme de crocodile, mêler à un peu de mascara pas si waterproof que ça et ajouta : « Puis je savoir ce qui tracasse à ce point ? » Elle n'allait quand même pas faire une crise de larmes à cause de quelques kilos en trop, ou alors Nick ne comprenait strictement rien aux femmes. Les gens autour d'eux avaient finalement détourné le regard. Contrairement à ce que l'on peut penser, Nick n'était pas toujours à l'aise lorsqu'il était au centre de l'attention. Il entendit même une enfant demander à sa maman pourquoi la dâme elle pleurait juste derrière lui.