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Since forever For years on end Newbies

« Chaque homme, quelque soit sa valeur, ne peut connaître son destin. Il ne peut entrevoir le rôle qu'il jouera dans l'histoire qui commence. Comme tout un chacun, il doit apprendre, jour après jour. Et il en sera ainsi pour le jeune garçon qui arrive aux portes de Shady Cove. »

1er Janvier 1991 : Londres. Une surprise. Morgan ''Merlin'' Smith voit le jour dans une famille aisée. Un père irlandais qui a grimpé les échelons dans une banque internationale par la sueur de son front, une mère américaine femme au foyer appartenant déjà au milieu aisé, et un grand-frère – William – de six son aîné sont là pour l'accueillir. Ses parents auraient souhaité une fille, d'où le prénom, mais ça n'est pas pour autant qu'ils ne chérissent pas ce bout de chou. Celui-ci est éveillé, joyeux, un peu maladroit, exaspérant aussi, sans le faire exprès. Mais ce n'est pas grave qu'il n'ait pas de don particulier, ou le QI de son aîné, il est encore petit. Morgan grandi dans une famille aimante, ne manquant de rien et pouvant compter sur un frère protecteur. Mais il n’est pas destiné à rester toute sa vie à Londres. Dommage, il aurait bien aimé. Cependant, c’est grâce au travail de son père qu’il peut se découvrir des passions qui ne le quitteront jamais.

Avril 1995 : Pays de Galle. Novembre 1995 : Écosse. Août 1996 : Irlande. Une fois en âge d'aller à l'école, le petit Morgan suit des cours à la maison. Ce qui lui permet, à chaque fois, de découvrir le pays qui les accueille avec sa mère. Tandis que son père travaille toujours autant et que son grand-frère se lasse déjà de l'école. Il entre doucement dans les légendes, pour finir en apothéose avec le pays qui a vu naître son père. Et tout ça, il le doit à sa mère, auprès de laquelle il grandit et apprend, se délectant à son tour de ces contes, ces mythes et ces héros. A 7-8 ans, il sait alors que tout ceci ne le quittera jamais. Tombé à pieds joints dans les légendes celtes et arthuriennes, il prend pleinement conscience de son second prénom, et comprend aussi pourquoi sa mère le lui a donné. C'est elle qui lui a transmis ses passions.

Il ne faut pas longtemps à la famille et aux amis pour l'appeler Merlin. Jamais sa mère n'aurait cru que le prénom qu'elle avait choisi irait aussi bien à son fils. Vivre trois ans en Irlande l'a aussi convertit à la magie. C'est sa religion, celle des celtes et des druides, de l'ésotérisme, des fées. Pour la plupart, Morgan est un original, mais il n'en a rien à faire. A 6 ans déjà il expérimentait les tours de cartes, à présent, il continu. Certes, cette magie là est pleine de trucs et astuces, mais ça l'amuse aussi. Et c'est le principal. Même si William n'eut de cesse de le narguer, enfant, Morgan n'en mérite que plus son surnom. Et sous ses airs d'idiot, il a appris l'Irlandais et la magie en autodidacte. Si l'aîné est plutôt penché sur les sciences, le cadet est attiré par tout ce qui est littéraire.

Septembre 1999 : Seattle. La ville d'origine de sa mère. L'autre bout du monde. C'est une déchirure pour Morgan que de quitter l'île verte pour les USA. Là, William est mis à l'honneur et la famille ne déménage plus le temps qu'il ai fait ces trois années de lycée. Le plus jeune demande alors d'aller lui aussi à l'école avec les autres enfants. Malgré des réticences au début – c'est qu'il est un peu chétif, naïf, différent, il va se faire persécuté –, ses parents acceptent et Morgan se révèle être sociable. Raillé parfois, sa grande sensibilité n'en est pourtant pas touchée puisqu'il a des amis. Ces années se déroulent sans encombres. Les deux frères apprennent à connaître des cousins, des cousines, des oncles, des tantes, et une grand-mère un peu aigrie mais qui a une très, très belle maison. William a toujours ce caractère si spécial, et en raison de la différence d'âge, une relation de frères « petit-qui-veut-faire-comme-le-grand et grand-qui-veut-être-libre » s'installe alors entre eux. Puis l'aîné s'éloigne avec la fin du lycée et l'entrée à Harvard. Le cadet se retrouve donc seul, presque fils unique.

Automne 2002 : Paris. Les parents ont de nouveau la bougeotte et, laissant l'aîné à ses études de droit (qu'il suivra seulement 2 ans avant de changer de direction pour la physique), ils déménagent à Paris. Mais Morgan ne s'y fait pas, il tombe malade, ne supporte par l'air de la capitale. L'éloignement avec son frère y est sans doute pour quelque chose. Malgré la très bonne école où il est inscrit, sa mère décide de partir avec lui en Bretagne. Et ça marche. Le père rentre les week-ends de Paris. Tout se passe bien, Morgan s’intègre, apprend le français, a quelques copains, se fait un peu persécuté par les plus grands du collège, mais il apprend la vie. Sa passion pour tout ce qui touche aux celtes ne diminuent pas et il est même intéressé par l'histoire de France.

Juillet 2004 : Washington DC. Septembre 2005 : New-York City. Plus proche géographiquement de son frère, Morgan le revoit plusieurs fois avec bonheur. Ses cours à lui se passe plutôt bien et alors qu'il a une petite amie, il est obligé de la quitter pour partir. Juin 2006 : Miami. Il ne revoit ni cette fille, ni son grand-frère. Il a aussi de moins en moins de contacts avec ce dernier. Juillet 2007 : Chicago. Août 2008 : Los Angeles. Pour sa dernière année de lycée. Changer tous les ans de ville ne l'a pas aidé pas à se faire des amis, et il s'isole un peu. Au lycée, il est souvent rejeté, mais ça ne le dérange pas trop qu'on le prenne pour un idiot, puisqu'il a ses livres. Tout le long de sa scolarité, il eu des notes correctes. Pas excellentes, mais pas catastrophiques. Il ne s'est jamais vraiment foulé et s'est ainsi attiré les foudres de son père plus d'une fois. Il commence à ne plus supporter son paternel, une crise d'adolescence un peu tardive. Cependant, Morgan se plie aux exigences de ses parents et réussi à entrer à Stanford, pour des études de physique.

Il commence alors à comprendre à quel point ils ont fait une différence entre lui et William. L'aîné était toujours meilleur en tout. Cette rancœur accumulée silencieusement au fil des années éclate à la fin de sa première année de fac. Il arrête le domaine de l'astrophysique pour se diriger vers la littérature, sa vraie passion. Son père le menace de lui couper les vivres mais n'ose finalement pas, pour une raison encore inconnue de Morgan. S'ensuivit donc deux années relativement calmes, malgré les reproches sous-entendus de ses parents. Il paraîtrait que l'avenir n'est pas dans les livres. Ses parents lui demandent encore toujours d'avoir un vrai avenir, ils replacent en lui les espoirs qu'ils avaient en William, maintenant évanoui dans la nature après son diplôme. En 2012, sa mère a héritée de la maison familiale de Seattle. Une grande maison bourgeoise. Ses parents s'y installent donc, à quelques années de la retraite, et Morgan vient en week-end pour décompresser de l'université.

Mars 2013 : Seattle. Une grosse dispute éclate entre le père et le second fils, alors que celui-ci est week-end chez eux. Tout est déballé. Un nul, un raté, une vie dans les livres ne mène à rien, William est encore cité en exemple... Mais William il est parti lui ! C'est la dernière phrase que Morgan décoche à son paternel avant de monter rassembler ses affaires et de partir, à son tour. Morgan en a entendu assez. Il est en colère comme jamais. Et au lieu de prendre un avion pour la Californie, il s'embarque dans le premier bus venu. Les ponts sont coupés. Le jeune homme change même de numéros de téléphone, avec le risque de diminuer encore les chances qu'il a de revoir son grand-frère. Il n'a plus envie de supporter ses parents, sa famille de bourges, les contraintes qui vont avec.

Pendant bien 2 semaines, il fait de l’auto-stop, loge dans des hôtels, vit au jour le jour avec son petit carnet comme seule compagnie. Il passe dans l'Oregon, atterrit à Ashland. Le coin lui plaît bien alors il reste quelques jours. Il pense même à reprendre l'université et ainsi boucler les deux ans qu'il lui reste. Mais il est bientôt à cours d'argent. Un après-midi, il entend une conversation à la terrasse d'un café. Profitant du fait qu'un des types parle fort, il se fait discret pour écouter. C'est un nom qui l'a interpellé : Nicholson. Un très vieux souvenir refait surface tandis qu'il comprend que cet homme a emménagé dans les environs. Direct, il demande aux deux inconnus s'ils parlent bien de Christopher Nicholson. Après une réponse affirmative, il arrive à leur tirer l'adresse dudit Christopher. Ou du moins, la ville.

1 Avril 2013 : Shady Cove.