Dans un geste de rage, Christopher claque la porte de la maison. Vivement, il balance son sac dans un coin du couloir et envoie sa veste sur le porte manteau. Inutile de préciser que cette veste rate sa cible et tombe au sol, s´étendant sur les chaussures qui se trouvent là. Ignorant le désordre ainsi créé, Christopher enlève ses chaussures, les envoies sur sa veste et va dans la cuisine. Ouvrant vivement l´armoire, il en sort une tasse, referme l´armoire et pose violement la tasse sur la machine à café qu´il allume. Pendant qu´elle se met en route, il s´appuie sur le plan de travail, baisse la tête et ferme les yeux.

S´il est dans cet état de grande rage, ce n´est que parce que cette garce d´Emily Fisher est venu au magasin de sport. Jusque là, tout va bien, ce n´est pas dérangeant pour un sous. Mais elle n´a pas put faire ses courses comme chaque humain sencé. Non. Elle l´a cherché, l´a provoqué et à réussi à lui faire perdre son sang froid et sa patience. Quelle connasse. Et ça devant les autres clients du magasin. S´il perdait son boulot à cause de cette salope, il ne sait pas ce qu´il serait capable de faire.

Prenant une profonde inspiration, il inspire l´odeur du café qui coule dans sa tasse, ce qui réussi à le calmer. Très légèrement. Une fois que la tasse est rempli, Christopher se redresse quelque peu, se passe une main sur le visage et se masse les paupières. Ce coup de stresse mêlé à la rage contre l´humanité lui fout la migraine. C´est bien la derniére chose dont il a envie, maintenant.

La porte d´entré s´ouvre et se referme. Christopher se redresse d´avantage, rouvre les yeux et lance un coup d´oeil au-dessus de son épaule vers le couloir. Morgan est immobilisé à la porte. Sans doute que le désordre l´étonne ... ou l´inquiète. Les dents serrés, muscles de sa mâchoire contractés, Christopher se tourne complètement afin de faire face au jeune homme qui se trouve maintenant devant lui.

"T´étais oú?" lance-t-il sur un ton bien plus vif qu´il ne l´aurait réellement voulut "T´as vu l´état de la cuisine ?!"

Et le voilà qui s´emporte à nouveau, et ce seulement à cause de quelques miettes qui trainent sur le plan de travail et d´un couteau sale qui se trouve dans l´évier. Enfaite, Christopher sait exactement pourquoi il est énervé, mais il ne sait pas pourquoi il crache son venin sur Morgan.

Sur le chemin du retour, Morgan prend son temps. Il profite de la météo moins étouffante de cette fin d'après-midi. Finissant le cupcake qu'il a acheté un peu plus tôt, il tient de l'autre main un sac plastique contenant deux ou trois petites choses. Il n'avait pas prévu de sortir de la maison, mais il s'était rendu qu'il était à court de thé. Il avait mal fait ses comptes, ou quelque chose comme ça. Toujours est-il qu'il est sorti dans l'idée de faire vite, il n'avait même pas prévenu Christopher qu'il sortait. Cependant, il avait fait un détour par le Cup of Tea, s'était acheté un petit gâteau. Puis l'épicerie du coin,et il en ressort avec du thé, du lait, et de la glace vanille-pécan-caramel. Une envie de glace. Bref. En sortant, il avait croisé Reid et ils étaient restés un moment à discuter.

Sur le chemin du retour, Morgan n'a aucune idée de l'heure. Il se doute que Christopher rentrera bientôt, si ce n'est pas déjà fait. Il déguste la dernière bouchée de son cupcake, alors qu'il approche de la maison. Se léchant les doigts, il arrive rapidement à l'entrée, cherche ses clefs, et les insère dans la serrure. Remarquant que c'est déjà ouvert, il est pris d'une sueur froide en se demandant s'il l'avait bien fermée tout à l'heure. Pourtant, il en est sûr, il n'est pas parti sans fermer à double tours. Récupérant la clef, il la fourre dans sa poche avant d'abaisser la poignée. il entre doucement, prêt à tombé sur n'importe quoi. Et pour ne pas trébucher sur ce n'importe quoi, il baisse naturellement les yeux sur le sol et referme ensuite la porte derrière lui.

C'est d'abord le désordre qui l'interpelle. Relevant doucement le regard, il détaille les chaussures, la veste, et le sac appartenant tous à l’ancien militaire. S'immobilisant, il n'est étonné qu'un millième de seconde, avant de ressentir une vague d'inquiétude nouer son estomac. Quelque chose ne va pas, définitivement, il en mettrait sa main au feu. Cela ne ressemble tellement pas à Chris. Il voit alors la silhouette de l'homme dans la cuisine, et se déchausse sans même y penser avant de s'avancer. Il n'ose rien dire, observant l'expression de l'américain qui n'augure rien de bon. Il pose le sac en plastique sur la table sans le quitter des yeux, alors qu'il se tourne complètement vers lui. La colère est là, et bien présente, sur le visage et dans l'attitude de l'aîné.

Faisant un pas vers lui, Merlin se fige et la surprise prend bien vite place sur ses traits, remplaçant l'inquiétude, quand il entend l'ancien officier user d'un ton sec et vif. Interloqué, il écarquille légèrement les yeux et referme la bouche, attendant que la tempête passe. Il baisse immédiatement le regard. Christopher s'emporte contre lui, l'anglais n'a aucune idée de la raison, mais il n'a pas envie de l'énerver encore plus. Il cherche furtivement ce qu'il a bien pu faire pour que l'aîné soit en colère, mais il ne trouve rien de significatif, pas même le prétendu "état" de la cuisine. Il n'a dit ça que parce qu'il était énervé.

— Je- J'étais avec Reid, on s'est croisé à la sortir de l'épicerie, répond-il doucement, ne sachant pas comment réagir au ton de Chris pour ne pas l'agacer encore plus. Il marque une pause, avant d'aller vers le sac en plastique. Laisse-moi ranger ça, je m'occupe de la cuisine ensuite.

N'ayant pas envie de s'engueuler davantage et de se prendre la tête sans aucune raison, Morgan s’empare des ses achats et les range aux endroits adéquats. Le thé dans le placard, le lait et la glace dans le frigo. Puis il nettoie rapidement le plan de travail et, alors qu'il essuie le couteau qu'il vient de laver, il ose un regard vers Chris, réfugié dans sa tasse de café. Il se demande encore ce qui a pu l'amener à être dans un état pareil, mais son état de survie lui dit de ne poser aucune question. C'est pourquoi il ne prononce aucune parole, et le silence n'est brisé que par le bruit du tiroir qui se referme.

Christopher était sur le point de se calmer, sa conscience lui ayant hurler que Morgan n´avait rien a voir dans cette histoire avec Emily et qu´il ne devrait pas pâtir de sa colère, mais les paroles du jeune homme l´agace. Et il ne sait même pas pourquoi. Peut-être est-ce simplement le nom de Reid ? Christopher connait très furtivement ce jeune là et il sait Morgan proche de l´américain. Et c´est bien là oú réside le problème. Ce jeune tatoué, fumeur et buveur est le cliché même du sale gosse de base. C´est comme le plus jeune des frères Hastings. Enfaite, c´est comme tous les jeunes de Shady Cove: ce sont tous des sales gosses. De moins, tout ceux que Christopher connaisse. C´est sans doute très puérile et très irréfléchit tout ça et Christopher changerait surement d´avis s´il apprenait à les connaître mais ... voilà, il n´a, tout bonnement, aucune envie de les connaître d´avantage. A vrai dire, il se plait à les détester. Soit.

S´apprètant à dire quelque chose, Christopher préfère se taire. Faut dire que s´il se met à parler maintenant ce serait pour s´emporter encore plus. Alors, il se contente de se murer dans son silence. Se réfugiant son café qu´il boit lentement et dont la caféine à le don de le calmer un peu, un tas de questions lui traversent l´esprit. Qu´est-ce Morgan faisait avec Reid? Pourquoi Reid? Pourquoi l´avoir choisi lui pour ami? Se pourrait-il que Reid se joue de la naiveté du jeune anglais? Ce tatoué n´est sans doute pas sain d´esprit. Peut-être a-t-il besoin d´une victime et l´a-t-il trouvé en Morgan, cet être innocent et bien trop adorable et gentil? Ouais, ce doit être ça. Quelle autre explication peut-il y avoir pour leu amitier? Évidement, la simple et bonne explication que ce sont deux jeunes qui partagent les même centres d´intérets et qu´ils ont pas mal de choses en commun, n´effleure même pas l´esprit de l´ancien militaire.

"Qu´est-ce que tu faisais avec Reid?" demande-t-il sur un ton neutre, presque méfiant avant de tourner son regard vers Morgan "qu´est-ce qu´il te voulait?"

Son ton s´est fait légèrement plus agressif. Peut-être que les deux garçons ont simplement discuter de tout et de rien? Mais peut-être aussi que Reid a utilisé la rumeur sur Christopher et Morgan contre ce dernier? Peut-être le fait-il chanter avec cette rumeur? L´américain n´est pas paranoique. C´est juste que sa formation militaire l´oblige à se méfier des gens un peu trop ... bizarre à ses yeux. Et ce Reid est clairement bizarre. Soit.

"Il me plait pas, ce Reid ..." marmonne-t-il en détournant son regard et en reprenant une gorgé de son café "y a un truc qui me dérange chez lui ..."

Le silence semble bénéfique à Christopher. Du moins est-ce la vision de Morgan, qui se garde bien d'aggraver la situation en l'interrogeant. Il le connaît, il sait que quand il est dans cet état, le moindre mot mal choisit peut l'énerver encore plus. Vivre avec Chris, c'est comme marcher sur des œufs. On ne sait pas quand il va être en colère, et on sait encore moins quand il va se calmer. Le britannique prend alors son mal en patience, étant lui-même parfaitement calme mais aussi quelque peu inquiet. En vérité, il ne peut s'empêcher de l'être lorsqu'il ne connaît pas la cause d'un tel changement dans l'attitude du plus grand. L'observant du coin de l’œil, il voit bien que le café a un effet positif sur l'ancien militaire, et il laisse donc la boisson faire son œuvre, pensant naïvement que la situation est sur le point de s'arranger.

Ayant fait quelques pas sans vrai but, Merlin est interrompu par la voix de l'américain et s'immobilise. Déconcerté, il note le ton presque méfiant et agressif, se tournant alors vers Chris. Il détaille un instant son visage, mais l'anglais n'y voit que de la neutralité. Pourquoi l'interrogeait-il maintenant à ce sujet ? Et puis, il n'a rien fait de mal, seulement passer un peu de temps avec son ami. La réaction de Christopher n'a pas de sens. Aux yeux de l'étudiant, il n'y a même aucune raison d'agir comme ça. Ayant un temps de latence, qui lui permet tout de même de reprendre ses esprits, le jeune homme ne peut pourtant empêcher une expression dubitative de prendre place sur ses traits.

— Euh, je... Rien, on- On a juste parlé, répond-il, un peu hésitant mais seulement parce qu'il ne s'attendait pas à de pareilles questions. On s'est croisés par hasard et.. on a discuté pendant un moment, c'est tout.

Il ne comprend pas vraiment l'intérêt de cet interrogatoire. Et puis l'ancien officier avoue alors que le musicien de lui plaît pas, à cause de quelque chose qui le dérange. Morgan arque un sourcil, ne voyant pas ce qui pourrait en être la cause. Reid est très gentil, toujours attentionné, et drôle. Il arrive à rire de beaucoup de choses, mais il sait aussi écouter. C'est même à lui que le brun s'est confié sur sa relation avec Chris. Ils sont donc amis, et plutôt proches. Ils ont le même type de caractère, ce qui fait qu'ils s'entendent très bien. Mais il n'y a rien d'autre. Le britannique fronce alors légèrement les sourcils, si l'américain se base sur la première impression, visiblement mauvaise, qu'il a de Simon, il est injuste. Et Merlin espère qu'il ne soit pas non plus borné sur ce sujet-là. Manquerait plus qu'il lui interdise de fréquenter son ami sous prétexte que lui ne l'aime pas.

— Reid est très gentil, je ne vois pas pourquoi il ne te plaît pas, réplique-t-il sans animosité. Et puis tu ne le connais pas personnellement, alors ne t'arrête pas à l'apparence, il n'est comme ça, je te le jure.

D'accord, il fume, boit, et a une multitude de tatouages sur tout le corps, mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas sympa, qu'il aura forcément des arrières pensées, voire qu'il est simplement mauvais. L'étudiant sait parfaitement que ce n'est pas vrai, mais il a l'impression que Christopher le prend pour un jeune dépravé. Un peu comme il a décrit Reese, alors celui-ci est aussi sympathique. Certes, Reid n'a pas l'allure type, mais tatouage ne rime pas avec personne à éviter. Pourquoi juger sur la carapace ? C'est quelque chose que Morgan ne supporte pas, et est d'ailleurs incapable de faire. C'est sans doute pour ça qu'il ne s'arrête pas aux on-dits. Il refuse aussi que Chris soit désagréable vis-à-vis de Simon, alors qu'il ne l'a jamais rencontré. Il s'avance alors vers l'ancien militaire, de quelques pas, et prend un ton calme et posé pour parler.

— Ne t'arrête pas à la première impression. Regarde, ça m'a bien joué un tour avec Terry, alors il ne faut pas que tu t'arrête à ça.

Bien que Christopher prétend évidement le contraire, il sait pertinement qu´il a tendance à juger les gens sur leur apparences. Pour lui, la première impression est souvent la bonne. Terry étant l´exception qui confirme la règle. Mais là n´est pas la question. Quoiqu´il en soit, même si ce Reid doit être, comme le dit Morgan, quelqu´un de gentil, le fait qu´il fume et qu´il boit dérange profondément l´ancien militaire. Oh non, il ne dira jamais qu´il n´a jamais bu et jamais fumé de sa vie -dans son adolescence il a testé toutes sortes de substances plus ou moins ilicites- mais, maintenant qu´il a passé cet âge, qu´il a murit et est devenu plus réfléchit, il ne supporte plus ces gamins qui vont faire la fête tous les week-end et qui ne rentrent jamais sans être bourré. Fort heureusement, Morgan ne supporte pas l´alcool, il n´y aura donc sans doute pas de situations de ce genre. Et si ça arrive, l´anglais sait ce qu´il risque. Bref.

Lorsque Morgan répond que Reid est gentil et qu´il ne voit pas pourquoi le jeune fêtard ne plait pas à Christopher, celui-ci est presque étonné d´entendre le calme dans la voix du plus jeune. Pourtant, il vient de dire du mal d´un prétendu ami, non? Alors peut-être que Simon ne compte finalement pas tellement pour Morgan? Peut-être que Christopher se trompe réellement sur le compte du tatoué? Non. L´ancien militaire refuse de croire à une telle possibilité. Morgan reprend ensuite, lui disant qu´il ne connait pas Reid personnellement, de ne pas s´arrêter à l´apparence et qu´il n´est pas "comme ça".

L´ancien militaire tique et fronce légèrement les sourcils à cette déclaration. Qu´est-ce que Morgan entend par "comme ça"? Qu´est-ce que ça signifie? Pense-t-il que l´esprit de Christopher est empli de clichés et de mauvaises impressions? Il n´aurait pas spécialement tord. Soit. Après un temps de silence pendant lequel l´anglais s´est approché de quelques pas, il reprend la parole, parlant, comme toujours depuis le début de la conversation, sur un ton très calme et très posé. Il lui répète de ne pas s´arrêter à l´apparence car ce faire lui à, lui-même, jouer un tour avec Terry. À l´évocation du nom de cette dernière, Christopher relève son regard. Tout d´abord surpris, celui-ci s´assombrit rapidement.

"Ce n´est pas la même chose" rétorque-t-il vivement en reposant sa tasse à moitié vide sur le plan de travail "Je t´interdit de comparer Terry à ce ... ce Reid !" il expire vivement "Il n´y a rien en commun. Moi je n´ai jamais agresser Reid en face et je ne le ferais jamais" c´est faux, c´est menti "je ne chercherais jamais à vouloir absolument me mettre en travers de votre amitier" faux, archi faux "Je ...."

Il se coupe brusquement, ne sachant plus quoi dire. Dans le fond, il sait avoir tord. Et c´est une sensation des plus horribles et des plus répugnantes. Christopher déteste savoir qu´il a tord. Il n´aime pas se rendre à l´évidence que c´est Morgan, le sale gosse et le plus irréfléchit d´eux deux, qui a raison. Soupirant, il détourne le regard. Enfoiré de première. Connard.

Et puis, que sait-il si bien faire lorsqu´il sent qu´il ne contrôle plus la situation et qu´elle tourne à son desavantage ? Fuir, évidement. C´est donc ce qu´il fait sans plus hésiter. Laissant sa tasse sur le plan de travail et Morgan derrière lui, il sort par la porte de la cuisine sur la terrasse. Faisant quelques pas, s´arrêtant devant l´herbe, il prend une profonde inspiration. Sentant comment l´air frais qui s´infiltre dans ses poumons fait quelques peu baisser la pression, Christopher ferme les yeux et se passe les mains dans les cheveux.

Entre eux, c´est lui le pire des connards.

Morgan reste calme, car il sait que hausser la voix ne servirait à rien. Christopher étant déjà difficile à faire changer d'avis, ou au moins est-il difficile de lui faire voir la chose sous un angle différent, se braquer aussi entraînerait une belle réaction en chaîne. L'anglais est peut-être impulsif, mais c'est justement quand il agit sans vraiment réfléchir, en suivant son instinct, qu'il fait au mieux. Un ton calme et posé, mais pas distant, lui a paru être la solution. Bien sûr, que l'américain juge Reid simplement par son apparence lui hérisse le poil, mais s'énerver n'aurait aucune utilité. Et puis, il sait parfaitement ce pour quoi Chris le prend. Comme si le musicien peut — et a l'intention de — corrompre Merlin, l'inciter à se droguer ou à se saouler. Ça risquerait de lui coûter facilement la vie, alors pour rien au monde il n'y toucherait.

Alors qu'il évoquait Terry simplement pour lui montrer que la première impression n'est pas toujours la meilleure, le britannique voit l'expression de Christopher s'assombrir. Tout de suite, il rétorque que ce n'est pas la même chose, et que Morgan n'a pas le droit de les comparer. Il dit ensuite que lui n'agressera jamais Reid et qu'il ne cherchera pas à se mettre en travers de leur amitié. Le plus jeune accuse le coup, se demandant furtivement s'il n'est pas encore en train de lui en vouloir pour cet épisode. Et bizarrement, il doute de ses paroles. Au contraire, Chris serait capable de beaucoup de choses s'il pense que le brun court un danger. C'était déjà arrivé, sauf que pour le protéger, il y avait eu son grand-frère en plus de l'américain. A présent, si en plus, il l'aime, Christopher sera toujours prêt à le défendre. Du moins, c'est ce que suppose Merlin, qui a quand même confiance en lui.

Pourtant, l'ancien officier ne continu pas sa petite tirade. L'étudiant sait être dans le vrai. et il sait que son vis-à-vis le sait aussi, puisque celui-ci ne soutient pas son regard. Et puis, comme il fallait s'y attendre, il fui. Le suivant des yeux, Morgan ne peut s'empêcher de soupirer. Il était sûr que quelque chose n'allait pas, et il a la nette impression qu'il n'a pas beaucoup aidé. Pourtant, au lieu de retourner vaquer à ses occupations, il sent qu'il doit aller le voir. Lui parler. Chris est mal, il faut bien qu'il fasse quelque chose. En fait, sans même s'en rendre compte, le jeune homme a une bonne influence sur lui, et le tire sans cesse vers le haut, au lieu de le laisser dans sa colère. Inlassablement, il l'aidera. C'est tout. Sortant à son tour sur la terrasse, il observe un instant la silhouette de dos, devant lui, avec un léger sourire. Puis il s'avance, prenant une grande inspiration.

— Je vais la jouer à la William, lui il arrivait à te faire entendre raison, dit-il doucement, avant de se racler la gorge et de prendre le ton déterminé que son frère avait lorsqu'il expliquait quelque chose, qui s'avérait toujours vrai. Ce qui s'est passé avec Terry est du passé, n'y reviens plus. Nous nous sommes expliqués elle et moi, c'est réglé maintenant, commence-t-il en s'approchant. Ensuite, tu serais tout à fait capable d'agresser Reid si tu venais à penser qu'il avait vraiment de mauvaises intentions à mon égard. Tu m'aimes, donc tu me défends. Le contraire serait illogique puisque tu servais l'Amérique, ton devoir était de protéger. C'est dans ta nature, tu ne me feras pas croire le contraire. Il continu d'avancer, lentement mais sûrement. Je paris que tu me penses trop naïf pour me laisser libre de mes fréquentations. Je te le répète, Reid est gentil. Preuve : il fait attention à sa fumée de cigarette lorsque je suis là, il m'a déjà ramené des bières sans alcool, il ne me juge pas à ma sexualité, et il m'a prêté une oreille attentive quand j'en ai eu besoin.

Le mot "sexualité" était sorti tout seul, et il n'a pas eu l'intention de le retenir. Puisque c'est la vérité. Morgan est maintenant très proche de Chris, et il s'avance encore pour venir l'enlacer par derrière. Comme cette fois-là, juste après l'épisode du bureau. Posant son front à la base de la nuque de l'ancien militaire, il ferme les yeux instinctivement. Il le serre un peu, ça faisait trop longtemps à son goût qu'ils n'avaient pas étaient dans les bras l'un de l'autre. Et puis, une idée saugrenue lui traverse l'esprit. Et si Christopher était, quelque part, jaloux... ? Un instant dérouté, il se dit que si l'américain se méfie d'un homme, c'est qu'il le prend clairement pour un homosexuel. Sympa. Bref. Oubliant un peu cette pensée, il se détache du pus grand pour le forcer à se tourner face à lui. Une fois cela fait, il pose ses mains sur son torse et se rapproche alors. Leurs visages ne sont qu'à une petite dizaine de centimètres.

— Tout ira bien, murmure-t-il en le fixant dans les yeux, avant d'aller lui voler un baiser.

Et il se rend compte que c'était le premier de la journée.

Christopher est immobilisé sur la terrasse. Les yeux fermés, la respiration courte, il a l’impression de suffoquer. Qu’est-ce qui lui a prit ? Qu’est-ce qui lui a prit d’engueuler Morgan ? Qu’est-ce qui lui a prit de dire ouvertement du mal de son ami ? Pourquoi s’est-il énervé contre l’anglais alors que celui-ci n’a juste eu envie de lui faire comprendre son erreur ? Il est con. Vraiment trop con. Christopher se frapperait la tête contre le mur s’il le pouvait. Mais la voix de Morgan qui retentit derrière lui l’en empêche.

Abaissant les mains, relevant la tête, il porte son regard vers l’avant et écoute simplement son ami. Le déterminé à la Will possède quelque chose de profondément rassurant. Et même si Christopher ne supporte de se faire à l’idée d’avoir eu tord sur toute la ligne, entendre la vérité de la bouche de Morgan, sur ce ton qui ne lui ressemble aucunement, a quelque chose d’extrêmement agréable. Ne se retournant pas, pourtant, il se contente d’écouter les paroles du plus jeune lui dire que c’est dans la nature de l’ancien officier de protéger. Christopher ferme les yeux. Encore une fois, Morgan a raison. Tellement raison. Il continu ensuite quelques instants, répétant que Reid est quelqu’un d’extrêmement gentil, compréhensif et à l’écoute de Morgan. Puis, il sent deux bras lui entourer la taille, le front de Morgan qui se pose sur la base de sa nuque et le torse du plus jeune dans son dos.

Déglutissant difficilement, Christopher garde les yeux fermé et profite de cette proximité. Un long frisson lui parcourant l’échine lorsqu’il sent le souffle de l’anglais dans sa nuque, il pose ses mains sur les bras du plus jeune. Se mordant sur la lèvre inférieure, il hésite à dire quelque chose, mais Morgan ne lui laisse pas le temps et l’oblige à se tourner. Se plaçant fasse à lui, l’anglais soutient son regard, lui souffle que tout ira bien, puis l’embrasse.

A nouveau cette sensation électrisante. A nouveau ses entrailles se tortillent délicieusement. A nouveau un frisson de bonheur secoue son corps entier. Le souffle lui manque, son cœur s’accélère, il oublie le monde qui les entoure. Mais, alors qu’il n’y a plus que Morgan et lui, qu’il s’apprête à approfondir le baiser, il est prit d’un brusque éclair de lucidité et, levant ses mains, repousse le plus jeune.

« Arrête Morgan » souffle-t-il en baissant le regard et fait un demi pas en arrière « Ne me tente pas, s’il te plait. Je n’ai pas besoin d’une deuxième déception dans la journée … »

Oui, Christopher n’a toujours pas digérer le fait que le plus jeune ait repoussé ses avances l’autre jour. Et il est persuadé que, s’il se laissait à nouveau aller dans un baiser plus intensif, il connaitra la même frustration que la dernière fois.

Morgan profite du baiser pour lui insuffler quelque chose de rassurant. Pour une fois que c'est lui ne raconte pas n'importe quoi. Et qui a raison. C'est toujours bon de le noter. Malheureusement, Chris n'est pas tendre lorsqu'il décide de rompre le baiser. Plutôt brusque même. Provoquant l'incompréhension du plus jeune, il lui souffle d'arrêter, et se recule même. L'anglais veut dire quelque chose, mais Christopher reprend immédiatement. Et il lui fait comprendre qu'un simple baiser le tente, et qu'il n'a pas envie d'être encore déçu. Il en a eu assez pour aujourd'hui. Merlin ouvre la bouche, mais la referme peu après, baissant la tête. Un peu honteux, gêné. Il ne pensait pas qu'un chaste petit bisou comme ceci réveillerai la frustration de l'américain. Il ne savait pas que celui-ci lui en voudrait encore pour l'autre jour. Ça fait facilement deux semaines que ça c'est passé.

Le jeune homme retire ses mains, après une seconde d'hésitation, puis laisse retomber ses bras le long de son corps. Il trouve l'atmosphère tendue tout d'un coup. Lourde. Et il culpabilise, encore une fois. Pour lui ça lui a semblé de normal de l'embrasser. Il en avait envie. Il a juste eu envoie de sentir ses lèvres contre les siennes, parce qu'il n'y a que là qu'il se sent totalement bien. Parce que c'est comme ça et pas autrement. Parce que c'est une façon de calmer Chris, et de lui montrer qu'il tient à lui. Pourtant, l'ancien militaire a l'air de fuir toute proximité entre eux. Mais Morgan en a besoin, de le sentir proche, de l'embrasser, d'être contre lui. Il a désormais l'impression de ne plus avoir le droit d'accéder à ce bonheur. Jusque ce qu'il se sente prêt à passer à l'acte. Christopher lui, il doit être à cran.

L'étudiant ne sait absolument pas quoi faire là, maintenant, tout de suite. Il n'a pas envie de tourner les talons, il ne veut pas que l'ancien officier se sente mal par sa faute. Il serait peut-être temps pour lui de prendre une décision par rapport à "ça". Ça dure depuis trop longtemps, et malgré le décalage entre les deux hommes, Morgan devine bien que c'est de plus en plus dur pour Chris. Il y a réfléchit ces derniers temps, avec plus ou moins de rougissements, mais il essaie de se faire à l'idée. L'inconnu lui fait peur, mais tout le monde a peur la première fois, non ? Plus par réflexe qu'autre chose, le britannique revient chercher le confort dans les bras du plus grand. Il est rassuré et calmé par ce simple geste, et ferme immédiatement les yeux. Après quelques secondes, il sent que l'ancien militaire veut se dégager.

— Non, attends.. reste un peu, murmure-t-il en resserrant son étreinte.

Une sensation connue se propage dans son corps, et il a envie d'en profiter encore. Et d'aller plus loin. Son front contre la base de son cou, son torse contre le sien, ses mains dans son dos. Il sent aussi le coeur de Chris battre, et son odeur, son parfum. Maritime, est-il nécessaire de le préciser ? Enivrante aussi. Avant de le comprendre, Morgan se retrouve à poser ses lèvres contre son cou. Reculant doucement au bout de quelques secondes, rouvrant les yeux, il croise un instant le regard de Christopher. Il se détache alors de lui, juste le temps de passer ses bras autour de son cou. Il cherche à parler, mais il ne sait pas quoi dire pour lui faire comprendre qu'il n'y aura pas de deuxième déception. Pas ce soir.

— Je- je ne compte pas, reculer, ou te.. repousser, dit-il finalement, doucement.

Après quelques petites secondes, il se rapproche lentement, dans l'espoir de retrouver ses délicieuses lèvres. La bouche légèrement entrouverte, il retiendrait presque son souffle...

Morgan est dans l’incompréhension la plus totale lorsque Christopher le repousse assez brusquement. Cela se voit à sa bouche qui s’ouvre et se ferme, puis à son regard qui se baisse et à ses lèvres légèrement pincées. Les épaules affaissées vers l’avant, les yeux rivés sur le sol, il ne faut pas être aveugle pour savoir que Morgan ne comprend pas la réaction du plus âgé. Ou du moins, est-ce l’impression qu’il donne. Et Christopher culpabilise subitement. Encore une fois, il fait passer son propre bonheur avant celui du plus jeune. Encore une fois il se montre égoïste et ne prend pas en compte les sentiments de l’anglais. Mais ce dernier, peut-être réellement lui en vouloir ? Il ne pensait pas mal faire en l’embrassant. Il avait sans doute seulement envie de lui remonter le moral. Mais ce n’est pas la bonne solution.

Quelque part, Christopher envie Morgan. Il l’envie de voir le monde sous l’angle de l’éternel optimiste, de ne voir que le bon côté des choses. Il l’envie de se montrer réfléchit dans les situations les plus saugrenues, d’être ainsi à l’écoute des autres et de ne jamais les juger par leur apparence. Il envie cette naïveté, cette gentillesse à toute épreuve et se demande pourquoi c’est lui qu’il a choisi. Pourquoi lui, l’ancien militaire déçu et déprimé ? Celui qui, très souvent, ne voit que le mauvais côté des choses et avec qui il n’a pas beaucoup de choses en commun.

Lorsque Morgan réagit enfin, c’est pour lui entourer la taille des ses bras et l’attirer contre lui. Tout d’abord, Christopher ne réagit pas, se laisse même faire, mais, finalement, se tortille quelque peu pour échapper à cette étreinte pourtant des plus agréable. Pourtant, Morgan ne l’entend pas de cette manière là. Au contraire. Resserrant quelque peu son emprise, il lui dit d’attendre encore quelques instants. Le regard toujours baissé, Christopher s’immobilise et, reculant légèrement la tête, laisse Morgan poser son front contre sa gorge. Fermant les yeux, il déglutit, passe ses bras autour des épaules du plus jeune et le serre quelques peu contre lui. Inspirant profondément l’odeur des cheveux de l’anglais, il hume le délicieux et enivrant parfum qui s’y dégage. Le même que la dernière fois.

« Je- je ne compte pas, reculer, ou te.. repousser » Christopher redresse la tête et baisse les yeux vers Morgan. Clignant légèrement des yeux, il accroche finalement son regard sur lui et le plonge dans les méandres océaniques de ses iris. A la recherche d’une quelconque ironie. Mais il n’y voit que de la sincérité. Cette sincérité, mélangée à la détermination propre à ce jeunot.

« Morgan … » souffle-t-il

Il n’a pas le temps d’en dire plus qu’il voit l’anglophone s’approcher de lui dans l’espérance d’un nouveau baiser. Cette fois-ci, Christopher n’hésite plus. S’avançant, il lève sa main droite et vient la poser sur la nuque de brun avant de chercher le bonheur sur les lèvres de ce dernier. Et le bonheur, il le trouve. Intense, électrisant, enivrant, suprême. Approfondissant lentement le baiser, l’ancien militaire s’approche quelque peu du plus jeune, accentuant la pression sur ses omoplates pour qu’il en fasse de même. Mais, avant d’atteindre le point de non retour, il rompt lentement et avec douceur le baiser et se recule légèrement. Juste assez pour pouvoir parler sans problèmes.

« Tu es sûr ? » murmure-t-il « Tu es certain que c’est ce que tu veux …. ? »

Tandis qu’il parle, il lui caresse tendrement la nuque de sa main droite. Si Morgan était réellement sincère dans ses propos, alors cette journée sera très clairement sauvée. Christopher devra juste faire attention à ne pas y aller trop fort ni trop vite …

Morgan ne compte pas se désister maintenant. Ce serait briser encore un peu plus le cœur de l'américain et placer cette journée dans le top dix des pires journées de sa vie. En disant qu'il ne reculera pas, l'étudiant est on ne peut plus sincère. Et malgré qu'hésitant à trouver les bons mots, la bonne tournure de phrase, il est déterminé dans ses propos. Et lorsqu'ils échangent un nouveau baiser, le plus jeune est encore conforté dans cette idée-là. La main dans sa nuque l'électrise délicieusement, en même temps que le baiser s'approfondit avec douceur. Il se rapproche de l'américain sous une légère impulsion de ce dernier, et profite au maximum du bonheur qui grandit petit à petit.

C'est tout en douceur aussi que Christopher met fin au baiser. Le britannique a encore l'impression qu'il se retient, et qu'il y va lentement seulement pour lui. Ce qui n'est pas plus mal, dans un sens. Mais Merlin n'a pas envie de le tirer vers le bas, et donc de diminuer son plaisir. Cependant, pour le moment, Chris lui demande juste si il est sûr de ce qu'il veut. Il a bien comprit ce l'anglais voulait dire tout à l'heure et maintenant, il s'inquiète de la véracité de ces propos. Le brun, qui souriait doucement sous la caresse sur sa nuque, prend soudain une expression décidée. Se reculant légèrement pour pouvoir fixer le plus grand dans les yeux, il fronce un peu les sourcils.

— Bien sûr que c'est ce que je veux ! s'exclame-t-il, avant d'afficher une petite moue déterminée, et de souffler, le rouge aux joues : C'est toi que je veux.

La boucle est bouclée. De toute façon, il ne va pas rebrousser chemin maintenant. Il a dit qu'il ne reculerait pas, alors il tiendra parole. Morgan reste un instant plongé dans ses yeux, et ça lui donne encore plus envie. Il sent comment son cœur accélère, comment il a soudainement plus chaud. Se mordillant légèrement la lèvre inférieure, il espère que cette fois-ci, ce ne sera pas Chris qui le repoussera. Pour une raison ou pour une autre. Il espère aussi qu'il saura y aller doucement, au moins au début. Sinon le britannique sait qu'il risque à nouveau de se braquer, ou de tout simplement ne pas se laisser aller pleinement.

Après un instant de silence immobile, Merlin fini par se rapprocher, et de sceller de nouveau leurs lèvres. Il a l'impression de ne plus pouvoir s'en passer. C'est juste trop bon, tout simplement incroyable. Il en deviendrait presque gourmand, de ces foutus baisers. Le baiser s'approfondit d'ailleurs, avec tendresse. Le plus jeune vient monter une main jusque dans les boucles de l'aîné, laissant sa langue aller jouer avec sa jumelle. Alors quelques accents plus passionnels s'invitent dans la danse, preuve de plus pour Chris de la volonté de l'anglais. Ce dernier est quasiment collé à lui, et le jeune homme remarque comment le désir, l'excitation — appelez ça comme vous voulez — monte doucement mais sûrement.

« Bien sûr ». Le cœur qui ratte un battement. « … Que je veux ». Le souffle qui manque. « C’est toi … ». L’adrénaline qui se déverse dans les veines. « …que je veux ». Le cœur qui accélère ses battements, la respiration qui s’active, la joie intense qui se propage dans son corps tout entier. Les muscles qui se tendent, les entrailles qui se tortillent, l’excitation qui l’échauffe. Le regard fixé dans celui du jeune homme, Christopher sait sans problème reconnaître la détermination de Morgan. Il a la certitude que celui-ci est sincère. Mais a-t-il la certitude qu’il ne se braquera pas et ne paniquera pas à nouveau ? Ça Christopher ne saura le dire.

Mais pour l’instant, peut lui importe. Même s’il va devoir freiner ses pulsions et se calmer, l’ancien militaire sait que Morgan mérite cela. Alors, lorsque de lui-même, l’anglais revient l’embrasser, Christopher n’hésite pas. Le serrant contre lui, il accentue le baiser à sa guise. De la passion vient se mélanger à l’amour, tandis que sa langue franchit sans problème le mur de lèvres dressé par l’anglais. La barricade est brisée.  L’assaut peut réellement commencer.

« Morgan … » souffle-t-il entre deux coup de langues avant de se reculer. « Ici n’est pas le meilleur endroit … » il s’avance vers le jeune et dépose un baiser au coin de sa bouche   « … pour une première fois »

Alors, se détachant lentement du plus petit, Christopher lui attrape la main. Sans un mot et avec une tendresse toute particulière qu’il ne se connaissait pas vraiment, il tire Morgan derrière lui. Il entre dans la maison, traverse la cuisine, passe à côté du salon, monte les escaliers puis entre dans sa chambre. En refermant la porte derrière eux, l’idée que le plus jeune n’a jamais été autorisé à pénétrer dans ce lieu de la maison, n’effleure que très furtivement l’esprit de l’américain. Celui-ci la repousse rapidement et, s’adossant à la porte, attrape Morgan par les hanches et l’attire contre lui. Leur bouche n’est qu’à quelques centimètres l’une de l’autre et Christopher doit résister à la tentation extrême d’aller l’embrasser avec véhémence et passion.

« Tu n’as rien à craindre. » dit-il doucement et passant une main dans les cheveux du plus jeune

Ce disant, il retourne l’embrasser avec douceur. Tout en approfondissant lentement ce baiser, Christopher ramène ses mains au niveau du col de la chemise de Morgan et s’affaire à la déboutonner.  Bien que ses doigts tremblent légèrement sous l’excitation grandissante, ses gestes sont précis et l’ancien militaire à bien vite fait d’ouvrir complètement l’habit. Lentement et sans délaisser les lèvres du jeunot, Christopher fait glisser le vêtement sur ses épaules et ne remarque que du coin d’œil que celui-ci tombe au sol.

Alors, se reculant légèrement, il lui offre un sourire calme, puis pose une main sur son torse et, accentuant graduellement la pression, il l’oblige à reculer lentement vers le lit. Gardant l’autre main dans le dos de l’anglais, au cas où il viendrait à s’emmêler les pieds, il rattrape ainsi sa chute lorsqu’arrive le lit. Ralentissant sa chute sur le matelas, Christopher se penche sur lui.

« Est-ce que tu me fais confiance ? » demande-t-il tandis qu’il se penche d’avantage.

Posant une main à côté de la tête du plus jeune, l’autre remontant lentement sur son torse pour venir lui caresser délicatement la joue, la pommette puis les lèvres, Christopher espère que la réponse sera positive. Même s’il n’en doute pas vraiment, il sait qu’avec une réponse négative il ne pourra pas aller plus loin.

Aujourd'hui, ce n'est pas Chris qui initie la chose, mais bel et bien lui, le petit Morgan. Ce qui ne l'empêche pas d'être encore un peu timide, un peu frileux. Il le veut néanmoins. Il en est sûr. Et lui, lorsqu'il a quelque chose en tête, il ne l'a pas dans les jambes. L'américain prend les commandes, comme il en a l'habitude, et ce qu'il dit entre deux baisers fait sourire le plus jeune. Et malgré le fait qu'ils soient obligés de se séparer, l'anglais ne ressent pas l'absence. Et ce sourire charmé ne quitte pas son visage alors qu'il est entraîné à la suite de Christopher, qui lui tient la main. Comme pour le guider, se dit le plus jeune. Pour sa première fois, honnêtement, il se dit qu'il n'aurait pas pu mieux tomber. Parce qu'avec la sensation que lui procure la proximité de Chris, et sa tendresse sans nom en cet instant, c'est comme ça et pas autrement.

A chaque pas il sent son cœur cogner un peu plus fort. Ils parviennent bientôt jusqu'à la chambre de l'aîné, seul lieu de la maison où Merlin n'a jamais mis les pieds. Il entend à peine la porte se refermer, bien trop intrigué par détailler la pièce qu'il voit pour la première. Si ça, ce n'est pas entrer dans l'intimité de l'ancien militaire, il n'y connaît rien. En effet, ici c'est bien le meilleur endroit. Il balaye tout du regard, en gros, avant de sentir deux mains sur ses hanches et de se retrouver face à Chris, tout contre lui. Ses mains se retrouvant contre son torse, il pense plus à résister à l'envie de l'embrasser, et l'écoute lui dire qu'il n'a rien à craindre. Il n'en doute pas une seule seconde. Frissonnant lorsqu'il sent la main dans ses cheveux, il ferme les yeux lorsqu'il reçoit le baiser. Et ne tarde pas à le rendre avec autant d'amour.

Il fronce légèrement les sourcils d'incompréhension en sentant les deux mains à son cou, puis écarte bien les bras et abaisse ses mains à la taille de l'ancien officier. Il lui laisse ainsi le champs libre pour déboutonner entièrement sa chemise. Concentré sur le baiser, il ne remarque pas vraiment les légers tremblements des mains qui s'occupent de défaire les boutons. Sa chemise est bien rapidement ouverte, ce qui provoque une montée de l’adrénaline, et une délicieuse tension dans son ventre. Au moment où le tissus glisse de ses épaules pour rejoindre le sol, un long frisson remonte le long sa colonne, et un léger soupire lui échappe, toujours contre les lèvres du plus grand. Un beau rouge sur les joues, il s'éloigne un peu et observe le sourire calme de son Christopher. Ce qui a le don de le rassurer. Une main sur son torse le fait frémir tout en l'obligeant à reculer, tandis qu'une autre main assure sa propre sécurité.

S'il tombait maintenant par sa propre maladresse... Il n'y pense même pas. Plus le temps passe, plus son cœur va vite, et moins il réfléchit. Il bute bientôt le lit, mais sa chute sur ce dernier est ralentie par Chris, qui se penche bientôt sur lui. Allongé sur les draps, les bras de part et d'autre de se tête, il retient presque sa respiration lorsque l'américain se penche, s'appuyant sur une main. La question qui résonne dans la pièce a déjà sa réponse. Quoique que Morgan n'arrive plus à trouver le mot correspondant, perdu dans les iris de Christopher, et déstabilisé par les caresses qui montent de son torse à ses lèvres, en passant par sa joue. Perdant ses moyens à cause de l'homme au-dessus de lui, il finit tout de même par refermer la bouche, et déglutir, avant de hocher vivement la tête.

— Évidemment Chris, évidemment, chuchote-t-il.

Il vient ensuite poser sa main sur la joue de l'ancien militaire et, se redressant sur un coude, il l'embrasse pou reprendre là où ils s'en étaient arrêtés. Merlin ne s’arrêtera plus. Pas maintenant. Déjà parce que Christopher serait anéanti, mais aussi parce que lui-même n'en a pas envie. Pas du tout. Il l'a dit en plus, ce qu'il veut c'est lui, et rien ni personne d'autre. Cet instant est délicieux, si seulement il pouvait durer éternellement. Il vient alors caresser sa nuque, y exerçant une légère pression, devenant un peu plus fiévreux. Il se sent presque brûler de l'intérieur, tout ses sens sont en éveil, c'est incroyable. Il se redresse alors encore un peu, se détache des lèvres de l'américain, et remonte vers les coussins. Relevant le regard vers Chris une fois qu'il les atteint, il se mordille la lèvre inférieure.

Lorsque Morgan affirme lui faire confiance, Christopher sent ses entrailles se serrer d’excitation. Une vague de chaleur se propage en lui, brulant tous les doutes qu’il pouvait avoir jusque là. Alors il réagit d’avantage. Il sait qu’ils iront plus loin aujourd’hui. Il sait que cette fois c’est la bonne, qu’enfin il pourra découvrir ce corps encore bien trop pur à ses yeux. Se redressant légèrement lorsque Morgan prend appuie sur ses coudes, il l’observe se tortiller un peu sur le matelas de manière à remonter sur le lit, vers les oreillers. Tandis que le jeune anglais prend place sur le lit, Christopher, lui, enlève promptement son t-shirt qu’il envoie valser un peu plus loin dans sa chambre.

Puis, lentement, il monte sur le lit et s’approche de Morgan. Une fois devant lui, il passe une jambe au-dessus de lui de manière à avoir un genou de part et d’autre de son bassin. S’appuyant sur sa main droite, Christopher se penche en avant et va capturer les lèvres du plus jeune. Alors qu’il approfondit ce baiser, qu’il y met toute la passion et tout l’amour qu’il peut trouver en lui, sa main gauche va caresser le flanc du plus jeune. Effleurant ses côtes, elle va se poser sur sa poitrine. Délaissant subitement les douces lèvres de Morgan, Christopher se penche d’avantage en avant, l’embrasse sur le coin de la bouche, lui mordille le menton, descend lentement le long de sa carotide. Là, il laisse durer le plaisir. Alternant léger coup de langues et petites morsures, il laisse glisser sa main gauche vers les tétons du plus jeune et les caresses. Tout d’abord doucement, puis de plus en intensif.

Pendant tout ce temps, Christopher sent comment son corps s’enflamme. Chaque muscle est tendu au maximum, ses poumons ont du mal à suivre les rapides battements de son cœur. Il se sent essoufflé. Mais il sait qu’il peut continuer encore longtemps comme ça, qu’il a assez de réserve et de capacité physique pour donner à Morgan tout le plaisir qu’il mérite tant.

Délaissant finalement la carotide du plus jeune, il dépose une multitude de baisé dans le creux de son épaule puis effleure doucement la clavicule gauche du plus jeune. Sous ses lèvres et sa langue, il sent que l’os ne s’est pas ressoudé de manière droite, comme il devrait. Mais l’important c’est que ça n’a pas de conséquence de la mobilité de son épaule, qu’il n’a pas de séquelle et qu’il ne souffre plus. Souriant sous les innombrables baisées, l’ancien militaire se redresse finalement, lance un rapide coup d’œil vers Morgan et fronce légèrement les sourcils.

Déjà maintenant, après même pas 5 minutes de bonheur pur et intense, le jeune anglais a l’air à bout de souffle. Il manque de force et d’endurance. Christopher le sait car Morgan n’est pas du genre à entrainer son corps. Il n’a donc pas l’habitude de faire un tel effort. L’ancien militaire sent son cœur se serrer. Et si Morgan ne tient pas jusqu’au bout ? Et s’ils devaient stopper en plein milieu de l’acte ? Lentement, il s’approche à nouveau du plus jeune et pose une main sur sa joue.

« Tu me le dis si tu n’en peut plus, ok ? Je ne voudrais pas te forcer … » souffle –t-il

Mais tient encore. Au moins pour les 10 prochaines minutes. Au moins jusqu’à arriver à l’apogée du plaisir. Christopher n’a aucune envie de se stopper maintenant. Il sait que ça lui est physiquement impossible et qu’il ne supporterait pas de couper court à cet acte. Pas maintenant, en pleine érection.

Ils en sont au même point : torse nu. Et Morgan ne se prive pas de dévorer du regard l'ancien militaire. Il n'aurait pas pensé, un jour, être aussi réchauffé par la simple vue de cette peau, de ces muscles, de ce torse. Parfait, c'est tout. Et uniquement pour lui. C'est un homme en face de lui, mais pourtant, il est tout émoustillé. C'est Chris en face de lui, et rien que cette pensée l'amène à se dire qu'il est le plus heureux, le plus chanceux. Les peurs et les angoisses de la dernière fois ont largement diminuées. Il lui fallait juste du temps. Il en a eu, maintenant il est prêt. Il appréhende toujours un peu, c'est une première, et il peut être un peu méfiant par nature. Mais cette fois-ci, il n'a aucun doute, ils iront jusqu'au bout. Il le veut, sans doute autant que Christopher a l'air de le vouloir. S'avançant, presque à la manière d'un fauve qui va bondir sur sa proie — ce qui a un impact sur le pauvre Merlin —, le plus âgé vient se placer à cheval au-dessus de lui, au niveau de son bassin. Sauf qu'il reste à quatre pattes.

Il l'embrasse de nouveau, passionnément. Bien installé sur le coussin, le britannique répond avec toute la ferveur qu'il peut. Un léger soupir lui échappe lorsque la main sur son flanc remonte, le caressant du bout des doigts, provoquant un frisson. Au moment où elle atteint la poitrine, Chris abandonne les lèvres colorés de plaisir de plus jeune. Ce dernier pousse un petit grognement de mécontentement, déçu d'être privé de ça, mais lorsque l'américain s'attaque à son cou, c'est un petit gémissement qui sort de sa bouche. Fermant les yeux, basculant la tête en arrière pour lui offrir plus d'aisance, une de ses mains remontent dans le dos de l'ancien militaire tandis que l'autre vient se placer sur sa nuque. La douce torture sur sa gorge, les coups de langues et les morsures, ça lui fait perdre la tête. Et les caresses encore plus. L'intensité augmente, Merlin se sent électrisé de toute part. Il se cambre parfois lorsqu'une pression se fait plus importante sur un téton. C'est incroyablement... excitant.

Les yeux fermés, la bouche entrouverte, son souffle est lointain. Son cœur bat tellement fort, tellement vite. Il halète, un peu essoufflé, mais quelques gémissements passent parfois la barrière de ses lèvres. Christopher dépose ensuite d'innombrables baisers au creux de son épaule, puis sur sa clavicule gauche qui, dieu soit loué, ne le fait plus souffrir, avant d'arrêter. Prenant de grandes respirations, il rouvre les yeux, avant de froncer légèrement les sourcils en tournant un regard interrogateur sur l'ancien officier. Sa respiration est plutôt bruyante, cependant il voudrait retrouver assez de souffle pour pouvoir l'interroger sur la raison de son arrêt. Mais le bouclé prend la parole, lui demandant de lui dire s'il n'en pouvait plus. L'étudiant fronce plus franchement les sourcils. Il est sérieux là ? Il a conscience qu'il est totalement impossible à Merlin d'arrêter maintenant, ou même en cours de route ? Il n'a peut-être pas encore l'endurance de l'américain, mais il sait qu'il va et qu'il peut tenir jusqu'au bout. Il secoue négativement la tête, gagnant un peu de temps pour récupérer assez d'oxygène.

— Ça va aller ! C'est bon, je- je peux continuer, assure-t-il, déterminé. Et puis.. je peux plus, arrêter, maintenant... rajoute-t-il en se mordant la lèvre inférieure, détournant le regard, rougissant de gêne.

Son bas-ventre s'est réveillé depuis déjà un moment, et il est de plus en plus à l'étroit. Il a juste l'impression que son corps tout en entier est en train de bouillir de l’intérieur. Toute cette tension accumulée ne peut pas s'évacuer par un autre moyen. Ils vont aller jusqu'au bout, merde. Relevant ses yeux pour les plonger dans ceux de Christopher, Morgan esquisse un sourire avant de se redresser un peu et de lier leurs lèvres. Pressant sa nuque, il repose sa tête sur le coussin sans lui laisser l'opportunité de rompre le baiser. Il vient passer sa main dans ses cheveux bouclés, tandis que l'autre se crispe un peu sur son omoplate sous l'intensité du baiser. Puis il va caresser son dos, et son flanc droit, de cette même main. Il a reprit un peu du poil de la bête, et même s'il fini par manquer cruellement de souffle à la fin, ça aura valu le coup. Il n'en doute pas.

Morgan lui assure que ça va aller, qu’il ne pourra ni ne voudra arrêter maintenant. Les quelques doutes qui s’étaient immiscé dans l’esprit de Christopher s’envole. Non, éclatent. Alors qu’il regarde Morgan, son regard océanique et si sincère donnent l’impression que plus jamais ces doutes ne reviendront.

Alors il recommence. Plus vivement cette fois. Caressant le torse de Morgan, il l’embrasse comme s’il n’y avait plus de lendemain. L’ancien militaire s’enivre. Chaque parcelle de son corps que le plus jeune touche, chaque cellule de sa peau effleurée par l’anglais s’enflamme. Il a chaud. Très chaud. La température de son corps augmente graduellement et un peu plus à chaque caresse et chaque gémissement qui lui parvient du plus jeune. Son cœur bat tellement fort qu’il a l’impression que ses côtes vont se briser de l’intérieur. C’est quelque peu douloureux. Mais cette douleur est tellement délicieuse, tellement excitante.

Se redressant légèrement, rompant le baiser, non sans mordiller délicieusement la lèvre inférieure du plus jeune, il délaisse complètement son visage et part à la découverte de son torse. Ce torse pur, de ce corps encore tellement innocent. Cette idée ravive quelque peu l’excitation de Christopher. C’est à lui que revient la tache de voler cette innocence. C’est une grande part de responsabilité. S’il est trop dur avec le jeune, il risque de lui faire mal et de le dégouter à jamais. S’il est trop doux, Morgan n’atteindra pas l’apogée du bonheur. Christopher est donc obligé de trouver un juste milieu. Et c’est bien ce qu’il compte faire.

Sa bouche parcoure cette peau blanche, britannique et douce. Son nez se délecte de l’odeur qui s’y dégage. Ses mains partent à la découverte de côtes, des flancs et du nombril qui s’offre à lui. Elles effleurent tendrement les quelques grains de beautés, la cicatrice et les autres petites marques qu’elles rencontrent sur leur chemin. Dieu qu’il est beau. Sous ses doigts, Christopher sent les muscles de ce torse tellement bien proportionné, tressauter sous l’excitation.

Descendant lentement vers la poitrine du plus jeune, il dépose d’innombrable baiser dans le creux de son épaule droite puis passe plusieurs fois sa langue autour du téton qui s’offre à lui. Les paupières à moitié close, il referme ses lèvres et tire délicatement dessus. Doucement mais surement, il augmente l’intensité. Le petit cri de surprise suivit par le gémissement de Morgan lui semble bien loin. Levant les mains vers les côtés, il descend en même qu’elles vers le nombril. Alternant sur son passage coup de langues, légères morsures et doux baisers, il lui caresse les flancs puis descend d’avantage les mains. Obligeant le plus jeune à écarter les jambes, Christopher vient se placer entre les membres du plus jeunes. Lui entourant le bassin, lui caressant les fesses, il lui embrasse le bas ventre. Sous sa propre poitrine, il peut claire sentir l’érection du plus jeune. Commençant, lui-même, à se sentir à l’étroit dans son pantalon, il décide de délivrer d’abord Morgan.

Alors, il s’affaire à déboutonner le short du plus jeune. Délicatement, il ouvre la braguette. Attrapant les pants de l’habit, il le descend doucement le long de ses hanches, forçant un peu plus afin de passer les fesses, puis le baisse sur ses jambes. Se redressant légèrement, se tortillant, Christopher réussit, sans quitter le ventre de Morgan, à lui enlever le pantalon. Relevant la tête, il lance un coup d’œil malicieux au plus jeune et lui sourit. Innocemment et discrètement, il plonge sa main dans le caleçon du plus jeune et touche la partie caché de son anatomie. Prendre conscience qu’il est le premier à mettre les mains à cet endroit électrise et enivre d’avantage Christopher. Se mordant la lèvre inférieure, ne pouvant retenir un gémissement de plaisir, il garde le pénis de Morgan dans sa main gauche et, de sa main droite, lui retire son caleçon. Avec une curiosité toute particulière, il observe comment le membre se dresse fièrement devant lui. Un nouveau gémissement, d’excitation cette fois-ci, échappe à Christopher.

Si on lui avait dit, 1 mois plus tôt, qu’une telle vu l’émoustillera à ce point, il n’aurait jamais crut la personne et lui aurait rigolé au nez. Pourtant, cette sensation lui semble maintenant tellement normale. Et c’est ça qui est bon. Christopher ne réfléchit pas, il agit et il sait que c’est la meilleure chose à faire.

S'il mourrait ce soir, au moins Morgan n'aurait pas de regrets. Il embrasse Chris à n'en plus pouvoir, guidé seulement par son instinct. L'américain fini par rompre le baiser, le faisant doucement soupirer de plaisir en mordillant sa lèvre en guise d’au-revoir. Puis il va explorer son torse, avec sa bouche et ses mains. L'étudiant sent ses muscles tressaillir sous les doigts du plus âgé. Les yeux fermés, il s'abandonne complètement. Il n'a pas d'autre choix. Ses joues sont rouges, et il a on ne peut plus chaud, là, sous l'américain. Alors que son bras gauche est posé sur le matelas, au niveau de sa tête, il passe sa main droite sur la nuque de Chris, puis la glisse dans ses boucles et s'y agrippe par réflexe. Avec une exclamation de surprise, suivit d'un gémissement un peu plus bruyant. L'ancien militaire vient de saisir un de ses tétons entre ses lèvres. Le brun se cambre sous la bouche taquine, à mesure que l'intensité augmente.

Lorsque Christopher se décide à descendre de nouveau, Morgan commence à retrouver un semblant de lucidité. Cet homme-là va complètement lui faire perdre la tête ! Mais bon sang, qu'est-ce que c'est bon. Après diverses coups de langues, baisers, et morsures, il vient à lui écarter les jambes pour pouvoir se placer entre. Merlin lui jette un rapide coup d'oeil, rougissant de gêne, mais il est aussi exalté plus que de raison. Et l'américain descend de plus en plus bas. Merlin prend soudain conscience qu'il s'affaire à lui enlever son short. Rougissant plus fortement à l'idée de se retrouver sans le moindre vêtement devant Chris — pas qu'il complexe sur son corps, mais par rapport à lui, il voit quand même un fossé —, il compte presque les secondes avant que le bas ne rejoigne le sol. Attendant un peu, il jette un coup d'oeil pour voir ce qu'il fabrique et intercepte un regard malicieux, tout de suite expliquer par la main qui s'invite sur son entrejambe.

Le plus jeune se cambre légèrement, la bouche ouverte sur un cri qui ne vient pas. C'est la première fois qu'un autre vient mettre ses mains là, et ça a quelque chose d’infiniment excitant. Il se mord la lèvre inférieure, fermant fortement les yeux. Il se retrouve bientôt nu comme le jour de sa naissance, à la merci de l'ancien officier. Son premier. Si on lui avait dit que ce serait à lui qu'il s’offrirait, il ne l'aurait jamais cru. Et pourtant, celui qui va prendre sa virginité, c'est bel et bien Christopher Nicholson. C'est sans doute pour ça qu'il a pleinement confiance en lui. Quoiqu'il advienne, il ne le regrettera pas. Il se souviendra toute sa vie de ces instants de pur délice. De lentes caresses sur son membre dressé le laisse essoufflé. Bordel il sait s'y prendre ce con ! Le britannique sent la flamme du désir grandir encore, et encore, alors qu'il n'aurait pas cru ça possible. Lorsque la main cesse ses mouvements, et s'éloigne lentement sa prise, Morgan décrispe ses doigts, relâchant le pauvre drap qui n'a rien demandé.

Les mots sont alors lointains, mais Merlin parvient tout de même à comprendre la phrase. Chris lui demande de le déshabiller à son tour. Une once de panique passe dans le regard bleu de l'anglais, alors qu'il arrive à déglutir. Une nette appréhension reste en conséquence. De légers tremblements animent ses mains, mais il essaie de le cacher comme il peut. Détournant les yeux, en se redressant avec lenteur, il hoche doucement la tête. Il passe en tailleur avant de se mettre à genoux, assis sur les talons. Il s'attèle à reprendre une respiration correcte, bien qu'il sache pertinemment qu'il ne peut rien faire pour la rougeur persistante sur ses joues — ce qui le rend encore plus adorablement innocent — et les battements de son cœur. L'ancien militaire est face à lui, sur ses genoux. Morgan est donc presque au niveau de sa taille, et il a juste à baisser les yeux pour tomber sur la bosse conséquente qui déforme le jean de l'ancien militaire.

Il relève un instant un regard hésitant dans celui de Christopher, avant de tendre les mains. Lentement, comme s'il avait peur de briser ce rêve. Mais aussi avec une hésitation et une angoisse grandissante. Et parce que question confiance en lui, il n'est pas dans son meilleur jour. Ses doigts effleurent d'abord son bas-ventre, s'enivrant de la douceur de sa peau, avant de s'attaquer à la partie difficile. Seulement, une limite de plus allant être franchie incessamment sous peu, l'émotion le prend et il ne contrôle plus ses tremblements. D'autant que ces mains sont moites, et glissent. Le bouton de la braguette ne veut pas lâcher. Et Merlin ne sait pas si c'est le bouton qui est difficile à enlever, ou si c'est lui-même le problème.

Alors que Christopher caresse avec douceur mais en même temps avec fermeté le pénis dur de Morgan, il sent que le sien se dresse d’avantage, mais le jeans le retient de grandir. C’est horrible et même quelque peu douloureux. A vrai dire, l’ancien premier maître est bien tenter à enlever son pantalon sur le champ car il ne trouve plus une position assez agréable. Pourtant, il veut que ce soit Morgan qui le fasse. Il veut lui apprendre tout ce dont il aura besoin à l’avenir. Alors, relâchant lentement l’anatomie du plus jeune, Christopher posant sa main sur le bas ventre de Morgan et prenant appuie sur le matelas avec l’autre, il se redresse.

« Déshabille-moi » murmure-t-il simplement.

Morgan ne met pas longtemps à réagir. Se redressant, s’installant en tailleur, il s’agenouille ensuite devant l’ancien militaire et le regarde. Ce dernier voit clairement l’hésitation ainsi qu’une panique grandissante dans son regard. Jamais, oh non jamais, il n’aurait pensé qu’avec ces paroles il raviverait la peur du plus jeune. Celui-ci, d’ailleurs, ne semble pas s’avoir ses prendre. La respiration courte et saccadé, il tend ses mains vers le bouton du jean de Christopher. Tremblant comme une feuille au vent, ses gestes ne sont pas assurer et il engage un combat perdu d’avance avec le bouton.

« Morgan » dit Christopher en lui attrapant délicatement les mains. L’obligeant à relever le regard, il offre un sourire calme et rassurant « Calme toi ok » il lâche une main et la pose sur la joue du plus jeune, lui caresse la pommette puis l’embrasse furtivement avant de le lâcher complètement « Attend, je vais t’aider ... »

Ce disant, il s’avance un peu et se couche sur le dos à côté de Morgan. Lui attrapant un bras, il l’attire vers lui et l’oblige à prendre la position que lui-même vient de quitter : celle du dominant. Ainsi en dessous de l’anglais, Christopher ne cesse de sourire. C’est bizarre de se retrouver ici, lui qui avait l’habitude d’avoir le rôle du dominant dans toutes ses autres relations, mais ce n’est aucunement désagréable. Bien au contraire. Posant une main sur l’épaule de Morgan, l’autre allant à nouveau lui caresser la joue, il l’attire à lui et l’embrasse tendrement.

« Fait toi plaisir » lui susurre-t-il à l’oreille « Invente, test , fait ce que tu veux. » il lui mordille délicatement le lobe de l’oreille « Mais délivre-moi d’abord de ce pantalon trop serré »

Après avoir embrassé la tempe de l’anglais, Christopher enlève ses mains et les pose à côté de lui sur le matelas. Sans quitter le plus jeune du regard et sans cesser de sourire, il est près à s’adonner à tous ce que lui fera subir Morgan. C’est la première fois pour lui, Christopher a bien conscience qu’il ne saura s’y prendre aussi bien que lui, mais personne n’est excellent la première fois. Et l’ancien officier sait très bien que, peu importe ce que le plus petit lui fera, il l’appréciera à sa juste valeur. Car il ne s’agit ici pas de n’importe qui. Il s’agit de Morgan. Celui qui sait faire naitre la flamme du plaisir par un simple baiser.

"Déshabille-moi." Cette injonction, qui sonne presque comme un ordre, intimide grandement Morgan. Cependant, cela ne l'empêche pas de réagir. Ce qui vient contrecarrer ses plans hésitants, c'est la peur. Pas une panique le paralysant totalement comme la dernière fois, plutôt le trac, comme juste avant de monter sur scène, pour la première fois. Christopher vient à sa rescousse, attrapant ses poignets, lui souriant de façon rassurante, et lui disant de se calmer. Le brun baisse les yeux, quelque peu honteux de son inexpérience bien que sachant que tout le monde est passé par là. L'ancien militaire, dans le but de l'aider, s'allonge à son tour sur le dos, et l'entraîne au-dessus de lui. A cheval sur son bassin, Merlin a bien du mal à le regarder dans les yeux. Pourtant, le sourire de Chris ne lui échappe pas. L'anglais se sent étrange là, dans le rôle du dominant. Il n'est pas aussi rassuré que lorsque c'est l'inverse. Il faut dire ce qui est, l'américain est parfait pour ce rôle. Morgan s'y voit mal. Mais il sent bien que ce n'est pas la même chose non plus, il ne contrôle pas la situation comme l'autre tout à l'heure. Il n'aura jamais la place du dominant total, pas qu'il la veuille, c'est juste une constation. Qui ne le dérange absolument pas, au contraire.

Et Christopher aura toujours le dernier mot, si l'on peut dire ça ainsi. C'est d'ailleurs lui qui attire le plus petit dans un tendre baiser. Le britannique voit bien comment il se calme peu à peu grace aux caresses et aux petites attentions. Les yeux fermés, il frémit en entendant les murmures du bouclé. Et il retient un gémissement de plus lorsqu'il prend d'assaut le lobe de son oreille. Morgan se savait sensible, mais à ce point ! Les oreilles, le cou, la gorge, la poitrine, le bas-ventre, et l'entrejambe bien sûr mais ça c'est normal. Et bizarrement, il se dit que ce n'est pas tout. Cependant, pour le moment, il est d'abord concentré sur les ordres, ou paroles, de Chris. On est officier ou on ne l'est pas. Bref. Après un baiser sur la tempe qui lui donne du courage, Merlin se redresse un peu, détaillant l'américain, son sourire intarissable, et ses deux bras posés de part et d'autre de lui. L'anglais a le champs libre. Après la panique de toute à l'heure, c'est plutôt l'excitation qui le prend maintenant. Avec toujours un soupçon de trac, la peur de mal faire, mais il va pouvoir lui faire plaisir à son tour. Un sourire naît sur ses lèvres. Le sourire franc qu'il a quand il est simplement heureux. Il fera de son mieux dans tous les cas, et il ne doute pas que Chris en ai conscience. Il l'embrasse d'abord rapidement sur les lèvres, avant de commencer.

Déposant quelques baisers le long de son cou, il descend ses mains pour caresser ses flancs. Lorsqu'elles atteignent sa taille, le brun délaisse sa peau pour se redresser et se reculer, ayant ainsi accès à l'ouverture du jean. Il passe entre les jambes de Chris pour plus de facilité, puis se penche pour donner quelques baisers au niveau du nombril. Ensuite, alors que ses mains attrapent le jean à la taille, au niveau de la braguette, l'anglais trace une ligne avec sa langue, sur tout le bas-ventre, en descendant. Cette fois-ci, les tremblements sont infimes, et plutôt du à la frebrilité de l'action. Le bouton saute bien facilement, et la fermeture éclair ne se fait pas prier pour s'ouvrir. Se redressant, Morgan enlève le pantalon et le balance au sol sans autre considération, délivrant son bien-aimé. Il lui lance un petit regard, avec un léger sourire, avant de se pencher de nouveau. Il touche délicatement de sa main la bosse apparente, hésite un instant, puis pose ses lèvres sur celle-ci. Il agi sans réfléchir, et c'est ce qu'il y a le mieux à faire.

Rouge au possible, il ne peut s'empêcher de sourire au bruit que vient d'émettre Christopher. Prodiguant encore une ou deux caresses manuelles à cette entrejambe, le plus jeune décide bien rapidement que le bout de tissu devient trop gênant. Il se redresse avant de passer ses doigts sous l'élastique, et de descendre le sous-vêtement pour s'en débarasser rapidement. Les voilà donc à égalité. Bien qu'intimidé, et un tantinet impressionné, par le sexe qui se dresse face à lui, il le prend en main. Doucement, il entame quelques va-et-vient. Regardant un instant Christopher pour voir ses réactions, Morgan fini par se pencher pour venir taquiner son ventre de sa langue, de ses lèvres, et de ses dents. Sans pour autant lâcher le membre de l'américain. Au bout d'un petit moment, sa main relâche son emprise et sa bouche remonte le long ce torse musclé qu'il peut enfin apprécier. Il revient chercher les lèvres de l'ancien militaire, par manque un peu. Il se presse sensuellement contre son corps, et lorsque leur deux virilités se touchent et se collent, un long gémissement lui échappe, étouffé par le baiser qu'ils échangent.

— Chris... ! gémit-il presque plaintivement, rompant le baiser.

Leurs torses l'un contre l'autre, il sent le coeur de Christopher battre comme si c'était le sien. Et il sent aussi qu'il ne va plus tenir très longtemps.

Christopher savait à l’avance que ça allait être bon, que Morgan se débrouillera très bien pour sa première fois. Il le savait. Et ne s’était pas trompé. Copiant son ainé, le plus jeune descend le long de son cou et le taquine avec ses lèvres et sa langue. Fermant les yeux, reculant la tête, Christopher lui laisse tout l’espace dont il a besoin pour arriver à ses fins. Frémissant de plaisir lorsque les mains de Morgan atteignent sa taille, les poings de Christopher se referment instinctivement sur sa couverture. C’est bon. Dieu que c’est bon.

Un long frisson remonte le long de son échine lorsque Morgan parvient à lui ouvrir le pantalon et à le descendre le long de ses hanches. Du coin de l’œil, il voit comment le jeans se fait balancer sans états d’âmes sur le sol. Mais il ne peut y penser d’avantage, car le plus jeune se fait d’avantage entreprenant. En touchant son pénis puis en l’embrasse, il lui il lui arrache un gémissement de plaisir. Se mordant la lèvre inférieure, il crispe légèrement le visage lorsque Morgan lui enlève le boxer, les mettant d’égale à égale. C’est à ce moment là que l’anglais décide de prendre les choses en mains, au sens propre du terme. Refermant les doigts sur son sexe, il commence quelques timides allez-retours. Les poings de Christopher se crispent d’avantage sur le tissus du lit, sa respiration s’accélère brusquement, se fait courte et haletante. Il se cambre légèrement, un plaisir pur et inouï se propageant en lui, l’adrénaline se déversant dans son sang, le mettant dans un état de pure allégresse.

Malheureusement, ce bonheur là est bien trop vite fini. Mais la seconde vague arrive bien vite. Le tsunami de plaisir se propage en lui, tandis que Morgan remonte le long de son torse. Chaque parcelle touchée par la langue et les lèvres du plus jeune s’enflamme brusquement. Christopher se sent fiévreux. Il a chaud. Très chaud. Ses muscles sont tendus au maximum, les eux fermés. Et c’est alors que les lèvres de Morgan retrouvent les siennes. Y répondant instantanément, Christopher relâche la couverture et attrape les cheveux du plus jeune. Y tirant légèrement dessus, il l’oblige à se rapprocher d’avantage. Rouvrant les yeux lorsqu’il entend son nom prononcé dans un gémissement plaintif, il interroge Morgan du regard. Celui-ci semble troublé, sans doute est-ce à cause de leur sexe qui se touchent. Christopher lui caresse tendrement la joue et la bouche.

« N’y pense pas trop » murmure-t-il

Il lui chasse délicatement une mèche de cheveux qui lui barre le front et retourne l’embrasser. Puis, se redressant sur un coude, il se tourne, ouvre le tiroir de sa table de chevet et en sort un préservatif. Souriant doucement, il tend le paquet à Morgan.

« Va falloir que tu t’en occupe » dit-il doucement.

Evidement, le jeune homme n’en a jamais utilisé de sa vie. Certes, il a surement dut avoir une de biologie pendant laquelle il a sans doute apprit en mettre un. Mais Christopher ne va le laisser seul dans cette tâche. Lui indiquant par la parole ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire, il lui explique le meilleur moyen d’en enfiler un et observe attentivement ses faits et gestes. Une fois le préservatif bien mit –du premier coup en plus !-, Christopher gratifie Morgan d’un sourire et l’attire à nouveau contre lui.

« Maintenant laisse-toi faire. » lui susurre-t-il

Il lui vole encore un baiser puis tout en douceur, fait basculer Morgan sur le côté et se retrouve, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, sur le lui. Lui caressant les épaules, il se penche en avant et lui embrasse tendrement la nuque, puis les épaules et donne quelques coup de langues sur ses épaules. Sa main droite descendant le long de ses côtés et de sa colonne vertébrale, Christopher s’appuie de sa main gauche à côté de la tête du plus jeune. C’est maintenant ou jamais. Morgan ne semble pas résister.

A entendre Christopher, Morgan ne s'y prend pas trop mal. Il peut même se risquer à penser qu'il s'y prend bien. Il a, certes, pris son inspiration chez ce que le bouclé lui a fait tout à l'heure, mais il faut bien un début à tout. En bas, les choses se corsent un peu, mais il fait preuve d'une assurance qui lui était inconnue jusqu'alors. Se délectant autant des réactions de l'américain, que du goût de sa peau, le brun se fait plaisir en lui faisant plaisir. C'est une sensation étonnante, mais agréable au possible. Pour ce qui est des caresses, il aime autant recevoir que donner. C'est bon à noter. C'est comme les baisers en fait, que l'on donne ou que le reçoive, il y a petit quelque chose de différent, mais le partage est le même et donne toute l'intensité au moment.

Sous ses doigts et sous ses lèvres, il sent chaque mouvement de Chris, aussi infime soit-il. Il a décidé de lui rendre la monnaie de sa pièce, en s'attanquant à son tour à son érection. A main nue. Malgré la timidité des premiers va-et-vient, la réaction de l'ancien militaire ne se fait pas attendre. Merlin sait qu'il aurait pu l'emmener loin comme ça. Jusqu'au bout peut-être, rien qu'avec une main. Il l'avait en son pouvoir et néanmoins, c'était toujours le plaisir de Chris qui passait avant. Si l'aîné lui avait demandé d'utiliser sa langue, le britannique n'aurait pas refusé, pris dans le feu de l'action. Rien n'est trop beau pour son Christopher. D'ailleurs, il l'utilise, sa langue, mais seulement couplée à des baisers déposés par-ci par-là, alors qu'il remonte le long du torse musclé. Lâchant complètement le membre encore dur, il s'approche jusqu'à retrouver les lèvres de l'américain qui lui avaient tellement manqué.

L'autre ne se fait pas prier pour y répondre passionnément, et, cessant de martyriser ce pauvre drap, une main vient s'agripper dans les cheveux corbeaux du plus jeune. Chris l'oblige à se rapprocher encore plus, tirant légèrement dessus. Et là, Morgan se rend compte que la règle qui s'applique aux caresses sur sa tignasse en raison de sa sensibilité, s'applique aussi à tout un tas d'autres gestes. En l'occurrence, ça rajoute une couche à son excitation. Associé au frottement de leurs virilités, et voilà que l'anglais se dit qu'il n'en a plus pour longtemps. En réponse à son gémissement plaintif, Chris lui dit simplement de ne pas trop y penser. Carrément plus facile à dire qu'à faire puisque tout le sang dans cette partie-là s'amuse à accentuer le boulot des nerfs. Mais aussi carrément dans les vappes, Merlin hoche doucement la tête, lui montrant qu'il a au moins entendu.

Il ferme ensuite complètement les yeux, essayant de se calmer grâce aux gestes tout en douceur de l'américain. Sa respiration et son rythme cardiaque diminuent légèrement, prouvant qu'il n'est pas à deux doigts de tout lâcher. C'était monté très vite au début, il avait eu furtivement peur de partir avant Chris. Mais il a dit qu'il tiendrait, et il a tenu. Ça a gagné en intensité, et là par contre, la limite se rapproche dangereusement. Il profite du baiser pour redescendre un peu, puis rouvre les yeux lorsqu'il est rompu. Observant les contorsions de Chistopher, son cerveau n'a pas le temps de se demander ce qu'il cherche que l'ancien militaire lui tend un préservatif. Et cette fois-ci, le doux sourire n'a que peu d'effet, alors qu'il lui dit que c'est son job. Le brun déglutit, et essaye tant bien que mal de se rappeler ce qu'on lui a dit il y a quelques années, au moins quatre, puis il ouvre l'emballage. Chris pense bien sûr que c'est la première fois qu'il en utilise un, et le guide donc dans cette étape. Il lui fait un petit cours sur comment bien l'enfiler, et Morgan, bon élève, réussi du premier coup.

Après avoir reçu un sourire, c'est maintenant un impératif qu'il entend. Il va naturellement se laisser faire, il n'a même jamais pensé au contraire. Un baiser volé plus tard et il se retrouve sur le côté, les yeux mi-clos, à bénir ces lèvres sur sa nuque. Chris est à nouveau au-dessus, ce qui n'est pas pour lui déplaire, et il frémit au passage de sa main suivant ses côtes puis sa colonne, se dirigeant vers le bas. Fermant les yeux, inspirant et expirant le plus régulièrement possible, Merlin essaie de ne pas se crisper. Pour détourner un minimum ses pensées, il ouvre même la bouche dans l'espoir de parler. Mais alors qu'il prononce à peine le prénom de l'ancien officier, une exclamation le prend par surprise, due justement aux doigts de cet ancien officier. Pressant d'abord son intimité, ils visitent le coin. L'anglais se tend, crispant le poing sur ce pauvre drap.

— Putain, ça- ça va jamais aller, lâche-t-il avec une voix déraillant sur de petits gémissements.

Il appréhende plus fortement qu'il ne l'aurait cru le plat principal. Mais ça, c'est juste sa raison, qui bien sûr cherche à éviter la douleur. Son corps lui, réagit presque seul, commençant inconsciemment à se mettre sur le ventre. Comme Chris le prévoit, de toute façon. Ainsi, tout montre que, malgré sa petite peur, Morgan en a furieusement envie. Parce qu'il sait que cela va être encore meilleur.

Le corps de Morgan est tellement pur, tellement doux, tellement délicieux et tellement agréable au touché. Plus Christopher caresse cette peau blanche, plus il se délecte de cette odeur, plus il s´ennivre et plus il se sent excité. Le britanique sait ce qui va se passer, Christopher le sent se tendre sous lui. Mais en même temps, le corps si innocent sait, d´instinc, qu´il en veut plus. Alors que les doigts de l´ancien militaire effleure la colonne vertébrale du plus jeune, s´approchant dangereusement de ses fesses, il sent comment le plus petit remu sous lui. Il sait quoi faire. Il sait qu´il en a envie. Christopher remarque que la chaleur de Morgan a subitement augmenter. Se mordant sur la lèvre inférieure, l´américain regarde se corps enflammé avec envie.

C´est alors que ses doigts atteignent l´intimité de Morgan. Palpant tout d´abord ses fesses, il les dessine du bout des doigts. Rondes et fermes. Magnifiques.Sa respiration s´accélère, son sexe se dresse d´avantage. Christopher en a envie. Oh bon dieu qu´il a envie. C´est maintenant ou jamais. Il ne résistera pas d´avantage. Alors, se penchant en avant, il effleure la nuque du plus avec ses lèvres et remonte lentement vers son oreille gauche.

"Si tu dit ´stop´j´arrêterais tout de suite" murmurre-t-il en lui mordillant délicatement le lobe de son oreille "Mais ne résiste pas et détend toi" lentement, sa main s´aventure vers le milieu "Si tu te tend de trop, la douleur sera bien plus élever" il écarte lentement les fesses de Morgan afin de préparer le terrain. Un sourire malicieux prend place sur son visage lorsqu´il entend le petit gémissement du plus jeune "Je te promet d´être doux"

Après un dernier baiser derrière l´oreille, Christopher se redresse. Sa main droite s´appuyant encore et toujours à côté de la tête du plus jeune, il attrape son sexe et le place à l´entré. Avec un léger coup de bassin, il force le passage. Le cris de surprise, mais aussi de douleur, qui lui parvient de Morgan, l´arrête. Mais il ne ressort pas pour autant, laissant simplement le plus jeune prendre conscience de la pénétration. La première fois est toujours douloureuse -d´ailleurs, lui-même ne veut même pas imaginer la douleur qu´il ressentirait si on lui faisait la même chose. Avec patience, Christopher laisse donc son partenaire accepter la douleur et laisse le temps à celle-ci à se transformer en plaisir.

Lorsqu´il sent que Morgan se détend sous les caresses dans sa nuque, Christopher donne un nouveau coup de bassin. Instantanément, le plus jeune se tend à nouveau. L´ancien militaire crispe légèrement le visage. Il n´est pas encore complètement à l´intérieur. Devait-il se retirer? Non, Morgan ne lui a pas dit de le faire. Alors il n´en fait rien. Au contraire. Cette fois, il ne laisse pas de temps de répis à l´anglais et donne un troisième coup, sentant son pénis pénétrer bien plus profondément cette fois-ci. Maintenant c´est la bonne. Il est a l´intérieur.

Et, alors qu´il commence délicatement à faire des aller-retour, l´adrénaline se déverse dans son sang, se mélange au plaisir et au bonheur des plus intense. Un cocktail qui ennivre Christopher, lui fait perdre ses sens et la raison. S´il s´écoutait maintenant, il ferait l´amour à Morgan sans se soucier de lui. Il se ferait à nouveau égoiste, préférant faire passer son propre bonheur avant celui du plus jeune.

Mais il n´a pas le droit. Sa conscience lui crit de ne pas se laisser aller, de rester concentrer jusqu´au bout. Alors, Christopher s´empresse de reporter son attention sur Morgan, de décrypter chaque changement dans son attitude. Pour l´instant, le jeune homme ne semble pas résister. Mais pour combien de temps encore? Christopher ne saura le dire.

Bien qu'il essaye, le britannique a bien du mal à rester calme et détendu. Il sait ce qui va se passer, et il sait aussi que ce sera douloureux, donc il n'arrive pas à passer outre. Il a très très chaud, et il sent en plus le regard intense de Christopher dans son dos. Sa respiration s'accélère, doucement mais sûrement. Lorsque la main de l'ancien militaire parcourt ses fesses, son excitation grimpe d'un cran. Le moment fatidique se rapproche dangereusement, mais Morgan n'attend que ça. Les yeux fermés, il réagit davantage à tout ce qui se passe dans son dos. Il frémit quand des lèvres se balladent sur sa nuque, et quand elles s'approchent de son oreille. Chris aurait pu dire n'importe quoi, l'anglais était bien trop préoccupé par son mordillage. De toute façon, ce n'est pas comme s'il compte lui dire de s'arrêter, tout ça est bien trop bon. Même s'il va avoir mal, et qu'il le sait, il ne lui dira jamais de stopper la manoeuvre. C'est bien trop bon.

Encore une fois, l'ancien militaire lui dit de se détendre, de ne pas résister, car sinon la douleur sera insupportable. Perdu entre deux mondes, le britannique hoche vaguement la tête, puis il gémit lorsque la main s'aventure encore plus loin, et ensuite, c'est seulement l'espèce de malice dans la voix de Christopher qu'il perçoit. Sur le ventre, le bassin un peu relevé, il attend juste son heure arriver. Et il comprend avec un peu de retard, après le baiser brûlant derrière son oreille et au moment où il sent le corps de l'américain s'éloigner, que ce dernier lui a justement dit qu'il serait doux. Il n'a cependant pas le temps de disserter là-dessus. A peine a-t-il conscience de la virilité de Chris à son entrée que celle-ci force le passage sans mise en garde. Surpris, Merlin ouvre brusquement les yeux en laissant échapper un cri qui vient de loin, mêlant aussi la douleur sur la fin. Ses mains se sont fermement agrippées au drap, comme si c'était la seule chose capable de le retenir.

Refermant les paupières avec force, il tente tant bien que mal de maîtriser sa respiration haletante, le corps tendu comme un arc. Deux petites larmes essaient aussi de dévaler ses joues. Il n'aurait jamais cru avoir autant mal. Serrant les dents, il retient un gémissement, avant de sentir le plaisir s'inviter. Chris n'est pas ressorti, et il s'est arrêté dès qu'il l'a entendu crier. Ainsi, l'étudiant a le temps de se faire à cette intrusion, à cette douleur qu'il espère ne sera plus jamais aussi forte, et à ce plaisir qui l'envahit quand il pense que justement, l'américain est en lui. Celui-ci a d'ailleurs la bonne idée de lui caresser la nuque pour le détendre plus rapidement. Lorsque le deuxième coup de bassin arrive, le britannique se tend à nouveau et gémit, réaffirmant sa poigne sur le pauvre drap. Mais il ne dit toujours rien, il ne veut pas que l'aîné se retire. Pas tout de suite. Christopher donne alors un troisième coup de bassin, peu après, pour entrer complètement.

N'ayant pas laissé de repis à Merlin, une nouvelle vague de douleur, moins importante mais réelle, inonde le jeune homme. Il lâche un bref cri, qu'il étouffe immédiatement en plongeant la tête dans le coussin. Quelques secondes après, il tourne à nouveau la tête pour la reposer comme avant. Il peut ainsi respirer plus rapidement, comme le lui ordonne les battements de son coeur. L'ancien officier commence alors à bouger, il fait de petits aller et retour. Le brun commence lui a perdre la tête, de plus en plus. Certes, il a eu l'impression d'être déchiré de l'intérieur au début, il a aussi cru qu'il allait brûler sur place tellement il a avait chaud. Mais maintenant, les émotions, le plaisir pur qu'il ressent, sont indescriptibles. Perdant pied peu à peu, de petits gemissements et autres halètements trahissent son état. Il ne cherche pas à résister de toute façon, son corps se détend même au fur et à mesure, acceptant la présence un peu douloureuse mais ô combien plaisante de ce membre.

Finalement, l'anglais sent que son corps lui échappe, ses muscles réagissent seuls, dans l'unique but d'avoir un maximum de plaisir. Il ondule même parfois des hanches, lorsque le prochain coup de bassin met trop de temps à venir, c'est ses fesses qui vont à sa rencontre. À mesure que les coups de butoir se font plus amples, et légèrement plus rapides, Morgan en devient certain : il ne va pas tenir très longtemps. Le point de ruprture va être atteint. Il a fait tout ce qu'il a pu pour tenir le coup, mais là, il est au bout du bout. Il ne sait pas ce qu'il en est pour Christopher, néanmoins, quelque chose lui dit que lui pourrait tenir encore. Or, voilà, Merlin n'a pas l'endurance nécessaire. Il est bout de souffle et il se demande si son coeur de va pas lâcher à un moment ou à un autre. Et ce qu'il ressent là, sous l'américain, a vite fait de l'amener, en quelques minutes, au bord de la jouissance. Mais puisque Chris a l'air d'avoir encore un peu de marge, le plus jeune essaie comme il peut de grapiller quelques instants.

— Chris... arrive-t-il à articuler, faiblement. Je- je vais... Bientôt...

Il se fait couper la parole par un coup un peu plus puissant et radical que les autres, ce qui lui tire un gémissement érotique à souhait. Qui ne perdrait pas la tête face à ce tableau ? Ces aller-et-retour incessant le rendent dingue, littéralement. Il ressent tellement de choses délicieuses, il ne contrôle vraiment plus rien, que ce soit ses gestes ou la situation. Il est totalement à la merci de Christopher.

Chaque coup de bassin fait grimper l’excitation, augmente la température de son corps, accélère sa respiration. Chaque gémissement de Morgan porte Christopher vers l’apogée de l’allégresse, l’enivre, l’électrise, le pousse plus loin. Alors qu’il sent que le corps de Morgan commence, de lui-même, à onduler sous lui. Le jeune en à envie. Alors les mouvements de Christopher s’accélèrent, se font plus intensifs, plus passionnés. Il y met toute son énergie, tout son plaisir et toute son envie. Si bien qu’il atteint l’orgasme sans trop de difficulté.

Son corps, après avoir été secoué par la jouissance extrême, s’affaisse vers l’avant. Christopher à tout juste le temps de se rattraper avec ses mains sur le matelas pour ne pas écraser Morgan de tout son poids. La respiration courte et haletante, Christopher se retire lentement de l’intimité du britannique puis se laisse basculer sur le côté. Allongé sur le dos, les paupières closes, il retrouve peu à peu une respiration et un rythme cardiaque normal.

Rouvrant les yeux, il prend appuie sur son coude et se tourne vers Morgan. Encore allongé sur le ventre, les yeux fermés, le jeune britannique semble vraiment à bout de force. Souriant doucement, Christopher s’allonge sur le côté. Posant sa tête dans sa main, il va tendrement caresser le dos du plus jeune.

« C’était magique » souffle-t-il en dessinant lentement le contour de ses omoplates « Magique … » répète-t-il avant de se pencher en avant et l’embrasser sur l’épaule gauche, ses doigts contournant cette même articulation « J’espère que le même plaisir valait pour toi aussi » il remonte lentement sa main le long de sa nuque et lui caresse la tempe « Tu as aimé ? »

Atteindre l’orgasme la première fois n’est pas donné à tout le monde et est quelque chose d’assez rare quand même. Christopher, lui, a eu besoin d’au moins 5 essais avant de l’atteindre la première fois. Mais là n’est pas la question.

« Je pense que tu devrais te reposer un peu. Tu m’as l’air exténué » reprend-t-il en lui caressant tendrement la joue.

Morgan semble clairement avoir atteint les limites de sa capacité physique. Pas étonnant avec le manque d’expérience et le très clair déficit d’endurance. Peut-être Christopher arrivera-t-il à le convaincre d’un jour venir faire du vélo avec lui ? Ce serait fort étonnant, quoique ce ne soit pas mal, l’endurance et le souffles étant 2 choses indispensable au lit.

Il n'a pas fallu longtemps à Morgan pour atteindre le septième ciel. Ou grimper aux rideaux, comme on dit. Et l'intensité des coups de bassin de Chris l'ont particulièrement poussé à bout. Le plaisir qu'il ressent est incroyable. C'est sa première fois, certes, mais c'est tellement bon. C'est jouissif, au sens propre comme au figuré. Finnissant exténué comme s'il avait couru un marathon sans entraînement, il se retrouve sur le ventre, les yeux fermés, tentant de retrouver son souffle. Il n'a plus la moindre force. Au bout d'un moment, il sent des caresses dans son dos, et ses lèvres s'étirent en un très léger sourire. Il n'en peut vraiment plus. Il ouvre un court instant les yeux, juste pour le plaisir de voir le visage de son amant, maintenant à sa gauche allongé sur le côté. Et ça, et les paroles que Christopher prononce, le font davantage sourire.

Magique. Oui, il n'y a pas d'autres mots. Merlin apprécie délicieusement ce baiser sur son épaule, puis ces doigts sur sa nuque, et sur sa tempe. Reprenant toujours de profondes inspirations pour survivre, et accessoirement, essayant toujours de calmer les battements de son coeur, il hoche simplement la tête à la question de l'ancien militaire. Elle est réthorique de toute façon, alors il ne puise pas dans les dernières réserves qu'il a pour formuler une réponse avec des mots. Son état doit de toute façon parler pour lui. Il étend un peu la joue par réflexe, comme un chat qui chercherait les caresses, lorsqu'il sent justement Chris faire ce geste tendre, tout en lui disant de se reposer. Effectivement, le britannique est crevé. Il a sûrement plus ou moins atteint ses limites. Il n'est pas un sportif de toute façon, alors ça ne l'étonne pas des masses.

Il hoche à peine la tête cette fois-ci. Puis il ouvre un oeil, évalue rapidement la distance qui le sépare de Chris et la position de ce dernier, et expire de façon brève. Pour se donner un peu de courage. Il se tourne alors sur le côté, face à l'américain, et vient se blottir contre lui. Tout contre son torse, la tête vers la base de son cou, il se sent juste bien. A sa place. Il reste un instant a simplement profiter, percevant les battements de coeur du plus agé grâce à une main posée sur son torse. Bercé, se détendant peu à peu, il pourrait presque s'endormir. Il pense furtivement qu'il devrait se mettre un peu au sport, pour tenir la distance. C'est sa première fois, ce qui explique en partie son manque d'endurance, mais tout de même. Voilà en tout cas une bonne raison de se mettre à faire de l'exercise.

— Tu m'as tué, souffle-t-il au bout d'un moment avec un petit sourire amusé. Mais ça me dérange pas le moins du monde... Je me demande même pourquoi j'ai pas sauté le pas plus tôt.

Il rigole légèrement, se disant qu'il n'y avait aucune raison d'avoir peur. Mais on ne peut pas changer le passé, et sans doute que l'attente avait été bénéfique. Morgan sourit de nouveau puis va l'embrasser sur la joue. S'appuyant sur un coude, il se redresse pour pouvoir observer le visage de son Chris. Le brun est souriant, comme à son habitude, malgré la fatigue. Il passe quelques instant a simplement le détailler, les traits de son visage, ses yeux magnifiques, ses lèvres si délicieuses, et même ses boucles collées à ses tempes à cause de la fine pellicule de sueur qui fait briller son front. Comme s'il voulait graver cette image éternellement dans son esprit. Cet instant est on ne peut plus particulier, après tout. Il n'aurait jamais cru se faire enlevé son innocence par un homme, et de surcroît Christopher, mais au bout du compte, il ne s'imagine maintenant pas d'autres situations possibles. C'est Chris qu'il aime, il n'y a rien d'autre à ajouter. Finalement, le britannique va lui voler un rapide baiser. Parce que ça faisait à peine trop longtemps à son goût.

— Et, c'était juste parfait, murmure-t-il en allant replacer sa tête contre la base du cou de l'ancien officier, alors que celui-ci est maintenant sur le dos, permettant à l'anglais d'être allongé contre lui et sur son torse. Je vais plus pouvoir m'en passer je crois. Par contre, la prochaine fois, j'aimerais bien t'avoir face à moi... rajoute-t-il doucement, en fermant les yeux.

Après avoir jouit, Christopher se sent bien. Détendu, heureux, il a l’impression de flotter sur un petit nuage, son sourire ne voulant pas délaisser ses lèvres. Enfaite, est bien là, avec Morgan à ses côtés qui décide finalement de bouger. Se tournant vers lui, Christopher croise son regard et remarque que lui aussi ne peut pas se défaire de ce sourire. Sans lâcher son épaule, son pouce lui caressant tendrement la peau autour de l’articulation, l’ancien militaire observe le plus jeune.  

Si pour d’autre personne Morgan est quelqu’un au physique banal, Christopher, lui, y voit un bel homme. Il aime comment ses yeux se plissent légèrement lorsqu’il est heureux et comment apparaisse les deux petites rides à la gauche de sa lèvre inférieure lorsqu’il sourit de toute ses dents. Il aime ces yeux bleu qui en disent bien plus sur sa petite personne que des mots. Il aime ces cheveux bruns emmêlé et cet air fatigué qui peint les traits fins et doux de ce jeunot. Le charme britannique à l’état pur.

Souriant lorsqu’il vient se blottir contre lui, l’ancien premier maître se laisse lentement tomber sur le côté, s’allongeant sur le dos. Passant son bras gauche autour des épaules du plus jeune, il l’attire contre lui. Avec délice, il sent son souffle chaud sur son torse et frémit de bonheur lorsque Morgan lui affirme que c’était parfait et qu’il ne pourra sans doute plus s’en passer.

« ça valait la peine d’attendre » sourit Christopher en lui déposant un baiser dans les cheveux « Merci d’avoir accepté » souffle-t-il en l’attirant d’avantage contre lui « J’espère que je ne t’ais pas trop foutu la pression … »

Il presse sa joue contre le crâne de Morgan et ferme les yeux. Ce n’était pas dit, ça. Ces dernières semaines, Christopher à fortement eu du mal à cacher sa frustration. Bien qu’il ait tout fait pour, il a sans doute fait inconsciemment  comprendre à l’anglais qu’il n’a plus envie d’attendre encore bien longtemps. Peut-être pour cela qu’il a finalement ‘sauté le pas’, comme il dit ? éventuellement. Christopher n’en sait rien. Mais il préfère se dire que Morgan est venu de son plein grès et pas par pitié ou parce qu’il voulait lui faire plaisir à lui. Soit.

« T’as encore pas mal de chose à apprendre » déclare-t-il ensuite en relâchant légèrement son emprise sur le plus jeune « Mais pour une première fois tu t’es débrouillé comme un chef » il sourit et lui caresse le dos « C’était aussi une première pour moi, tu sais … »

Pas la première fois qu’il fait l’amour … mais la première fois qu’il fait l’amour avec un autre homme. Et bon dieu que c’est bon, plaisant et passionnant. C’est officiel maintenant : c’est bel et bien Morgan qu’il aime.