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Since forever For years on end Newbies

Tout le monde n'a pas la chance qu'a eue Veronica Lang dans sa vie jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant, Dieu sait que l'histoire n'a pas commencé de la meilleure des manières. L'environnement idéal d'un enfant est souvent imagé dans une petite maison avec jardin, entouré de parents aimant, d'une petite soeur et d'un animal de compagnie quelconque. Peut-être deux. Mais la réalité rattrape bien souvent la fiction. Elle est bien plus dure, bien plus complexe à saisir, à appréhender. La vie n'est pas un conte de Fées. Et aucun prince charmant ne débarque en chantant au pied de votre fenêtre pour vous emmener vivre heureuse jusqu'à la fin des temps dans un château. L'amour ne dure pas toujours.

C'est ici que commence ce qui aurait pu être un calvaire : Le déchirement entre deux êtres s'étant juré de s'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare. Parfois, c'est une étape terrible, dans d'autres cas, tout se passe pour le mieux. Veronica, de son côté, était encore trop jeune pour réaliser l'agitation, pour comprendre concrètement ce qui se tramait autour d'elle. Elle n'avait pas idée que la décision que prit le juge de confier sa garde exclusivement à son père conditionnerait le reste de son existence.

Emmett Lang avait gagné. Et ce n'était pas dans la seule optique de payer moins de pension alimentaire à son ex-épouse qu'il s'était battu pour sa fille. Bien qu'on s'attende à trouver une certaine froideur dans le regard d'un dirigeant de son envergure, cette dernière disparaissait instantanément à la seconde où il apercevait sa fille du coin de l'oeil. Il avait toujours désiré fonder une famille. Même si son mariage s'était soldé par un échec, il était bien décidé à faire de son mieux pour élever Veronica seul, être présent, lui offrir tout ce dont elle pourrait avoir besoin, y compris une certaine dose de limites pour l'équilibre (bien que, soyons honnêtes, ce point-là est plus facile à dire qu'à mettre en pratique). Il s'entoure d'éléments de confiance, en bon dirigeant, il parvient à déléguer afin de libérer du temps pour sa fille. Il sera présent à chacun de ses spectacle d'écoles, de danses ou autres disciplines à laquelle elle aura envie de s'essayer. Il sera à chaque fois là pour venir la chercher si besoin est, pour la soutenir. Présent, sans pour autant être étouffant. Il cède à tous ses caprices, il la gâtera. Son seul et unique enfant. C'est peut-être grâce à cela que la petite se remet rapidement du départ de sa mère. Elle n'a que huit ans lorsqu'elle disparaît totalement du paysage connu, s'envolant pour le continent européen, l'Angleterre, plus précisément. Cette étape ne fait que rapprocher le père et sa fille. Ils sont tout l'un pour l'autre. Veronica admire énormément son père. Au-delà de son attitude première de "pourrie-gâtée", elle a très rapidement conscience qu'un jour, ce sera à elle de faire ses preuves. Et, ce jour-là, elle compte bien faire sa fierté.

Son chemin est déjà tout tracé. Son futur poste de travail déjà quasiment mis en place alors qu'elle ne sait pas encore marcher. Mais ce n'a jamais été pour lui faire peur. Au contraire. Veronica correspond parfaitement au moule, à ce qu'on pourrait attendre d'elle. Cette voie, elle s'y lance à corps perdu et sans la moindre hésitation dès que son père le lui propose, après l'obtention de son diplôme bien sûr. Ce métier d'éditrice est fait pour elle. Une certitude inscrite au plus profond de son être depuis qu'elle est tombée amoureuse de la lecture à son tour. Sa vie. Sa passion. Les livres sont pareils à une porte ouverte sur un univers différent. Une manière de s'évader, de découvrir, de grandir. Peut-être est-ce la raison pour laquelle toutes les matières, toutes les disciplines auxquelles elle s'est intéressées durant son parcours ne lui ont jamais suffit.

Ce n'est cependant pas son nom qui va l'aider à grimper les échelons. Veronica - autant que son père d'ailleurs sans doute - souhaite avant tout faire ses preuves. Prouver qu'elle est capable, qu'elle mérite cette confiance. La jeune femme se montre redoutable, intelligente, audacieuse, et c'est ce qui la mène à se voir confier la carrière d'un écrivain - sur le déclin : Evan Baker.

En plus de croire dur comme fer en son travail et ses capacités, la jeune femme voit dans ce dossier une façon d'impressionner son père. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à ses fins, pour lui donner satisfaction ainsi que pour réussir. Si bien qu'elle décide de s'installer à Shady Cove, consacrant ainsi toute sa créativité et son énergie à donner de la matière pour que son "poulain" achève son oeuvre. Ses sourires, sa discrétion, sa sympathie l'aide assurément à se fondre dans le paysage mais ne font pas d'elle une personne moins dangereuse pour autant. Ce n'est que son travail, qu'un rôle à jouer. Veronica ne ressent donc pas le moindre remord dans ses agissements. L'échec n'est pas envisageable. Il faut se donner les moyens de réussir.