Evan Baker et Riley Dawson n'ont, au premier abord, aucune raison de se fréquenter. Evan est plus un intellectuel, un écrivain venant tout droit de la grande pomme, Riley lui, c'est un peu monsieur muscles, qui n'a que le sport dans la vie. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, les deux hommes ont fini par sympathiser, grâce au sport encore une fois. Riley ne le considère pas totalement comme un ami, parce qu'ils se connaissent depuis plus ou moins un an, ce qui est encore trop tôt dans l'esprit de l'entraîneur pour pouvoir lui accorder sa confiance. Dans tous les cas, malgré sa méfiance constante, il est bien obligé de s'ouvrir un peu, de côtoyer du monde et de s'entourer, parce qu'avec qui il regarderait des matchs si il n'avait pas quelques amis. Son petit frère James, avec qui ça ne passe pas du tout ? Non. Riley est quelqu'un d'entier, et il ne se forcera jamais à rien. Ce soir il a donc invité Evan à venir regarder un match de basket. Il l'apprécie et Riley a pensé que cela intéresserait l'écrivain, puisque la rencontre est entre les Knicks de New York et les Cavaliers de Cleveland. Le pack de bières a déjà bien été entamé, et ça vient à peine de commencer lorsque la sonnette d’entrée retentit. Riley saute par-dessus le canapé tel un yamakasi, trottine jusqu'à la porte pour lui ouvrir et le salue.

« Viens voir ton équipe se faire écraser »

Riley est toujours très enthousiaste lorsqu'il s'agit de supporter une équipe, ou au contraire de la rabaisser. C'est un vrai féru de sport, quel qu'il soit. Il n'aime pas jouer au basketball par exemple, mais il adore le regarder à la télé. Il est abonné à toutes les chaînes d'infos sportives, et il ne rate aucune compétition. Evan est peut-être moins emballé, mais il va devoir supporter les cries, et l'excitation de Riley, tout le long du match.

« Go, go, go, gooooo… Putain ! »

Énervé par l'action que vient de faire un joueur, il est complètement absorbé par l'écran, mais il tend instinctivement une bière à son ami. Il en oublierait presque les bonnes manières.

Evan n’a jamais été un très grand sportif, mais ce n’est pas pour autant qu’il se laisse aller. Il aime plaire aux filles et pour ça, il trouve important d’avoir un corps bien entretenu. C’est pourquoi il court et nage assez régulièrement, et se rend aussi de temps en temps à la salle de sport pour faire un peu de musculation. C’est d’ailleurs là bas qu’il a fait la connaissance de Riley, un vrai sportif qu’il a eu l’occasion de recroiser pas mal de fois depuis. Avec le temps, ils ont sympathisé et vont même boire des coups ensemble de temps en temps à présent.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’ils passent la soirée devant un match ce soir. En effet, il y a une rencontre de basket particulièrement intéressante, et l’écrivain est ravi de pouvoir suivre le match chez son pote. C’est toujours plus sympa que d’être tout seul devant sa télé ! Il sourit en voyant la façon dont l’accueil son hôte.

C’est plutôt la tienne qui va pas voir le ballon, j’te le dis !

Lance-t-il avant d’entrer dans la maison de Riley. L’écrivain aime bien regarder le sport à la télé de temps en temps, mais à vrai dire il a rarement quelqu’un pour le faire avec lui alors c’est moins drôle ! Surtout que ce soir, les deux amis ne supportent pas la même équipe. Heureusement, Evan est bon joueur et cela ne lui pose pas de souci, en espérant que ce soit pareil du côté de Riley !

Alors ils en sont où ?

Demande le brun avant de prendre place dans le canapé. Il sait qu’il a loupé le début du match, alors peut être qu’il y a déjà eu de belles actions ? Il prend ensuite la bière que lui tend machinalement son pote, amusé de le voir autant “à fond” dans le match. Il ouvre la petite bouteille et en boit quelques gorgées tout en posant lui aussi son regard sur l’écran.

Il provoque un peu Evan, mais c'est gentil. Riley n'aime pas perdre et c'est un assez mauvais perdant, certes, mais il a certaines limites. D'ailleurs, quand l'écrivain lui dit que c'est l'équipe qu'il supporte qui ne verra pas le ballon de tout le match, il sourit, amusé par la vanne. Tous les deux installés, face à l'écran, Evan lui pose la question fatidique.

« New York domine pour l'instant. »

Il insiste bien sur le 'pour l'instant' parce qu'il espère que le vent va tourner. Il n'a jamais mis les pieds de sa vie à Cleveland, mais c'est un gros supporter des Cavaliers, parce qu'il aime leur jeu. Nous ne sommes qu'au début de la rencontre, mais l'avantage est déjà pour les Knicks qui ont souvent le ballon, ce qui exaspère Riley, et il bouillonne sur son canapé. L'arbitre siffle, signalant une faute, ce qui l’énerve encore plus. Il déteste les règles du basketball en réalité, et il est bien content de ne pas s'être lancé dans cette discipline. Le football américain, c'est plus physique, et faut pas avoir peur de prendre des coups. Durant toute sa carrière, Riley a été attaquant, et à l'instar d'un boxeur, il rentrait souvent chez lui avec des hématomes, et des muscles froissés, dans le meilleur des cas. L'une de ses blessures, au genou, a été fatale pour lui.

Toujours un œil sur les mouvements des joueurs, il demande, avec un sourire :

« T'as pas amené Rowdy »

Même si c'est plus une constatation, qu'une question. Rowdy est le golden retriever d'Evan, un toutou que Riley adore. Il a toujours eu l'envie d'adopter un chien, mais avec son boulot, les allergies de sa mère, et le reste, il ne s'est jamais décidé à sauter le pas, et puis il est pas du genre à prendre une décision sur un coup de tête.

Cela fait maintenant un petit moment qu’Evan n’a pas eu l’occasion de regarder un match à la télé avec un pote alors il est ravi de pouvoir y remédier ce soir. Arrivé chez Riley, ils commencent déjà à se charrier, puisqu’ils ne supportent pas le même camp. ça promet..! Une fois installé dans le canapé, l’écrivain apprend que son équipe domine, ce qui lui décroche naturellement un sourire de satisfaction.

J’aime t’entendre dire des choses comme ça !

Lui fait-il savoir dans un sourire taquin. Le brun sait bien que la situation peut varier très vite au basket, alors il profite du moment peut être court durant lequel son équipe fétiche mène le jeu ! Les yeux rivés sur l’écran, tout comme son pote, Evan est complètement absorbé par le match. Son équipe domine et il a de quoi être fier d’eux !

Nan, je lui ai proposé de venir mais il a préféré rester à la maison..!

Explique ensuite Evan dans un sourire, comme si son chien était un humain à part entière. Même s’il plaisante, il aime beaucoup Rowdy, et il le considèrerait presque comme un coloc’ finalement ! ça lui fait de la compagnie, et puis ça l’oblige à sortir se balader même quand il a la flemme, ce qui n’est certainement pas plus mal pour sa santé ! Il ne regrette franchement pas de l’avoir adopté, malgré toutes les bêtises qu’il a pu faire, comme tous les chiots sans doute.

Après plusieurs minutes de jeu, et des points marqués de chaque coté, la fin du premier quart temps est sifflée, les Knicks ayant finalement presque rattraper leurs adversaires niveau score. Pendant cette pause, Evan décide d’en profiter pour interroger son pote sur un sujet qui le turlupine un peu. En effet la dernière fois qu’ils s’étaient vus c’était dans un bar et ce soir là ils avaient croisé Emily. Et à dire vrai même si l’échange était court, l’écrivain a trouvé le comportement de Riley un peu étrange vis à vis du mannequin. Il était particulièrement distant, et avait l’air d’avoir qu’une envie : qu’elle s’en aille au plus vite. Enfin, peut être qu’Evan s’est fait un film, mais justement il voudrait en avoir le cœur net. Alors, après avoir pris quelques gorgées de bière il tente une approche.

Dis Riley, je peux te poser une question..?

L’autre jour au bar quand on a croisé Emily Fischer, j’ai eu l’impression qu’il y avait une sorte de malaise… Il s’est passé un truc entre vous ?