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Since forever For years on end Newbies

William aimait Julia. De tout son cœur. Chaque jour il le lui montrait, plus qu'aucun autre n'aurait fait. Ils étaient unis d'un lien spécial, un lien éternel, comme un fil rouge qui unirait leurs mains. William était prêt à tout pour elle. Il avait changé du tout au tout en la rencontrait, révélant une facette tendre de lui-même. C'était un ancien voyou, quelqu'un qui ne respectait aucune règle, qui refusait l'autorité, surtout à cause de ses parents. Il voulait attirer leur attention, n'étant pas assez aimé. Julia était une jeune fille particulièrement douce. Elle ne jugeait pas les gens sur des apparences, elle essayait toujours de comprendre l'autre, de découvrir un autre monde différent du sien. Elle, elle était droite, douce, tendre, disciplinée, l'opposée de William. Mais un jour, ils se rencontrent, et ça change leur vie. Chacun découvre le monde de l'autre, William s'assagit, gardant tout de même un côté rebelle en lui, Julia s'ouvre et s'amuse de ce nouvel horizon. C'est souvent les opposés qui s'attirent, qui se mêlent, et ensemble, ils créent un juste milieu, un équilibre. Entre eux, c'est fort, c'est beau, c'est parfait. Ils se sont mariés à vingt-cinq ans, organisant un mariage au dernier moment, sous l'effet d'une impulsion, surprenant tout le monde. C'est comme ça avec eux parfois, ils font des choses par impulsion, mais le plus beau, c'est qu'ils assument les conséquences de ce qu'ils font. Julia est tombée enceinte sans que ça ne soit prévu. Pourtant, lorsqu'ils l'ont su, ils ont sauté de joie. Ils étaient heureux d'avoir un enfant à eux. Ainsi lorsque Hermann est né, c'était le pur bonheur. Pourtant, peu de temps après, Julia tombe en dépression post-partum. Elle ne s'occupe pas d'Hermann, elle se sent seule, elle ne va pas bien pendant des mois. C'est un moment très dur pour les deux parents. Pourtant, William s'accroche. Il ne reproche jamais rien à Julia, il l'aide du mieux qu'il peut, il voudrait pouvoir la soigner, mais il n'y arrive pas tout seul. Un jour, Julia décide qu'elle n'en peut plus, elle se sent coupable de ne pas s'occuper de son fils, d'être dans cet état. C'est ainsi qu'elle se fait aider par des professionnels. Elle va voir plusieurs psychiatres, elle fait même un séjour en clinique pour se soigner. William la soutient. Ils restent un couple uni, fort et soudé. Julia surmonte sa dépression pour Hermann, pour William. Sans eux, jamais elle n'aurait pu remonter la pente. Une fois sortie de la clinique, elle va mieux, elle est toujours suivie, mais elle n'a plus peur de prendre Hermann dans ses bras, elle commence à l'aimer comme il faut, à le chérir comme une mère normale. Hermann grandit alors dans cette famille unie, où l'amour est essentiel, où c'est ce qui guide la vie. Il grandit en ayant cette image d'amour tellement forte qu'elle reste encrée en lui, profondément. C'est un garçon plein de vie, à qui on apprend la bonne conduite. On lui apprend à respecter les gens, on lui apprend la loyauté, les responsabilités. C'est un bon garçon. Très vite, il se passionne pour la photographie avec l'appareil photo de son père qu'il emprunte parfois avec son accord. C'est un garçon intelligent, doué pour l'école, très gentil et attentionné, qui a toujours le mot pour rire. Il fait la fierté de sa famille.

Il grandit progressivement entouré de sa famille. Un jour, à douze ans, alors qu'il jouait au basket, il fait un malaise, n'arrivant plus à respirer, puis finit par s'évanouir. Il est transporté à l'hôpital, ne se réveillant pas de suite. Il apprend alors qu'il souffre d'une insuffisance respiratoire assez sévère, qui l'empêche de faire trop d'activité sportive. Pour lui, étant du genre à aimer beaucoup le sport, c'est quelque chose qu'il ne supporte pas. Malgré les interdictions, il continue sa vie comme il l'a toujours fait, il continue à jouer au basket avec ses amis, à faire du sport à l'école. Il n'aime pas se dire qu'il est malade. Parfois il fait des malaises, mais il ne lâche pas. Il veut prouver aux autres qu'il n'est pas malade, que tout va bien, qu'il n'a pas de faiblesse. A l'école, bien qu'il soit très doué et intelligent, il n'est pas particulièrement sage et attentif. Il ne se préoccupe pas vraiment des cours. Malgré toutes les bêtises qu'il peut faire, il ne reçoit jamais aucune punition, n'étant déjà plus là quand le personnel s'en apercevait. Il n'est pas mauvais garçon, c'est simplement qu'il tente de montrer qu'il n'a pas à être traité comme un handicapé, comme un malade, alors il vit, peut-être un peu plus que les autres. Il a besoin de ça pour ne pas se sentir exclu. Au lycée, il se marrait bien avec sa bande de potes. Pourtant, lui il était dans son monde bien à lui. La photographie a toujours été sa passion et il l'entretient. Son appareil photo, c'est son outil, il va partout avec lui, il ne s'en sépare presque jamais. Il prend des photos de tout ce qui l'intéresse, il est inscrit au club photo du lycée, il est même très doué. A la maison, ses parents sont fiers de lui, même si son comportement laisse à désirer parfois. Comme tout adolescent, il a sa période solitaire, ou du moins, sa période où ses parents sont plus des ennuis qu'autre chose. Pendant cette période, il a du mal à leur parler. Parfois, il les évite même, ne sachant pas quoi leur dire. Un jour, il s'est battu avec un gars et est rentré chez lui bien amoché. Ses parents étaient inquiets, ils comptaient avoir une discussion avec lui, mais il s'est enfermé dans sa chambre pour ne pas leur parler, pour ne pas les voir. L'amour fou de ses parents l'étouffe. Ses parents s'aiment beaucoup trop, il se sent mal quand il les voit. Ce qui était merveilleux autrefois devient dérangeant, étouffant. Il cherche à tout prix à s'en dégager. Il s'enferme dans son monde de photo, cherchant toujours à se perfectionner. Hermann est un type bien, mais il n'est pas sage pour autant. Il fait le mur assez régulièrement, la plupart du temps pour faire de belles photo de nuit et rejoindre ses potes en soirée. Il aime la vie, il en profite. Le sport l'épuise, mais il est heureux, il ne se sent plus exclu. Il a un certain succès auprès des filles, mais il ne sort qu'avec une seule, plus par curiosité que par amour. En grand déconneur, Hermann fait des blagues que d'autres ne comprennent pas forcément. Il rit parfois pour rien, mais c'est comme ça que les gens l'apprécient, simple, amusant, déconneur. Sa bonne éducation le rend respectueux malgré tout, il n'a jamais répondu à un professeur autrement qu'à une question. En général, il s'entend même bien avec eux. Il est très sociable et n'a apparemment aucun complexe. Son seul vrai complexe, c'est sa maladie. Lorsqu'il est à deux doigts de l'évanouissement après un simple tour de terrain, après quelques paniers, après quelques figures de skate, il se sent petit, il se sent faible, et il n'aime pas ça. Qui aime être faible après tout ? Certains le jugent et se moque de lui à cause de ça, mais ses amis le comprennent, ils ne le prennent pas pour un malade, ils sont plutôt du genre à lui dire d'arrêter de se mettre dans cet état, à le convaincre de ne pas faire attention aux moqueries. Il a rencontré des gens formidables, dont son meilleur ami, un plus grand déconneur que lui, quelqu'un qui faisait toujours tout, même ce qui n'est pas recommandé. Hermann avance petit à petit, il mûrit, s'affirme, se rapproche un peu de ses parents vers la fin du lycée. Puis une nouvelle étape s'ouvre à lui.

Hermann quitte le lycée, diplôme en poche, qu'il obtient brillamment, ses parents fiers de lui. Il fait la photo de fin d'année, la photo qui reste sur le panneau d'affichage du lycée, sous vitrine, comme toutes les autres. Après le lycée, il poursuit son rêve et entre en école d'art, spécialité photographie. Il apprend beaucoup, il se cultive. Beaucoup de professeurs disent du bien de lui. C'est un élève motivé et très doué. Une brillante carrière l'attend. Il est plus calme, il fait moins de bêtises, même s'il est toujours aussi déconneur. Cependant un jour, il apprend une nouvelle qui le blesse profondément. Son meilleur ami meurt d'une overdose de drogues, d'alcool, de médicaments. Il a voulu en finir.  Vers la fin de sa vie, il était si accro à la drogue que tout son salaire y passait, il n'avait même plus assez d'argent pour payer son loyer. Il a fini par perdre son travail, et s'est suicidé. Cette mort a énormément touché Hermann, qui avait alors vingt ans. Il s'est senti coupable de ne pas avoir été là, il a demandé pardon sur sa tombe des centaines de fois. A son enterrement, quelques personnes sont venues, des anciens amis du lycée, de la famille... Cet épisode a été le plus douloureux de sa vie. Après ça, tout était fini. Il ne voulait plus rien faire de sa vie, la photo, sa passion autrefois si brûlante ne l'intéresse plus, il se sent vide, il se sent coupable. Il oublie tout ça, ses rêves, puis part après ses études, en 2009. Il trouve refuge dans une petite ville, Shady Cove, à l'opposé de chez lui. Il met longtemps à se remettre de la mort de son ami, il ne fait plus de photo, il reste seul un long moment, enchaînant les petit boulot pendant quatre ans pour économiser. Puis un jour, comme une renaissance, il se lève et marche à nouveau. Il sourit à nouveau à la vie, comme si le fantôme de son ami était venu le voir pour le lui dire. Il décide de vivre pour lui. Il reprend goût à la vie et redevient le Hermann que tous connaissaient, à deux choses près : La photographie n'est plus qu'un loisir pour lui, bien qu'il soit passionné, il décide de devenir propriétaire du salon de thé de la ville, ayant de l'argent de côté, et il reste vivre à Shady Cove.