Après avoir passé la matinée à faire du sport en compagnie d’une amie, la jeune femme s’accorde une petite pause. Eliza a toujours été sportive, la blonde déteste ne rien faire, et est plutôt du genre à faire attention à sa ligne. Ça fait partie de son train de vie depuis des années ! Eliza s’était déjà rendue, par curiosité, à la salle de sport de Shady Cove mais cet endroit était ridiculement petits… et la blonde s’était faite draguée par des gros lourds en soif de régime. Eliza s’était promis de ne plus recommencer. C’est pour cette raison qu’elle avait aménagé une salle de sport dans sa maison. Ainsi, les choses étaient plus simples et Eliza avait même trouvé un coach sportif à domicile, ce qui rendait les choses encore plus agréables. Son amie, beaucoup moins raisonnable, tient à faire un tour au Cup of Tea, pour pouvoir déguster un bon capuccino ainsi qu’une pâtisserie telle qu’un cupcake ou autre. Eliza est beaucoup moins emballée par l’idée car cet endroit est un vrai tue ligne. En effet, les pâtisseries ont l’air toutes plus appétissantes les unes que les autres, ce qui n’aide pas à rester raisonnable ! Avant d’y faire un tour, la propriétaire du haras de Shady Cove prend tout de même le temps de prendre une douche et de se changer. Son apparence a toujours été quelque chose de primordial pour elle, bien qu’elle choisisse de s’habiller d’une manière décontractée, en enfilant un slim, un petit pull coûtant une fortune ainsi que des talons assortis, qui mettent en valeur ses longues jambes. Il est rare de la voir en basket.
C’est en début d’après midi que les deux filles font leur apparition, s’installant à une table. Eliza avait entendu les rumeurs à son sujet dernièrement, et comme toujours, ça ne l’avait pas affectée. Elle n’en a rien à faire qu’on pense qu’elle utilise les hommes, ce n’est pas comme s’ils n’étaient pas consentants. Ce ne sont que des propos de personnes jalouses dont leur vie est platonique et ennuyeuse. C’est triste mais Eliza s’y est habituée tout simplement et c’est fièrement qu’elle commande un jus de fruit. Elle n’aime pas les cafés, probablement à cause de l’odeur que l’on a par la suite en bouche.
Le moment passe, son amie et Eliza s’apprêtent à s’en aller. Elles disent d’ailleurs au revoir à l’extérieur du coffee shop, autour d’une dernière cigarette. Lorsque la belle blonde s’en va de son côté, Eliza s’apprête à faire de même mais une silhouette et un visage qui lui semblent familiers. S’arrêtant sur place, la blonde fronce doucement les sourcils, se croyant folle sur le long terme mais tente tout de même sa chance, en posant sa main sur le bras du jeune homme devant la porte d’entrée. Hermann… ? Ose demander la blonde dans un sourire incertain. Mais oui, c’est toi ! Lance-t-elle avec plus d’assurance en le dévisageant en souriant.
Aujourd'hui, Hermann se rendait plus tard au travail. Il avait pris sa matinée. La vérité c'est qu'il était plongé dans ses cauchemars, encore et toujours. La nuit dernière, il s'était réveillé en sursaut lorsque dans son rêve, on lui annonçait la mort de son meilleur ami, et qu'une voix lui criait que c'était de sa faute. Il ne pouvait pas se résoudre à aller travailler dans son état, sachant qu'il n'arrivait même pas à calmer sa respiration. Aujourd'hui, Hermann avait rouvert cette boîte qu'il s'était pourtant juré de ne plus jamais toucher. Cette boîte dans laquelle tout son matériel photo était rangé. Il avait jeté un coup d'oeil, en un geste presque cérémonieux, comme s'il ouvrait la boîte de Pandore. Il avait presque pleuré en revoyant son vieil appareil photo. Pour lui, c'était comme si toute sa vie était enfermée dans cette boîte et qu'il la contemplait aujourd'hui. Peut-être que sa rencontre avec Peyton avait ravivé tous ses souvenirs et avec eux l'envie, la passion pour la photographie. Il avait pris son appareil photo entre ses mains, il avait mimé la prise d'une photo, se mordant les lèvres pour ne pas craquer. Il vécut sa passion passée quelques instants encore, puis il se ravisa, reposant soigneusement son appareil dans la boîte ainsi que tous ses vieux clichés qu'il venait de déballer. Les larmes lui montant presque aux yeux, il referma la boîte de Pandore et la rangea à son endroit habituel : sur une étage, tout au fond, cachée derrière d'autres boîtes vides. Il avait passé toute la matinée à ruminer sauvagement, à se demander si abandonner la photographier n'avait pas été une erreur, à se poser des questions sur ses rêves qu'il faisait sans cesse, puis il décida finalement d'aller faire son jogging quotidien, même si pour lui c'était toujours un risque qu'il tourne de l'oeil. Aujourd'hui, il fallait qu'il se contrôle. Il fallait qu'il aille travailler alors il ne pouvait pas se permettre de faire un détour par l'hôpital et de réentendre encore et encore les même sermons. Il se mit alors à trottiner tranquillement, écouteurs dans les oreilles, en essayant de ne plus penser à son meilleur ami, à ses cauchemars, et à la photographie. Il se concentrait sur une pensée positive : Peyton. C'était peut-être un peu idiot, mais au moins, ça lui donnait le courage de continuer à avancer sans Joe. Il fut vite à court de souffle, comme d'habitude, et malgré son envie, son besoin, d'aller plus loin, de dépasser ses limites, il s'arrêta progressivement et retourna chez lui pour se changer. Il se prit une douche et se prépara pour aller travailler, sans même l'envie de manger, il sauta donc le repas du midi. Il se dirigea ensuite vers le salon de thé, tranquillement, à pieds, en prenant son temps. Il était même en avance par rapport au temps qu'il avait pris pour être au calme. Il avait la tête baissée sur son téléphone, cherchant désespérément à changer de musique lorsqu'il arriva à l'entrée de ce qui était à présent son enseigne. Il entrait à l'intérieur lorsqu'une voix féminine l'interpella, tout en le prenant par le bras pour le retenir. « Hermann… ? » Il releva alors la tête, surpris. Il eût un petit temps d'hésitation pendant lequel il fronça légèrement les sourcils, puis il se mit à sourire, reconnaissant la jeune femme en face de lui. Il enleva alors ses écouteurs et resta à l'extérieur du salon. « Mais oui, c’est toi ! » Son sourire s'agrandit. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas vu la blonde. « Eliza ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Il se souvint alors qu'il n'avait pas vraiment prévenu avant de quitter la ville. Il était parti, et l'avait dit à ses parents, mais il n'avait plus donné de nouvelle à ses amis. Il ressentit une petite pointe de culpabilité qui lui fit baisser la tête. « Pardon d'être parti sans prévenir ! » Eliza était une vieille amie de Portland, avec laquelle il s'amusait à faire des portraits, se perfectionnant dans la photo tout en riant allègrement avec son amie. C'était une jolie jeune femme, pulpeuse, qui aimait plaire, très agréable, avec qui il aimait autrefois passer du temps. Elle ne semblait pas avoir tant changé que ça. Il était heureux de la revoir, bien qu'un peu stressé par ces retrouvailles.
Je vais faire plus court, j’espère que ça t’embête pas par contre, si tu as l’habitude de relever les dialogues des autres, est-ce que ça t’embêterait changer la couleur ou autre, histoire de différencier, parce que ça me perturbe un peu XD *reloue*
La jeune femme passe un excellent moment. Il est vrai qu’elles auraient pu s’installer chez elle pour boire un café, mais la belle blonde n’a pas souvent de pâtisseries chez elle. En effet, la propriétaire du haras fait attention à sa ligne. C’est quelque chose qu’elle fait depuis des années à présent, ne supportant pas l’inactivité et sur le surpoids par la même occasion. Pourtant, dieu sait qu’Eliza a encore de la marge mais elle préfère rester raisonnable. Son amie, quant à elle, semble avoir une morphologie qui lui permet de manger comme un ogre, ce qui a toujours suscité une certaine jalousie chez la belle, mais Eliza se contentera de la haïr intérieurement en la voyant s’empiffrer avec son cupcake ! Les deux demoiselles papotent encore durant une bonne heure, prévoyant leur prochaine séance de sport la semaine suivante. Tout sourire, la demoiselle s’éclipse, fumant une dernière cigarette en compagnie de son amie avant de la voir s’en aller. Eliza n’a rien prévu pour le reste de sa journée, mais de toute manière, la blonde est coupée dans sa lancée en voyant un jeune homme entrer dans le coffee shop. Perplexe, elle l’arrête en posant sa main sur son bras, en l’interpellant. Lorsque leurs regards se croisent, Eliza arbore un sourire plus franc, reconnaissant Hermann. Des milliers de questions lui passent en tête durant ce léger silence entre eux.
En chair et en os ! Lance la jolie blonde, en tirant une dernière taffe sur sa cigarette tandis qu’elle ne peut s’empêcher de laisser son regard dériver sur Hermann, le dévisageant, le détaillant même avec une légère insistance, comme pour remarquer les divers changements chez lui depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Et bien… j’étais en train de boire un café avec une amie… ! Mais je suppose que ta question est plus large, j’habite à Shady Cove, et toi… qu’est ce que tu fais dans un pareil trou perdu ? Demande la belle blonde, dans un sourire éclatant, charmeur comme bien souvent, sans s’en rendre compte. Lorsque son ancien camarade s’excuse au sujet de son départ, Eliza hausse les épaules. C’est de l’histoire ancienne… ! La blonde ne lui en tient pas réellement rigueur. Je t’en veux pas… y a prescription, je suppose ! Relativise la propriétaire du haras dans un sourire amusé, et intrigué à la fois, elle n’avait pas imaginé retrouver Hermann ici, c’est la seule personne qui fait parti de son passé et, à dire vrai, c’est finalement assez troublant. Malgré le fait qu’elle ne vive plus à Portland depuis quelques années maintenant, ça lui manque toujours autant.
C'était la première amie qu'il retrouvait après son départ de Portland. Elle était au courant pour la mort de Joe, comme tout son entourage. Tout le monde savait qu'il avait été particulièrement affecté, qu'il avait pété un câble après ça, et tout le monde pouvait se douter que s'il était parti, c'était à cause de sa mort. Il n'avait rien dit à personne, il avait donc perdu tous ses amis pour se reconstruire, et là, il retrouvait l'une de ses amies les plus chères, par hasard semblait-il. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire, heureux de la revoir. Elle avait emménagé à Shady Cove, autant dire que c'était un hasard incroyable ! Il se demandait bien ce qu'elle pouvait faire là et ce qui l'avait poussée à partir. « Tu vis ici ? Comment ça se fait que tu sois partie de Portland ? Moi aussi je vis là, je suis propriétaire de ce salon de thé ! » Il fit un geste de la main pour lui montrer l'enseigne devant laquelle ils étaient postés. Toutes ces années, il avait été là, à Shady Cove, sans donner de nouvelle. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu sa mère au téléphone ? Il ne savait même pas. Peut-être qu'il ne l'avait jamais appelé. A cette pensée, il baissa la tête, peu fier de son attitude. Peut-être qu'elle se rongeait les sangs en se demandant ce qu'avait bien pu devenir son fils... Il se sentait coupable maintenant. Le simple fait de revoir une ancienne amie lui faisait penser à tout ce qu'il avait fait, ou plutôt, à tout ce qu'il n'avait pas fait.
Elle lui assura que désormais, il y avait prescription, que ce n'était pas grave s'il n'avait pas prévenu, mais il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Il releva alors la tête vers Eliza, l'air inquiet. « Tu sais ce qu'est devenue ma famille ? J'ai pas vraiment pris de nouvelle depuis... » Il se frotta l'arrière de la tête, gêné par les erreurs qu'il avait commises. Il secoua légèrement la tête pour ne pas paraître trop déprimé et soupira légèrement. « Dis-moi alors, tu en es où dans ta vie ? Tu fais quoi ? » Ils avaient l'air de deux vieux qui discutaient d'une vie qui était déjà derrière eux, ou de deux anciens potes qui auraient fait leur vie, et qui se revoyaient vingt ans plus tard. Hermann n'avait jamais pensé revoir qui que ce soit de son ancienne vie, et c'était d'ailleurs pour ça qu'il était parti. Prendre un nouveau départ, tout oublier, disparaître. Pendant quatre ans il s'était efforcé de guérir de sa peine, de panser sa culpabilité, mais la revoir ici lui rappelait Joe, immanquablement. Tout comme la photo. Des anciens fantômes dont il avait eu bien du mal à faire disparaître qui refaisaient surface dans sa vie. Pendant quatre ans, il n'avait pas tant regretter la photo, même si ça lui manquait énormément, il n'avait jamais regretté sa décision, ayant toujours pensé que c'était la meilleure chose à faire, même si ça paraissait totalement stupide à se l'entendre dire, mais aujourd'hui, au moment où il commençait enfin à sortir à nouveau, à se mêler aux autres, tout refaisait surface, lui faisait tout regretter, comme un douloureux réveil qui lui dirait « bouge-toi. » sans qu'il n'en ait jamais eu l'envie.
Je dois avouer que j’ai eu peur que tu reviennes pas !!
La jeune femme est vraiment sur le cul de croiser Hermann, ici, à Shady Cove. C’est vraiment la dernière personne qu’elle imaginait voir aujourd’hui ! Déjà parce qu’elle ne songe plus vraiment aux personnes de son passé, mais également parce qu’elle n’avait aucune nouvelle de l’endroit où il se trouvait ! Ce dernier avait quitté Portland, elle également, ils s’étaient éloignés, naturellement, comme le font des personnes qui prennent des directions opposés. Un peu à l’ouest, elle commence naturellement à l’interroger. C’est vraiment un hasard fou, difficile à réaliser sur le moment ! Elle arbore un sourire en acquiesçant à sa question. « Ouais, depuis… 2009 ! » souffle la demoiselle dans un sourire amusé, avant que ça soit la surprise qui n’éclaire son visage pour finir. « Quoi… ? Mais depuis combien de temps ? Ben dis donc… si j’avais su, je serai venue plus souvent ici… ! » Constate la blonde en se mordant la lèvre inférieure… ! C’est tout de même dingue…
Et puis, comme Hermann finit par lui présenter ses excuses, Eliza le rassure aussitôt : elle ne lui en veut pas ! Cela fait bien trop longtemps pour qu’elle puisse ressentir encore de l’amertume ou quoi que ce soit ! Pour elle, c’est clairement du passé. Alors qu’il l’interroge, Eliza hausse les épaules, l’air embêtée. « Heu… pas depuis un moment non, je vais pas souvent à Portland je dois avouer. Tu leur as pas dit que tu partais ou quelque chose comme ça x) ? » Demande la belle blonde, en fronçant les sourcils. C’est assez moche comme truc, faut dire. La belle blonde se rallume une nouvelle cigarette en reposant son attention sur le jeune homme. Elle n’en revient toujours pas, il n’a pas changé non plus, a mûri peut être un peu malgré tout. Ça l’amuse de se faire de pareilles réflexions mais se reconcentre bien vite sur lui. « Je suis gérante du haras de Shady Cove en fait… ! Après la fac, je suis restée 2 ans à Portland pour travailler avec mon père… mais j’en ai eu marre et j’ai craqué ! » Explique la jolie blonde en attirant sa cigarette à ses lèvres.
Hermann n'en revenait pas de la voir. Elle lui annonça qu'elle était ici depuis 2009, elle était donc arrivée la même année que lui et il ne le savait ! Quelle honte, s'il avait su, il aurait gardé contact. C'est un miracle de retrouver une ancienne amie comme ça, dans une petite ville où normalement tout le monde se croise, et de ne même pas savoir qu'elle vivait là ! Il pouffa légèrement, amusé de la situation. Elle s'étonna qu'il soit le propriétaire du salon de thé, ce qui ne le surprit pas vraiment. Elle était sans doute restée sur l'idée qu'il allait être un bon photographe, comme son parcours et sa passion l'indiquaient clairement. Beaucoup de choses avaient changé. « Depuis 2009 ? Tu rigoles ? On est arrivés la même année alors ? Et pour le salon de thé, je suis propriétaire depuis cette année seulement, c'est assez récent. Tu devrais venir plus souvent en effet, ça nous permettrait de discuter un peu ! » Il esquissa un sourire. Il se rendait compte maintenant à quel point il était resté enfermé chez lui pendant quatre ans sans rien faire à part travailler un peu, et déprimer de façon constante. Heureusement, cette période était plus ou moins terminée, même s'il lui arrivait encore d'être triste et de s'enfermer dans le noir en espérant penser à autre chose. Quelque part, l'absence de tout contact l'avait beaucoup gêné aussi. Lui qui n'aimait pas vraiment la solitude, il avait choisi de s'enfermer. Ses parents lui manquaient, tout comme ses anciens amis. Il avait perdu tout contact humain en déménageant ici. Il baissa la tête, légèrement déçu qu'elle ne sache pas comment ses parents allaient. Après tout, c'était normal qu'elle ne le sache pas, mais il aurait espéré avoir des nouvelles. Il tritura nerveusement son téléphone, tête toujours basse, un peu honteux. « Si, ils le savent mais... Je ne les ai pas appelé depuis quatre ans alors... J'espère que tout va bien... J'ai un peu peur de les appeler en fait. » Et s'il leur était arrivé quelque chose ? Et s'ils étaient morts ou quelque chose comme ça ? Hermann était effrayé de cette possibilité. Ils avaient sans doute essayé de l'appeler, mais il avait tout recommencé à zéro, il avait même changé de numéro de téléphone pour commencer une nouvelle vie. Il savait que s'il avait son ancien numéro, il aurait appelé son meilleur ami rien que pour entendre sa voix dans le répondeur jusqu'à ce que celui-ci n'existe plus. Il déglutit, repensant à cette période sombre. Rien n'y faisait, la douleur de son absence était toujours autant présente... Il releva la tête, un sourire un peu faux et gêné sur les lèvres avant de lui demander ce qu'elle faisait dans la vie. Il haussa les sourcils, surpris par sa réponse. « Le haras ? C'est marrant, je t'imaginais pas là dedans ! Ca te plaît ? » Il n'y avait jamais été, mais il en avait entendu parler. La jeune femme avait bien évolué elle aussi, elle s'était sans doute bien mieux débrouillée que lui. En quatre ans, il avait la sensation d'être toujours au même point, de ne pas avoir changé. Toujours sa solitude, toujours son deuil, toujours son obsession pour la photo qu'il réprimait, toujours son air triste lorsqu'il parlait... Depuis ces quatre ans sa seule vraie bouffée d'air avait été Peyton, il y a peu, et même s'il ne l'attendait pas, il était heureux d'avoir pu la rencontrer. Un jour, peut-être qu'il retournerait à Porland pour s'expliquer avec ses parents, quand il serait prêt, quand il aura fait son deuil pour de bon.
Code ▲ RomieFeather
Spoiler:
Ah non, j'aime ce forum alors pas de raison que je le quitte !
Apparemment, les deux amis ont énormément changés l’un et l’autre, mais ça, ils n’ont pas tout de suite l’occasion de s’en rendre compte. Il en faudra du temps pour rattraper celui qui avait été perdu de toute manière ! Cela dit, Eliza est tout de même très enthousiaste et ravie d’avoir Hermann en face d’elle. Ils continuent d’échanger des nouvelles, et la blonde entrouvre légèrement la bouche en apprenant qu’ils étaient arrivés la même année. Elle fronce finalement les sourcils, en se demandant comme elle avait fait pour ne jamais le croiser jusqu’à présent. Ce n’est pas comme si la belle blonde ne sortait jamais de chez elle, en revanche, il est vrai que le Coffee Shop n’est pas l’endroit qu’elle fréquente le plus. « Mais quoi, tu sors jamais de chez toi ? C’est bizarre qu’on ne se soit jamais croisés… !! » Lance la blonde dans un léger rire. Quant à sa remarque sur sa présence ici, la blonde arbore un sourire. « Tu sais qu’on peut se voir ailleurs qu’ici, en prime, c’est trop de tentation pour moi. » Avoue Eliza dans un sourire amusé, quand il est question de sa ligne, elle reste raisonnable.
Et dire qu’il avait été là depuis le début… ! ça la surprend, beaucoup. D’autant plus que la blonde s’était sentie seule au départ, un peu paumée. Il lui a fallu un certain temps pour s’adapter à cet endroit. Elle a fini par perdre son regard dédaigneux, et s’y habituer. Par-dessus tout, elle était parvenue à se faire un cercle de connaissances, puis d’amis, ce qui n’est pas négligeable. Cet endroit lui semble beaucoup plus beau maintenant… ! Eliza sait que sa place est ici et nulle part ailleurs. « Pourquoi t’as peur… ? Quatre ans, c’est beaucoup quand même, vous vous êtes quittés fâchés ? » Demande la blonde, qui n’a pas envie de se la jouer conseillère sur le moment, mais son ancien ami semble avoir des soucis avec ses parents. Eliza sait qu’elle ne pourrait survivre sans avoir de leur nouvelles. Surtout avec son père, en fait avec qui elle entretient une excellente relation.
Eliza ne réprime pas un rire en voyant sa surprise. Elle hausse les épaules, en lui avouant : « C’est sûrement parce que tu as oublié, mais j’ai toujours été passionnée par l’équitation… en plus du shopping et des mecs. » Finit-elle par avouer dans un léger rire. Elle n’a pas honte de le dire ! La belle blonde est restée fidèle à elle-même sur ce point-là.
Le fait qu'ils ne se soient pas croisés alors qu'ils étaient arrivés la même année révélait une chose : Hermann n'était pratiquement pas sorti pendant ses quatre ans. La remarque d'Eliza eût l'effet d'une bombe, comme si d'un seul coup, il se rendait compte de tout ce temps passé à pleurer la mort de son meilleur ami sans jamais prendre l'air. Il se frotta la tête assez gêné de cette constatation. « J'ai eu des années difficiles ces derniers temps et c'est vrai que jusqu'à récemment, je ne sortais pas beaucoup... » Il n'avait pas vraiment envie de parler de la mort de Joe et ne savait pas vraiment comment se justifier. Pour Hermann, Joe était de sa famille, il était son frère, en une fusion presque parfaite, une complicité et une entente exceptionnelle. Il ne pensait pas le perdre, et il ne pensait pas pouvoir autant souffrir. Encore aujourd'hui, le sujet était bien trop douloureux et rien ne semblait pouvoir le guérir. Son regard se perdit un instant dans le néant avant qu'Eliza le ramène à la réalité. Il se mit à sourire doucement. « Oui, on peut très bien se voir ailleurs c'est vrai ! » Puis vint le sujet épineux des parents de Hermann. Pourquoi avait-il peur ? Il n'avait pas donné de nouvelle, même s'ils ne s'étaient pas quittés fâchés. Son sourire s'évanouit un peu et il détourna la regard. « J'ai un peu … peur de savoir s'il leur est arrivé quelque chose ou... qui sait peut-être qu'ils ne veulent pas me voir... Et puis, retourner à Portland... C'est retrouver tous ces souvenirs alors... » Il ne continua pas sa phrase, sentant sa gorge le brûler. S'il était parti, c'était un peu par lâcheté dans un sens. Il avait fui ses souvenirs, son passé, son ancienne vie, la photographie, il avait tout rejeté à la mort de Joe et revenir, c'était comme laisser le passé se rabattre sur lui et l'engloutir. Il avait certainement un peu peur de ça. Mais il ne le dirait jamais clairement.
Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus tous les deux et Hermann avait un peu oublié la passion de la jeune femme pour l'équitation. Il n'y avait pas pensé sur le coup et maintenant qu'elle le lui rappelait, le métier de la jeune femme ne le surprit pas le moins du monde. Il esquissa un léger rire. « Oui c'est vrai, j'avais un peu oublié pardon. Il faudrait que je passe un jour ! Et comment se porte ta garde-robe ? » Son sourire s'élargit, taquin. Eliza était restée égale à elle-même, et n'avait pas abandonné sa passion, elle. Il commença presque à l'admirer pour ce fait. Lui, il aurait pu continuer s'il avait voulu, mais il avait arrêté d'une façon stupide avant même de pouvoir en vivre. Il était heureux de la revoir après tant de temps, et peut-être qu'elle serait le lien qui le ramènerait à son passé ? « Tu te souviens de Joe ? » Il ne savait pas pourquoi il avait posé cette question, mais dès lors, il le regrettait. Il n'avait pas tellement envie d'abordé le sujet et pourtant, c'était ce qu'il venait de faire lui-même. Peut-être qu'elle ne s'en souvenait pas après tout, et qu'ils en resteraient là, sans avoir à parler de lui, ou peut-être qu'elle s'en souvenait, et alors, il serait forcé de revenir sur sa mort...
« ça doit pas sentir très bon chez toi, j’espère que tu t’es pas laissé mourir de faim non plus (a) » Lance la demoiselle en restant légère, comme souvent. Puisqu’il s’agit du passé, Eliza ne cherche pas spécialement à le lui remémorer... et rien ne sert de se montrer déprimante alors qu’ils viennent tout juste de se retrouver. L’ambiance devrait être plus joyeuse, et c’est dans un sourire qu’elle l’observe et lui fait comprendre qu’elle n’est pas obligée de venir se gaver ici pour avoir le plaisir de passer un moment en sa compagnie. Elle arbore un sourire de circonstances lorsqu’il acquiesce à ses propos tandis que la conversation se poursuit au sujet de ses parents. Ce dernier n’a apparemment pas donné de signe de vie depuis quatre ans. Pour Eliza, c’est juste inconcevable. Elle arque un sourcil en entendant les réponses d’Hermann. Eliza a toujours été très franche et ne compte pas tenir sa langue. « C’est un peu lâche et complètement stupide, j’ai envie de dire... ! Un coup de fil, ça te coûte rien et si tu veux en avoir le cœur net t’as juste à avoir un peu de courage quoi... je veux dire, come on. » Lance la demoiselle dans un sourire malgré tout. Elle n’a pas envie de lui faire la morale mais lui seul peut se rassurer sur l’état de ses parents. Autant se bouger les fesses et ne pas se chercher constamment des excuses. Ah... les hommes (a)
Il est vrai qu’ils se sont énormément perdus de vu mais Eliza n’a pas tant changé. Elle est restée fidèle à elle-même, seul son âge sur sa carte d’identité à changer finalement. Bon, il est vrai que cette petite ville l’a fait évoluée malgré tout mais sur certains points, la blonde sulfureuse est la même. Elle lui explique par la suite qu’elle était propriétaire du haras de Shady Cove. « Si tu veux prendre mes chevaux en photos pourquoi pas (a) Lance la blonde dans un léger rire qui s’accentue en entendant sa question. « Bah pas assez grande, en fait si tu veux tout savoir ! » Lui confie Eliza, dans un sourire plus grand, qui disparait bien vite face à la question d’Hermann. A moins qu’il ait une anecdote du style « tu te souviens de Joe qui est mort ? Ben en fait il n’est pas mort ! » Eliza sent que la conversation ne risque pas d’être bien joyeuse. Elle attire sa clope à ses lèvres avant de souffler : « Oui, bien sûr... ! Dit-elle d’un ton plus bas, moins enjoué.
Il ricana légèrement à la remarque de son amie. Il était vrai que durant ces cinq ans il avait perdu pas mal de poids après tout ! Il sourit « Eh non, j'ai réussi à m'en sortir avec du pain rassi placé à la fenêtre par un vieux qui avait pitié de moi ahah ! » Il rit alors à sa propre blague, bien qu'elle ne soit pas si drôle. Il avait un humour ridiculement pauvre, et Joe le lui rappelait souvent autrefois, et pourtant, lui et ses amis riaient, sans doute qu'ils se moquaient de lui, mais c'était la belle époque. Hermann restait tourné vers son passé pendant que d'autres avançaient dans leur vie. Il ne semblait pas y avoir de moyen d'échapper aux regrets. Il regrettait énormément de choses, tellement que ça le bouffait. D'abord, Joe. Il aurait dû veiller sur lui. Ensuite, ses parents. Il aurait dû leur donner des nouvelles... Il aurait dû faire tellement de choses, et pourtant il ne faisait rien, ce lâche, cet idiot. D'ailleurs, Eliza ne manqua pas de le lui rappeler. A sa réplique, il baissa la tête l'air coupable, petit sourire triste en coin, comme un gamin, c'était vrai après tout, il aurait pu les appeler et ça n'aurait rien coûté ! Il nettoya nerveusement l'écran de son téléphone pour éviter le regard de la jeune femme en face de lui. « Je sais mais... c'est compliqué. » Il cherchait des excuse pour retarder l'échéance. Il y avait souvent pensé à les appeler, à passer les voir mais retourner à Portland lui était exclu, il n'était pas prêt, et il avait cette peur qui le rongeait de sonner dans le vide et que personne ne réponde jamais. C'était lâche et ridicule, et lui, il était trouillard.
La discussion prit un autre chemin et ils en arrivèrent à parler du haras de la blonde. Il sourit à nouveau, du moins jusqu'à ce qu'elle lui parle de la photo, restant le sujet tabou du jeune homme. Son sourire se fendit en une grimace douloureuse révélant bien sa souffrance quant à ce fait : « Je ne fais plus de photo, j'ai arrêté... » Il se gratta de nouveau l'arrière de la tête, gêné, et détourna le regard, presque honteux. C'est alors que le souvenir de Joe lui revint encore en tête et malgré sa réticence à aborder le sujet, il en parla le premier. En une minute, il venait de briser le ton enjoué de la conversation. Elle s'en souvenait, forcément. Il eût un petit sourire. La encore, c'était un sujet sensible et il sentit son nez le piquer et sa gorge se serrer. Il se racla la gorge et renifla. « Désolé j'aurais pas dû en parler c'est juste que... je sais pas, tu es la seule maintenant avec qui je peux en discuter. Même si j'avoue que j'ai du mal. » Tout était lié, son comportement face à ses parents, à Portland, son abandon de la photographie, son air triste, tout était lié à Joe. Peut-être qu'un jour il s'en remettrait, peut-être qu'un jour il serait fort, mais ce n'était pas encore le cas. Il préféra donc changer de sujet. « Tu ne veux pas entrer ? Il fait plus chaud à l'intérieur. » Certes, il ne faisait pas si froid, mais c'était plus un moyen pour éviter un silence gênant qu'autre chose.
« Ah ouais quand même ! Et t’as réussi à survivre. Quel warrior (a) Lance la blonde en partant à rire, face à la tournure que prenait leur conversation. Ce n’est pas plus mal, car Eliza est ravie et enchantée de se retrouver devant Hermann depuis tout ce temps ! Elle ne pensait vraiment pas qu’il vivait dans la région. Eliza a vraiment du mal à s’en remettre pour le coup, il faut l’avouer. Quand il est question des parents d’Hermann, la demoiselle lui donne son avis, comme toujours d’une manière franche. Ce n’est pas quelqu’un qui prend les gens par des épingles ou qui cherche à tout prix à dire ce que les autres veulent entendre. Elle déteste ça, et n’est absolument pas hypocrite. La belle blonde trouve débile qu’il n’ait pas songé à appeler ses parents par peur d’entendre une mauvaise nouvelle. Il aurait du le faire il y a bien longtemps de cela mais Hermann semble s’en rendre compte. « Tu devrais les appeler x) » Lui dit-elle une dernière fois en arborant un léger sourire qui se voulait encourageant.
Alors qu’ils évoquent par la suite la passion d’Eliza pour l’équitation et par-dessus tout son haras, la jolie blonde arbore un franc sourire, lui parlant de sa passion pour la photographie, sans songer un instant qu’il ait pu arrêter. De le voir grimacer l’intrigue, alors qu’il lui avoue justement qu’il a mis fin à cette passion. Eliza est assez étonnée, ne comprend pas pour quelles raisons il a mis fin à cette activité qui lui plaisait tant. « C’est dommage, t’étais talentueux. » Dit-elle sans vouloir être intrusive pour autant. Qui plus est, un sujet assez douloureux revient sur le tapis lorsqu’Hermann évoque son ami Joe. Elle ne sait pas trop quoi répondre, n’ayant pas envie de remuer le couteau dans la plaie. Elle se mord la lèvre inférieure en l’écoutant parler. Eliza pose sa main sur son bras, dans un geste affectueux alors qu’elle ajoute : « Tu peux parler de lui avec moi si t’en as envie, si ça te fait du bien. » Souffle-t-elle, en arborant un léger sourire de circonstance alors qu’il lui propose d’entrer. Elle acquiesce, en lui emboitant le pas à l’intérieur du Cup of Tea.
Il se sentait un peu minable à ne pas oser appeler ses parents. C'est vrai c'était idiot, après tout il ne leur était sûrement rien arrivé et en appelant, il saurait une bonne fois pour toutes s'ils lui en voulaient d'être parti de cette façon. Il avait quitté Portland blessé à mort, comme si tout espoir l'avait subitement quitté et quatre ans plus tard, même s'il s'en sortait un peu mieux la blessure était toujours présente. Elle insista une dernière fois sur le fait qu'il devrait appeler ses parents. Il sourit alors en baissant un peu la tête « Ouais... t'as peut-être bien raison. » Sans doute qu'une fois chez lui, il les appellerait enfin. Il ne savait pas s'il devait s'attendre à des larmes ou des cris. Peut-être bien les deux. Couper les ponts avec son ancienne vie, ça avait été la pire erreur de sa vie, sans aucun doute, ainsi que l'abandon de la photographie. Eliza le lui fit bien sentir en parlant de son supposé talent, talent qu'il n'avait jamais cessé de remettre en question. Il se frotta l'arrière de la tête, un peu gêné. « Non tu exagères, je n'étais pas si doué. Il y a des tas de gens meilleurs que je ne l'étais ! » Après avoir abordé le sujet de Joe, Eliza lui assura que s'il avait besoin de parler, il pouvait le faire avec elle. Il lui proposa donc d'entrer à l'intérieur pour continuer la conversation. Il n'avait pas tellement envie d'exprimer toute sa peine mais au moins, de se soulager un peu en lui racontant ce qu'il avait pensé pour s'enfermer pendant quatre ans loin de tout. Ils s'assirent alors à une table, non sans un regard désapprobateur d'un des employés du salon de thé. Hermann joint alors ses mains nerveusement, ne sachant pas très bien comment commencer. « Tu veux quelque chose à boire ? Promis je ne t'obliges pas à manger et tu n'as même pas à payer. » Il esquissa un sourire encourageant envers son amie, quoiqu'un peu désespéré. Parler de Joe, il ne l'avait pas fait depuis quatre ans, depuis son enterrement. « Quand Joe est... parti, j'avais l'impression que c'était toute une partie de moi qu'on m'arrachait. J'ai pas été là pour lui. Et à cause de ça, il s'est suicidé. » Il marqua une pause, la gorge sèche avant de reprendre. « Alors, je me suis dit que c'était un bon moyen de payer ma dette en arrêtant la photo. C'est bête hein ? Je suis parti de Portland sans vraiment en parler aux gens, et j'ai atterri ici. Pendant quatre ans j'ai essayé de passer à autre chose, de faire le deuil comme on dit, j'ai enfermé tout mon matériel photo dans une boîte et je l'ai jamais plus touchée. Ca me manque tu peux pas savoir ! Mais bon, c'est pour Joe. Là, j'arrive enfin à sortir de chez moi plus souvent, je commence à peine à avoir envie de vivre. Mais Joe me quitte jamais. J'veux pas t'embêter avec ça, t'as sans doute d'autres choses à faire que d'écouter un débile en mal de son meilleur ami et qui arrive pas à le lâcher ahah ! » Il ne put s'empêcher de rire tant il se trouvait idiot en ce moment. L'ambiance, joyeuse à l'origine, s'était transformée en une atmosphère pesante selon lui.
« Comme toujours mais personne ne m’écoute ! » Lance la jeune femme dans un sourire, pour dédramatiser la situation. Eliza est certaine que ses parents sont en bonne santé, et que tout allait bien. Et même si l’action du jeune homme avait été lâche et stupide, la propriétaire du haras est certaine que ses parents lui pardonneront. Il y avait des circonstances atténuantes derrière tout ceci, une blessure profonde, une envie de s’évader, de changer de vie. Ça pouvait se comprendre quelque part, bien que ce geste peu judicieux lui a plus coûté du tort qu’autre chose puisqu’Hermann semble s’inquiéter pour sa famille. Eliza sourit finalement en entendant sa remarque modeste au sujet de sa passion pour la photographie. Elle ne manque pas de répartie puisqu’elle ajoute en haussant les épaules. « Fais pas le modeste, t’étais doué, c’est tout, je te le dis ! » Répond la belle blonde dans un sourire sincère. Elle n’est pas une distributrice de compliments en temps normal, et si elle balance quelque chose, c’est qu’elle le pense tout simplement. Certes, il n’est pas le meilleur photographe du monde, il y a toujours meilleur, mais il était tout de même doué. Lorsqu’il est finalement question de Joe, la demoiselle lui fait comprendre que si l’envie lui prenait, et seulement si ça le soulageait et non l’inverse, il pouvait toujours s’adresser à elle. Le jeune homme semble désespéré, toujours en deuil, et ce n’est pas Eliza qui allait lui refuser ça. Bien qu’elle ne s’imaginait pas qu’ils aborderaient ce sujet si délicat aussi rapidement. Hermann lui propose d’entrer ce qu’elle accepta, en s’installant avec lui à une table. « Je veux bien un chocolat chaud ! Que tu es généreux, c’est gentil (a) » Lance-t-elle lorsqu’il évoque le fait qu’elle n’est même pas obligée de payer. Leurs regards se croisent à nouveau alors que finalement Hermann reprend la parole, se lançant dans une tirade au sujet de son meilleur-ami. La belle blonde se mord la lèvre inférieure. Elle n’est pas certaine d’être à la hauteur, mais au moins, elle l’écoute attentivement. Eliza arbore un sourire triste en l’entendant rire, elle se doute qu’il s’agit plus d’un rire nerveux qu’autre chose mais se lance à son tour :
« Je pense pas que Joe voudrait que tu te fasses du mal… Et puis franchement, après tout ce temps, qu’est-ce que ça t’a apporté ? Est-ce que tu penses qu’il serait heureux de te voir malheureux comme ça ? C’est pas ce qu’on souhaite à son meilleur ami… donc je pense pas. Faut que tu recommences à vivre, parce que du côté des vivants, le temps avance. » Souffle la demoiselle, avec franchise. Elle n’a jamais dû souffrir de la perte d’un proche, mais pourtant, elle se dit tout de même qu’il faut savoir avancer. Elle ne lui dit pas d’oublier Joe, car elle se doute bien que ça n’est pas faisable et c’est tout à fait normal. « Je pense pas que tu aies fait ton deuil… je pense que tu as surtout passé quatre ans à ruminer le souvenir de ton pote si tu veux mon avis… faire le deuil, avancer, c’est de savoir qu’il sera toujours là, dans ta vie sans que t’aies à te dire que tu dois le « lâcher » justement, mais qu’il appartient au passé, et charge à toi de te construire un présent et un futur. » Lance la belle, qui, si ça avait été dans d’autres circonstances, aurait certainement fait une blague au sujet des honoraires pour une séance de psychanalyse. XD
Lorsque Hermann proposa à son amie de boire quelque chose, elle accepta de prendre un chocolat chaud. Le jeune homme lui en apporta donc un avant de parler de son meilleur ami. C'était bien la première fois en quatre ans qu'il en parlait à quelqu'un. Après avoir longuement parlé, il se sentit soudain coupable d'aborder si vite le sujet, sans lui demander comment elle s'en sortait, elle. Depuis le début, ils parlaient surtout de lui alors qu'ils venaient à peine de se retrouver et voilà qu'il racontait déjà son problème de deuil. Pourtant, elle avait la patience de l'écouter parler et d'essayer de le conseiller. Il eût un faible sourire en entendant la vérité, celle qui blessait, certes, mais à laquelle il ne pourrait plus échapper bien longtemps. Il se frotta la joue en jetant un coup d'oeil à l'extérieur, légèrement gêné à présent. Elle avait parfaitement raison, il le savait bien. S'empêcher de continuer la photographie à cause de sa mort était stupide, vide de sens, irrationnel, c'était comme s'il s'était une excuse pour lâcher prise. Elle continua son discours et il l'écoutait avec attention. En effet, il n'avait jamais vraiment fait son deuil, c'était quelque chose qui restait bien compliqué pour lui, parce que tant qu'il se sentirait coupable, il ne pourrait pas faire grand chose. Il se redressa alors nerveusement et prit une longue aspiration avant de souffler, comme pour évacuer tout le stress, toute la peine qu'il avait encore. Il regarda ensuite Eliza avec un petit sourire en coin. « Tu devrais essayer de te faire payer des séances de psy ! » Il se mit à rire légèrement avant de reprendre son sérieux, un air presque grave au visage. « Je crois bien que... t'as raison, encore une fois... Pourtant, j'ai pas l'impression d'être prêt à reprendre la photo, je sais pas pourquoi, j'ai l'impression d'être coupable à chaque fois que j'y pense. Après tout pourquoi moi j'aurais droit à ça alors que lui n'y a pas eu droit ? » Il se racla ensuite la gorge en fronçant les sourcils. Il fallait qu'il change de sujet à tout prix. « Mais on vient de se retrouver, alors ça doit pas être génial pour toi de m'entendre me plaindre ! Pourquoi tu as quitté Portland ? Tu n'étais pas bien là-bas, tu avais ta famille non ? » A vrai dire, lui, s'il avait pu, s'il n'avait pas tant été affecté par la mort de Joe, il serait resté auprès de sa famille, auprès de ses amis, il n'aurait pas cherché à partir. Ca lui manquait, et la solitude ne lui allait pas du tout. Il les appellerait sans doute en rentrant chez lui, pour prendre des nouvelles, pour enfin avancer. Peut-être même qu'il aurait bientôt la force de retourner à Portland et enfin aller sur la tombe de son meilleur ami, peut-être que ça l'aiderait dans son deuil d'y retourner, plutôt que de toujours fuir tel un lâche.
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Spoiler:
Encore une fois désolée de mettre autant de temps à répondre, je vais essayer de reprendre un meilleur rythme pour répondre plus rapidement
En rentrant à nouveau dans le Coffee Shop, son ami vient lui proposer quelque chose à boire. La demoiselle accepta aussitôt, souriant à sa remarque concernant le fait qu’elle n’était pas obligée de payer la consommation. Lorsqu'il revient avec celle-ci, la belle blonde le remercie d’un signe de la tête, ne voulant pas le couper puisqu’il s’adresse à nouveau à elle pour lui parler de Joe. C’est un triste sujet, et la demoiselle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il lui déballe tout ça alors qu’ils venaient à peine de se retrouver. C’est un peu dommage finalement puisque l’ambiance en prend un coup mais Eliza décide tout de même de rester fidèle à elle-même et lui fait part de son avis sur la question. Elle trouve son attitude assez stupide finalement puisqu’il a beau dire qu’il a fait son deuil, ce n’est absolument pas le cas. Il se cache derrière des excuses et Eliza arbore un air embêté en finissant de parler. Elle se doutait bien que ses propos n’étaient probablement pas agréables à entendre mais la demoiselle se refuse de lui dire ce qu’il souhaite entendre tout simplement. « Je trouve aussi ! » Répond la jolie blonde dans un sourire amusé, qui s’efface aussitôt lorsqu’Hermann reprend plus sérieusement.
« Parce qu’il est décédé et que c’est la vie. Tu vas pas arrêter de manger, de boire, d’aller aux toilettes sous prétexte que lui, il ne peut plus le faire. » Répond la demoiselle en haussant les épaules. Elle se mord la lèvre, se rendant compte qu’elle était assez « cash » finalement mais c’est dans sa manière d’être après tout. On l’aime ou on ne l’aime pas. Elle acquiesce à sa remarque suivante, en apportant sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres. « J’ai quitté Portland parce que j’ai flashé sur le haras à Shady Cove ! » Explique la propriétaire dans un sourire. La séparation n’a pas été facile mais elle ne regrette rien. « Si j’étais très bien là bas mais bon, on peut pas tout avoir hein… ! Et puis je me sens vraiment bien ici. J’ai rencontré des gens sympa même si ça a pas été facile au début je dois avouer. » Lui avoue Eliza dans une petite moue. Au départ, elle s’était vraiment sentie seule, éloignée de tous ses repères dans un pareil trou perdu… ! Seulement, elle avait rencontré des hommes, puis s’était fait des amis. Il y avait eu Josh qui avait eu un rôle important dans l’histoire, sans lui, elle ne serait certainement pas restée.
Il était temps qu'il se reprenne, qu'il fasse une bonne fois pour toute son deuil. Il n'avait jamais réellement essayé après tout. Se morfondre chez soi sans voir personne n'était pas faire le deuil. Ce qui était bien avec Eliza, c'était qu'elle n'y allait pas par quatre chemins. Elle avait été directe, peut-être un peu trop pour lui, mais ça ne pouvait que lui faire du bien. Il ne répondit pas à sa remarque même s'il était conscient qu'elle avait parfaitement raison. Peut-être qu'il reprendrait la photo quand il serait réellement prêt. En attendant, il devait recontacter ses parents, faire un pas vers son passé pour mieux pouvoir avancer. C'était une bonne chose qu'ils se soient revus, ça lui rappelait tout ce qu'il avait rejeté tout ce temps et ce qu'il devait à présent faire pour avancer. Ce soir, il appellerait ses parents et peut-être même qu'il s'organiserait un petit voyage improvisé à Portland s'il en avait la force. Il préféra ensuite changer de sujet, pour ne pas que l'ambiance reste sombre trop longtemps, songeant avoir trop parlé de lui et pas assez d'elle. Il lui demanda donc pourquoi elle était partie pour s'installer ici. Ils étaient arrivés la même année et pourtant, ils ne s'étaient jamais recroisés, preuve que le jeune homme restait enfermé chez lui en dehors de ses heures de travail. « C'est dingue, en quatre ans on s'est pas vu ! J'espère quand même que ça n'a pas non plus été trop compliqué pour toi ! Tu restes en contact avec des gens de Portland sinon ? » Il voulait détendre l'atmosphère, faire en sorte qu'elle ne se souvienne pas que du grand déprimé qu'il était encore. Il avait fait un tas d'erreurs par le passé, d'abord avec Joe, mais aussi avec ses parents et ses amis. Il n'en avait plus beaucoup d'ailleurs ! Il avait fait le choix de couper les ponts, de tirer un trait sur le passé et aujourd'hui, il le regrettait amèrement. Il n'avait pas fait le bon choix.
Eliza espère bien évidemment que le jeune homme se reprendra. Elle trouve ça un peu dommage qu’ils aient évoqués un sujet aussi triste alors qu’elle se réjouissait de le retrouver il y a quelques minutes… mais bon, autant se rendre utile, right ? Et puis, Eliza a un cœur malgré tout et ne se voit pas l’envoyer bouler pour autant. Il a certainement besoin de parler. Ils se rattraperont plus tard, du moins elle l’espère ! Entre deux paroles, la propriétaire du haras en profite pour apporter son chocolat chaud à ses lèvres. C’est délicieux, et la réchauffe aussitôt. Il faut dire qu’il ne fait absolument pas chaud à l’extérieur. L’hiver approche à grand pas mais c’est une période que la belle blonde apprécie. Son attention se reporte sur son ami. Elle trouve ça dommage qu’il ait perdu autant de temps dans sa vie à s’apitoyer sur son sort… alors qu’il est bien placé pour se rendre compte que la vie était courte et qu’il fallait en profiter.
Lorsqu’Hermann choisit de changer de sujet et l’interroge directement, la belle blonde arbore un sourire et ne tarde pas à lui répondre. Forcément, elle est contente de lui donner de ses nouvelles. Elle acquiesce à sa remarque concernant la durée de vie à Shady Cove, et surtout le fait qu’ils ne se soient pas croisés avant. C’est dommage, ça aussi. « Non, ça a été ! J’ai pas que des potes ici, c’est sûr… comme partout, mais je pense que je me suis bien intégrée. » Répond la propriétaire du haras en haussant les épaules. Elle commence à s’y faire tout simplement, si bien qu’elle ne compte pas déménager d’aussitôt. Eliza secoue la tête à sa question.
« Pas vraiment, à croire qu’ils étaient que des personnes de passage ! Mis à part mes parents et quelques exceptions, non. Et puis ma vie est ici à présent ! Enfin, j’y retourne pour les fêtes, tu devrais y aller aussi. » Lui conseille la jolie blonde en terminant sa boisson chocolatée.
Les regrets. C'était tout ce qui constituait l'existence d'Hermann, rendant sa vie bien morne et plate. Il restait figé au même état depuis toute ce temps, à en devenir triste. Il n'était plus lui-même. Tout comme il n'était pas lui-même sans la photographie. Ca lui manquait profondément et il n'arrivait pas à s'en relever. Revoir Eliza, c'était comme un électrochoc, une piqûre de rappel. Comme pour lui dire « tu vois, tu avais une vie avant ça, et regarde, en quatre ans, tu as loupé bien des choses. » Et ça, il en avait loupé des choses. A rester au point mort, lui n'avait pas avancé alors que la vie, elle, ne s'était pas gênée. Il fallait que ça change. Cette rencontre improbable semblait bénéfique pour le jeune homme. Il voyait en face la réalité et le réveil était brutal. Il appellerait ses parents, ses anciens amis même, il se le jurait pendant qu'il était avec Eliza à discuter. Il fallait qu'il avance enfin. Il acquiesça lorsqu'elle parla de son intégration. Elle semblait s'en être mieux sortie que lui. A vrai dire, il n'avait pas fait énormément d'efforts pour s'intégrer, à rester chez lui dès qu'il avait quitté le travail. Il esquissa un sourire lorsqu'elle lui parla de ses anciens amis. Elle retournait à Portland et lui conseilla d'en faire autant. Il devrait y aller en effet. Réapparaître après tout ce temps. Qu'est ce que sa mère dirait en lui voyant ? Il l'imaginait bien pleurer et le giflant gentiment avant de le prendre dans ses bras. En y pensant, il échappa un bref rire. Oui, ça serait bien son genre. Noël. Encore une chose qu'il n'avait pas fêté depuis un moment. Il avait passé quatre ans à gâcher sa vie sans profiter. Quatre ans qui étaient passés sans qu'il n'y prenne garde. Le temps avait défilé devant ses yeux passifs. Il acquiesça une nouvelle fois et sourit de plus bel. « C'est vrai, il faudrait que je me montre un peu. Le temps nous rattrape vite finalement, et à ne rien faire, on ne s'en rend même plus compte et on gâche sa vie. Tu as raison, Joe n'aurait sans doute pas voulu ça. » Il respira un bon coup, songeant une nouvelle fois à son meilleur ami. Il était pourtant présent partout, mais il n'était pas là. Il avait l'air bête, les yeux dans le vague, tentant d'imaginer ce qu'il aurait dit lui aussi. Il l'aurait sans doute frappé en fait. Joe avit un bon caractère, bout en train malgré sa vie bien compliquée. Une exemple à suivre.
Lorsqu’ils passent à autre chose, en évoquant la propre expérience d’Elilza, la jolie blonde n’est pas mécontente. Elle se dit que ce serait l’occasion de retrouver son ami d’autant et de pouvoir partager toutes ces choses qu’elle n’avait pas pu lui raconter puisqu’ils s’étaient perdus de vue ! Elle répond volontiers à ses questions, sachant qu’il y avait encore pas mal de choses à dire, du temps à rattraper tout simplement. Pourtant, il évoque le passé, sa vie à Portland. Maintenant qu’elle s’était installée à Shady Cove, la blonde n’avait pas l’occasion de retourner là-bas. Son quotidien était bien chargé, et si elle était très entourée là bas, ce n’était, pour la plupart que d’amitiés superficielles. C’est à Shady Cove qu’elle s’en est rendu compte, heureusement. Ici, les gens n’en ont rien à faire qu’elle puisse déballer le contenu d’un salaire mensuel en une journée. Elle ne s’est pas fait d’amis en sortant sa carte de crédit. Elle aime ce côté-là et le fait d’avoir quelques personnes qui lui sont chère.
Eliza pense s’être plutôt bien intégrée dans cette communauté bien qu’elle sache qu’elle ne faisait pas l’unanimité pour autant. Par la suite, elle lui évoque le fait qu’elle ne revoit pas vraiment ses anciens amis, et que ses visites à Portland se font rares. Bien sûr, elle comptait y retourner pour les vacances de noël, pour passer du temps avec sa famille. Pour le clin d’œil, la propriétaire du haras lui conseille d’en faire de même. Ce sera l’occasion ou jamais de se rapprocher de ses proches.
En entendant sa réponse, la blonde arbore une moue. Comme il occulte complètement ses propos et qu’il rapporte tout à lui et Joe par la même occasion, Eliza se mord la lèvre inférieure. Elle ne peut s’empêcher de trouver ça dommage parce qu’elle espérait passer un bon moment et de le retrouver. Là, elle a la sensation de n’être qu’un exutoire et ça la dérange. Elle apporte son chocolat chaud à ses lèvres pour le terminer en finissant par esquisser un bref sourire. « Exactement. » Dit-elle en manquant un peu de conviction alors qu’elle finit par reboutonner sa veste et se lever. « En tout cas, merci beaucoup pour le chocolat chaud. » Eliza ne voulait pas vraiment s’attarder plus longtemps. « Tu me raconteras comment ça s’est passé tes fêtes de fin d’année. » Lance la blonde avec politesse en s’approchant de lui pour l’étreindre un instant. « C’était sympa de te revoir, à bientôt Hermann. » Conclu-t-elle avant de lui tourner le dos et de quitter l’établissement dans un léger soupir.
C'était stupide. Ridicule. Après quatre ans, on est censé faire son deuil non ? Après quatre ans, on est censé avoir tourné la page sans pour autant avoir oublié. Il abusait, il s'en rendait bien compte. Il était tourné sur cette disparition qui le rendait dingue, incapable d'avancer, de penser à autre chose. C'était pénible pour les autres, il le savait. Il tournait en boucle sans jamais s'essouffler. Lorsqu'il vit Eliza reboutonner sa veste et se lever, il sentit son exaspération, et se rendit alors véritablement compte qu'il ne lui avait pas vraiment demandé des nouvelles, des vrais. Il avait parlé de lui, de Joe évidemment, il avait parlé de lui sans prendre vraiment en compte ce qu'elle disait vraiment. C'était un peu trop tard maintenant. Elle commençait à partir. Elle l'étreignit rapidement avec quelques formules de politesse, mais Hermann sentait bien qu'il était allé trop loin. Il se mordit la lèvre en jurant mentalement pendant qu'elle lui disait au revoir. Elle s'éloigna dans un soupir et il tenta désespérément une dernier geste. « Excuse-moi d'être encore trop tourné vers le passé. » Il n'avait aucune idée si la jeune femme l'avait entendu, poussant la porte au même moment. Il passa sa main sur son visage, exaspéré par lui-même. Il débarrassa ensuite la table, se jurant d'arrêter de se tourner vers le passé, promettant à quelque entité supérieure qui soit qu'il ferait ce foutu deuil, une bonne fois pour toutes, et qu'il pourrait enfin s'intéresser réellement aux autres. Et sans aucun doute, son deuil passerait par la visite de la tombe de Joe.
FIN
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Voilà. Alors, je tiens à m'excuser, vraiment, pour avoir fait durer ce rp de façon assez abusive et pour avoir un peu -je l'avoue- lâché prise...