Stresse. Stresse pur. Est-ce l’effet ‘fêtes de fin d’année qui approchent’ ?  En tout cas, depuis quelques jours, Christopher a l’impression d’avoir vendu bien plus de basket ou autre accessoires sportifs que pendant toute l’année. Ou alors les gens se sont-ils tous –en même temps …- rendu compte que le sport c’était bon pour le corps ? Quoiqu’il en soit, Christopher marche –court presque- de droite à gauche depuis ce matin 8h30. Il n’a eu qu’une pause de trente minutes ce midi et a reprit l’après-midi en pensant que ça allait être plus cool. Mais non. Il a même l’impression que c’était pire cet après midi.

Il y a ce couple de vieux. Cette femme qui voulait absolument le pantalon bleu, son mari qui lui a dit fait comprendre que le noir était mieux parce que le noir c’est bien connu, cache les rondeurs. Alors que Christopher avait presque réussi à amadouer la femme, l’homme a tout gâcher en une seule phrase. Alors que le couple a commencé à se disputer dans le magasin, l’ancien officier a voulut s’éclipser discrètement, mais la femme l’a retenu vivement et lui a demandé son avis. Christopher avait été bien tenté de lui répondre qu’effectivement elle avait l’air d’une baleine dans le bleu mais n’a répondu que par un sourire professionnel quelque peu forcé et à commencé à exposer les avantage technique du pantalon noir. Au final, les clients sont partis sans rien acheté.

Et l’ancien militaire à put s’occuper des autres arrivant. Pour le jeune homme roux il a dut aller à deux reprises dans la remise parce que ce con ne connaissait pas sa pointure de pied exact. Pour la jeune fille il a dut transporter une selle et un filet ainsi qu’un tapis de selle vert foncé dans la voiture. Pour la femme brune il a dut regarder s’ils n’avaient pas un t-shirt en XXL. Avec l’homme il a dut user d’une patience hors norme pour ne pas lui foutre son poing dans la gueule tant il s’est montré insolent. Et on en passe.

Toujours est-il que Christopher profite de ces quelques minutes de répit pour s’assoir un peu à l’écart. Grimaçant légèrement, il étend sa jambe gauche et, se penchant en avant, va se masser la cheville. Pour l’instant, son articulation tient le coup. Mais pour combien de temps encore? Si ça continue comme ça il ne tiendra pas jusque 18h. Les trois prochaines heures il va les sentir passer, c’est sûr et certain. Enfin.

Soupirant doucement, il se redresse, prend une profonde inspiration et se lève. Mettant doucement un peu plus de poids sur sa jambe gauche, il grimace un peu, puis sert les dents et se met en route. D’un pas assez lent, tentant de ne pas être trop irrégulier dans son mouvement, il se dirige vers l’accueil, en passant par le rayon pêche. Là, il voit Jill, la jeune étudiante qui bosse ici pour, justement, se payer ces études.  Celle-ci est d’ailleurs entrain de parler avec un client. Et en voyant la position de la jeune femme, Christopher a comme l’impression que la conversation ne se déroule pas au mieux. Soupirant discrètement, il s’avance donc et se place à côté de Jill, légèrement décalé vers l’arrière.

« Tout se passe bien ici ? » demande-t-il à l’attention de la jeune femme avec un sourire tout en observant l’homme du coin de l’œil.

Christopher a bien remarqué que quelque chose clochait avec Jill et le client. Ce dernier était près d´elle. Trop près. Beaucoup trop. Et en plus il la touchait. Alors ouais, le client est rois, mais l´employé doit voir à ce qu´il ne jouisse pas de trop de cet avantage. L´ancien officier n´hésite donc pas bien longtemps et s´approche de sa collégue. Se plaçant derrière elle, il demande avec un faux sourire professionnel si tout va bien. L´homme, mécontant d´avoir été interrompu par l´américain, l´agresse, lui demande fortement si quelqu´un lui a demandé son avi. Un sourire amusé étire la commissure des lèvres de Christopher tandis que le client -qui ´n´est finalement pas si inconnu que ça- relâche Jill. Celle-ci lui dit qu´elle gèrait la situation avant de passer à côté d´eux et partir.

L´ancien militaire suit sa collégue du regard et grimace légèrement, quelque peu attristé pour elle. Jill se débrouille très bien dans ce boulot, c´est d´ailleurs elle qui lui a montré le fonctionnement et tout. Elle ne devrait pas avoir à se battre avec ce genre d´emmerdeurs. Aussi, elle parlant de lui, Christopher reporte son attention sur l´homme qui est entrain de se faire la malle. Ni une ni deux, il se met en route et le ratrape rapidement.

"Je crois que le chef à deux ou trois mots à te ..." il resserre son emprise sur l´homme qui se débat et reprend rapidement le contrôle sur lui "... à te dire"

Ainsi, il ramène l´homme vers le bureau du chef, prenant bien soin de passer devant les autres clients pour qu´ils voient l´emmerdeur de service. Vengeance personnel: on ne s´attaque pas à Jill. Le refourgant donc au responsable, Christopher s´apprête à repartir travailler, mais apperçoit sa jeune collégue dehors. Hésitant quelques instants, il décide finalement de la rejoindre.

"Hey" dit-il doucement en s´avançant vers elle "ça va?" demande-t-il inquiet.

Il sait que cet homme, un dénommé Sam, est déjà venu plusieurs fois dans le magasin et s´en est prit à la jeune américaine. Ce genre de connard ne devraient tout simplement pas exister.