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Since forever For years on end Newbies From time to time

Toutes les histoires commencent par « il était une fois… ». En tous cas, c’est ce qu’on a voulu me faire croire lorsque j’étais petite. Seulement, j’ai rapidement compris que les histoires de princesse, ça n’existent que dans les contes. Je m’appelle Tessa Mason, surnommée Tess par mes proches, j’ai vingt-trois ans et voici mon histoire.

Nous sommes le 12 octobre 1990. Issue d’une famille nombreuse, je suis l’avant-dernière. Au-dessus de moi, j’ai deux sœurs et trois frères. En dessous de moi, comme vous avez sans doute pu le deviner, j’ai un petit frère. Je suis née à Havre, une petite ville du Montana. En ce qui concerne les relations familiales, c’est quelque peu compliqué : mon petit frère et moi, on s’adore. On est presque tout le temps ensemble. Ce qui nous a rapprochés ? Le fait qu’on est un an d’écart. On a toujours été sur la même longueur d’onde et on avait notre propre délire. Souvent les membres de la « tribu » comme les voisins aimaient bien nous appeler, ne comprenaient pas notre humour. Avec mes autres frères et sœurs, j’ai des rapports légèrement plus conflictuels. En effet, ce sont les aînés et ils adorent jouer les protecteurs, chose que je ne supporte pas. Ça partait souvent en dispute à partir de pas grand-chose au final. Im’arrivait de faire exactement la même chose avec mon petit frère.

A l’école, je marche plutôt bien. Ce que je veux dire c’est que j’obtiens la moyenne sans trop faire d’efforts. De toute façon, il est clair dès mon plus jeune âge que je ne ferais pas de grandes études. J’ai toujours voulu devenir danseuse. Et pour cause, je me rappel de cette soirée-là, après avoir vu un documentaire sur une célèbre danseuse classique du nom d'Anna Pavlova, où j’ai supplié ma mère de me payer des cours de danse. Cette femme était mon modèle. Je voulais devenir comme elle, tout simplement. Même si mes parents au début n’étaient pas d’accord, ils ont finis par céder. J’ai réussis à les convaincre. D’ailleurs, ils n’ont pas été déçu, je faisais partie des meilleures du cours de danse. Je travaillais deux fois plus mes enchaînements, à la maison, que mes devoirs. J'ai travaillé plusieurs styles de danse, mais ma formation première reste le classique. Je sais qu’un jour je deviendrais danseuse même si mes parents ne semblent pas y croire autant que moi. J’ai toujours entendu dire que le meilleur moyen de réaliser l’impossible c’est de croire que c’est possible.

Les années passent. Je finis par obtenir mon diplôme en même temps que mes camarades. Les années collèges et lycées se sont plutôt bien passées. Je faisais partie des filles populaires mais pas le genre superficiel et prétentieux. Non, j’étais simplement la fille que les gens apprécient pour son humour et sa joie de vivre. Je n’ai rien de la fille arrogante qui pense que tout lui ai dût. J’ai dix-huit ans lorsque je décide de partir de chez moi. A Havre, j’étouffe. Voir toujours les même gens, habiter dans une ville où on connaît tout le monde, ça va bien cinq minutes. J’ai besoin de changer de ville. Je décide de partir à New-York. Je veux vivre mon rêve de danseuse. Seulement là-bas, j’enchaîne galères sur galères. Je veux devenir danseuse étoile, j’ai été accepté à Julliard mais je n’arrive pas à suivre le rythme. Entre les cours et mon boulot de serveuse, je perds rapidement pied. Je me rends compte à quel point la vie peut être dure et je me rends compte aussi que même si on croit en ses rêves, ils ne sont pas obligés de se réaliser. Tout s’effondre. Mes rêves de gloire se transforment en cauchemar. A ce moment-là, n’importe qui d’autre aurait décidé de rentrer chez soi, dans sa famille. Mais pas moi, je ne veux pas leur donner une raison de penser que je ne peux pas y arriver. Je reste donc à New-York. Je continue mon boulot de serveuse mais j’ai l’impression de perdre peu à peu ma passion, chose qui est complètement impensable. Après des mois et des mois à chercher en vain un métier en rapport avec ma passion, une copine me propose d’aller me produire dans une boite.

C’est comme ça que je suis devenue stripteaseuse. Il faut savoir qu’au début, j’étais assez sceptique sur cette idée. Mais j’ai réfléchis, j’ai posé le pour et le contre et je me suis finalement lancée. J’avais une vingtaine d’année et bien que, la plupart des filles détestaient ce boulot moi je l’adore. Elles ne me comprennaient pas. Pour la plupart elles ne sont pas Américaine et sont stripteaseuse plus par obligation qu’autre chose mais moi j’ai choisis d’exercer ce métier. J’ai bien évidemment évité d’en parler à ma famille. Ils n’auraient certainement pas compris ma décision. J’adore danser. Me dévêtir devant de parfaits inconnus n’est pas un problème. J’adore séduire et jouer avec les faiblesses des clients. Ce métier a un petit côté dangereux et j’adore ça. Seulement, un soir je surprends mon patron battre l’une des danseuses et il me promet de me réserver le même sort si j’ose en parler. Pour moi, c’est un déclic. Je n’ai pas envie de travailler dans la peur d’un patron violent, je décide de partir. Sur les conseils d’une copine, je prends un car pour la Californie. Là-bas, je trouve une discothèque mais le patron ne m’a pas fait bonne impression. Je n’ai pas envie de retomber dans une boite avec un patron qui est capable de me faire peur. Une autre de mes amies m’a parlé d’un patron de discothèque, plus jeune et sympathique, Nick Hasting. Je suis arrivée en 2012 à Shady Cove, dans l’Oregon.

J’ai arrêté de croire en mes rêves de petite fille. Je ne deviendrais jamais danseuse étoile. Ce n’est certainement pas en restant dans une petite ville comme Shady Cove que je le deviendrais mais j’aime assez cette ville. Les autres habitants me regardent souvent bizarrement parce que je suis stripteaseuse. A croire que c’est interdit d’exercer un métier comme celui-là mais je l’assume. Ma famille ne sait toujours pas quel métier j’exerce, ils ne le sauront sans doute jamais. D’un autre côté, il faut dire que j’ai perdu contact avec eux. Je ne parle presque plus à mes parents. Mes frères et sœurs, je prends des nouvelles de temps en temps grâce à Skype mais ça s’arrête-là. Shady Cove c’est un peu une nouvelle vie : j’ai rencontré une certaine Naomi Anderson. C’est une ex-collègue à moi avec qui le courant est toujours super bien passé. On se comprend, on rigole souvent sur les mêmes choses. Et puis, n’oublions pas Nick. C’est mon patron et je peux même aller jusqu’à le considérer comme un ami. Enfin quoi qu’on a bien faillit céder à l’attirance qu’on éprouve l’un pour l’autre. Seulement, j’ai toujours refusé d’aller plus loin. Je ne veux pas faire partis de l’une de ses nombreuses conquêtes. Je préfère le faire languir. Je ne sais pas où cette relation va me mener, mais on verra bien. Cela fait un an maintenant que j’habite à Shady Cove et je m’y sens bien. Une dernière chose à savoir sur moi : je suis végétarienne.

En ce qui concerne mon caractère, je suis une fille plutôt bavarde et assez sociable. Bien que j’exerce un métier un peu atypique, je ne suis pas non plus le genre de fille provocante qui vit que par son apparence. Je suis sensuelle et gracieuse. Je sais qu’avec ma petite tête d’ange, on me donnerait le bon Dieu sans confession. Assez drôle, j’adore faire rire les autres. J’ai toujours le sourire et je respire la joie de vivre. On me voit souvent comme une bouffée d’air frais. Je suis aussi délurée, assez dégourdie je pense n’avoir besoin de personne même si j’écoute les conseils que l’on peut me donner. Exubérante, j’aime qu’on remarque. Surtout lorsque je suis sur scène.