Benjamin est le dernier à monter dans le camion après s’être assuré que tout était en ordre dehors. Refermant la porte derrière lui, il se dirige s’avance vers son siège et s’installe en soupirant doucement. Reculant sa tête contre le dossier du siège, le pompier ferme les yeux et se passe les mains sur le visage, un fin sourire étendant ses lèvres.

Cette intervention était une réussite. Une vraie de vraie. Exactement ce qu’il avait besoin après l’intervention sur l’accident de la dernière fois qui s’était soldé avec le décès d’une fillette de 8 ans. Benjamin avait passé plusieurs journées à rejeter la faute sur lui-même alors qu’il n’y pouvait rien. Fort heureusement, Michaela s’occupait du cas du chauffard et avait promit de le tenir au courant. Enfaite, Benjamin était presque arrivé au point de remise en question, où il s’était demandé s’il pouvait vraiment encore faire ce job pendant les années à suivre.

Mais au final, il a réussi à se donner un coup de pied au cul. Les nombreuses discussions qu’il a eut avec David ainsi qu’avec sa sœur l’y ont pas mal aidé, si bien qu’aujourd’hui Benjamin est de nouveau en pleine forme. De toute manière, il sait que la vie est faite de hauts et de bas et qu’on ne peut donc pas toujours avoir de hauts. Cette intervention-ci fait partie des meilleures que le pompier ait put vivre. Intéressante et compliquée, sans pour autant être dangereuse, ils ont, sans problèmes, réussi à contrôler rapidement le feu et faire en sorte que tout le monde s’en sorte indemne. Certes, quelques uns ont été plus choqué que d’autre, mais aucun blessé grave à déplorer.

« Mais ce n’est pas vrai, putain! » s’exclame furieusement un homme derrière lui, sortant ainsi Benjamin de ses pensées « ça t’arrive parfois de réfléchir ?!» continue-t-il.

Le pompier soupire doucement et se pince l’arrête du nez avant de se redresser légèrement et tourner un peu la tête sur le côté. Du coin de l’œil, il remarque que Juliana est assise à côté de l’homme et que c’est sur elle qui semble déverser sa colère. L’homme en question est Jack Newton, 45 ans et sans doute celui qui a vu la venue de Juliana du plus mauvais œil qui soit. Alors que l’anglaise à réussie à se faire une place entre tous ces hommes et se fait maintenant fort bien respecté, Jack est resté en marge. Pour lui, le métier de pompier n’est pas fait pour les femmes. Même si, franchement, à choisir, Benjamin préfèrerait réellement faire équipe avec Juliana qu’avec Jack. Mais peu importe.

« Un souci? » demande tranquillement l’américain en se tournant complètement vers l’arrière. Tour à tour, il regarde Jack puis Juliana et offre un doux sourire à cette dernière avant de reporter son attention sur le plus vieux « Tu ne vas quand même pas gâcher cette victoire par ta mauvaise humeur, non ?» demande-t-il a son attention, sans perdre son sourire, sur un ton mielleux.

Jack le fusille du regard « Me parle pas comme ça, Davis» grogne le pompier, qui n’a jamais supporter le ton que Benjamin vient d’utiliser, et qui supporte encore moins qu’un plus jeune lui parle ainsi. Ce qui fait doucement sourire ledit plus jeune. En plus d’être sexiste, Jack part aussi du principe qu’un peu plus jeune pompier ne sait rien et que c’est un boulet. En gros, un homme fort charmant.