Depuis sa tendre enfance, Chandler a toujours été la tête dure de la famille. Têtu comme une mule, sa mère a l’habitude de dire (poliment) que lorsqu’il a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs. Il faut dire que c’est un homme de convictions, s’il considère que quelque chose est bon pour lui ou pour la communauté, il ne voit pas pourquoi il devrait garder cela pour lui et ne pas tout faire pour mettre en œuvre ce qu’il a en tête. C’est pour lui, une de ses grandes qualités quoi qu’elle puisse parfois le desservir. D’un côté, il n’est pas du genre à abandonner du jour au lendemain, d’un autre il peut en venir à s’arracher les cheveux.

Et voilà comment, sur un malentendu (ou grâce à l’utilisation de sa force de persuasion en dehors de ses fonctions), Chandler a finit par pousser Avery Woods à venir camper un week end avec lui au Crater Lake National Park. Il y a quelques temps qu’il y pensait, se faire un petit trip Man vs. Wild comme dans sa folle jeunesse et il en a parlé à son amie du journal. Un petit bout de femme qui n’a que peut-être un ou deux ans de moins que lui mais qu’il voit encore comme un petit bébé tout droit sortie de la maternité.

Chandler ne connait pas bien la vie d’Avery, à part qu’elle est la fille du pasteur, avec qui il s’entend cordialement plutôt de force que de grés. Chandler est un féministe convaincu et athée de surcroît (ou alors il croit en mère nature, en la planète ou en l’univers, …), sa politique est plutôt inspirée du partie démocrate autant de facteurs qui font qu’il n’a pas grand-chose à partager avec ce type. Il sait aussi qu’Avery est très peureuse et c’est pour lui prouver que la nature n’est pas un ennemie et qu’elle n’a que de belles choses à offrir qu’il l’a invité à ce petit recueillement en terre inconnue (ou presque).

C’est sans doute délicat de passer une nuit en dehors de la ville avec une femme célibataire quand on est célibataire, surtout lorsqu’on enfourne une tente deux places dans le coffre de la voiture hybride, les deux sacs de couchage l’accompagnant serviront à faire taire les mauvaises langues, ou pas. En tout cas, c’est dans sa plus belle doudoune et avec son plus beau sourire qu’il accueille la petite Avery déboussolée. « Mais ne t’inquiète pas, on va pas loin, et c’est pas la première fois que je fais du camping, j’ai tout ce qu’il faut, on aura même pas froid. » Essaye-t-il de la rassurer. Il faut dire qu’elle n’a pas été facile à convaincre. « Tu verras, c’est marrant. »

Depuis le temps qu’il en parlait de se refaire une petite virée sauvage. La période de l’année n’est peut-être pas idéale mais Chandler n’est pas un bleu, il a de quoi se protéger du froid et plein d’idées pour distraire Avery et lui faire aimer les sorties nature.
Lorsqu’elle le rejoint devant chez lui, la journaliste n’est pas franchement rassurée. C’est compréhensible, mais il ne se décourage pas pour autant et la rassure une dernière fois. Lui est tout heureux de cet évènement. Il est toujours très content de se la jouer un peu homme des bois. C’est un côté de sa personnalité qu’il peut clairement faire vivre à Shady Cove, c’était plus compliqué dans le pavillon de banlieue familial près de Chicago. Bon, Chandler n’est pas un bleu, mais cela fait quand même un petit bout de temps qu’il n’est pas parti alors il espère quand même que tout se passera bien, mais ce détail il le garde pour lui.

Il s’amuse du fait qu’elle ait prévu la trousse de secours, il en a une lui aussi, évidemment, la sécurité avant tout. En tout cas, il sait qu’il ne fait pas cette sortie avec une fille de la « ville » du genre de sa première copine qu’il avait essayé de séduire avec un beau feu de camp, Salyna n’avait sans doute pas bien compris le concept de camping puisqu’elle s’était ramenée avec son vanity case bourré de produits de beauté et une valise énorme emplie de robes de marque, la pauvre avait détalé au premier scarabée aperçu. Cette anecdote a tout de même appris à Chandler qu’elle n’était sans doute pas faite pour lui celle-là, il a aussi arrêté d’essayer de draguer en mode Danse avec les Loups.

Là, il n’a l’intention de draguer personne, donc il est un peu plus détendu, quoique Chandler y va de son côté têtu, c’est un peu à cause de ça qu’Avery a finit par céder.

« Des monstres sanguinaires ? Tu déconnes là ! Tu risques rien avec Tonton Chandy, en plus on va dans une zone prévue pour, ça craint rien, et quand tu apercevras la vue qu’on a depuis là-bas, tu vas tomber amoureuse direct de la non civilisation ! » dit-il sûr de lui. Puis il ferme le coffre et s’installe à la place du conducteur.

« Allez, en voiture Simone ! » lance-t-il tout content et donnant un coup de klaxon gentil. Il démarre avec Avery à ses côtés et prend la direction du nord pour un vrai voyage. « Bon, j’ai pris un peu de musique pour la route, tu peux mettre ce que tu veux. » dit-il alors en indiquant du bout du doigt la boite pleine de CDs gravés rangée dans la portière passager. Il y a un peu de tout, du rap, du rock, de vieilles chansons américaines, du jazz. Chandler n’est pas tout à fait un mélomane, il écoute ce sur quoi il tombe en général, ne discriminant aucun genre.

Puisque le chemin est long, le maire commence une conversation en essayant de sonder Avery sur les retours concernant la fête d’Halloween. « Je t’ai pas vue à la fête d’Halloween. Je suppose que c’est pas toi qui va faire l’article. » dit-il l’air de rien. « J’espère que celui qui s’en chargera sera clément. » dit-il alors, l’air de rien encore une fois XD. La soirée s’est très bien déroulée en soit mais quelques événements sont venu perturber tout ça sans que Chandler ne puisse vraiment le gérer. En particulier le petit coup de sang de Ryan, heureusement que le maire n’a d’ailleurs pas assisté à la scène, sans quoi il serait sans doute devenu encore plus cadavérique que son costume ne le demandait. Il sait bien qu’il ne peut pas tout gérer tout le temps, mais c’est une pub dont il se serait bien passé. Chandler n’en veut pourtant pas à Ryan, ou en tout cas, il le soutiendra toujours face aux mauvaises langues.