Flo n’est plus à ça près niveau spontanéité, c’est plutôt son rayon. En embrassant Alex comme il vient de le faire, il ne s’étonne pas vraiment. Il l’aime bien après tout, non ? En attrapant la coupe de champagne qui lui est tendue, il affiche un sourire avant de trinquer avec la jeune femme. Ils évoquent par la suite la musique, un court moment. Voyant des couples déjà sur la piste, elle lui demande s’il souhaiterait danser. Il n’est ni vraiment pour, ni vraiment contre, donc il lui laisse le choix. Elle réfléchit un instant, reprenant une gorgée de son champagne.

Flóki reste silencieux, buvant aussi, attendant qu’elle se décide. Mais, voyant qu’elle n’a pas l’air plus excitée que ça, il lui propose de terminer la soirée tranquilou, chez l’un ou chez l’autre. Il n’a pas tellement envie que cela se termine ainsi. Il capte le petit sourire d’Alexandra, qui le taquine encore à propos du célèbre groupe suédois. Puis elle finit son verre et accepte qu’ils retournent chez elle. Elle ajoute qu’ils verront ainsi le feu d’artifice, et qu’elle a bien envie de voir son chaton crever de trouille.

— Quelle gentille maîtresse dis donc, rigole-t-il.

Ensuite il finit rapidement son verre, et le dépose sur un plateau. Alex, s’étant déjà débarrassée de son propre verre, le choppe par la manche et l’entraîne derrière elle. Il la suit de bonnes grâces, n’ayant de toute façon pas de mal à la suivre. Ils récupèrent leurs vestes, s’habillent pour contrer un peu le froid de la nuit. Une fois dehors, leurs mains se retrouvent aisément. Flo esquisse un petit sourire sans s’en rendre compte. Il est simplement bien, et sent que l’année commence bien, et que ça ira bien. Du coin de l’œil, il remarqua qu’elle frissonnait. Délaissant sa main, il passe alors un bras autour de ses épaules pour l’attirer à lui.

— T’aurais t’habiller un peu plus chaudement quand même, dit-il d’un ton calme, avant de rajouter un peu plus rieur. Ce serait con qu’tu tombes malade le premier de l'année.

Tout en souriant et en parlant, ils atteignirent avec une rapidité bienvenue l’appartement de la jeune femme. Non sans un large sourire intérieur, Flo se dit qu’il avait aussi hâte de revoir le petit chat au poil gris.

Alexandra n´aurait jamais pensé que la nouvelle année commencerait aussi bien. En invitant Flóki à l´y accompagner, elle n´aurait jamais imaginé avoir affaire à une telle spontanéité de sa part. Il faut dire ce qu´il en est, le bel homme n´a sans aucun doute pas réfléchit à ce qu´il faisait en l´embrassant de la sorte avant. Mais peut importe, ce n´est aucunement pour lui déplaire. Alors, après avoir vider sa coupe de champagne, la jeune femme propose indirectement au scandinave de finir la soirée chez elle, ce qu´il accepte sans hésitations. Il en semble même ravi. Ils sortent donc de la salle, récupèrent leur veste et les enfilent en s´engageant sur le trottoir en direction d´Indian Creek Road. Flóki fait une rapide réflexion sur son chat, ce à quoi Alexandra répond simplement par un sourire entendu.

C´est ensuite un silence qui s´installe entre eux. Un silence simplement rythmé par les talons de l´américaine claquant sur les pavés. Un silence plutôt agréable. Celui qui fait plaisir à vivre lorsqu´on sort d´une salle bondée oú le bruit est omniprésent. D´ailleurs, aucun d´eux, même pas Flóki ne semble avoir envie de briser ce silence. Du moins, pour l´instant. Après quelques temps, et au moment de s´engager dans la rue dans laquelle habite Alexandra, il lui lâche la main. La jeune femme n´a même pas le temps de se demander pourquoi qu´il lui entoure les épaules de son bras. Avec un sourire amusé et attendrit, Alexandra se laisse aller contre lui et passe son bras autour de sa taille, profitant de sa chaleur. C´est alors que Flóki décide de prendre la parole, la réprimandant gentiment de ne pas s´être habillée plus chaudement et qu´elle risque ainsi de tomber malade.

"Aucun risque de ce ..." sa voix se brise tandis que son sourire disparait subitement et qu´elle détourne le regard "...ce côté" souffle-t-elle finalement en déglutissant.

En parlant de maladie, Flóki a sans aucun doute pensé à un rhume ou un truc de ce genre. Fait est, qu´en l´entendant parler ainsi, Alexandra repense directement à la maladie par laquelle elle-même est passé: le cancer. Le diagnostique est tombé le 8 Janvier 2011. La nouvelle année 2011 a commencé comme celle-ci, sauf qu´il y avait Reid à la place de Flóki. La soirée s´est finie dans le lit. Alors même si Alexandra met bien souvent cette idée de côté, elle ne peut s´empêcher de penser que le scénario est entrain de se répèter.

Déglutissant à nouveau, elle remarque s´être tendu et s´oblige à respirer calmement pour se détendre. Mais ce n´est pas possible. Ayant refermer les doigts sur la main que Flóki a posé sur son épaule, Alexandra profite du fait d´être arrivé au bâtiment dans lequel se trouve son appartement pour lâcher le bel homme. Elle passe devant lui et monte les escaliers, s´en foutant royalement du fait qu´il observe ses fesses d´un peu plus près. Arrivée qu cinquième étage, elle se dirige vers la porte de son appartement et ouvre la porte. Laissant le loisir à Flòki de refermer lui-même la porte, elle s´avance vers la cuisine et offre une caresse à Fenrir qui se dirige rapidement vers l´autre homme pour se frotter à ses jambes en ronronnant.

"Tu veux boir encore quelque chose?" demande-t-elle finalement en ouvrant le frigo "J´ai encore une bouteille de crémant au frais" elle lance un coup d´oeil à l´homme par dessus la porte du frigo.

Flóki avait bien deviné qu’il ne passerait pas la soirée avec une autre personne qu’Alex. Elle lui a proposé de venir avec elle, ce n’est pas pour qu’il l’abandonne. Avec une autre, il n’aurait même pas accepté d’ailleurs. Mais il compte bien profiter un peu de la soirée. Sans réfléchir davantage, parce qu’il en avait simplement envie, il l’a embrassée. Ce n’est pas parce que c’est une nouvelle année qu’il va changer ses habitudes, il se trouve très bien comme il est, en plus. En partant de la soirée, il n’a même pas la pensée de se dire qu’on les a sûrement remarqués. On parlera de lui, pour changer.

En direction de Indian Creek, le silence s’installe, mais n’est en rien dérangeant. Le norvégien le savoure à dire vrai, après l’ambiance sonore de la salle des fêtes, le calme est le bienvenu. Il finit cependant par lui lâcher la main, mais passe aussitôt son bras autour de ses épaules pour la ramener contre lui. Il voit bien qu’elle a froid, habillée aussi légèrement. Il lui fait une petite remarque à ce sujet, mais n’a absolument rien contre le fait de lui donner un peu de chaleur. Il dit aussi que ce serait dommage qu’elle tombe malade pour le premier jour. Elle commence à prendre ça avec un air de plaisanter, mais cela s’arrête subitement. Il ne met vraiment pas longtemps à comprendre.

— Désolé, murmure-t-il doucement, avant d’aller déposer un baiser dans ses cheveux.

Le cancer, c’est vrai. Il ne pensait qu’a un simple coup de froid, mais peut-être y a-t-il aussi un rapport avec le début d’année. En tous les cas, il a bien compris à son ton ce à quoi elle a pensé. Et il est réellement désolé d’avoir fait remonter ces souvenirs à la surface. Il la sent tendue, moins calme. Il s’en veut quand même, mais il ne dit plus rien, préférant le silence. Il la laisse se détendre doucement, la gardant contre lui. Ils sont néanmoins forcés de se séparer pour monter les escaliers. Bien malgré lui – ou pas d’ailleurs –, il détaille la silhouette de la jeune femme. Il avait déjà remarqué à quel point elle était belle, mais là c’était une petite piqure de rappel non nécessaire. Ça lui donne bien trop d’idées. Heureusement qu’ils arrivent à l’appartement.

— J’veux bien ouais, répond-il à Alex, en attrapant Fenrir dans ses bras pour le câliner, après avoir refermé la porte d’entrée. Une bière si t’as.

Il avance un peu, en offrant quelques gratouilles dans le cou du chaton qui a déjà bien grandit. Puis il le relâche, et enlève enfin sa veste, ainsi que son bonnet, puis les pose sur le canapé. Fenrir se montre assez collant. Mais ce n’est pas le scandinave qui va s’en plaindre. Il s’agenouille pour lui refaire des caresses, voyant que le félin en réclame, puis c’est Alexandra qui s’avance et lui tend sa bouteille de bière décapsulée. Il la prend, sans pour autant se redresser.

— Merci, sourit-il, avant d’en prendre une gorgée. Le punch était vraiment bon, mais une bière, y’a que ça de vrai.

Flóki ne pouvait pas savoir. Ses paroles ne partaient que d´une bonne intention à l´égard d´Alexandra, mais celle-ci ne peut s´empêcher de lui en vouloir un peu. Il est pourtant sans doute le dernier à vouloir évoquer consciemment la maladie, sa mère ayant connu un sort plus grave que celui d´Alexandra. Mais ... voilà. Il a quand même réussi à gâcher cette marche silencieuse et agréable. Enfin. Déçidant de ne pas lui en tenir rigueur, la jeune femme fini tout de même par le lâcher afin de monter les escaliers et rejoindre son appartement. Elle laisse le beau scandinave entrer derrière elle et se dirige vers la cuisine. Se baissant pour offrire une gentille caresse à son chaton, elle le laisse rapidement rejoindre Flóki qui le prend dans ses bras et lui demande s´il veut boir quelque chose. Alors qu´elle lui propose du crémant, il préfère une bière.

"J´ai toujours de la bière ici" répond-t-elle en haussant les épaules.

Elle disparaît rapidement dans une pièce adjacente à la cuisine puis revient avec deux bouteilles qu´elle décapsule. Elle s´avance ensuite vers Flóki qui est accroupi devant le chat et lui tend sa bière. Il la prend, la remercie et continue ses caresses avec le chat. Le voir ainsi devant elle lui donne envie de passer une main dans ses cheveux. Et s´est exactement ce qu´elle va faire.

D´abord timidement, elle laisse glisser ses mains dans les mèches du bel homme. Puis, voyant que ça ne semble pas le déranger, elle prend plus d´assurance et lui masse doucement le crâne avant de s´approcher et l´attirer contre lui. Lentement, elle laisse courire ses doigts sur les cheveux de sa tempe, descend tendrement vers sa mâchoire et lui caresse la pomette et le menton, avant de remonter lentement et le caresser le front.

"Je ne l´avais jamais vraiment remarqué mais ..." elle sourit doucement "Tes cheveux sont magnifiques. Je pense qu´ils le seront d´avantage si tu les portais plus long."

L’ambiance devenue quelque peu lourde se fait à nouveau plus légère lorsqu’ils arrivent à l’appartement. Flóki s’en veut d’avoir dit quelque chose qui a fait qu’Alex ait repensé à ce qu’elle avait traversé. Il ne sait pas comment l’association d’idée s’est faite, mais elle a eu lieu, c’est tout ce qu’il y a à retenir. En pénétrant dans l’appartement de la jeune femme, le norvégien a le plaisir de voir le petit Fenrir venir de son plein gré vers lui. Il referme correctement la porte, avant de le prendre ses bras pour des retrouvailles chaleureuses. Alexandra lui propose quelque chose à boire, et il préfère opter pour une bière. Tandis qu’elle va en chercher deux et qu’elle les décapsule, Flo se met à l’aise. Ensuite il s’accroupi pour être plus proche du chaton, qui s’évertue à ronronner en se frottant contre lui.

Lui offrant caresses et gratouilles, le laissant jouer gentiment avec sa main, Flóki relève la tête lorsque l’étudiante revient vers lui. Il la remercie alors qu’il prend sa bouteille de bière, déjà décapsulée. Gentille attention. Il n’attend pas pour en prendre une gorgée. Alors qu’il continu à caresser Fenrir en souriant de façon aussi attendrie qu’amuser face aux réactions du félin, il sent une main dans ses cheveux. Loin d’empêcher Alex, il ferme un instant les yeux, son sourire diminuant. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas ravi, d’autant que l’initiative se poursuit. Il est immédiatement serein, ça change. Elle l’attire contre elle, et il ne résiste pas, appréciant ses gestes. Puis il rit légèrement à sa réflexion.

— Je sais pas, peut-être, faut voir, dit-il simplement. S’ils sont trop longs, ils m’gênent après.

De toute façon, il ne se coiffe que rarement. Il laisse encore un instant Alexandra passer ses doigts dans ses cheveux, fermant les yeux. Puis il relève le regard vers elle, lui sourit, et se remet debout. Face à elle, il ne se gêne pas pour la regarder. Il penche un peu la tête sur le côté, ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais se retient à la dernière seconde. Il allait lui dire que ses cheveux à elle sont sublimes. Or, ça lui aurait refait penser à sa maladie, et ça, non. Il reprend une gorgée de sa bière, pour ravaler ses paroles. Abaissant sa bouteille, il sourit légèrement, se disant que ce qu’il s’apprête à dire est débile, mais que c’est néanmoins la vérité. Mais avant, il passe un bras autour de la taille d’Alexandra pour l’attirer à lui, et enfoui simplement sa tête au creux de son épaule.

— J’ai pas envie de rentrer chez moi, soupire-t-il, presque à la manière d'un enfant.

Il se demande quand même un peu quelle mouche l’a piqué. Il n’a juste pas envie de quitter Alex, peu importe ce qu’ils font ensuite. Ils pourraient se retrouver à jouer aux échecs qu’il n’aurait tout de même pas envie de partir.

C’est en voyant Flóki accroupie devant elle, entrain de caresser le chat et le gratouiller derrière les oreilles, qu’Alexandra est prit par l’envie subite d’en faire de même avec le scandinave. Lentement, presque timidement, elle avance sa main et la pose sur la tête du bel homme. Doucement, elle commence à passer ses doigts dans les cheveux de Flóki, marquant un rapidement temps d’arrêt en voyant son sourire disparaître. S’apprêtant à retirer sa main, elle remarque pourtant qu’il se détend bien rapidement et l’attire donc contre elle. Sans se défendre, Flóki se laisse aller contre elle et soupire doucement, tandis qu’Alexandra va lui caresser la mâchoire et qu’elle le complimente sur ses cheveux. Il dit qu’ils risquent de le gêner s’il les portait plus long.

« Suffit de prendre l’habitude et de savoir les coiffer » lui répond simplement la jeune femme.

Elle abaisse son regard vers le bel homme, croise son regard, répond à son sourire et se recule d’un pas lorsqu’il se relève. Sans le quitter des yeux, elle l’observe incliner la tête sur le côté, ouvrir la bouche pour parler, se retenir au dernier moment et simplement prendre une gorgé de sa bière. Alexandra n’a pas le temps de lui demander ce qui se passe, ce qu’il voulait dire, que déjà elle est de nouveau attirer contre lui. Et c’est là que Flóki fait quelque chose qu’elle n’aurait jamais osé imaginer : il enfouit son visage dans le creux de son épaule et lui dit qu’il n’a pas envie de partir maintenant.

« Flóki … » souffle-t-elle en passant sa main non occupée à tenir la bière sur le dos du bel homme « Moi non plus … je ne veux pas que tu parte. » elle relève lentement sa main, allant la passé sur sa nuque puis à nouveau dans ses cheveux « Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaite. La nuit n’est pas terminée »

Elle s’avance légèrement, se blottissant d’avantage contre lui et reste immobile quelques instants. Puis, après un long moment de silence, elle le relâche et se recule un peu, juste le temps de poser sa bière sur le plan de travail de la cuisine. Une fois cela de fait, elle se retourne à nouveau vers l’homme, lui faisant complètement face, hésite quelques instants, puis s’avance et dépose un furtif baiser sur les lèvres du bel homme.

« Tu veux bien me rendre un service, Flóki ? » demande-t-elle. Elle attend qu’il lui réponde par un hochement de tête puis s’approche de nouveau de lui « Embrasse-moi. Comme la dernière fois. »

A Flóki de décidé ce qu’est la dernière fois pour lui. Ça peut être juste avant, à minuit, le premier baiser de 2014. Mais ça peut aussi être la fois où, quelque peu enivrée par sa soirée au Ware house, elle s’est retrouvé avec lui, dans son lit, dans sa maison.

Flóki est simplement en train de caresser Fenrir, et de jouer un peu avec lui, lorsqu’il sent la main d’Alexandra dans ses cheveux. Son sourire s’efface, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’aime pas. La timidité du geste de la jeune femme s’efface elle aussi lorsqu’elle comprend que ça le détend. Elle l’attire contre elle, et il se laisse faire. Il paraît qu’il devrait porter les cheveux plus longs, mais il lui fait savoir que ça le gêne après. Réponse implacable : faut prendre l’habitude et savoir y faire. Il esquisse un léger sourire.

— Justement, j’me coiffe pas, qu’à la va-vite quoi.

Il relève ensuite les yeux vers elle, avant de se redresser complètement. S’apprêtant à dire quelque chose, il se retient au dernier moment. Cela aurait pu lui faire penser à son cancer, et Flo a fait cette erreur une fois. Pas deux. Il prend une gorgée de sa boisson à la place. Puis il attire contre lui, et enfouit son visage contre son cou. Il est juste parfaitement bien. Avec un soupire, il dit à voix haute sa pensée. Alexandra vient poser sa main dans son dos, avant de dire qu’elle aussi n’a pas envie qu’il parte. Elle retourne lui caresser la nuque et les cheveux, le faisant frémir contre son gré, tout en lui assurant qu’il peut rester aussi longtemps qu’il le désir. La nuit n’est pas terminée, c’est vrai.

Il sourit simplement, légèrement, doucement, pris d’une sérénité en cet instant qui le dépasse. Il a l‘impression que cela fait des années qu’il n’a été aussi bien en tenant simplement quelqu’un dans ses bras. Il la serre un peu plus contre lui, alors qu’elle lui rend son étreinte. Ils restent un moment ainsi, jusqu’à ce qu’elle se recule pour déposer sa bouteille sur le plan de travail. Quand elle se replace en face de lui, Flóki n’a aucun mal à percevoir de l’hésitation. Ses interrogations trouvent bien vite une réponse dans le baiser qu’elle lui donne. Ensuite, elle lui demande un service, il hoche la tête, puis précise la nature dudit service. Il fronce un instant les sourcils, se demandant ce qu’elle entend par « dernière fois ». Puis il finit par hausser les épaules, en allant poser sa bière à côté de celle de la jeune femme.

— J’sais pas si tout ça c’est une bonne idée, lâche-t-il doucement, en regardant de nouveau Alex, sérieux cette fois-ci. En même temps, il n’a pas envie de passer à côté. Avec une autre il n’aurait pas eu de remords, ou de questionnements, mais là, peut-être que ça aggravera leur cas. Oh et puis merde. Bon on verra demain pour les remises en question.

Ce n’est qu’un baiser après tout, non ? Et c’est elle qui le lui a demandé. De plus, elle le connait assez bien pour savoir qu’une relation stable, et mignonne, et normale, n’est pas franchement dans ses cordes. Pas pour le moment en tout cas. Il n’a que trente ans, il se considère comme jeune. Il verra bien dans cinq ans. Enfin bref. Pour le moment, il s’approche d’elle, et plonge au passage son regard dans le sien. Ses yeux sont toujours aussi magnifiques. Ce doit être le premier truc qu’il ait jamais remarqué la toute première fois qu’il l’a croisée. Quelques instants plus tard, il se retrouve à l’embrasser, une main sur sa joue et l’autre à sa taille. Ses lèvres aussi, toujours aussi douces.

Lorsque Flóki se relève pour la prendre dans ses bras et se blottir de lui-même contre elle, Alexandra oublie tout. Elle oublie ce qu’il lui a dit à l’instant, elle oublie complètement sa discussion avec Jamie, elle oublie qu’elle s’était promit de ne plus tomber dans le piège charmant de cet homme. Mais il semble être d’une telle humeur câline, il semble en avoir carrément besoin, qu’Alexandra ne sent pas assez forte pour le repoussé. Et au final, elle n’en a franchement pas envie.

Laissant donc le bel homme enfouir son visage dans le creux de son épaule, la jeune femme lui caresse le dos et la nuque tout en souriant doucement lorsqu’il lui dit n’avoir pas envie de partir maintenant. Elle s’approche un peu, se sert d’avantage contre lui et lui répond en un souffle qu’il peut rester ici aussi longtemps qu’il le souhaite. Puis, après l’avoir encore longuement gardées dans ses bras, Alexandra se détache, lui demande un service qu’il accepte de rendre. Elle lui demande de l’embrasser comme la dernière fois.

Flóki semble hésitant. Cela s’entend à sa voix et se voit à sa posture. C’est avec un sérieux presque désarmant, qu’il lui dit qu’il ne pense pas que ce soit une bonne idée. La jeune femme ne baisse pas le regard, la déception de lisant tout de même sur son visage. Oui ce n’est pas une bonne idée, elle en a conscience. Mais elle aussi conscience du fait que ce n’est que dans les bras de Flóki, leur lèvres liées, qu’elle se sent tout à fait bien. Ce qu’elle ressentira le lendemain lui importe peu maintenant.

Et finalement, Flóki décide de mettre ses tergiversions de côté. S’avançant, posant une main sur la joue de la brunette, l’autre à la taille afin de l’attirer à lui, il se penche en avant et l’embrasse. Instantanément, l’esprit d’Alexandra se fait plus serein et se laisse transporter dans ce havre de paix que seul Flóki réussi à créer. Souriant intérieurement, elle se laisse aller contre lui et répond à ce baiser, l’approfondissant doucement. Ses mains viennent à nouveau se poser sur le dos du bel homme tandis qu’elle se dresse un peu sur la pointe de pied. Elle laisse Flóki prendre la main, le laisse la guider dans ces méandres du bonheur.

Lorsqu’il intensifie à son tour le baiser, le cœur d’Alexandra fait un bond en avant, accélérant et déversant un cocktail enivrant d’endorphine dans ses veines. Elle sent les muscles de son bas ventre se contracter délicieusement, ce qui prouve qu’elle n’a pas envie que d’un simple baiser. Pour faire simple : elle a envie qu’il la prenne là, maintenant, tout de suite, sur le canapé, contre le mur, sur la table, peu importe. Elle veut qu’il lui fasse l’amour sans retenu. Alors, se détachant lentement, elle lui mordille encore un peu la lèvre inférieure puis se recule et lève un regard plein d’envie vers lui.

« Je sais que tu en as envie, toi aussi » souffle-t-elle malicieusement en effleurant innocemment son érection avec les doigts de sa main droite.

Flóki se retrouve dans les bras d'Alex parce qu'il en a envie, mais il se surprend lui-même. Quoiqu'il s'en fout aussi. Il cherche juste du bien-être. Et là, avec la jeune femme, il est bien, et il a envie d'y rester. Il le dit clairement d'ailleurs, et la brune lui répond qu'il peut rester ici aussi longtemps qu'il le souhaite, tout en le serrant davantage dans ses bras. Elle est adorable. Fermant les yeux, il reste un moment ainsi, sans bouger. Lentement, c'est Alex qui fini par se détacher, pour lui demander un service.

Il aurait peut-être du se méfier, mais fait est qu'il accepte sans même savoir de quoi il en retourne. C'est alors qu'elle lui demande de l'embrasser. Le norvégien se montre tout d'abord hésitant. C'est comme s'il réfléchissait avant de faire une bêtise, mais qu'au final, il la fait quand même. Ils ont tout deux conscience de jouer avec le feu. Alexandra sait bien que ses sentiments amoureux ne trouveront pas de réponse, et Flóki sait bien qu'elle l'attire trop. Mais voilà, il est égoïste, et la jeune femme irréfléchie. Remettant les questions manichéennes sur le bien et le mal à plus tard, Flo l'embrasse.

Elle lui rend son baiser, et il ne tarde pas à approfondir. Se serrant davantage contre elle, une main à sa taille, il ne se pose plus aucune question. Pourquoi ferait-il des manières alors qu'une jeune femme aussi belle veut un peu de bonheur dans ses bras ? Elle y met du coeur elle aussi. Comment résister ? Comment ne serait-ce qu'avoir envie de résister à ce qui se profile ? Il réagit plutôt bien d'ailleurs. Alexandra rompt doucement le baiser, avec sensualité même, et lui lance un regard très suggestif. Non vraiment, il a plus qu'envie de se laisser aller avec elle. La brune l'a très bien remarqué. Avec malice, elle vient effleurer son entrejambe, tout en disant qu'elle sait qu'il en a autant envie qu'elle. Il ramène ses deux mains sur les hanche de la jeune femme.

— Petite coquine va, grogne-t-il, avant de sourire tout en lui faisant des chatouilles.

Elle gesticule un peu, rigole aussi, tout en lui ordonnant d'arrêter. Ce qu'il fait de lui-même, et la reprend du même coup dans ses bras. Il aime bien faire embêter de temps en temps, ça, ça ne change pas. Calmant le jeu, il dépose un baiser sur ses lèvres.

— J'espère que t'as un grand lit, souffle-t-il en souriant avant de l'embrasser de nouveau.

Ce baiser, cette odeur, ce goût, ce moment. Peut-on se sentir encore mieux qu´en ces instants? Sentir la main de Flóki sur sa hanche, fondre sous les caresses de ses doigts sur sa joue. Pour Alexandra il n´y a, présentement, pas d´autre endroit plus merveilleux que celui-ci. Les feux d´artifices? Elle ne les entends même pas. Et quand bien même ce serait le cas, elle ne les prendrait pas en compte, tant a-t-elle plongé dans la spirale du bonheur, ouverte par Flóki. Elle ne se lassera jamais de la douceur de ses lèvres et de ses grandes mains bienveillantes.

Et pourtant, c´est elle qui prend l´initiative de se reculer. Mais simplement pour lui faire part sans détour de ses envies. Elle en veut plus. Elle veut le sentir en elle. Elle veut retrouver cette sensation de la pénétration. A cette pensée, les muscles de son bas ventre se contractent d´avantage. Le point de non retour est presque atteint. Elle le sait, elle le sent. Et Flóki n´est pas non plus en reste. C´est avec un sourire amusé qu´il dit qu´elle est une coquine avant de commencer à la chatouiller. Alexandra part instantanément à rire et commence à gigoter dans les bras du bel homme, lui disant d´arrêter. C´est ce qu´il fait, mais seulement pour lui demander si son lit est assez grand.

"Tu crois que tu mérites de connaître la réponse?" souffle-t-elle malicieusement avec un sourire sensuel.

Puis, se dressant, elle va voler un baiser au scandinave avant de se reculer. Lui attrapant la main, elle le tire derrière elle et l´entraine dans sa chambre. Refermant la porte derrière eux, elle fait attention que Fenrir ne se soit pas faufiler entre leurs jambes, et se tourne vers Flóki. Plantant son regard dans le sien, elle commence à défaire le noeud de sa tunique tout en déchaussant ses chaussures.

"Pas de préliminaires, on passe tout de suite aux choses sérieuses. Deal?" demande-t-elle sur un ton tout de même assez autoritaire.

Faut dire ce qu´il en est: elle ne supporterait pas d´attendre d´avantage. Elle veut le sentir en elle et ce le plus rapidement possible.

Il est tellement bien là, à l’embrasser. Juste à l’embrasser, à la sentir contre lui. Il aimerait bien que leurs vêtements disparaissent aussi. Ça lui plairait bien. Alexandra a les mêmes pensées. Se reculant, elle met en mots ses envies. Flo constate qu’ils partagent effectivement les mêmes et qu’il ne s’était pas trompé. Ils en veulent tous les deux plus, beaucoup plus qu’un simple baiser, aussi plaisant, passionné, langoureux, et délicieux soit-il. Il la traite de coquine avant de la chatouiller, toujours d’humeur joueuse. Un vrai gamin. Enfin, après qu’elle se soit un peu tortillée en riant pour lui échapper – en vain –, il consent à la relâcher. Quoique pas tout à fait. Il la garde dans ses bras, récupère ses lèvres pour un instant, puis lui demande sur un ton malicieux si son lit est assez grand.

Elle lui répond, sur le même ton, avec une question. Il ne serait pas assez méritant pour connaître la réponse ? Ben voyons. Il affiche une moue contrariée, s’apprêtant à rétorquer. Mais un baiser de la jeune femme vient couper court à toutes paroles. Il aurait bien aimé continuer ce petit jeu, néanmoins Alex l’attrape par la main et l’entraîne jusqu’à sa chambre. Flóki ne pense même pas au chaton qui aurait pu se retrouver entre leurs pieds. Par chance, Fenrir ne s’aventure pas dans la chambre, il doit être calé sur un coussin du canapé. Le norvégien n’a d’yeux que pour la brune, de toute façon. Elle est déterminée, c’est le moins que l’on puisse dire. Et il a de plus en plus chaud. Alors qu’elle commence à défaire sa tunique, il se débarrasse de son haut et de ses chaussures.

— Comme tu voudras, lance-t-il avec un sourire.

La tournure des évènements lui plaît drôlement en tout cas. Il se rapproche d’elle et va l’embrasser avec envie. Il se dit dans un coin de sa tête qu’une dernière fois, ça ne mange pas de pain. Alex s’en remettra dans les bras d’un autre, lui reprendra la vie qu’il avait en 2013, et tout ira bien. Il l’aide à envoyer balader sa tunique, et aussi tous ses fringues, tandis qu’il l’allonge sur le lit. Il la caresse, au passage, déposant des baisers dans son cou, allant mordiller avec envie son oreille, ou l’embrassant purement et simplement. Ils se retrouvent rapidement nus, l’un contre l’autre, dans les draps. Puis ils passent directement au plat de résistance. Flo la fait monter au septième ciel, la rejoint, en ne pensent qu’au moment présent. Les idées noires, c’est pour demain. Là il profite, de tout.