Need some milk

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Jour de repos pour Damian. Ce dernier n’avait pas prévu de sortir pour une fois. Le jeune homme est en effet surchargé de travail, ce n’est pas la première fois qu’il en venait à faire des nuits blanches pour étudier. Il n’avait toujours aucune motivation. Le sort s’acharnait contre lui et Damian avait de plus en plus de mal à garder le moral, il était constamment déprimé. Et pourtant, le jeune homme s’efforçait de sourire pour donner le change tout simplement. Sa mère l’accablait déjà trop à son sens depuis son accident de voiture. Ça n’avait pas été grand-chose mais Joan craignait que cela se reproduise encore. Autant dire que Damian était frustré que sa mère ait insisté pour l’emmener tous les samedis à son travail mais également au car pour Ashland également. Un prétexte pour passer encore plus de temps en sa compagnie. Damian étouffait au fond et cherchait uniquement à fuir, cette maison, ses propres pensées même. Il cherchait constamment à se changer les idées. Ça lui était vital.

Quelque part, Damian essayait de faire des efforts et de s’efforcer d’être ce type adorable et qui entretenait une relation fusionnelle avec sa mère, bien qu’il ait clairement la sensation que paradoxalement, son retour ait cassé quelque chose pour tout avouer. Joan, qui tentait tant bien que mal de se rapprocher de son fils, optait aujourd’hui pour des pancakes, plat que le jeune homme adorait. Seulement, il lui manquait du lait, ingrédients qui s’avèrent être tout de même essentiel dans la confection de la chose. « Dis, Dam’ tu veux pas être un amour et demander à un des voisins du lait ? »

L’étudiant acquiesce, en attrapant sa veste, son écharpe. Dehors, il ne fait pas spécialement beau, il pleut même et Damian se dirige vers la maison la plus proche. En effet, il n’a pas du tout envie de se taper toutes les maisons du coin. Tout le monde devait avoir du lait chez soi, ça lui semblait être une formalité. S’élançant, Damian n’est pas nerveux, il a toujours été quelqu’un de très sociable, ce n’est pas comme s’il allait tomber sur un psychopathe qui allait lui bouffer la tronche. Il sonne une fois, en glissant ses mains dans ses poches alors que la porte fini par s’ouvrir quelques instants plus tard, dévoilant un visage qui ne lui était pas vraiment connu. Il prend poliment la parole, en plantant son regard dans celui de l’homme en face de lui :
« Bonjour… excusez-moi de vous déranger… ! » Lance-t-il avant d’ajouter : « Je voulais savoir si cétai possible de vous emprunter du lait… ? »

Malgré la pluie, David est allé courir. Comme à peu près tous les jours. Se dépenser lui permet de se vider la tête, de tout oublier. La douche qui vient après une séance de sport est aussi un plaisir sans nom. C’est un peu le combo gagnant pour le détendre. Le temps ne s’arrange pas, cependant, alors il décide de rentrer. La journée s’annonce tranquille, comme toutes les autres depuis un bout de temps. Depuis qu’il est rentré du Montana en fait, où il a profité de la fin d’année pour voir sa famille. En se rhabillant après sa douche, il se dit qu’il faudra qu’il ressorte pour quelques courses. Ou ça attendra demain. Il se demande furtivement s’il lui reste du lait en réserve, puis passe rapidement à autre chose en se posant devant la télé, sur les J.O d’hiver.

Il n’y reste que quelques minutes, avant de se dire qu’une bière serait la bienvenue. David se lève, se dirige vers le cuisine et par extension, le frigo, mais alors qu’il l’ouvre la sonnette retentie. Il soupire, s’empare d’une bière et referme la porte d’un geste un peu vif. Déposant sa bouteille sur la table, il se demande qui ça peut être. Si c’est un témoin de Jéhovah, il lui fait bouffer sa bible. Des types se sont déjà pointés il y a quelques jours, mais c’est comme les boomerangs, plus vite tu les renvoie plus vite ils reviennent. Néanmoins, c’est une tout autre surprise qui attend l’ancien policier. La porte une fois ouverte, il se retrouve face à son fils. Ni plus moins. C’est... brutal. Il ne pense à dissimuler son étonnement qu’après quelques secondes, se rendant compte que Damian a pris la parole.

— Bonjour, lance-t-il en attendant que le garçon finisse sa requête. Il hoche la tête. Ouais, bien sûr. Il se recule de quelques pas. Entre, sinon tu vas choper froid, et referme la porte, dit-il en se détournant pour aller dans la cuisine.

Il tente de ne pas trop penser, de respirer calmement, et d’oublier qu’il fait face à son fils. Il se retrouve en quelque sorte au pied du mur, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’il lui dira la vérité. Niveau traumatisme, aller chercher une bouteille de lait chez son voisin, et revenir avec un père, ce n’est pas forcément recommandé. David agit donc le plus naturellement possible, comme il le ferait avec n’importe qui. Comme il le ferait avec un simple voisin venu demander un service. Il atteint le frigo, mais se rend compte que la bouteille de lait qu’il a en main n’est pas tant remplie. Il se retourne vers Damian.

— Il t’en faut beaucoup ?

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Le jeune homme n’est pas spécialement motivé mais ça a toujours été dans son caractère d’être serviable. C’est pour cette raison que lorsque sa mère lui demande d’aller chercher du lait, le jeune homme ne se fait pas prier des masses. En effet, il se motive et agrippe sa veste afin de pouvoir prendre le chemin de la sortie. Il faisait un temps de chiottes, ce qui le poussait à prendre une décision rapide. Il aurait pu aller voir son pote Dan, mais il savait que ce dernier n’était sans doute pas chez lui. De ce fait, il choisit la maison d’à côté, qui lui était complètement inconnue à dire vrai. Ce n’était pas quelque chose qui intimidait Damian au contraire, dans le cadre de son travail, il avait l’occasion de parler à des inconnus toute la journée. L’étudiant n’était pas quelqu’un de timide. C’est sans hésiter qu’il sonne à la porte en attendant que quelqu’un veuille bien lui ouvrir.

Sans se douter une seule seconde que l’homme qu’il avait cherché à connaitre depuis tout ce temps se trouvait en face de lui, Damian prend la parole dans un sourire poli en lui faisant rapidement savoir qu’il cherchait à avoir du lait. Il ne souhaitait pas déranger cet homme plus longtemps. Sa réponse positive lui arrache un autre sourire.

« Super ! »

Répond-t-il simplement en entrant dans la maison puisqu’il avait été invité à le faire. Le jeune homme n’est pas intimidé. Reposant son attention sur l’homme qui l’interrogeait. « Oh bah, 1L, si vous avez, après j’ai pas envie de vous dépouiller non plus ! » Lui fait savoir Damian en l’observant alors qu’il entendait la télévision au loin. Il ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil en direction de celle-ci.

Jamais David n’avait pensé que Damian pouvait se pointer chez lui. Depuis qu’ils sont voisins, la donne a changé, certes, mais ça ne lui était pas venu à l’esprit. Bizarrement. Il n’était jamais venu avant non plus, alors qu’ils sont proches géographiquement. Mais c’est normal que cela arrive un jour ou l’autre, que le petit vienne sonner à sa porte. Le jeune homme aurait quand même pu aller demander un service à n’importe qui. L’ancien policier agi néanmoins comme s’il était face à un voisin tout ce qu’il y a de plus banal. Il accepte volontiers de le dépanner en lait, si tant est qu’il lui en reste assez. Il est aussi content, quelque part, de se retrouver face à son fils. La première impression est toujours la bonne comme on dit, et même s’il n’avait pas su pas que ce gamin était le sien, il l’aurait apprécié.

Souriant, poli, Damian ne déroge pas à la réputation qu’il a en ville. David n’en a jamais douté, mais de le voir là, en face de lui, c’est quand même autre chose. Et à côté il y a ce pincement au cœur qu’il ressent, en se disant qu’il n’y est pour rien dans tout ça, et que l’étudiant n’a aucune idée de qui il est. Peut-être même qu’il ne voudrait pas savoir. Enfin ce n’est pas vraiment le moment de penser à tout ça ! David l’invite à entrer, avant d’aller cherche sa bouteille de lait. Elle est malheureusement plus vide que pleine. Demandant à Damian combien il lui en faut, il esquisse une grimace en entendant la réponse.

— Mmh, pas assez, souffle-t-il, avant de réfléchir rapidement et de reprendre la parole avant le jeune garçon. Attends, il doit m’en rester normalement. Rangeant la bouteille entamée, il se détourne et disparaît dans une petite pièce adjacente, pour en revenir avec une bouteille de lait non ouverte, sa dernière. Tiens, voilà, dit-il sobrement en tendant la bouteille à Damian.

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Aujourd’hui, tous les magasins étaient fermés. Ce n’est pas spécialement étonnant quand on vit dans une ville aussi petite que Shady Cove. En attendant, il est forcé d’aller faire du porte à porte pour trouver du lait. Le jeune homme n’est pas franchement inquiet à ce sujet. Shady Cove est une petite communauté qui s’entraide souvent. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouvait dans une pareille situation. Dans sa vie, il c’était déjà la deuxième fois qu’il devait faire ses valises pour s’installer dans une nouvelle maison. Lorsqu’il vivait chez sa mère, il avait finalement emménagé chez Helena, puis à présent, ils s’étaient installés dans une nouvelle rue, avec des personnes qu’il connaissait plus ou moins de vue. Tout à refaire en somme, bien qu’il ait la chance de ne pas avoir quitté la ville, bien qu’au fond, le jeune homme avait déjà pensé plusieurs fois à s’installer sur le campus de son université, tout simplement pour changer d’air.

A Shady Cove, l’étudiant étouffait. Depuis leur rupture, il n’avait pas croisé Helena et autant dire que ça l’arrangeait. Il ne savait pas dire dans quel état il serait mais sans doute, il aurait le cœur encore plus brisé. Il n’a pas encore la force de la confronter, sans doute parce qu’il sait que ses sentiments ne s’en sont pas allés. Lorsque sa mère lui parle, très rarement, de Lena, le jeune homme fait tout pour ne pas être à l’affut et de paraître neutre, mais au fond, il aimerait tellement être chez elle au lieu de chez sa mère. Il est toujours autant triste et en colère et juge que sa vie est bien trop injuste pour le coup… ! Heureusement, ce n’est pas Lena qui occupe ses pensées, pour une fois, puisqu’il se retrouve chez cet inconnu pour récupérer du lait. Il ne cherche pas à le dépouiller mais espère que l’homme avait assez de lait. « Ok ! » Souffle le jeune homme, en faisant quelques pas pendant l’absence de l’homme en question, qui revenait quelques secondes plus tard avec une bouteille de lait à la main. « Ah bah merci beaucoup, c’est super ! » Lui souffle-t-il poliment. « Vous regardiez les J.O ? L’interroge le jeune homme dans un sourire curieux, en ajoutant : « C’est cool, on a déjà gagné 16 médailles ! »

Et si Damian savait ? Non, impossible. Ce n’était qu’une pure coïncidence si le jeune homme était venu chez David pour demander du lait. Qu’une coïncidence. Un hasard aussi que Joan ait emménagé dans la même rue, à deux pas. Shady Cove est une petite ville, il ne devait pas y avoir des tonnes de maisons en vente dans leur budget. Et voilà. Tout s’explique. L’ancien policier se trouve dérangé chez lui, pour une bouteille de lait, mais il n’ait jamais contre filer un coup de main. Il est peut-être renfermé, mais il n’est pas égoïste. Il n’a presque plus de lait au frigo, mais il préfère aller vérifier s’il ne lui en reste pas. Et c’est effectivement le cas. Après quelques instants, David revient avec une bouteille et la tend à Damian, qui le remercie.

— Y’a pas de quoi, sourit-il simplement.

Il pensait que ça allait s’arrêter là. Après tout, il ne voit pas qu’est-ce qu’il pourrait rajouter d’autre. N’ayant plus rien à penser, il est mal à l’aise. Il est face à son fils, qui n’a aucune idée de qui il est. Et il a en plus l’impression d’être avec un étranger. Enfin pas tout à fait, il le connait au moins de vue, sur ce qu’on dit de lui. Cependant, il y a un moment où ça ne suffit pas. C’est comme s’il n’existait pas pour le jeune homme, et c’est peut-être le pire. Encore une fois, c’est la culpabilité qui lui revient le plus vite. Damian prend soudain la parole, lui demandant s’il regardait les Jeux Olympiques d’hiver. Par instinct, David tourne la tête vers la télé, presque étonné par la direction que ça prend.

— Ouais, hoche-t-il la tête. Puis il repose ses yeux sur le garçon et s’apprête à lui demander si lui aussi les regardait, mais Damian est plus rapide, en évoquant le nombre de médailles gagnées par les Etats-Unis. On est jamais trop mauvais pour les Jeux d’Hiver, y’a quatre ans on a eu plus de 35 médailles. Les Allemands ramassent pas mal en or par contre, comme souvent en fait. Il hausse les épaules, se disant intérieurement que les Russes ont sûrement la rage de vaincre, vu qu’ils ont Vladimir aux miches et qu’ils sont les organisateurs. Mais ça c’est le futur qui le révélera. T’aime bien le sport sinon ? Tu pratique ou tu fais que regarder ? questionne-t-il avec un sourire ; voilà peut-être un point commun.

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Bien sûr, Damian ignorait complètement le fait que David, le type en face de lui soit son père. Il ignore même l’identité de ce dernier mais il ne semblait pas avoir l’air d’un psychopathe. C’est probablement pour cette raison que le jeune homme rentre chez lui sans grande crainte. Et puis, il est suffisamment gentil pour lui refiler sa bouteille de lait, autant dire que Damian n’en demandait pas plus. Damian remercie l’homme avec politesse lorsqu’il lui tend la bouteille. Il aurait pu s’en aller sans en demander davantage mais son attention s’était portée sur les J.O qui passaient à la TV à ce moment précis. Damian n’a jamais eu de mal à parler à des inconnus, et probablement parce qu’il a le sentiment que sa présence ne lui dérange pas plus que ça, il en profite pour lui faire la causette. Au fond, il n’a pas tant hâte de rentrer chez lui. Ce sentiment, il le cultive depuis des semaines.

Prenant donc la parole, Dam’ relance la conversation et sourit en l’entendant lui confirmer la chose. Damian lui souffle une info au sujet des médailles des américains, ce qui laisse supposer qu’ils ont cette activité en commun. Il acquiesce à ses dires, et reprend la parole sans plus tarder : « C’est vrai, on maîtrise ce sport, après y en a où on est des vraies daubes, genre le soccer mais on se rattrape ailleurs, c’pas si grave. » Conclu le jeune homme dans un sourire amusé. L’Amérique était un pays trop vaste pour ne jamais rien gagner. Lorsqu’il reprend la parole pour l’interroger personnellement, le brun hoche doucement la tête.

« Ouais, j’aime bien faire du sport, fin surtout quand il fait beau… ! Sinon, je trouve ça naze. En particulier le kayak. J’en fais depuis un bail. Et vous… ? » Lui demande à son tour Damian, avec une pointe de curiosité. Il avait l’air d’être sportif en tout cas mais les apparences peuvent être trompeuses.

David agi au maximum comme s’il avait à faire à un simple voisin auquel, au passage, il n’a jamais parlé. Il doit faire comme s’il ne le connaissait que vaguement, qu’avec ce qu’on a pu en dire dans les rumeurs, et pas comme s’il avait enregistré dans sa mémoire tout ce qu’il a appris sur lui. Ce n’est pas aujourd’hui que l’ancien flic dira la vérité à Damian, alors il vaut mieux la jouer relaxe. Et puis Joan réagirait sans doute très mal, et sans doute avec excès. Qui sait même si elle n’a fait croire certains trucs à son fils, au sujet de son père. David n’a pas non plus envie de donner une mauvaise première impression au jeune homme. Quoique ce serait difficile puisqu’il vient de l’aider en lui donnant une bouteille de lait, et que le gamin a plus l’air sociable qu’autre chose. David n’a pas non plus la gueule d’un psychopathe.

Damian s’intéresse assez soudainement aux J.O, comme s’il avait encore envie de parler un peu et non de rentrer chez lui. L’ancien policier ne se fait cependant pas prier pour aller dans son sens. Dès qu’on parle de sport, on a son attention. Et puis, même s’il est plutôt solitaire, le jeune homme ne le dérange pas le moins du monde. Ils engagent donc une conversation au sujet des Jeux Olympiques d’Hiver. David découvre qu’ils ont une vision des choses assez similaire. Les américains ne sont pas les meilleurs partout, et dans certains sports, c’est catastrophique, mais puisqu’ils déchirent tout dans d’autres disciplines, ce n’est pas grave.

— C’est pas trop notre culture le soccer, on est plus football, ou hockey sur glace, lance-t-il, avant de demander à Damian s’il fait du sport. Et la réponse positive du gamin fait naître un large sourire sur son visage. Point commun détecté, et pas des moindres. Pareil, sauf que je pratique beaucoup de sports différents, et que la météo m’importe peu. Il hausse les épaules, puis croise les bras. J’ai testé le kayak l’année dernière, mais un peu sur le tard. Et comme ça m’a plu, j’compte bien recommencer. En plus toute la Rogue River est magnifique.

Ah la nature, il n’y a que ça de vrai. David a découvert le coin seulement vers la fin des beaux jours. Il n’a pas eu le loisir de faire du kayak en de bonnes conditions trop longtemps, et il compte se rattraper cette année. En apprenant que Damian est un passionné de ce sport, il se demande déjà s’ils n’auront pas l’occasion d’en faire, ou de se croiser. Ce serait un bon moyen de se rapprocher de son fils, en toute discrétion. C’est amusant qu’ils partagent cet attrait pour le sport, ce doit être dans les gènes.

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Damian n’a pas spécialement hâte de rentrer, bien sûr, il ne comptait pas s’imposer chez cet inconnu pour autant. Qui sait, ce dernier avait peut-être des choses à faire ? Cela dit, sur le moment, il n’y songe pas vraiment mais continue la conversation avec ce dernier qui semblait réceptif lorsque Damian évoquait les J.O. Le jeune homme n’est pas un énorme passionné de sport, surtout pas à la télévision, uniquement dans de grandes occasions telles que les jeux olympiques par exemple. Lui, il préfère pratiquer, ou bien jouer à ses fameux jeux vidéo. C’est un grand collectionneur. Il ne s’y connait pas dans tous les sports, mais sa culture générale est assez remplie pour qu’il puisse se permettre de dire que le soccer n’est pas le sport où les américains excellent le plus. Ça ne fait pas partie de leur culture comme le souligne l’homme en face de lui. Damian ne peut qu’approuver en hochant doucement la tête, l’air entendu.

« C’est vrai… ! » Finit-il par admettre alors que l’homme l’interroge pour savoir s’il faisait du sport. Question à laquelle il répond par l’affirmatif tout en la lui retournant, par politesse. Il semblerait que ce dernier s’était essayé au kayak. La nouvelle ne peut que faire sourire l’étudiant en face de lui. « Hyperactif ? » Demande Damian dans une moue un peu amusée. En effet, il semblait vouloir, ou avoir besoin de se dépenser peu importe le temps qu’il faisait. « Je peux que vous encourager à continuer ! Et puis ouais clairement, il y a des endroits trop beaux à voir … et des sensations fortes à s’faire par la même occasion ! »

Renchérit Damian, tout passionné pour le coup. Il s’agissait d’une passion qu’il cultivait seul. Dans son entourage, peu étaient ceux qui osaient braver le courant de la Rogue River. Il ne pouvait s’empêcher de repenser à Lena, qui avait fait l’effort de venir avec lui, juste pour lui faire plaisir. Ce souvenir lui retourne un peu le ventre – moins qu’avant, mais pas suffisamment pour que son mal-être ne s’affiche sur son visage. Il reporte bien rapidement son attention autour de lui, en se rendant compte qu’il ne savait même pas à qui il s’adressait. « Pardon, je me rends compte que je ne me suis même pas présenté : je m’appelle Damian. »

La journée n’avait pas commencé différemment d’une autre. Tout avait été calme. Et comme ça, d’un coup, David se retrouve à parler à son fils. Il se demande un instant s’il devrait remercier la mère pour avoir emménagé si près. C’était sans doute pas voulu, mais en tout cas, à présent, il fait connaissance avec Damian. Enfin connaissance, ils discutent, pour la première fois. L’ancien flic apprend que le jeune homme aime le sport, qu’il s’y intéresse assez, et donc que ça leur fait un bon point commun. Ils tombent d’accord au sujet du soccer dans la culture américaine – ce qui n’est pas vraiment difficile. Puis David l’interroge plus personnellement, savoir s’il fait du sport. Oui : du kayak.

Comme la question lui est retournée, alors il répond la vérité, qu’il pratique nombre de sports, dont le kayak. Même s’il n’en a pas fait beaucoup, ça lui a bien plus, et il compte recommencer. Damian lui demande, avec un sourire et une pointe d’amusement, s’il ne serait pas du genre hyperactif. David rigole doucement en se passant une main dans les cheveux. Il ne peut que plaider coupable. C’est un dingue de sport c’est vrai, c’était déjà le cas lorsqu’il était dans la police, depuis qu’il est jeune en fait. Maintenant, il a simplement beaucoup plus de temps.

— Y’a sûrement de ça, répond-il en haussant les épaules. Il évoque ensuite le kayak et les magnifiques paysages du coin. Damian ne peut qu’être d’accord avec lui, au sujet des lieux, des sensations... Des trucs qui rendent le sport intéressant en somme. Et il ne peut que sourire face à la passion du gamin. J’imagine. T’as l’air de vraiment aimer ça en tout cas. T’as des amis qui en font aussi ? A plusieurs ça doit être plus sympa que tout seul je pense.

Puis Damian percute qu’il ne s’est toujours pas présenté. David arque tout d’abord un sourcil, surpris, avant de se rappeler que du point de vue du jeune homme, ils ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam. Il doit donc trouver encore plus bizarre que l’ancien flic l’ait invité à entrer, comme ça, et l’a dépanné en lait, sans rien lui demander sur son identité ni même décliner la sienne. Préférant faire comme si de rien n’était, donc, David hoche la tête, et tend sa main.

— David, Peterson. Il serre la main à son fils – chose qu’il n’aurait jamais imaginé il y a de ça deux ans, puis sourit. Tu viens d’emménager dans la rue non ? demande-t-il comme s’il ne connaissait pas déjà la réponse.

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Le jeune homme ne s’imaginait pas taper la discute à l’un de ses voisins aujourd’hui mais pourquoi pas ! Il est connu pour être quelqu’un d’ouvert d’esprit, de souriant, de sympathique. Il a l’habitude de papoter avec ses clients lorsqu’il travaille au service après-vente. Ça lui change également un peu les idées de faire de nouvelles rencontres bien qu’il ne soit pas là pour se faire un meilleur-ami. En fait, il est loin de se douter qu’il se trouve en face de l’homme qui est à l’origine de sa venue au monde, en d’autres termes, son daddy XD Le jeune homme, en entendant sa réponse, en vient à la conclusion que son voisin était peut-être un peu hyperactif ; Ce n’était pas une remarque péjorative et le jeune homme est bien ravi de le voir rire doucement… signe qu’il n’est pas vexé. Rassuré, le brun esquisse un sourire à son tour.

« Au moins vous restez en forme, c’est bon pour la santé ! Dit-il dans un sourire tandis qu’il reste rêveur lorsqu’il évoque le kayak. Il est vrai que c’est un sport qu’il affectionne tout particulièrement. C’est une opportunité de découvrir davantage la région et des lieux encore cachés, impraticables en voiture tout simplement et c’est ce que le brun apprécie. « Ouais j’adore franchement, y a plein d’endroit super à découvrir ! J’ai mon meilleur ami qui en fait avec moi… sinon, j’ai un entourage un peu frileux je dois avouer ! » Explique l’étudiant dans un sourire amusé.

Se rendant compte qu’il ignorait le nom de son sauveur de lait ^^ le jeune homme en vient à se présenter, espérant que l’homme en face de même puisqu’il est toujours plus agréable d’avoir un nom à mettre sur un visage ! Serrant doucement sa main dans celle de celui qui se présentait à son tour, l’étudiant hoche doucement la tête, l’air entendu avant d’ajouter : « Enchanté ! » Il lâche sa main et acquiesce à sa question. « Ouais… en fait, quand j’étais enfant je vivais sur Hall Street, et puis l’an dernier j’ai vécu chez… quelqu’un sur Cedar Street… pour finalement me retrouver là. En gros je suis du coin quoi XD » Explique Damian dans un sourire amusé malgré tout. Il est vrai qu’on dirait, de l’extérieur, qu’il cherchait à tester toutes les rues de la ville.

Damian est très sympathique comme garçon, visiblement pas prise de tête, ouvert, souriant. Soit il a été très bien élevé, soit ce caractère lui est venu naturellement. En tous les cas, Joan a fait du bon boulot. Et puis, sans se voiler la face, David arrive à se dire que ce gosse lui ressemble assez. Avant lui aussi il était souriant et sympathique. Ça servait parfois dans son boulot, une sorte de contact. Et dire que l’étudiant n’a aucune idée de... Enfin soit. S’il continu à penser à ça, l’ancien flic va, sans s’en rendre compte, faire ou dire quelque chose qu’il ne voudrait pas. Joan pourrait peut-être lui arracher la tête s’il est à l’origine d’un mal-être ou autre chez Damian. Il a bien compris, d’après ce qu’on en dit, que les deux sont très soudés.

Ils finissent par parler de sport, et David se concentre là-dessus. Lui-même teste pleins de sports, ne peut s’empêcher d’en faire, il en a besoin. Le jeune homme a, pour sa part, l’air d’un mordu de kayak ; il en parle avec passion. Alors oui, il est peut-être hyperactif, mais ne le prend absolument pas mal. Damian se détend davantage en le voyant si bien réagir.

— Bah, à mon âge faut bien garder la forme, lance-t-il en haussant les épaules, avec un petit sourire en coin. Il se moque de son âge, vraiment, ce qui compte c’est ce qu’il y a dans la tête. Ensuite, il fait part de sa courte expérience en kayak à Damian, et en profite pour poser quelques questions. C’est bien de l’partager, souffle-t-il simplement.

Il se rappelle lui-même de tout ce qu’il avait fait avec Julian, et putain ce que c’était bon. Partager une passion avec quelqu’un c’est quelque chose de génial. Puis le jeune homme doit se rendre compte qu’il ne connaît pas encore son nom, car il se présente. David la joue cool, et se présente à son tour. Ils se serrent la main, comme les deux inconnus qu’ils sont. Déchirement de se rendre compte à quel point on est rien dans la vie de son propre fils. L’ancien policier part sur le sujet « nouveau voisin », et Damian le suit facilement. Il confirme d’abord ses dires, puis explique que petit, il était sur Hall Street, puis a vécu un an sur Cedar Street – chez une amie de Joan d’après ce qu’en sait David –, avant de revenir habiter avec sa mère dans cette rue-là. L’ancien flic hoche la tête avec un sourire.

— J’vois, d’ici quelques années tu seras passé par toutes les rues nan ? plaisante-il. Donc t’es né et t’as grandi dans le coin. Et t’as quel âge là ? demande-t-il sur le ton de la conversation, faisant comme s’il n’arrivait pas à se faire une idée par lui-même.

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Spoiler:

Damian n’a aucune idée de l’identité de son interlocuteur, mais ce n’est pas comme s’il pouvait deviner que ce dernier était son père. Peut-être qu’un jour, lorsqu’il saura, il se trouvera bête de ne pas avoir fait le lien car il y a quelque chose chez cet inconnu qui lui inspire confiance et lui donne envie de poursuivre cette conversation avec lui. Toute sa vie Damian s’était posé des questions au sujet de son père, et même s’il ignorait tout de ce dernier, jusqu’à même son prénom finalement, l’étudiant s’était conforté dans l’idée que de toute manière son père n’avait pas voulu de lui et que c’était peut-être mieux ainsi, il s’imagine qu’il se ferait plus de mal qu’autre chose en cherchant quelqu’un qui ne voulait pas être trouvé mais Damian est bien loin du compte. La conversation se poursuit et le jeune homme se permet une petite blague, d’une manière taquine mais pas impolie pour autant. La réponse de l’homme lui arrache un sourire entendu.

« Vous n’êtes pas si vieux que ça, en vrai, si ? XD » Il sourit de plus belle et se confie au sujet de sa passion pour le kayak qu’il a l’occasion de partager avec quelques amis ! Il a plutôt hâte que l’été n’arrive de manière à pouvoir retourner sur l’eau et se faire plaisir. Une fois l’identité, ou plutôt le nom de David en tête, le jeune homme affiche un sourire, lui expliquant brièvement comment il en était venu à vivre dans cette maison, dans la même rue que lui. A sa réponse, Damian ne masque pas un autre sourire amusé et en hochant la tête, il en vient à lui répondre :

« Ouais voilà, c’est un peu mon objectif dans la vie : faire le tour de Shady Cove ! » Lance-t’il dans un léger rire avant de répondre à sa seconde question. « Je vais avoir 19 ans, bientôt. » Lui souffle Dam’ en relevant les yeux vers David.

« Le 1 er avril, en fait. Au cas où, vous auriez envie de m’offrir un truc, je ne sais pas où me faire un poisson d’avril. » Propose le jeune dans un rictus amusé.

Spoiler:

Et dire que David n’aurait jamais imaginé avoir un fils, il y a un an de cela. Au début, une fois l’hypothèse germée dans son esprit, il a eu beaucoup de mal à trouver des contre-arguments. Tout comme il avait du mal à y croire. Il l’a parfois croisé, ou ne serait-ce que vu de loin, et il n’arrivait pas à réaliser que ce gosse, c’était le sien. Dans le même temps, plus il se disait qu’il avait un fils, plus il culpabilisait de ne pas avoir cru Joan ce jour-là, et de n’avoir pu être là pour Damian. Néanmoins, ce dernier n’a visiblement pas de réel problème avec ça. C’est mieux que rien. Certains enfants vivent mal le fait de ne connaître qu’un parent, de ne pas savoir d’où ils viennent exactement. Au moins Damian n’a pas connu ça au point de mal tourner. Mais David se sent mal quand même, peut-être même plus maintenant qu’il lui parle, sans pour autant lui dire la vérité. Ils discutent et blaguent même, comme si de rien n’était.

— Ah si quand même. Tu m’donnes combien ? demande-t-il, amusé, prêt à toute réponse.

Le jeune homme finit par évoquer sa passion pour le kayak, avant de penser à se présenter. C’est inutile pour David, mais ce serait étrange de dire qu’il le connaît déjà. Il retourne donc la politesse, puis pousse le vice un peu plus loin en lui posant d’autres questions. La conclusion que Damian va tester toutes les rues de Shady Cove s’impose littéralement. Lorsque l’étudiant déclare que c’est l’un de ses objectifs dans la vie, David ne peut s’empêcher de rire un peu. Il le questionne ensuite sur son âge, comme s’il n’en avait aucune idée. 19 ans. L’ancien flic hoche la tête, l’information correspondant bien à ses propres sources. Il n’en attendait pas bien plus, mais le gamin avoue alors être né le 1er avril. Ni une ni deux, David écarquille les yeux, ne cachant pas sa surprise.

— Sérieux ? Le 1er avril ? répète-t-il sans vraiment réaliser. Après quelques instants, il sourit de nouveau, se passant une main dans les cheveux. Bon sang je risque pas d’oublier, j’suis né le même jour. A 17 ans d’intervalle, donc, mais le même jour quand même. C’est assez incroyable. Ben ça alors... Il parle à voix haute, il ne devrait pas, et se reprend enfin pour détourner un peu le sujet. Voilà, donc si toi aussi t’as envie de m’offrir un truc, hésite pas, lance-t-il sur le ton de la plaisanterie.

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Damian n’a jamais vraiment souffert d’un manque d’une figure paternelle. Joan a su refaire sa vie avec un homme et ce dernier, dans son rôle de « beau-père » a toujours su être présent pour lui. Il n’a jamais eu aucun problème avec ce dernier et regrette que les choses se soient compliquées avec sa mère. En effet, cette dernière, ne supportant mal la distance entre eux, avait fini par choisir de vivre une relation longue distance avec son copain. Seattle n’étant pas la porte à côté, Damian se demandait comment les choses allaient se passer pour eux. Joan devait sans doute s’interroger également, ce qui la rendait plus chiante que d’habitude. Toutes ses réactions sont souvent énormément exagérées…mais il n’est pas question de ça finalement car Damian papote avec son voisin et en vient à devoir deviner son âge. « Bein heu… je suis pas trop doué en devinettes mais je dirai… 34 ans ? » Demande Damian dans un sourire amusé, en se disant qu’il avait sans doute mal deviné.

La conversation se poursuit autour du kayak, un sport qu’ils semblent avoir un commun, mais pas que. Quoi qu’il en soit, le jeune homme passait un bon moment ! Il n’est pas spécialement pressé de s’en aller. Souriant, il explique à David qu’il allait avoir 19 ans bientôt et qu’il était né le 1er avril. Il ne s’attendait pas à ce que son voisin ne s’en souvienne ou bien qu’il ne lui offre quelque chose. Apparemment, sa date de naissance semble l’étonner. Il acquiesce en souriant avant de se laisser aller à rire, les yeux grands ouverts. « Ah bah ! Quelle coïncidence ! C’est marrant ça ! »

S’exclame Damian dans un sourire amusé. Il ne s’attendait vraiment pas à ça et la remarque de David ne manque pas de le faire tiquer. « Ok, ok, ça marche, faut juste que je trouve quoi du coup ! XD » Conclu-t-il dans un haussement d’épaules, avant de balancer une connerie :

« J’sais pas, je pourrais vous présenter ma mère, quoi que je suis pas sûre qu’elle soit un cadeau… ! » Dit-il en se marrant.

La conversation passe bien, ils n'ont pas de problèmes, pas de silences gênés. Damien pourrait repartir, il aurait pu le faire plus tôt, mais il reste pour une raison qui échappe à David. Il ne va pas s'en plaindre non plus, ça lui permet de parler directement avec son fils, d'en apprendre plus sur lui. Sans pour autant lui avouer la vérité non plus. Ce serait un sacré choc. L'ancien flic sait par ailleurs que Joan a refait sa vie avec un homme, grand bien lui fasse. Damian devait bien s'entendre avec lui. Cependant, en revenant à Seattle, Joan était seule. David ne connaît pas ses raisons, et il s'en fout assez, sauf si cela a un impact sur Damian. Certes, il ne peut rien faire, mais c'est son fils aussi, il s'inquiète. Pour le moment, la discussion est plutôt légère et sans prises de têtes, ils n'ont pas de mal à discuter.

— Ah, presque, tu m'rajeunis de deux ans, dit-il en souriant.

Il n'était pas loin quand même. Ils partent ensuite de façon plus précise sur le kayak, car c'est un sport que le jeune homme adore, et que David a déjà eu l'occasion de tester. Ils n'ont pas que ça en commun, l'ancien policier finit par apprendre que Damian est né le même jour que lui, à 17 ans d'écart, certes, mais le même jour. C'est assez particulier, assez étonnant. Il se demande un instant si Joan a fait le lien, à la naissance de son fils. Le jeune homme est aussi surpris et, en rigolant, qualifie ça de coïncidence. Et encore, il n'a pas toutes les cartes en main. David plaisante à son tour, disant que maintenant, l'étudiant a aussi une raison de penser à lui offrir un cadeau. Ils vont tous les deux être en galère pour trouver un cadeau. Cependant, Damian lance l'idée de lui présenter sa mère, même si elle n'est pas forcément pas un cadeau.

— Haha non merci sans façon, j'ai déjà donné, rigole-t-il, avant de se reprendre un peu, histoire de ne pas laisser sous entendre qu'il connaît Joan. Enfin, j'ai déjà connu une fille assez chiante, et j'le souhaite à personne.

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Damian en vient à devoir deviner l’âge de David. L’étudiant n’a jamais été très doué pour les devinettes mais il est certain que s’il se trompait, David ne lui en tiendrait pas franchement rigueur. Du moins, il l’espérait car le jeune homme ne cherchait pas à le vexer. Lorsqu’il en vient à lui donner 34 ans, il affiche un sourire amusé, content de ne pas avoir été trop à côté de la plaque finalement. Il semblait même l’avoir rajeunit, ce qui, est assez flatteur finalement pour certaines personnes. Il acquiesce, en glissant ses mains dans ses poches tandis qu’il reprend la parole pour commenter : « Ca va alors, grâce à moi vous avez gagné deux ans. » Dit-il dans un sourire tandis que la conversation s’oriente autour du kayak. Les beaux jours revenaient et Damian avait hâte de pouvoir s’y mettre tout simplement. C’est quelque chose qui le passionne tout bêtement. Qui sait, peut être aura-t-il l’occasion un jour d’en pratiquer avec David ? Il n’en sait rien mais l’idée n’est pas dégueulasse.

Sans se douter qu’il avait affaire avec son père, et qu’en prime ce dernier avait la même date de naissance que lui, la surprise de l’étudiant est moins grande mais tout de même. Le hasard est amusant et Damian se retrouve à devoir lui offrir quelque chose, bien sûr, c’était pour plaisanter car il aurait aucune idée de ce qu’il pourrait lui offrir, il est, à ce jour, pour lui, encore un parfait inconnu. Il en vient alors à lui proposer de lui présenter sa mère. Il se plait à la faire passer pour quelqu’un qui n’est pas un « cadeau », si elle a un sacré caractère, Joan est tout de même quelqu’un de bien, et puis c’est sa mère. Damian l’estime beaucoup. Lorsque David lui donne une réponse, Damian arque un sourcil, l’air de dire « WTF » avant que l’homme ne vienne préciser ses propos d’une manière qui finit par le faire acquiescer.

« Je me suis dit « waw, il m’avoue cash qu’il s’est tapé ma mère », trop gênant XD » Commente Dam’ dans un rire avant de reprendre pour ajouter : « Je pense que toutes les nanas ont une part de chiantitude quelque part ^^ ! » Finit-il par conclure tandis qu’il regarde à nouveau autour de lui, ce qui le pousse à l’interroger : « Et vous alors, vous avez une femme, des enfants… ? J’vous vois plus comme un loup solitaire, en tout cas, votre maison en donne l’impression. » Il sourit, ne voulant pas le vexer et retombe sur une note plus humouristique : « Ouais je sais, je suis curieux, un vrai enquêteur, on m’a proposé un job au NCIS mais j’ai refusé. »

Damian le rajeunit de deux ans, ce qui est toujours mieux que rien. Il ne trouve pourtant pas qu’il a une tête de jeune, on va dire. Enfin, il ne peut que rire de tout ça. Même si l’étudiant lui avait rajouté des années, il s’en serait aussi amusé. Le gamin ne tombe pas franchement loin, finalement. Il dit d’ailleurs grâce à lui, l’ancien flic a gagné deux années. David hoche d’ailleurs la tête, en le remerciant au passage. Ils évoquent ensuite leur passion, et trouvent qu’ils ont tous les deux pratiqué le kayak. Damian largement plus que son père, puisque c’est un sport qu’il a l’air d’adorer. Le printemps va bientôt pointer le bout de son nez, et l’été ne devrait pas tarder à suivre, donc l’un comme l’autre pourront s’y remettre un peu. Même si David est multisports, il n’est jamais contre de nouvelles sensations, et le kayak, ce n’est pas quelque chose que l’on pratiquer partout. A Shady Cove, ils ont de la chance.

Peut-être même qu’ils en feront ensemble, du kayak ? Dave a sûrement encore des choses à apprendre à ce sujet, qui plus est. Le sujet se déplace ensuite sur les différentes adresses qu’a eues Damian, puis sur son âge, pour finir par hasard sur sa date de naissance. David a alors le plaisir d’apprendre qu’ils sont nés le premier avril, tous les deux. Et un point commun en plus, un ! Il est surpris, très surpris, et trouve l’ironie de la chose assez particulière. L’étudiant avait commencé par lui dire qu’il pouvait lui offrir un truc, ou lui faire un poisson d’avril, et David peut finalement lui rendre la pareille. S’il veut, il peut. Le jeune homme lui propose de lui présenter sa mère, et l’ancien policier, sans réfléchir, lâche qu’il a déjà donné, puis se reprend en disant qu’il a simplement connu une fille soulante et que, voilà. Il était question de Joan, finalement, mais David fait croire à Damien que ce n’est pas ça, justement.

— J’aurais pas osé t’le balancer comme ça, j’ai encore du savoir-vivre, lance-t-il en souriant, puis il hoche la tête. Ouais, toutes, mais y’en a, elles en ont clairement plus.

Là, il ne parle pas forcément de Joan. Toutes les femmes sont compliquées, d’autres plus, d’autres moins. Et dans un couple, ou dans toutes relations, il y a aussi toujours des hauts et des bas. David a vraiment aimé Joan, mais c’est du passé, tous deux ont grandis, changés. Ce n’est pas dit qu’ils seraient restés ensemble toute leur vie, même avec un fils. Joan est gentille, c’est sans nulle doute une bonne mère pour avoir élevé un enfant seule, mais ça n’aurait peut-être pas collé entre eux, malgré les étoiles et les arc-en-ciel qu’elle voyait en leur avenir. Damian regarde un peu autour de lui, puis demande assez franchement si David vit seul, ou s’il a une femme, des enfants... Il ne peut décemment pas répondre qu’il n’a pas d’enfants. Il sourit quand même lorsque le jeune homme lui avoue le voir plus comme un loup solitaire.

— Un loup solitaire, ouais ça m’va assez bien. Pas d’femme à l’horizon... dit-il, de façon amusée, alors que le cœur n’y est pas franchement. Damian aide cependant à lui redonner un vrai sourire, sans même qu’il ne le comprenne. Ouais enfin, il te faudrait encore du boulot pour être un vrai enquêteur mon p’tit ! rétorque-t-il, connaissant assez bien son sujet quand même.

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