Keep calm and deep breath

Il est 23h35 lorsque Benjamin et ses collègues arrivent sur place. Et le spectacle qui s´offre a eux n´est pas charmant. Deux voiture sont entrées en colisions frontale sur la route départementale entre Shady Cove et Eagle Point, peu après la sortie de la ville. Une voiture est partie en tonneau et se retrouve maintenant sur le toit, piègant ainsi ses deux passagers. L´autre voiture est complètement écrasée de l´avant. Le conducteur hurle de douelur, la femme à ses côtés à perdu connaissance. A partir du moment oú Benjamin pose les pieds au sol, chaque minutes comptes.

Se séparant en deux groupes, les pompiers s´élancent vers les deux voitures, Benjamin courant à vive allure vers la voiture renversé. Après avoir avoir fait un rapide état des lieux et avoir comprit que c´est la fille assise sur la banquette arrière qui semblait être la plus mal en point, il ne met pas longtemps à prendre les commandes. Après de bien trop longues minutes, ils parviennent à extirper le conducteur qui, a part être complètement choqué et chamboulé par l´accident, ne semble pas aller trop mal. Mais ce ne sont que les apparences. Au loins, Benjamin entend l´alarme de l´ambulance mais n´y fait pas attention, se concentrant à cent pour cent sur sa tâche.

C´est, un peu moins d´une heure plus tard que tout se calme. Un tout petit peu. Car en sortant la fillette de la voiture, Benjamin n´a pas besoin d´avoir fait de grandes études de médecines pour savoir que son cas est plus grave qu´il ne le pensait à la base. Mais peu importe. Tout en faisant les gestes de premier secours, il hurle aux ambulanciers de se dépêcher de venir. De longues minutes passent ensuite, tandis que la filette est préparée puis embarquée sur la civière. Le pompier se redresse ensuite, observe l´ambulance partir mais reprend bien rapidement ses esprits. Il laisse les blessés moins grave embarqué dans le camion rouge, puis s´installe à son tour et, tandis que le véhicule démarre en trombe, il s´efforce de calmer les gens. Il ne sait même plus qui était dans quelle voiture, mais peu importe, ce n´est que secondaire. Il sait juste que la mère de la fille est avec elle dans l´ambulance. C´est tout ce qu´il a besoin de savoir.

Une fois arrivé à l´hôpital le plus proche -celui d´Eagle point en l´occurance- Benjamin sort du camion et accompagne les personnes à l´intérieur. Il attend encore qu´il soient tous prit en charge avant de soupirer lourdement. Il a beau déjà avoir connu ce genre d´interventions, ce n´est jamais une partie de plaisir. Enfaite, il ne s´habituera sans douet jamais à la vu de ces personnes. Mais ça fait parti du métier et, c´est malaheureux à dire, mais c´est ce qui rend ce métier tellement intéressant. Bref.

Maintenant que la pression est complètement retombée car Benjamin sait que les gens sont entre de bonnes mains ici, il se sent fatigué. Avec un coup d´oeil sur sa montre, il remarque qu´il n´est pas loin d´une heure du matin. Et la nuit est bien loins d´être finie, il en a bien crainte.

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Anna est bien souvent appelée par l'hôpital d'Eagle Point pour des opérations chirurgicales d'urgence. En effet, dans des cas bien particuliers, elle est la mieux placée pour procurer les meilleurs soins au patient concerné. Elle n'est pas vraiment titulaire, ou en tous cas pas encore, mais elle a parfois l'impression d'y travailler plus souvent qu'au Health Center de Shady Cove. Ce n'est pas non plus pour lui déplaire, car après tout elle est chirurgienne, pas seulement cardiologue, mais elle aime aussi la proximité qu'elle a avec les patients de Shady Cove, le côté peut être plus familial qu'un grand hôpital.

Bref, en cette fraîche fin d'après midi, la jeune femme reçoit un appel d'urgence de l'hôpital pour venir opérer un jeune homme blessé d'un coup de couteau placé malheureusement très proche du coeur. Sans y réfléchir à deux fois, elle saute dans sa voiture et se rend sur place, ou elle vêt la blouse réglementaire de l'hôpital, son calot favori et se prépare pour l'opération. Comme souvent dans ce genre de cas, elle ne connaît pas les circonstances de "l'accident" mais évidemment ce n'est pour l'instant pas ce qui l'intéresse. Son patient, âgé de 19 ans, est plutôt mal en point mais la grande chirurgienne qu'elle est fera ce qu'il faut pour lui donner les meilleures chances de survie.

Ce n'est qu'après 6h d'intervention qu'elle sort enfin du bloc opératoire, épuisée mais fière d'avoir pu donner à ce jeune homme de bonnes chances de remise. Il lui faudra bien sûr de nombreux soins et une surveillance quasi permanente pendant quelques temps mais s'il n'y a pas de complication, il s'en sortira. C'est donc avec le sourire que la belle Anna rejoint la salle d'attente destinée aux proches des patients pour annoncer la bonne nouvelles aux parents du jeune homme. C'est pour ces bonheurs qu'elle a choisi ce métier. C'est pour offrir aux être aimés le réconfort qu'elle n'a pas eu de savoir que tout ira pour le mieux.

Il est déjà bientot une heure du matin et l'opération ayant duré de longues heures, Ann' à sacrément besoin de boire un café pour être sûre de pouvoir restée éveillée sur le chemin du retour. Elle se dirige donc vers le hall le plus proche pour prendre une de ces boissons chaudes et infectes des distributeurs. C'est alors qu'elle croise un pompier qu'elle a déjà aperçu mais à qui elle n'a jamais vraiment parlé. Il a l'air tout aussi exténué qu'elle alors elle décide de prendre deux cafés et de lui en tendre un, avec le sourire, accompagné d'une simple phrase visant à engager la conversation :

- Tenez, c'est cadeau. Visiblement, je ne suis pas la seule à trouver cette nuit interminable !

Benjamin est fatigué. Vraiment fatigué. Il ne sait d´ailleurs même pas pourquoi il se sent aussi exténué d´un coup. Ce n´est pas la première fois qu´il fait un poste de nuit et il a déjà vu des accidents bien plus grave que celui-ci dans lequel des enfants faisaient partis des blessés les plus graves. Alors pourquoi a-t-il l´impression que cette fois-ci est insoutenable? Malheureusement, le pompier n´a pas le temps de se reposer. Il doit repartir à la caserne et attendre un éventuel autre appel. Mais, au moment oú il décide de se détourner pour ressortir de l´hôpital, une jeune femme s´immobilise devant lui. Avec un sourire elle lui tend un gobelet rempli de café et lui dit que c´est un cadeau car, visiblement, elle n´est pas la seule à trouver la nuit longue.

« Oh ...» est la première chose qu´il parvient à articuler « Je ...» il se tourne vers la sortie et lance un coup d´oeil dehors vers le camion à côté duquel se sont rassemblés ses collègues. Apparement eux aussi ont décidés de prendre quelques minutes, histoire de faire baisser la pression. « Ce n´est pas de refus » sourit-il finalement en se tournant à nouveau vers la jeune femme et en attrapant le gobelet

Son sourire s´agrandit d´avantage tandis qu´il lève le gobelet à ses lévres afin de prendre une première gorgé de la boisson. Sans avoir soufflé dessus, il clot furtivement les paupières et soupire discrètement de bien être lorsque le breuvage chaud lui brule légèrement la bouche et la gorge. Le café a ce pouvoir revitalisant que n´a aucune autre boisson, pour sûr.

« Merci beaucoup » reprend-t-il à l´attention de la brunette après avoir tout de suite prit une deuxième gorgé « Je pense que vous n´auriez pas put mieux tomber que maintenant » il rigole doucement et, abaissant son gobelet, se passe une main sur le front « Et oui, j´ai bien peur que cette nuit risque d´être très longue...» il hausse doucement les épaules, l´air de dire qu´aucun d´eux ne peut, malheureusement, rien y changer, « Vous devez être Anna Carter, non? »avant de tendre la main à la chirurgienne « Benjamin Davis » se présente-t-il, sourire éternel sur les lèvres.

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Pratiquer la chirurgie pendant six heures intensives est fatiguant, certes, mais Anna a déjà eu bien pire. Pourtant, cette opération a été éprouvante pour elle. Généralement, elle a affaire à des défaillances génétiques ou à des maladies contractées par le patient dû à de mauvais comportements, mais la ce n'était pas le cas. Le jeune homme qu'elle avait sur la table avait été poignardé. Elle n'en a pas su la cause et ne la saura peut être jamais, mais il est difficile pour elle de concevoir qu'on puisse en vouloir à un quelqu'un au point de vouloir lui percer le coeur. Pour elle, c'est un organe sacré, bien que très capricieux, comme elle a pu le constater tristement quand ce dernier a abandonné son fiancé. Du coup, ce soir, alors qu'elle pratiquait des actions de routine, elle s'est posé de nombreuses questions. Comment peut on en arriver là ? Qui a attaqué ce jeune homme ? Et pourquoi ?...

Tout autant de réflexions qui l'ont épuisée. Alors après avoir annoncé la bonne nouvelle à la famille du patient, Anna s'accorde le temps de boire un café. Elle ne se voit de toutes manières pas prendre la voiture dans un état de fatigue pareil, surtout qu'elle va d'abord devoir remplir un tas de paperasse pour expliquer les actions qu'elle a dû mener ce soir. Seulement, alors qu'elle se rend à une machine à café, elle rose un pompier qui ne lui est pas totalement inconnu. Ce n'est pas très étonnant, vu qu'ici ils sont souvent amenés à se croiser, mais au final il ne prennent jamais le temps de se parler. A cause de ça, et aussi parce que le dit pompier a l'air tout aussi crevé qu'elle, elle école de lui offrir un café. Face à l'attitude étonnée de ce dernier, Anna offre son plus beau sourire. Elle est habituée à surprendre les gens par son attitude simple et directe, alors elle n'en fait plus cas. Elle espère seulement qu'il ne refusera pas, parce qu'elle aura l'air bien maligne avec deux gobelets de café pour elle toute seule ! Heureusement, il accepte son offre et déguste le brûlant breuvage avec un plaisir non dissimulé.

- Oui, je suis Anna Carter, mais pour vous ça sera seulement Anna. Rajoute la jeune femme dans un nouveau sourire avant de serrer la main que lui tend le jeune homme.

- Enchantée Benjamin.

Lorsqu'elle a décidé de venir offrir ce café au pompier, la jeune chirurgienne n'avait pas pensé qu'il pouvait peut-être être celui qui a amené son patient à l'hôpital six heures plus tôt, mais maintenant qu'elle lui parle, la jeune femme se dit que ça pourrait peut être être l'occasion d'en savoir un peu plus. Pour autant, elle ne va pas direct lui poser la question, ce n'est pas pour ça qu'elle est venue lui parler après tout. Elle souhaitait juste discuter et faire connaissance.

- Vous finissez tard ? Demande-t-elle sans penser une seule seconde qu'elle pourrait avoir l'air de lui demander de sortir. Elle n'a aucune intention de le draguer. Non, tout ce qu'elle souhaite, c'est faire la conversation. A son tour, elle boit une gorgée de café, non sans retenir un profond soupir de soulagement.

Quiconque a inventé le café mérite tout le respect du monde. Bien que Benjamin n´est vraiment pas difficile en boisson, s´il a le choix entre quelque chose et du café, c´est le café qu´il choisit, et ce sans aucune hésitations. Ainsi donc, le fait que cette chirurgienne vienne le voir à beau l´étonner sur le coup, il ne réfléchit pas d´avantage et accepte bien rapidement le café qu´elle lui tend. C´est avec un charmant sourire qu´il la remercie. Il prend ensuite une longue gorgée brûlante, n´en ayant rien à faire que le café lui brûle la bouche et la gorgé, avant de décidé d´engager la conversation.

La femme qui se trouve devant lui n´est personne d´autre qu´Anna Carter, une chirurgienne cardio-thoracique plutôt renommée dans le coin. Benjamin a beau ne pas la connaître personnelle, il connaît la qualité de son travail et sait que, dès lors que les gens qu´il ramène à l´hôpital se retrouve sous le scalpel de cette chirurgienne là, leur chance de survie est bien souvent multiplier par deux sinon par trois ou quatre. Bref.

Avec un joli sourire, elle lui confirme bel et bien d´être Anna Carter mais que pour lui elle ne serait qu´Anna. Le pompier hoche la tête puis se présente à son tour. Après lui avoir dit être enchanté de faire sa connaissance, elle prend une longue gorgé de sa propre boisson. Benjamin en fait de même, observant les allentours. Mais, lorsque la chirurgienne reprend la parole, il reporte très rapidement son attention sur elle, puis hoche la tête quand elle lui demande s´il finit tard.

« Poste de nuit » dit-il en haussant les épaules « Souvent, il n´y a pas tellement de boulot. Mais parfois, comme ce soir, l´alarme ne cesse de sonner » il se passe une main sur le visage « On revient d´un accident survenu sur la route entre Shady Cove et Eagle Point » il hausse les épaules « Les causes sont encore inconnues, mais on vous a ramené un peu de boulot » reprend-t-il avec une petit once d´ironie.

Même s´il n´est aucunement du genre à faire des blagues concernant les personnes blessés qu´il a déjà sauvé, il ne peut pas non plus être tout le temps sérieux. Enfin. Espérant simplement que la brunette ne lui en tiendra pas rigueur, il reporte son attention sur elle. « Et vous? Je suppose que vous êtes aussi en poste de nuit, non? »

**Invité** Invité

Anna a beau être une personne directe, elle ne saute pas non plus les deux pieds dans le plat. Lorsqu'elle a réalisé que l'homme qui se trouve devant elle pourrait très bien être celui qui a déposé son patient en urgence en fin d'après midi, elle sait qu'il est un peu trop tôt dans la conversation pour oser demander. Elle ne voudrait pas qu'il pense qu'elle lui a offert ce café simplement pour avoir des informations. Ce n'est pas le cas. Et puis même si ça avait été le cas, elle respecte assez son interlocuteur pour lui laisser penser le contraire. Le métier de pompier est pour elle l'un des plus beaux métiers du monde. Elle même à beau sauver parfois la vie de ses patients, jamais elle ne risque la sienne pour y arriver. Un pompier est bien souvent confronté au danger lorsqu'il tente de sauver une vie. Alors oui elle respecte les pompiers, même si certains lui sortent par les trous de nez !

Bref, celui qu'elle a en face d'elle lui paraît être tout à fait charmant. Il est pour une fois agréable de ne pas se faire reluquer de la tête aux pieds par un homme qu'elle vient juste de rencontrer. Après s'être présentée et avoir serrée la main de son interlocuteur, Anna boit une bonne gorgée de café. Après tout elle l'a bien mérité ! Passer six heures dans un bloc opératoire n'est clairement pas de tout repos, surtout lorsqu'on est en charge des opérations. Tout en sentant la chaleur du breuvage descendre le long de sa tranchée, la jeune femme demande au pompier s'il va finir tard. Elle apprend alors qu'il est de nuit. Elle fit une moue de compassion, car ça veut dire que pour lui la nuit à beau être interminable, elle est loin d'être finie.

- Un accident ? Rien de trop grave, j'espère ?

Elle n'est pas vraiment une grande habituée des accidents. En vérités, elle traité souvent des maladies génétiques et/ou des personnes âgées qui ne font pas attention à leur poids et qui du coup ont besoin d'un grand suivi. Enfin tout ça pour dire que les accidents, ça la touche quand même un peu.

- Non, en vérité je ne suis pas titulaire ici, on fait parfois appel à moi pour des cas particuliers compte tenu de mon expérience, mais j'avoue que parfois j'ai l'impression de passer plus de temps ici qu'au Health Center de Shady Cove où je suis libérale ! Du coup, ne vous inquiétez pas pour le travail que vous avez amené ce soir, il ne sera pas pour moi ! Rajoute telle dans un sourire amusé à la remarque qu'il a fait un peu plus tôt. Elle se dit d'ailleurs que c'est le moment de lui poser la question qui la turlupine.

- J'ai opéré un jeune homme ce soir il avait été touché près du coeur par un objet tranchant, ça ne serait pas vous qui l'avez amené par hasard ?

Lorsqu´Anna lui demande si l´accident n´était pas trop grave, Benjamin ne peut s´empêcher de soupirer doucement, déviant légèrement le regard. Enfaite, il n´a aucune idée de la gravité de l´accident. Il sait juste que tout ce qui comptait pour lui était de sauver les gens et de les ramener à bon port ici, à l´hôpital. Après, il ne peut s´empêcher de douter fortement que la fillette est seine et sauve ou qu´elle s´en remettra. Mais pour l´instant, il ne veut pas spéculer là-dessus. Ainsi donc, après quelques instants, il hausse les épaules et relève le regard vers Anna.

« Assez ouais » souffle-t-il, pinçant légèrement les lèvres. Ravalant son malaise, il affiche un petit sourire sans aucune joie « J´espère juste que les chirurgiens ici réussiront leur boulot »

Il déglutit légèrement et lance un coup d´oeil derrière Anna vers la porte menant aux salles d´opérations tandis que la chirurgienne lui explique qu´elle est enfaite en libérale au healthj center de shady cove mais que l´hôpital d´eagle point fait très souvent appelle à elle. Benjamin reporte son attention sur Anna et hoche la tête.

« Dommage » avoue-t-il finalement lorsqu´elle lui dit que le boulot qu´il ramène ne sera pas pour elle « Enfin, je veux dire ... non pas que je ne fasse pas confiance aux autres chirurgiens hein » tente-t-il de se ratraper en se rendant compte de ce qu´il vient de dire « C´est juste que ... que je connais votre réputation et que .... bref » il fait un signe de la main et se détourne légèrement en finissant son café.

Pendant ce temps, Anna lui pose une autre question. Elle lui explique avoir opérer un jeune homme qui a été touché près du coeur avec un objet tranchant et souhaite savoir si c´est Benjamin, lui-même, qui l´a ramener. Celui-ci secoue doucement la tête.

« Non, mais j´en ai entendu parlé » dit-il doucement et jouant avec son gobelet « C´est un collègue à moi qui l´a ramené ici, si je ne me trompe pas. » il hausse doucement les épaules « C´est horrible » reprend-t-il en un souffle, plus pour lui même qu´autre chose « comment est-ce que ... »

Il n´a pas le temps d´en dire d´avantage car la porte d´entrée s´ouvre et deux personnes entre en courant. Passant à côté de Benjamin, celui-ci se fait vivement bousculé par l´homme qui, sans s´excuser, se dirige vers la réception et commence à parler, paniquer. La femme se trouve en retrait, sanglotante, sans doute tout aussi paniqué que l´homme. La secrétaire, qui ne peut malheureusement pas l´aider dans la seconde qui suit, commence à se faire traiter de tous les noms jusqu´à ce que deux agents de sécurité arrivent. Peu de temps après c´est un médecin -ou chirurgien, Benjamin n´en sait rien- qui sort par la porte menant vers les salles d´opérations. Il prend les deux personnes à part dans une chambre et commence à leur parler. L´instant d´après, le pompier voit que les sanglots de la femme se font plus intensifs et comment l´homme la prend dans ses bras.

Et si s´était les parents de la fille qu´il a ramené il y a quelques temps? Et si celle-ci n´avait pas survécue à ses blessures? Les visage fermé, Benjamin voudrait, mais ne peut pas, détâcher son regard de la vitre. C´est pour cette raison qu´il n´aime pas rester plus longtemps que besoin à l´hôpital: pour ne pas avoir à faire à ce genre de mauvaises nouvelles et ne pas avoir à se faire des films aux scénarios divers, variés et graves.

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Spoiler:

Anna ne se mêle pas de la vie des gens. Elle n'est pas indiscrète, et même si elle est curieuse, elle respecte beaucoup trop l'intimité des autres pour poser des questions embarrassantes. Mais concernant son patient de la soirée, elle ne peut pas s'empêcher de se poser des questions sur les raisons de son "accident". Elle pourrait simplement aller lui poser la question quand elle fera le suivi postopératoire mais elle ne veut surtout pas le mettre mal à l'aise, surtout que c'est quelqu'un de très jeune. Non, elle essaierai au contraire d'oublier tout ça ou bien elle trouvera un biais différent pour savoir ce qu'il s'est passé. Sa rencontre avec Benjamin pourrait être sa chance, car elle sait que ce sont souvent les pompiers qui amènent les blessés graves à l'hôpital. Mais avant de questionner son interlocuteur, Ann' s'intéresse d'abord à l'accident dont il lui parle. Elle se sent souvent touchée par les évènements de ce genre, bien qu'elle n'ai jamais connu qui que ce soit qui ai été impliqué dans un accident de voiture. Mais elle a perdu quelqu'un et elle connaît l'angoisse que peut procurer ce genre d'accident sur lequel on n'a aucun pouvoir. Benjamin aura sûrement fait tout ce qu'il a pu pour sauver les personnes impliquées, mais maintenant il ne lui reste qu'à espérer que le médecins fassent de leur mieux. C'est d'ailleurs ce qu'il lui dit.

- Je suis certaine qu'ils feront de leur mieux.

Elle tente de le rassurer sur les compétences ou en tous cas sur la bonne volonté de ses collègues. Elle les apprécie ici, les chirurgiens de cet hôpital n'ont strictement rien à voir avec ceux de l'hôpital ou elle a fait son internat et sa résidence. La bas, tout n'était que compétition, ici c'est le patient qui prime, et le bien être de ses proches. Ça lui correspond beaucoup plus. Pour alleger l'atmosphère, Anna plaisante ensuite sur ce travail qui ne sera donc pas pour elle. Mais la réaction du pompier la surprend. Lorsqu'il parle de sa réputation, elle rougit et détourne le regard l'espace d'une seconde.

- Vous savez je ne suis pas la seule chirurgienne qualifiée ici...

Pourtant, habituellement, elle n'est pas si gênée par un compliment, mais lorsqu'il s'agit de sa carrière, elle se sent particulièrement touchée. Elle n'est pas la meilleure dans sa discipline, mais elle se défend bien. C'est son avis en tous cas, alors voir qu'un homme à qui elle n'avait jamais parlé la préfére à n'importe quel autre chirurgien de l'hôpital, ça lui fait quelque chose.

- Merci en tous cas. Rajoute-t-elle en le regardant à nouveau dans les yeux. Un merci c'est le minimum qu'on puisse faire quand on reçoit un tel compliment. Elle se dit aussi que c'est sûrement le bon moment pour lui poser la question qui la travaille depuis qu'elle a réparé le coeur de ce jeune homme.

- Oh... Dit-elle simplement déçue que ça ne soit pas lui qui ai amené son patient à l'hôpital. Il semblait d'ailleurs vouloir lui faire part de son même étonnement quant aux circonstances de l'accident, mais il a été interrompu par un couple qui lui a littéralement foncé dessus pour se diriger vers l'accueil et insulter la secrétaire. Tout se passe très vite, alors Anna n'a pas le temps d'aller demander à ses personnes ce qu'elles veulent. En posant le regard sur Benjamin, elle se rend d'ailleurs compte qu'il est plutôt touché par cet effluve de mots puis par ce qu'il se passe lorsqu'un médecin les prend à part dans une pièce vitrée. Sur le moment, la jeune chirurgienne ne sait pas vraiment quoi faire. Elle se pose des questions. Est ce qu'il connaît ces gens ? Est ce qu'ils étaient impliqués dans l'accident dont ils parlaient un peu plus tôt ? Anna n'en sait rien alors elle demande doucement en posant sa main sur l'épaule de Benjamin :

- Vous allez bien ? Est ce que vous les connaissez ?

Ce que Benjamin dit à Anna, il le pense réellement. Mais il n’a pas réfléchit sur le coup. Ses paroles peuvent être mal comprises. D’ailleurs, la brunette lui fait comprendre qu’elle n’est pas la seule chirurgienne qualifiée, ici. Benjamin l’observe quelques instants, cligne des yeux, puis hoche vivement la tête. « Oui, bien sur. Ce … ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je … » il se tait finalement, craignant de s’enfoncer plus qu’autre chose et détourne le regard.

Il ne le reporte sur Anna que furtivement afin de lui sourire lorsqu’elle le remercie. Il aurait préférer dire quelque chose, quoique ce soit, histoire d’appuyer ses propos, mais deux personnes qui entrent à ce moment-là ne lui laisse pas le choix. Le bousculant vivement, ils se dirigent vers l’accueille, hurlent quelques instants puis se font intercepté par un médecin qui les amène dans une chambre à part. Benjamin suit le petit groupe du regard et remarque, quelque peu choqué, que la femme s’écroule au sol, en pleur.

C’est à ce moment là qu’Anna reprend la parole. Ayant sans doute remarqué son trouble, elle lui demande s’il va bien et s’il connait ces personnes. Machinalement, Benjamin hoche la tête. Sans savoir pourquoi enfaite, étant donné qu’il ne les connait pas. Il se doute simplement qu’il s’agit là des parents de la jeune fillette qu’il a ramenée un peu avant. Et si la mère éclate en sanglot et est choquée au point de s’écrouler au sol, c’est que les nouvelles ne sont pas bonnes. Bien au contraire. Et la mine grave du médecin ne fait que confirmer cela.

Clignant des yeux, Benjamin reprend ses esprits lorsqu’Anna pose une main sur son épaule. Il tourne son visage vers elle, la regarde quelques instants, puis se recule d’un pas, déviant le regard. Déglutissant, il prend une profonde inspiration comme pour se donner du courage, puis reprend la parole.

« Ce sont les parents de la jeune fille que j’ai ramené à l’hôpital, avant » dit-il doucement en relevant le regard, lançant un furtif coup d’œil vers les parents « Je ne pense pas qu’elle ait survécue…» sa voix se brise, son visage se ferme, ses sourcils se froncent et il secoue la tête, se maudissant de penser à de tels choses. « Désolé » souffle-t-il finalement en posant une main sur son front avant de se détourner à moitié de la jeune femme, portant son attention vers le camion toujours garer dehors

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