Fort heureusement, Alex n’a pas l’air de prendre la mouche. Au contraire, elle est prête à faire sa rencontre. Et elle est visiblement partante pour un café. Flo ne doute pas que Jamie saura l’accueillir, elle est vraiment du genre sociable. Il faut dire ce qui est aussi, Alexandra est adorable, c’est impossible de lui claquer la porte au nez. Puis, passant ce sujet, Flóki l’interroge sur les raisons qui l’ont poussée à prendre un appartement à Shady Cove. Puisqu’elle étudie à Ashland, la logique voudrait qu’elle se rapproche de l’université. Elle lui explique que beaucoup de ses amis sont ici, et que le loyer dans la grande ville est un peu trop élevé. L’islandais se retient de lui dire qu’une colocation avec des étudiants auraient pu être sympathique, et moins cher. De toute façon, c’est ensuite la jeune femme qui lui pose des questions.

— Ca fait.. ça a fait quatre ans le mois dernier.

Il tourne son regard vers elle, écoutant ses interrogations sur la Norvège. C’est amusant. En y réfléchissant, c’est assez rare qu’il parle de son pays. Qu’il en parle sérieusement et qu’il devine aussi qu’elle ne dit pas ça comme ça, comme une question banale. En général on se demande juste ce qu’il fout en Amérique, c’est tout. Alors qu’ils s’engagent dans la rue d’Alexandra, il a un léger sourire, en se remémorant la Scandinavie. La dernière fois qu’il y est allé, c’était au début des vacances d’été là-bas, quelque chose comme juillet. Il avait pu revoir une bonne partie de sa famille. C’était l’occasion. Et puis son père sortait un film à ce moment-là, ça tombait bien.

— La Norvège c’est mon pays, j’serais pas du tout objectif, précise-t-il quand même. J’saurais pas quoi dire pour comparer. J’ai grandi à Oslo, la capitale, Shady Cove c’est assez paumé. Si j’me trouvais à Washington DC, là j’te dirais qu'c’est différent. La Norvège c’est pas aussi très peuplé, c’est tranquille pour vivre, y’a du boulot, une bonne qualité de vie, et on a une famille royale, comme au Royaume-Uni. Il marque une pause, réfléchissant un instant. En fait, ici c’est aussi semblable dans l’sens où y’a la nature tout autour, en Oregon on est encore proche de ça. En Norvège et en Scandinavie en général, c’est très important. J’suis pas vraiment dépaysé quoi, c’est un peu pour ça qu’j’ai choisi cet État. Et puis le climat est presque le même, sauf parfois en été. En général j’en profite pour retourner en Norvège.

Il parle, il parle, il parle. Ce n’est pas souvent qu’il parle autant, d’un coup comme ça. Il se rend d’ailleurs compte qu’ils sont arrivés.

Alexandra ne pensait pas, en posant cette question, d´avoir une si longue prise de parole de la part du bel homme. Si elle avait sut qu´il lui suffisait simplement de lui poser cette question pour entendre aussi longtemps sa voix, alors elle l´aurait sans doute fait avant. Quoiqu´elle aurait aussi très bien put décider de se garder la réponse pour plus tard. Enfin. Toujours est-il qu´Alexandra écoute avec une attention toute particulière ce que Flóki lui raconte, fasciné autant par l´histoire que par sa voix que par la passion avec laquelle il lui en fait part.

Cet homme est un acteur et cela s´entend à son intonnation. Il sait trouver les arguments nécessaires et les mots justes. Enfaite, il devrait faire vendeur de produit: avec un tel charme scandinave et une telle élocution, il arriverait à faire fondre n´importe qui et réussirait à rendre gay les plus hétéro. Enfin, là n´est pas la question. Il lui explique les différences et les ressemblences entre la Norvège et les États-unis pour finir de dire qu´il y retourne tout de même assez régulièrement.

"C´est génial ça" répond Alexandra avec un grand sourire "Sérieusement, la Norvège, la Suède, la Finlande tout ça, ça m´intéresse beaucoup. L´Europe en général, enfaite." elle hausse les épaules "Même si nous les américain sommes concidérer comme des bouses en Géographie par les Européen ... ce qui n´est pas totalement faux, enfaite" elle sourit, amusé "Mais j´étais déjà à Londre et à Paris. Et j´aurais dut allé à Berlin mais ..." sa voix se brise alors qu´elle s´apprêtait à dire que son cancer a décidé à sa place. Secouant doucement la tête, elle réaffiche son sourire et déisigne l´immeuble dans lequel se trouve son appartement "Ma prochaine destination c´est assurément Oslo." elle ouvre la porte, entre et la retient pour laisser passer Flóki.

Puis, relâchant la porte, elle passe devant le bel homme et commence à monter les escaliers. Son appartement est sympa, grand et bien agencé ainsi qu´un loyer très abordable. Problème: 5 étages à monter et ce sans ascenseurs. Mais bon, ça fait de belles jambes et de belles fesses, non? Bref. Toujours est-il qu´après d´innombrables marches, ils arrivent finalement à destination. Fouillant les poches de sa veste, Alexandra attrape les clefs et les tournes dans les serrures.

"Oh et faut que je te prévienne encore que ... FENRIR!!" s´exclame-t-elle subitement.

Tout en parlant, elle voit un truc gris s´échapper de derrière la porte qu´elle ouvre en même temps, et courire à toute pattes vers les escaliers. Alors qu´elle voyait déjà son Chaton dégringoler les escaliers, elle se retoune vivement et apperçoit finalement l´animal gigotant et miaulant dans les bras du scandinave. Celui-ci entreprend de le calmer à coup de caresse et douceur, si bien que le minou cesse assez rapidement ses miaulements. Alexandra profite quelques instants de ce merveilleux spectacle, avant de se reprendre et s´avancer Flóki.

"Je voulais te prévenir que j´avais un chat, mais Fen´était plus rapide que moi." elle sourit et hausse les épaules pour s´excuser avant de passer sa main sur la tête de l´animal "N´est-ce pas sale bête,hm?"

Flóki s’est un peu emballé. Mais quand il s’agit de Scandinavie, de près ou de loin, ou de théâtre, on le perd. Il est comme ça, c’est un passionné. Et sérieux en plus. Il ne lui viendrait pas à l’esprit de mentir ou plaisanter là-dessus. Si on ne le connaissait pas, on penserait qu’il devient quelqu’un d’autre. Mais non il est simplement... lui-même. Autant farceur que sérieux, autant gamin que professeur. Alexandra est ravie de l’entendre parler, et elle est même enthousiaste. Elle lui explique que cette partie du monde – l’Europe, la Scandinavie, ce coin-là – l’intéresse beaucoup. C’est avec un sourire que le comédien accueille cette information, puis rigole légèrement à l’autocritique de l’américaine sans pour autant la contredire.

Elle ajoute ensuite qu’elle a déjà visité Londres et Paris, et  qu’elle aurait dû aller à Berlin, aussi. A son expression ensuite, Flo se demande si sa maladie a quelque chose à voir avec le fait qu’elle n’a pu s’y rendre. Un instinct comme ça. En désignant l’immeuble – pas bien haut, comme le reste de la ville –, elle reprend du poil de la bête en affirmant qu’elle ira à Oslo la prochaine fois qu’elle voyagera. Flóki sourit à son tour. Il a failli lâcher quelque chose comme "je te ferais découvrir si tu veux". Mais finalement, il se retient en sentant le dérapage. Il mesure tout de même ses paroles.

— J’pourrais te filer des adresses, si ça t’dis. Et ma sœur doit avoir ton âge, j’suis sûr qu’elle serait ravie de t’faire visiter la ville, propose-t-il.

En y repensant, c’est vrai que sa jeune sœur a eu 21 ans cette année. Le comédien a un petit coup de vieux là, mais furtif, ça lui passe rapidement. Un autre de ses frères a 24 ans aussi. Faudra qu’il garde un œil sur lui au cas où. Il n’a pas franchement envie que son frangin s’amourache d’Alexandra, bizarrement. Ils pénètrent dans l’immeuble et les cinq étages paraissent un peu longs. Surtout que Flóki essaye de ne pas relever les yeux sur Alex, son dos, le bas de son dos, et ce qui suit. Finalement, ils arrivent à bout de ces foutus escaliers. La jeune femme tente de le prévenir de quelque chose, alors qu’elle ouvre la porte, et presque aussitôt une boule de poil grise surgit de nulle part.

Flóki l’attrape presque au vol, avant qu’il n’atteigne les escaliers. Se retrouvant avec un chaton gesticulant dans les bras, il se tourne alors à nouveau vers la maîtresse dudit chaton tout en le calmant. Automatiquement, l’islandais s’est mis en mode tout doux. Avec les bêtes, il est toujours tendre. Il caresse alors le petit chat, constatant avec un sourire qu’il cesse peu à peu de vouloir se barrer. Ses miaulements s’arrêtent eux aussi. Relevant les yeux lorsqu’Alex prend la parole, il lui offre un sourire, avant de reposer son regard sur le dénommé Fenrir quand la jeune femme lui caresse la tête.

— Tu parles d’une sale bête, ça tiens plus d’la peluche ces machins-là, lance-t-il, avant de finalement entrer dans l’appartement pour ne pas risquer que le chat fasse d’autres tentatives de fuite. C’est pas mal chez toi dis donc, ça m’a l’air grand en plus, suppose-t-il en observant l’intérieur, tout en gratouillant le chaton à la base du cou. On sent encore le déménagement récent, mais c’est normal. Au fait il s’appelle Fenrir le minet ? revient-il sur un sujet plus important, en se tournant vers Alexandra. Tu connais l’origine de c’nom ?

Fenrir a emménagé très peu de temps aprés qu´Alexandra ait décidé de vivre dans cet appratement. Au final, même si elle était heureuse de ne plus avoir ses parents sur le dos, elle a rapidement trouvé l´habitation en solitaire trop ennuyeuse. Et puis elle a toujours aimé les chats. En voyant donc cette petite boule de poile grise devant la porte de son immeuble, le regard bleu levé vers elle, Alexandra a craqué, tout simplement. Sans hésiter elle a décidé de l´adopter et depuis un peu moins d´une semaine il vit chez elle. Il est mignon, dorable, gentil, curieux et joueur, mais pas mal tumultueux et peut-être même trop curieux. Mais c´est un bébé chat, il a le droit de faire ces choses. Enfin.

Flóki, lui, change du tout au tout avec ce petit minou dans ses bras. Alors qu´en temps normal à l´air d´être quelqu´un de droit et sérieux ainsi qu´un brin je-m-enfoutiste, il se transforme en quelqu´un d´adorablement doux et attentionné alors qu´il tien le petit Fenrir dans ses bras. Alexandra est bien visiblement attendrit par cette image et met plusieurs instants à s´en défaire. Lorsqu´elle revient finalement sur terre, c´est pour aller caresser la tête de Fenrir et laisser entrer Flóki. Celui-ci, gardant encore et toujours le chaton dans ses bras, entre et, tandis qu´il inspecte rapidement les lieux, Alexandra referme la porte derrière lui. Se dirigeant vers la cuisine, elle l´écoute dire qu´elle semble avoir beaucoup de place ici.

"Y a pire on va dire, hein" sourit-elle en posant sa veste a côté du radiateur "Pour une personne c´est largement suffisant" elle déroule son écharpe et enlève son bonnet. Tandis qu´elle se passe une main dans ses cheveux, flóki reprend la parole, lui demandant si elle connait l´origine du nom de son chat. Elle se tourne et observe l´animal "Fenrir c´est une créature de la mythologie nordique." dit-elle en s´avançant vers Flóki "un loup, plus précisément" elle relève le regard sur le bel homme et caresse le chat "Et je sais aussi qu´il y a un truc Lo ... Loka? Loki? Enfin un truc de ce genre." elle sourit et hausse les épaules "J´ai choisi ce nom parce que ce bonhomme là" elle désigne le chaton d´un coup de tête "Il est trop mignon. Et son nom dénote pas mal. Tu vois?" elle s´avance à nouveau et attrape le minou dans ses mains. Elle le prend dans ses bras, le caresse gentiment puis le lève devant elle et l´observe, la tête légèrement incliné sur le côté "Un jour il va devenir un chat féroce." elle s´accroupie et pose Fenrir sur le sol. "Si on me retrouve déchiquetée et en plusieurs morceaux dans mon lit et mon appartement, tu sauras qui est le meurtrier." elle pousse légèrement le chat avec sa pointe de pied avant de sourire tendrement et se détourner "Café? thé? Whisky? Bière? Lait?" demande-t-elle en se dirigeant vers le plan de travail, l´animal la suivant de très près.

Flóki ne s’attendait pas forcément à trouver un chat. Mais il ne va pas s’en plaindre. En plus il absolument craquant – comme tous les chatons en fait. Un chat ça fait une compagnie aussi. Alex n’a pas dû prendre en compte le fait qu’elle serait totalement seule dans cet appartement, avec un certain ennui à la clé lorsque l’on a l’habitude d’avoir une présence. Simplement le fait de savoir qu’une personne va rentrer, ça change la donne. Là, avec ce petit chat, la jeune femme a de quoi s’occuper. En entrant, l’islandais se demande d’ailleurs quelles conneries ce petit minou a déjà fait. Un chat c’est très imaginatif pour ces choses-là.

Flo se reconcentre un peu sur l’appartement, qui est bien suffisant pour une seule personne, comme le souligne la brune. Il est vrai qu’en allant à Ashland, pour être proche de l’Université, elle aurait sans doute eu plus petit pour le même prix. A moins de trouver des colocataires sympas. Puis il lui demande si c’est par hasard qu’elle a appelé son chat Fenrir. Elle le surprend un peu, faut bien l’avouer, quand elle évoque le loup de la mythologie nordique. En revanche, elle est un peu perdue sur son lien avec Loki, mais ce n’est pas bien grave. En prenant le chaton dans ses bras, elle lui dit avoir choisi ce nom par esprit de contradiction, car il est adorable à l’inverse du loup. Le comédien rigole un peu, amusé, alors qu’elle lui sort qu’il sera plus tard un chat féroce.

— Faudrait pas que t’ais à l’enchaîner, lâche-t-il avec une pointe de référence, puis il hoche la tête quand elle lui dit que si elle se fait déchiquetée, le meurtrier sera facile à deviner. Je retiens, sourit-il en acquiesçant. Il en profite pour enlever sa veste et la poser sur le dossier du sofa, mais il garde son bonnet par réflexe. Un café, merci, répond-il avec un sourire en voyant le chaton suivre sa maîtresse, peut-être dans l’espoir d’un peu de bouffe.

Il s’avance lui aussi dans la cuisine, et s’accroupi en tendant une main vers le chat. Celui-ci, avec un petit miaulement, vient s’y frotter. Flóki repense au chat de Nick, et une fois de plus, il se dit qu’il en prendrait bien un. Un norvégien, comme lui. Directement de là-bas, pourquoi pas. Il connait une éleveuse d’ailleurs, c’était une amie d’école. Enfin, il faudra qu’il y réfléchisse. En parlant de ça, le félin d’Alexandra, avec sa fourrure plutôt épaisse, de plusieurs teintes de gris, n’est pas sans lui rappeler cette race.

— Et tu connais sa race ? On dirait un norsk skogkatt, souffle-t-il, toujours accroupi et câlinant le petit chat, sans même s’être rendu compte de l’emploi de sa langue maternelle. Après un court instant, il relève les yeux sur Alex en sentant son interrogation. Pardon, sourit-il. C’est vrai qu’en anglais c’est la traduction littérale donc.. chat des forêts norvégiennes. Il repose ses yeux sur le chaton. A moins qu'ce soit un Maine Coon, ça se ressemble beaucoup.

Alexandra est vraiment heureuse d´avoir Flóki dans son appartement. Elle est en presque même soulagé car ça voudrait peut-être dire qu´ils se reparlent et s´entendent "comme avant" ? Certes, "comme avant" est large comme expression, rien ne sera plus comme avant, mais au moins ils ne se fuient plus et ne font plus tout pour ne pas se croiser. C´est une bonne chose. Une excellente chose même. Enfin. Hochant la tête lorsque Flóki lui dit qu´il aimerait un café, Alexandra se détourne et met la machine en route. Tandis qu´elle s´avance vers l´armoire pour en sortir deux verres, elle entend le scandinave lui poser des questions sur la race de Fenrir. D´après lui, il s´agira là d´un Norsk Skogkatt, un chat des forêts Norvégiennes d´après la traduction littéral. Mais il pense que ça pourrait aussi être un Main Coon.

"C´est un Norvégien. Je l´ai choisi exprès pour toujours penser à toi" répond-t-elle avec un sourire malicieux avant de se tourner vers Flóki. S´appuyant contre le plan de travail, elle reprend son sérieux et hausse les épaules "Non enfin plus sérieusement je n´en ai aucun idée" elle regarde Fenrir "Je l´ai trouvé devant la porte de l´immeuble y a quatre jours, je voulais aller chez le vétérinaire demain pour faire un check up de sa santé et éventuellement voir s´il a une puce"

Elle incline légèrement la tête sur le côté et à nouveau un sourire attendrit se peint sur son visage. Un sourire qui disaparait peu à peu, faisant place à une expression indescriptible. Un mélange d´envie et d´excitation. Car oui, le simple fait de voir Flóki caresser la tête de ce chaton, fait ressurgir des souvenirs à la nuit que l´homme et elle ont passé ensemble il y a deux semaines. Instantanément, Alexandra a une sensation bizarre sur la paume de sa main droite, comme si elle caressait les doux poils du torse de Flóki, qu´elle passait ses doigts dans ses cheveux ou sur sa barbe. Elle en a envie. Se mordillant légèrement la lèvre inférieure, elle se remémorre la sensation de l´excitation de Flóki contre son intimité et ...

... Est très brusquement ramener sur terre par le bip de la machine à café. Vivement, elle se détourne. Attrapant les tasses remplies de café, elle espère sincèrement que Flóki ne l´a pas vu. Enfin. Calmant rapidement ses pulsions, elle se tourne à nouveau et dépose les tasses sur la table.

"Tu le bois noir, je suppose?"

C´est plus une confirmation qu´autre chose. Flóki n´a pas la tête à boir du café au lait. Il n´a pas non plus la tête de boir du thé ni de l´alcool doux. Il est sexy. Encore plus quand il est accroupie là devant elle à jouer avec le chaton qui s´amuse à mordiller ses doigts.

Avec Alexandra, ils en sont revenus à un niveau de copains. De potes. Peut-être pas encore d’amis – il faut franchir un sacré canyon pour être vraiment ami avec Flóki –, mais ils s’entendent bien en dépit de tout ce qu’il s’est passé. Et ils parlent facilement. L’islandais en est plutôt ravi, mine de rien. Quelque part, il n’est pas assuré qu’elle soit complètement remise de tout ça. Mais il préfère ne vraiment pas s’attarder là-dessus. Le comédien la croit un maximum, et espère ne pas la blesser d’avantage, remuer le couteau dans la plaie. En retournant jouer avec le chaton, il lui répond être partant pour un café, puis il lui demande plus d’informations sur la race du félin.

Alex lui répond du tac au tac que c’est un norvégien, exprès pour lui faire penser à l’acteur. Flo ne relève pas les yeux, mais se fige un court instant, avant de reprendre naturellement les caresses sur le chat. La jeune femme se justifie, comme il s’y attendait, en disant qu’elle n’en a aucune idée puisqu’elle l’a trouvé devant sa porte. Il hoche la tête, avant de poser ses yeux sur elle lorsqu’elle avoue compter rendre une petite visite au vétérinaire dès demain.

— T’as une bagnole ? demande-t-il avec une certaine curiosité, en se rappelant qu’il a bien dû la ramener la dernière fois.

Parce que bon, un chat dans un bus... Le plus proche véto doit être à Eagle Point normalement. Enfin bref, il retourne bien vite s’amuser avec le chaton. Il est très joueur. Rectification : ils sont très joueurs. Entre quelques caresses, Flóki n’hésite pas à taquiner Fenrir. Il n’a absolument pas conscience de tout ce qui se passe dans la tête d’alexandra, et même s’il le savait il ne voudrait pas savoir. Ça lui rappellerait de trop bons souvenirs. Il est concentré sur le chat, sourit, rigole parfois. Jusqu’à relever la tête au signal de la machine à café. La jeune femme s’est bien retournée brusquement, mais il se dit juste qu’elle a été surprise, tout comme lui. Elle prépare les deux tasses et les déposent sur la table, et Flo sourit à sa question.

— Ouais. Aussi doux que les baisers d´une femme, aussi chaud que les nuits avec elle et aussi noir que la colère de sa mère quand elle l´apprend ! lance-t-il, avant de se redresser pour attraper sa tasse. Le chaton vient se frotter contre sa jambe, ou plutôt atteint-il le haut de sa cheville, mais bref. Après une première petite gorgée – le café est très bon d’ailleurs –, il déplace son attention sur Alex. Sinon, t’avais pas des meubles à monter ?

« Non … enfin si. Enfin non, ma voiture est en réparation enfaite. » répond-t-elle Encore troublée par les pensées érotiques qu’elle vient d’avoir. Enfin.

Alexandra s’étonne elle-même de ne pas renverser une seule goûte de café lorsqu’elle dépose les deux tasses sur la table. Faut dire que ce n’est pas tout les jours qu’elle pense à Flóki. Du moins, pas de cette manière là. Enfin. Rigolant à la déclaration de son invité lorsqu’elle lui demande s’il boit son café noir, elle secoue doucement la tête.

« T’as bien raison … » sourit-elle en poussant légèrement la tasse vers le scandinave.

Et, tandis qu’elle l’observe prendre une gorgé de sa boisson, elle se rappelle ce qu’il a dit avant en parlant d’Oslo. Sa jeune sœur à 21 ans et ne serait surement pas contre le fait de lui faire visiter. Franchement, Alexandra ne serait aucunement contre. Bien au contraire ! Même si elle préfèrerait que ce soit Flóki, lui-même, qui lui fasse visiter la ville dans laquelle il a grandit, la jeune femme serait vraiment heureuse de faire la connaissance d’autres membres de la famille Thorsen. Elle s’apprête à lui répondre quelque chose à ce sujet, mais Flóki la sort de ses pensées, lui demandant si elle n’avait pas des meubles à monter.

« Ah si ! oui, oui, vient, suis-moi » dit-elle.

Tasse en main, elle sort de la cuisine et se dirige vers le salon. Comme toujours, elle sourit amusé lorsqu’elle voit le dessin que lui a fait son père et qui s’étend sur le mur rouge devant lequel est placé son noir. Ça peu paraître enfantin mais peu importe, les pandas sont mignons et Alexandra assume complètement. M’enfin. Déposant sa tasse sur la table basse, elle se tourne vers le carton qui est posé devant la télé, elle-même posée sur le sol.

« Voilà la bête » dit-il en s’accroupissant devant le carton. Se redressant, elle lui tend une photo de la commode« C’est chiant d’avoir la télé sur le sol enfaite. » elle se retourne à nouveau, se baisse une seconde fois et se relève en attrapant le plan de construction « Et voilà ce que doit nous servir. » elle relève son regard sur Flóki « Près ? » elle lui tend le plan puis se détourne et allume la chaîne hifi à laquelle elle branche son Ipod. Instantanément, la voix de Thin Lizzy retenti par les enceintes placé dans deux coins du salon. Alexandra sourit doucement. On peut dire ce qu’on veut, le son ici est parfait. Satisfaite, donc, elle retourne au près de Flóki et du chat qui lui tourne autour « J’crois que t’as un petit pote … » sourit-elle en se baissant devant lui pour caresser Fenrir. Celui-ci vient lui mordiller et jouer avec ses doigts alors qu’elle reporte son attention sur le jeune homme « Tu comprends quelque chose ? » s’informe-t-elle, espérant sincèrement que Flóki puisse l’aider

— Comment tu vas faire alors ? Le véto le plus proche est à Eagle Point tu sais.

A moins qu’elle trouve quelqu’un pour l’emmener, Flo la voit mal s’y rendre en bus avec un chaton sous le bras. C’est turbulent un chaton qui plus est. Il fait ensuite une remarque sur son café, qu’il boit noir, avant de revenir à la raison principale de sa venue ici : un meuble à monter. La jeune femme l’entraîne alors dans le salon. Tasse en main, il en prend une gorgée avant d’arriver dans le salon. Au passage, il voit le dessin de panda sur le mur, et se dit que c’est mignon. Un peu enfantin, mais mignon. Puis il arrive devant le carton. Un meuble télé à en juger par ce qu’en dit Alexandra. Il attrape ensuite la photo de ce à quoi doit ressembler le produit monté puis la repose pour réceptionner le plan de construction. Il y jette un rapide coup d’œil, puis croise le regard d’Alex.

— Toujours, assure-t-il en hochant la tête.

La jeune femme met ensuite sa chaîne hifi en route. Concentré sur le plan, l’islandais note quand même que le son diffusé par les enceintes est vraiment bon. D’ailleurs, en faisant un peu plus attention à la chanson, il se rend compte qu’elle lui dit quelque chose. Relevant la tête, il fixe la chaîne hifi comme si elle allait lui donner la réponse. Puis il devine, enfin.

— C’est ça qu’t’écoute ? Mais c’est encore plus vieux qu’moi ! s’exclame-t-il en regardant désormais la jeune femme. Et puis le petit chat revient lui tourner autour, et il sourit en baissant les yeux sur lui. Je crois bien ouais.. Tous les chats m’adorent. Il perd un peu son sourire quand Alex lui demande s’il comprend quelque chose, il hoche quand même la tête. Ouais, laisse-moi encore un peu de temps, et à deux on devrait y arriver. Il lui sourit, avant de prendre une gorgée de café. Il étale le plan sur la table basse, et se prend quelques minutes pour bien piger. Accroupi, il finit par poser sa tasse et s’adresse à la jeune femme. Bon, on s’y met ?

Et c’est ainsi que la bataille commence. Enfin, ç’aurait pu être pire. La musique aide quand même à avoir du courage.

« Je vais le faire à la Aladdin et y aller avec mon tapis volant, parce que ce que tu ne sais pas c’est que ce Fenrir là il a des pouvoirs magique » répond-t-elle du tac au tac lorsque Flóki veut savoir comment elle compte aller chez le véto « A moins que tu acceptes de m’y conduire » reprend-t-elle en haussant les épaules.

C’est vrai que ce serait pas mal ça. Au moins ça leur permettrait de se revoir et voilà. Même si c’est dans une voiture puis dans le cabinet d’un vétérinaire, ils pourront parler de tout et de rien. Enfin. Offrant un sourire au bel islandais, elle lui demande ensuite s’il est prêt ce à quoi il répond toujours l’être. Son sourire d’agrandissant d’avantage,  elle se détourne, se dirige vers l’autre bout de la pièce et allume sa chaîne hifi. La chanson qui passe est vieille mais peu importe : comme les pandas qui font enfantin, Alexandra assume la vieillesse de cette chanson. Alors, lorsque Flóki lui en fait la remarque, elle se contente d’hausser les épaules, préférant ne rien répondre et se concentrant plutôt sur Fenrir qui tourne autour du bel homme. C’est ainsi qu’elle apprend que les chats l’aiment en général. pas que les chats se dit-elle pour elle-même, mais sourit simplement. Alors que l’homme s’accroupie devant la table basse, étendant le plan dessus, elle s’approche de lui et se penche pour attraper sa tasse tout en regardant, elle aussi, le plan.

« Ready ! » dit-elle en hochant la tête lorsque Flóki lui dit qu’ils vont s’y mettre.

Et ils se lancent dans le combat. Une bataille entre clous et vis, colle et plaques de bois, tourne vis et marteau. Un combat qui semble perdu d’avance, mais qui finalement tourne en leur faveur. Ils parlent, se disputent un peu ou doit être enfoncé une telle vis, mais réussissent sans réel problème à se mettre.

« Dit Flóki ? » dit-elle. Assise en tailleur sur le sol, elle relève son regard, jouant avec un clou « T’as déjà un truc de prévu pour la soirée de nouvel an ? »

Evidemment, Alex ne peut pas se rendre seule chez le vétérinaire pour emmener Fenrir. Elle répond avec un tac au tac qui fait sourire Flo, mais lui demande sérieusement s’il ne pourrait pas l’emmener. Il sait que, malgré son air de dire ça à la légère, elle espère qu’il répondra positivement à sa proposition. Et puisque visiblement elle n’a pas d’autres solutions... Au fond, ça ne dérangera pas l’islandais de l’aider. Il hoche donc la tête.

— Ouais, si tu veux. Tu m’diras quand et je passerais te chercher.

Il n’a rien contre la conduire là-bas, ça n’engage à rien. Il lui donne juste un coup de main. Ensuite, les choses sérieuses commencent. Tout d’abord il essaie de comprendre le plan, puis ne peut s’empêcher une réflexion sur la chanson qui passe. Il s’étonne des goûts de la jeune femme. Pas qu’il les trouve nuls ou mauvais, seulement il est assez surpris de voir qu’elle connait Thin Lizzy. Quant à Fenrir, il lui tourne toujours autour. Alexandra le lui fait remarquer, et il répond en souriant que tous les chats l’adorent. Après ce petit interlude, ils se mettent au boulot. Ce n’est jamais facile de monter un meuble, peu importe sa taille ou sa provenance. Ils sont parfois en désaccord à cause de certaines vis, mais ça fini quand même par ressembler à quelque chose. Et petit à petit, ils arrivent à vaincre. Flóki ne sait pas combien de temps ça leur a pris, mais ils ont presque fini. C’est passé vite, entre Fenrir qui traînait au début dans leurs pattes, et eux qui n’ont pas arrêté de parler, parfois de tout et de rien. Alors qu’ils atteignent presque leur but, Alexandra lui demande ce qu’il a prévu pour la soirée du nouvel an.

— Je vais rester à Shady Cove, dit-il en relevant la tête vers elle, après avoir fini de mettre une dernière vis. Il s’assoit en tailleur, sans la quitter des yeux. Je vais aller à la soirée organisée par la ville, c’est Jamie qu’en a la charge, j’manquerais ça pour rien au monde, confie-t-il avec un sourire.

C‘est vrai qu’il a hâte de savoir ce qu’elle a prévu. Il sait qu’elle ne manque pas d’imagination, et elle n’a rien voulu lui dire en plus. Donc l’acteur en est réduit à en savoir autant que les autres. Il se demande alors si elles ont fait connaissance toutes les deux. Il ne sait pas quoi en penser, mais il se doute que si c’est le cas, elles ne peuvent que s’entendre.

Lorsque Flóki lui propose de la conduire chez le vétérinaire, Alexandra croit rêver. C’est une bonne chose. Non, une excellente chose ! Et puis, ça l’arrange autant pour le fait de ne pas être obligée de prendre le bus avec un chaton dans les bras, que parce qu’elle est sûre de revoir le scandinave, ce qui est un point non négligeable. Souriant donc, elle hoche la tête, reconnaissante avant de se mettre en boulot. C’est donc, sous les basses de Thin Lizzy puis de celles d’Imagine Dragons et enfin celles de Bastille, qu’ils finissent par se mettre d’accord sur le montage de la commode.

Et au final, alors que le meuble voit presque le jour, Alexandra se lance, demandant de but en blanc si Flóki a déjà quelque chose de prévu pour le nouvel an. Il lui répond simplement qu’il ne raterait pour rien au monde la fête de Shady Cove organisée par Jamie. Sur le coup, ça n’avance pas vraiment Alexandra. Ce qu’elle veut savoir c’est s’il y va seul ou pas. Peut-être y va-t-il justement avec Jamie ? C e n’est pas à exclure. Mais peut-être n’a-t-il encore prévu personne qui l’accompagnera ? C’est fort possible aussi.

« Tu as déjà invité quelqu’un ? » s’informe-t-elle finalement, en portant son regard sur la dernière vis que Flóki met avant de lever son regard sur le bel homme. Voyant que celui-ci secoue doucement la tête, Alexandra sent son courage monter d’un cran « ça te dit qu’on y aille ensemble ? Je n’ai pas non plus envie de rater une telle chose tu sais. Et puis c’est toujours plus marrant si on y avec quelqu’un qu’on connait plutôt que d’aller à la soirée et se retrouver dans la salle comme un cafard qui ne sait pas où il se trouve. »

Bien sur, tout ça n’est que des excuses. Elle se doute fortement que Flóki est du genre à ne pas avoir de mal à s’intégrer dans une fête, bien au contraire. Avec son charme naturel,  son caractère ouvert et son humour d’enfer il n’a pas à avoir peur qu’on ne l’accepte pas. Elle-même n’est pas timide pour un sous et saura s’intégrer à la fête. Mais, voilà. Si elle peut y aller avec Flóki elle ne se plaindra pas. Bien au contraire.

Après que Flóki se soit proposé pour la conduire chez le vétérinaire, pour le petit Fenrir, ils s’attaquent au meuble télé. Malgré quelques désaccords, ils arrivent quand même à monter ce meuble. Au bout d’un moment, Alexandra aborde le sujet du nouvel an. L’islandais lui apprend qu’il compte rester à Shady Cove, surtout pour voir ce que va donner la soirée organisée par Jamie. Il lui arrive de rentrer en Norvège parfois, pour les fêtes de fin d’année, mais pas cette année. Peut-être qu’il aurait dû.

Toujours est-il que la jeune femme affine sa pensée en lui demandant s’il a invité quelqu’un. La regardant, il fronce un peu les sourcils, puis secoue négativement la tête. Il n’a rien prévu de ce genre, il arrive toujours à se mettre dans l’ambiance, à croiser quelqu’un qui connaît, tout ça. Ce n’est pas vraiment son problème de savoir avec qui il y va. Il comptait bien retrouver Jamie à un moment ou à un autre, mais sinon, rien de défini. Et puis c’est surtout des habitants de la ville qui y sont à cette soirée, alors c’est l’occasion de rencontrer les nouvelles têtes, et parfois de se remettre à jour niveau ragots. C’est souvent drôle. Alexandra, elle, saute sur l’occasion pour lui proposer de l’accompagner. Flóki, après un instant, fini par hocher la tête.

— Ouais, pourquoi pas, s’entend-il répondre avant de reporter son attention sur le meuble.

Il se demande intérieurement pourquoi il a accepté. Mais si ça peut lui faire plaisir... De toute façon, ils ne sont qu’amis, non ? C’est juste histoire de s’y rendre ensemble, ils se sépareront ensuite, s’ils trouvent d’autres personnes. Il se rassure ainsi, alors qu’il finit de monter complètement ce foutu meuble, sans qu’aucune pièce ne vienne à manquer ou ne trouve pas sa place. Ils le mettent ensuite à sa place définitive, n’étant pas trop de deux. La télé en place, tout fonctionnant parfaitement. Ils parlent encore un moment, tout en rangeant. Flo joue aussi un peu avec Fenrir, qui vient de se réveiller de sa sieste, pendant qu’il finit son café. Puis c’est l’heure des au-revoir. Demain l’islandais passera la chercher, pour le véto. Et voilà.