Au volant de mon bolide supersonique, je prend un virage un peu trop rapidement et c'est la catastrophe. Je perd le contrôle de mon véhicule et avec le froid ambiant, le véhicule fait un tour avant de finir contre la balustrade qui entoure l'enclos extérieur du Haras. Et merde. Me voilà bien con, les mains sur le volant de mon nouveau bijoux auquel je viens d'arracher le pare choc avant et probablement bien plus. Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits. Les réparations me couteraient une fortune et je ne parle pas de l'enclos car je n'ai aucune idée du prix que ça peut couter mais simplement de ma voiture presque comme neuve. Je frappe un coup sur le volant, exaspéré par mon manque de contrôle sur ce coup là. Je suis pourtant un conducteur très avisé en temps normal, jamais un accident, une conduite irréprochable en respectant les limitations de vitesse. Bref, un citoyen modèle avec zéro PV. Fallait que ça arrive un jour vous me direz. Gamin, j'étais un véritable fanatique des jeux de courses, je n'y passais pas le plus clair de mon temps car le sport ne pouvait pas en pâtir, mais avec Wade, on passait des heures devant la télé à décidé qui serait le meilleur.

Je sors finalement de la voiture pour établir un peu l'étendue des dégâts causés par l'incident. Pas joli à voir, ça me consterne et je me dis que revenir dans le temps serait une invention intéressante, vous imaginez tout ce que l'on pourrait accomplir en ayant le choix de repartir un peu en arrière. Je me suis toujours demandé si mes choix seraient les même mais ce n'est pas le problème. Je fouine dans ma poche et constate que je n'ai pas mon téléphone. Génial, il ne manquait plus que ça.  Après un rapide coup d'oeil dans la voiture. Je prend mon courage à deux mains pour aller frapper chez Eliza, elle n'allait pas être contente. Une fois, je l'ai vu démonté un pauvre serveur car le type en question avait mis de la crème dans son café. Oui, faut l'avouer, cette fille peut mettre mal à l'aise même si les dernières rencontres que l'ont a eu étaient loin d'être inconfortables. Mais je ne vais peut pas aborder ce sujet maintenant. Allez, deux knock knock sur la porte alors que je jette un coup d'oeil en arrière, en direction de ma jolie voiture rouge toute abîmé, ce n'est pas mon genre, mais j'aurais pu verser une larme ce soir. La porte finie par s'entrouvrir et je préfère commencer : « Avant que je te dise quoi que ce soit, sache que tu es ravissante aujourd'hui. » User de mon charme pour aténuer la colère du démon, vous croyez que ça peut marcher ? Je lui offre mon plus beau sourire et je continu : « Alors voilà, j'ai eu un soucis technique et...  ben ta barrière d'enclos en a pâti. » Je ne lui parle pas tout de suite de l'état de ma voiture, elle s'en fiche probablement de toutes façons.

Après avoir eut le courage d'enfin frapper à sa porte, je me fais tout petit, pas facile quand on fait 1m86 mais je fais au mieux pour palier un peu l’étendue des dégâts. J'étais pourtant en colère, ça allait me couter un bras et ma voiture quasi neuve devra être totalement refaite, on sait tous que la carrosserie est très cher. Mais je préfère faire profil bas pour le moment, avant de voir la réaction de la jolie blonde au moins. Elle commence par une remarque amusante et qui met du baume au cœur, au moins, elle a encore de l'humour, tout n'est pas perdu. « J'aurais préféré » Oh oui, car en temps normal, être à ses côtés était agréable, très agréable même. Je devrais peut être regarder si elle n'a aucun objets tranchant sur elle, au cas où l'envie de me buter lui venait. Je m'écarte pour la laisser sortir lorsqu'elle me demande ce qui s'est passé : je suis un boulet qui n'a pas su garder le contrôle de son véhicule ? « pour faire simple, j'étais sur la route et la seconde d'après, dans ta barrière. Une plaque de verglas peut être. » Oui oui, ça c'était bien, beaucoup mieux que de prétexter une mauvaise conduite, même si elle serait peut être pas dupe. Dans le fond, c'était vrai, même un meilleur conducteur aurait terminé de la même façon.

Bref, je l'accompagne jusqu'au lieu du drame. Une chance pour moi qu'elle soit au Haras et pas en train de se balader en ville, parce que l'idée de rentrer à pied pour trouver une dépanneuse et ensuite revenir ici ne m'enchantais guère. Les pieds glacés je tente de mouvoir mon gros doigt de pied. Une réussite. Nous y voilà, je le regarde pour observer une réaction de sa part, voir ce qui peut bien se passer dans son esprit actuellement et je fronce les sourcils en anticipant : « je payerais bien sur les réparations nécessaires. » C'est papa qui allait être content en apprenant que je dois emprunter à la société pour ça. A moins qu'on s'arrange et que je paye en nature, pas sur que la supercherie fonctionne. L'avantage, c'est que le côté monétaire ne serait pas un soucis pour la jolie blonde, elle est connu en ville pour être blindé et même si je ne m’intéresse pas aux rumeurs, aux vues de son attitude, c'est probablement vrai. De plus, si elle est aussi passionnée que lorsqu'elle fait l'amour, ça risque de pas être joli joli à voir,un véritable bain de sang. Alors me voilà, immobile, comme un enfant pris sur le fait qui attend sa sentence. Quand j'étais gamin, maman savait toujours comment me punir après une bêtise, elle choisissait la punition adéquate pour être certaine que moi et Wade, on ne recommencerait pas une deuxième fois, et en général, on ne réitérait pas ensuite.

Si je m'étais cru dans fast and furious ? Si seulement, tout serait plus simple. Mais non, moi je suis du genre papi qui respecte les limitations de vitesse et j'arrive irrémédiablement à l'accident malgré tout, c'est ce que j'appelle ne pas être doué. En même temps, j'excelle dans pas mal de domaine sportifs, on peut pas tout faire. « Là aussi, j'aurais préféré. Si ça avait été un film, j'aurais pas lamentablement perdu le contrôle et en plus j'aurais eu le fille non ? » un sourire à son égard avant de constater son regard effaré face au véhicule et les damages collatéraux causés par ce dernier. Lorsqu'elle me dit de me mettre au vélo, un rire s'échappe de ma bouche, elle a pas tort pour le coup, le soucis, c'est qu'en vélo, on arrive moins vite à la destination prévu. Mais, c'est une idée comme une autre que je vais étudier très sérieusement. Manquerait plus que je me plante en vélo tiens. Le pompon.

Il ne m'était même pas venu à l'esprit qu'une bête puisse être blessé dans l'accident, heureusement pour moi, rien de tel, car des pertes matérielles sont remplaçables mais ce n'est pas le cas de ses purs sangs. Elle le prenait d'ailleurs plutôt bien pour une nana à qui on venait de détruire une partie de son travail. Je n'aurais probablement pas été aussi calme si ça avait été moi. Elle me proposait même des solutions pour m'en sortir sans dépenser trop d'argent. Une gentillesse à laquelle je ne m'étais pas attendu quant on songe au personnage, comme quoi, faut jamais se baser sur les apparences, elles sont souvent trompeuses. « C'est sympa, mais vu l'état de la caisse et l'endroit où l'impact s'est produit, je vais devoir appeler une dépanneuse, je serais pas crédible après. Tant pis, mon frère aurait un cadeau de noël moins conséquent. » Ouais, fallait mieux prendre ça à la rigolade non ? Le drame était passé maintenant de toutes façons. Je la vois sortir une cigarette et me retient de lui faire un sermon sur les méfaits de ces petits choses.

« En parler de dépanneuse... J'ai oublié mon téléphone au magasin, tu crois que... » Je ne fini pas ma phrase, elle a rapidement du comprendre où je voulais en venir, fallait pas avoir fait dix ans d'études et elle est en plus très intelligente. Oui, j'abuse un peu, je lui pourri son enclos, elle m'offre des solutions amiables que je refuse et en plus de tout ça, je n'ai évidement pas de téléphone pour régler le problème de moi même. Une véritable plaie. Je peux concevoir qu'elle aurait espéré me voir dans une autre situation, moi aussi d'ailleurs.

Oui, en même temps, j'ai jamais été hyper douer pour draguer, c'est vrai, on dirait pas comme ça, avec mon physique, disons que les efforts, c'est pas vraiment moi qui les ait fait dans le passé.  Mais n'importe qui serait conscient que l'accident comme technique de drague, c'est hormis, ce n'était d'ailleurs pas mon objectif premier, j'essayais simplement de détendre l'atmosphère et d'essayer de la faire avec mon énorme bourde -quoi, je peux appeler cet accident une bourde ?-. « J'aurais du rester dans les classiques et tenter le coup de la panne. » fis je en souriant. Quand j'y repense, la panique m'avait envahi quelques minutes plus tôt et le contrôle de mon véhicule était devenu quelque chose que je ne gérais plus du tout. Je baisse la tête, un peu gêné par tout ça. C'est vrai, le ridicule de la situation était flagrant et même si les pertes n'étaient que matérielles, elle devait me prendre pour un fou du volant.

« J'ai jamais été doué pour les mensonges, quand j'étais gamin, j'avais voulu faire croire à ma mère que c'était pas moi mais la chienne qui avait tâché le tapis de grand mère, tu parles elle... » oui, comme si c'était le moment de raconter tes vieilles histoires de famille Jayden. Je fronce un sourcil et ajoute : « et je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Mais ne t'inquiète pas, j'ai une bonne assurance, tes réparations seront faites sans soucis. » Je finis par lui demander son téléphone et je joins la dépanneuse de la ville, priant pour que ce ne soit pas Chase qui vienne récupérer l'engin, ce serait le pompon. Je pousse un soupire et reviens vers la belle pour lui tendre son portable. « merci » je reprend un peu mon calme car ma maladresse prit le dessus quelques instant. C'est vrai en même temps, par quoi commencer. « Je suis peut être pas un bon automobiliste, mais je m'en sors pas trop mal en bricolage, si tu veux que je bidouille quelques chose en attendant bien sur que les véritables réparations soient faites. » Je hausse les épaules, elle a raison, je ressemble à un adolescent maladroit qui veut demander à une fille de l'accompagner au bal de promo mais qui sait pas comment faire.

Je récupère quelques affaires dans la voiture, histoire de ne pas me retrouver comme un con lorsque la dépanneuse viendra et faire une boulette de plus en oubliant genre mes clés de maison dans cette dernière. Je me suis assez ridiculiser pour aujourd'hui. Je ris intérieurement car après ça, la pauvre Eliza n'aura surement plus aucune envie d'avoir à faire à moi... Dommage, on s'est pourtant bien amusés jusque là.

L'humour reste ma seule arme pour ne pas sombrer dans une sévère dépression. Elle me le rendait d'ailleurs très bien, ce côté piquant chez elle m'a toujours amusé, jamais en panne de mots, lui clouer le bec, ça doit pas être évident, même si ça a jamais été mon but. Elle me signale alors que je risque de plus rien bouffer en ne fraudant pas. « J'ai quelques kilos en trop, ça tombe bien. » fis je en me frottant le ventre. Plus sérieusement je ne sais, peut être une part de culpabilité que je ne gèrerais pas, fraude à l'assurance, tout le monde le fait, moi j'en suis incapable. Persuadé que le revers du bâton viendrait me frapper en pleine tête un jour ou l'autre si je tentais un quelconque manigances. J'apprécie fortement le fait qu'elle ne souhaite que m'aider et qu'elle ne s'inquiète pas, j'ai quelques fonds de côtés, pas prévus pour ça, mais tant pis, et puis ma voiture finira probablement à la casse de toutes manières lorsque l'on voit l'était de la carrosserie, alors comme elle l'a suggéré plus tôt, je pouvais toujours investir dans un vélo en attendant un prochain achat. « Pas d’inquiétudes à avoir, ni pour moi, ni pour ta barrière. J'ai des ressources que tu ne soupçonne même pas. » fis dans un clin d’œil. Quelques sous de côté sur un compte, un salaire plus que correcte et stable, et dans le pire des cas, je pourrait me prostituer. Enfin bref, je lui emprunte son portable pour appeler la dépanneuse.

De retour, je tente de trouver une solution adéquate, en lui proposant même de faire quelques réparations manuellement si elles sont possibles, je suis bricoleur et plutôt doué de mes mains -elle est d'ailleurs bien placée pour le savoir x)-. Le temps de récupérer des objets de première nécessité dans ma voiture et elle me propose gentillement de rejoindre l'intérieur du bâtiment. Un sourire et j'accepte sans me faire prier, avec tout ça, je n'avais pas remarqué que la température ambiante était plus que fraiche. « Bien sur, il n'arrivera pas avant une bonne demi-heure, une heure de toutes façons. » Je la suis alors jusque dans l'enceinte du haras, je ne suis plus venu dans cet endroit depuis des lustres, maman avait pour habitude de nous emmener avec Wade observer les chevaux puis en faire lorsque l'on a été plus grand. Je dois avouer ne pas y avoir mis les pieds depuis son décès. « En dehors de... ça. Ca va ? » une question risquée là tout de suite mais que je me permet malgré tout, je ne l'ai pas revue depuis quelques semaines, ces dernières passent si vite.

Je la suis pour rejoindre l'intérieur de la maison, avec cette montée d'adrénaline le froid n'avait pas atteint mon être, mais elle a raison, on sera mieux dedans. Bien au chaud. Elle me dit que les fêtes la mette en joie, ce moment de l'année est un véritable bonheur pour tous, enfin presque, pour notre famille, il est ancré de ce souvenir : la mort de maman. Et je dois avouer ne pas me souvenir d'un noël joyeux depuis son décès. La magie de cet événement s'est évaporé avec elle. Alors oui, on se retrouve avec Papa et Wade, mais franchement, ce n'est pas convivial, en général d'ailleurs, on commande une pizza et on regarde un film ou une rediffusion de match. Mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir, je lui adresse un sourire et me contente alors de répondre très vaguement : « on se retrouve avec wade et papa. » cette année pourrait même encore différer des précédentes, vu la tension entre mon frère et mon père en ce moment, pas sur que j'arrive à les réunir. Cette idée ne m'enchante pas, et en général, je suis pressé que cette période de l'année se termine car elle fait revivre des souvenirs pas assez enfouies à mon goût.

Dans la famille, on ne fête pas noël et d'ailleurs si Chris et Shayne n'avait pas insisté pour décorer le magasin cette année, il aurait été le seul a ne pas arborer de jolies guirlande et des lumières à foison. J'entre à l'intérieur, tout a bien changé, plus neuf, plus jeune, la décoration reflète bien le personnage, élégante, sophistiquée et un brin provocatrice vu les dépenses qui ont du être fournies. Je tais ma curiosité et me concentre de nouveau sur la jolie blonde. « Tu rentres dans ta famille j'imagine ? » Oui, pas qu'elle m'ait déjà conté quoi que ce soit sur ses proches, mais elle n'est pas originaire de Shady Cove et toute sa famille ne l'a probablement pas suivit lorsqu'elle est venue s'installer ici. En fait, je me rend compte que je ne sais rien d'elle, parce que notre relation se résume a autre chose, que de longues discussion n'est pas dans nos habitudes. Nos discussions sont d'ailleurs le plus souvent allongés et la bouche n'est pas utilisé de la même façon. Je me frotte les mains et je retire mon manteau à mon tour.

Tendu était un euphémisme, la plupart des habitants savaient que les choses ne se déroulait pas bien pour mon père et Wade, ces deux là se tiraient dans les pattes comme des gamins, parfois, je me demandais même si mon père était le plus mature des deux. Ils m'épuisaient et les regarder s'entretuer me brisait le cœur. Simplement car dans le fond, ils s'aimaient, ils sont justes incapables de se comprendre et de le montrer, dans le fond, ils sont très similaires. Alors, oui, entre ça et les mauvais souvenirs suggérés par cette période de festivité, je n'étais pas pressé d'en arriver au jour de noël. « On va dire que ça risque de ressembler à Hiroshima plus qu'à la fin du Grinch. A moins, qu'ils arrivent à se tenir pour les fêtes. Enfin, je vais pas t'embêter avec ça, et puis, ça ne fera pas évoluer la situation de toutes façons. » Manteau retiré, je le pose dans l'entrée et je répond simplement à sa question : « je ne suis pas contre un café, je te remercie. » Je me met un peu à l'aise, en gardant malgré tout une certaine retenue, je n'allais pas m'installer comme si j'étais chez moi, surtout après ce qu'il venait de se passer. Et puis, je suis quelqu'un de plutôt discret dans la vie de tout les jours, loin d'être un sans gêne qui se permet tout.

Je lui pose une question simple, m’intéresse un peu à ses projets de fin d'année, alors comme ça, elle vient de Portland, c'est amusant, mais je ne le savais même pas. Faut avouer que les personnes que je connais bien dans cette ville ne sont pas si nombreuses que ça, je ne parle pas des connaissances mais de réelles amitiés. « ils doivent te manquer, ta famille. » Simplement pour faire la conversation, et parce que je me rend compte d'une curiosité peut être trop importante de ma part, j'enchaine :« Une soirée est prévue en ville pour le nouvel an, j'y serais probablement, d'après ce que j’entends tous les jours au magasin, une bonne partie de la ville y sera. »  Quelques trophées s'entreposent dans le lieu, je regarde autour de moi dans un sourire. Le lieu a été sacrément rafraichi par sa touche féminine, il en avait besoin, même si j'adorais l'ancienne décoration plus old school, elle a réussi à s'approprier l'endroit sans le dénaturer totalement.

Elle n'insiste pas et je dois avouer que cela m'arrange un peu, y penser me bouffe déjà bien assez le cerveau comme ça, pas besoin d'en parler pendant des heures. En même temps, j'ai jamais été du genre à confier mes envies et tracas, du moins pas à n'importe qui. Elle n'était pas n'importe qui, c'est sur, mais ce n'était pas non plus une amie, notre proximité restait trop faible pour que je lui dévoile tous mes secrets. Quant à la pénibilité de ses fêtes de fin d'années, c'était la même chose tous les ans depuis le décès de maman, pas de grandes fêtes, seulement pizza et match de foot à la télé, la dispute entre les deux n'avait rien arrangé, c'est sur, mais finalement, je n'ai pas passé un réveillon de noël heureux depuis des lustres. Je choisis de m’intéresser un peu à elle, sans briser les murs de son intimité, je reste dans les limites du possibles et me contente de questions bateaux. J'apprends d'ailleurs à cette occasion qu'elle rentrera à Portland pour les fêtes. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller, en même temps, tout s'est enchainé très vite et l'eventualité d'un road trip ou même de vacances hors de Shady Cove ne se s'est rarement présenté et même si sur le plan portland ne parait pas si loin, je n'avais jamais franchi les kilomètres qui séparent les deux villes. « Tant mieux. » lançais je dans un sourire, la famille, c'est important. Elle a de la chance et j'en suis ravie pour elle.

« J'ai entendu dire que c'était Jamie Hawkins qui organisait tout ça. » Shayne lui en avait parlé quelques semaines avant, disant que sa soeur était en plein stress face à une organisation si prenante. Je ne savais pas que Jamie et elle étaient des amies, en même temps, à part passer ma scolarité entière avec Jamie, faire les même soirées, je ne me souviens pas lui avoir parler plus de dix minutes. « d'après les dires de mes clients, ça promet d'être épique. » Je hausse les épaules, je prend la tasse qu'elle me tend et frôle sa main en même temps, une sensation douce et agréable. Je prend une gorgée de ma boisson chaude et je la maintiens ensuite dans la main droite. Ca fait un bien fou, du café, j'en bois cinq par jours en temps normal, ça m'aide à tenir la journée, sans ça, je devrais me mettre à la cocaine, alors le choix est vite fait. Et puis avec le froid dehors, il est clair qu'un peu de chaleur ne fait pas de mal à l'organisme. « c'est superbe ici, je ne suis plus venu depuis très longtemps, ça a bien changé. »

Quelques discussions entre nous amènent clairement à me rendre compte qu'on ne sait absolument rien de l'autre. Pas si étonnant que ça, mais dans une ville si petite, on croit connaitre tous ses habitants parfaitement. En même temps, aucun de nous deux n'a jamais essayer d'en savoir plus sur l'autre avant aujourd'hui, la relation que l'on entretenait nous convenait à merveille. D'ailleurs, on était plus serein lorsque que l'on était nu étrangement. Je lui raconterais la soirée lors de notre prochaine rencontre, qui je l'espère sera moins chaotique que celle là, parce que franchement, aujourd'hui, j'étais passé pour le plus grand boulet de Shady Cove et en plus de ça, j'avais perdu un paquet d'argent, une chance que je n'économise pas pour faire le tour du monde ou j'aurais clairement du annuler. Elle regarde dehors et me fait signe pour me dire que la dépanneuse est là, dehors à m'attendre. « Super. » je rassemble mes affaires, gants écharpe et manteau que j'enfile en quelques secondes après avoir posé ma tasse de café sur le comptoir de la kitchenette.

Je me rapproche de l'entrée, regarde à mon tour par la fenêtre pour y voir ce type au loin, avec un regard au moins aussi horrifié que le mien lorsque j'ai vu les dégâts causé par une bêtise. elle n'est pas bien loin. « Merci encore pour le café, et passe de bonnes fêtes de fin d'années. Recontacte moi quand tu as la facture. » histoire que je me coupe les veines avec un petit suisse avant. (a). Je franchis la porte, rejoins le dépanneur et commence à lui expliquer la situation. Son air interloqué s'efface vite et un sourire amusé se dessine sur son visage. Je ne sais pas ce qui me retiens de lui en décoller une mais en même temps, il est un peu mon sauveur la tout de suite, alors je choisi de subir ses moqueries -entièrement justifiés en passant-. Quelques minutes plus tard, nous quittions le lieu, les restes de la bagnole derrière l'engin et je lui demandais de me déposer au magasin en jetant un dernier coup d'oeil au haras.