Encore une journée longue et éprouvante, qui va se terminer sous la couette avec une bouillotte. Morgan en rêve, littéralement. Sa grippe est passée, mais il est toujours fatigué. Même s’il dort bien, que la journée il n’a aucun soucis de fatigue, le soir il est irrémédiablement crevé. Ce doit être le stage qui lui pompe toute son énergie. Il ne compte pas toujours ses heures, il reste tant qu’on a besoin de lui. Quelques rares fois, comme aujourd’hui, c’est une journée à rallonge. Il est presque parmi les derniers à s’en aller. La nuit est tombée depuis un sacré bout de temps lorsqu’il prend le chemin de la maison. Ce n’est pas bien loin des bureaux du journal, mais ce n’est pas agréable. Il fait froid, sombre... Bref. Le jeune anglais se dépêche bien vite de rentrer.

C’est cependant avec une certaine surprise qu’il trouve la maison vide. Christopher est donc sorti. Morgan regarde son portable, mais n’y voit aucun message. Se déchaussant, après avoir enlevé sa veste et son bonnet, il pousse un soupir. Puis se dirige vers la cuisine. Là, il y voit un petit mot écrit de la main de son amant, qui l’informe que le repas est déjà près, dans le frigo, et qu’il ne sert à rien de l’attendre ce soir. Le petit « je t’aime ♥ » le fait néanmoins sourire. Et puis il n’a pas à s’occuper de préparer sa bouffe, c’est déjà ça. Il se demande quand même où est passé l’ancien militaire. Attrapant son portable, il lui envoie un petit message pour lui signifier qu’il est rentré, c’est le minimum.

Il ne demande rien d’autre, il aura des explications plus tard. Il mange d’abord, tellement il meurt de faim. Mais au lieu de rester seul à table, il se fait un petit plateau télé. Histoire de décompresser un peu. Après avoir mangé – et tout rangé –, il va attraper son ordi portable et décide de se mettre au boulot. Enfin, au boulot, si seulement son envie décidait de venir lui passer un petit coucou. Il doit rendre un rapport pour son stage, chose qui l’enchante énormément. Il ne peut nier qu’il apprend pleins de choses auprès de Noah, mais faire un rapport pour quoique ce soit n’a jamais été son fort.

Il rassemble déjà toutes les notes qu’il a prises, que ce soit directement sur le stage ou sur la façon de faire ce foutu devoir. Il en est déjà épuisé, d’autant que son cerveau tourne clairement au ralenti. Ça commence à l’énerver. De plus en plus, à mesure que les minutes, peut-être les heures, passent. Une heure, ou deux. Voire trois, il n’a pas vraiment fait gaffe. Il ne voit pas le temps passer, malgré le fait qu’il doive réfléchir d’autant plus qu’il n’est pas à cent pour cent concentré. Chris n’est toujours pas rentré...

Il est 22h30 lorsque Christopher sort du Shelter. Après une dernière accolade amicale échangée avec Jayden, il se sépare de lui, tout deux ayant un autre chemin pour rentrer. L´ancien officier marche lentement, sentant les effets de l´alcool se dissiper peu à peu avec le froid environnant. Faut dire qu´il a assez forcé sur la boisson. Mais bon, ça vallait bien évidement le coup. Une soirée avec Jayden est toujours une soirée de gagné. Sympatique, marrante, détendue. Voilà ce qui avait manquer à l´ancien officier après cette semaine.

Faut dire qu´en une semaine, il y a eu pas de chose qui se sont passé dans la vie personnelle de Christopher. Une visite du père de Morgan aux conséquences douloureuses qui l´ont mit a l´arrêt pendant une semaine, son amant qui a commencé un stage au journal de Shady Cove, son amant qui rentre tous les jours plus crevé que le précédent et qui se laisse traité comme un vulgaire stagiaire. Une main d´oeuvre gratuite en somme. Mais surtout il y a eu cette rencontre avec William. A croire que c´est un trait de caractère propre aux Smith de débarquer chez lui comme un cheveux sur la soupe. Non pas que ça le gêne réellement c´est juste ... surprenant, diront-nous. Enfin.

Toujours est-il qu´en début de soirée -il devait être 20h45 ou un truc de ce genre- Christopher a reçut un message de son amant disant qu´il est enfin rentré. Secouant la tête, désabusé, il n´a pas répondu au message, se demandant simplement si son responsable de stage n´exagérait pas un peu. Mais Morgan a 22 ans, il saura se débrouiller. Du moins, est-ce que l´ancien officier espère. L´idée qu´on utilise son amant pour des tâches ingrates ne lui plait vraiment pas. Et si ça continue comme ça, Noah aura droit à une discussion corsée. Mais pour l´instant on n´y est pas encore.

C´est vers 23h00 que Christopher passe la porte de sa maison. En temp normal il aurait mit un tout petit plus d´un quart d´heure pour rentrer. Mais il se sent encore un peu faiblard et l´alcool n´aide pas a y remédier. C´est donc avec une légère douleur sourde au niveau des ses tempes, le laissant penser que ce mal de crâne risque fortement de s´accentuer au cours de la nuit, qu´il referme la porte. Déchaussant ses chaussures et enlevant la veste, il soupire lourdement lorque son écharpe et son bonnet tombent au sol. Prit d´une subite nonchalance, il les laisse par terre et se dirige vers la cuisine. Là, il attrape un verre, le rempli d´eau et le vide d´une traite. En voulant se le remplir à nouveau, Christopher se tourne vers le salon. Assit sur le canapé, seul et dans l´obscurité avec simplement la lumière de son ordi portable qui éclaire son visage, se trouve son amant. affichant un sourire, l´ancien militaire se prend encore le temps de finir son deuxième verre, avant de se diriger vers son anglais chéri. Sans retenue, il se laisse tomber à ses côtés et se penche vers lui.

"Salut mon chéri" sourit-t-il en l´embrassant sur la tempe avant de le prendre dans ses bras et se blottir contre lui "Tu m´attendais?"

Bon, les effets de l´alcool ne se sont pas vraiment dissipés et semblent même revenir au grand galop.

Il n’est pas complètement dedans, mais il n’est pas complètement ailleurs non plus. Morgan n’arrive pas à se concentrer totalement, si bien qu’il pagaie un peu. Il a du mal à avancer dans son travail. Il a l’impression de s’éparpiller en tous sens, alors qu’à par le bourdonnement de la télé, il n’y a rien d’autre pour le distraire. Le programme qui passe n’est pas non plus intéressant, ce qui réduit considérablement le potentiel déconcentration. Parfois, il ferme les yeux et bascule sa tête en arrière, sur le dossier du canapé, pour quelques minutes de repos. Il n’empêche que lorsqu’il perçoit la porte d’entrée s’ouvrir et se fermer, il est en train d’écrire. Un petit regain de vivacité.

Le britannique ne fait pas plus attention à Christopher. Pas jusqu’à ce que ce dernier ne remarque sa présence, et vienne d’installer à côté de lui. Ou s’écrouler, s’avachir, tout dépend du point de vue. Il le salut, l’embrasse sur la tempe, le prend dans ses bras, se blotti contre lui, et lui demande s’il l’attendait. Et tout ça face à l’impassibilité de l’anglais. Flegme british. Morgan a quand même eu un léger sourire, mais maintenant il le trouve trop câlin pour être dans son état normal. Il le laisse quand même faire, tandis qu’il finit de taper son paragraphe.

— Non, je n’ai juste pas vu le temps passer, répond-il, encore concentré sur son ordinateur.

Pour une fois qu’il a une piste, il ne va pas lâcher tout de suite. Même avec un Chris qui s’accroche à lui. Quelques clics plus tard, l’étudiant s’arrête, après un point. Il tourne le regard sur lui, et lui donne un petit coup d’épaule pour qu’il se redresse. Pouvant enfin le regarder dans les yeux, il devinerait presque où il était de sorti. Même largement fatigué sur les bords, Morgan n’est pas aveugle, surtout lorsqu’il s’agit de son amant. Il reprend la parole ensuite, mais sans animosité. Il a juste envie de savoir, et il a le droit, non ? Chris ne l’a prévenu de rien, donc il a dû aller boire un coup avec l’un – ou l’une – de ses amis. Il aurait pu lui envoyer un petit sms quand même, c'est la moindre des choses. L'anglais lui dit toujours à l'avance lorsqu'il sort. Il y assez de moyens de communication comme ça.

— Shelter ? demande-t-il succinctement, en espérant quelque part que ce soit le cas. Tu étais avec qui ?

Christopher n´est pas vraiment ce qu´on pourrait appeller apte à montrer ses sentiments et n´est pas tactile pour un sous. Mais cette situation là est ...autrement. Il ne saura dire pourquoi, toujours est-il qu´il est prit d´une brusque envie de tendresse avec son amant. Et pas seulement de la tendresse enfaite. Mais il n´est pas encore question de cela. Quoiqu´il en soit, il ressent un pincement au coeur en entendant le ton détaché de son chéri. Généralement c´est lui qui est d´humour câline, non? Ben apparement il ne l´est pas aujourd´hui. Mais Christopher ne désespère pas. Restant blottit contre lui, il pose sa tête sur son épaule et regarde l´écran d´ordinateur.

"Tu fais quoi?" veut-il savoir en désignant l´écran d´un coup de menton.

Morgan, pourtant, ne répond rien, se contentant simplement de le dégager d´un mouvement l´épaule. Se renfrognant légèrement, Christopher le lâche à contre coeur et se redresse. Il s´apprête à se relever pour partir, sentant bien qu´il n´est pas le bienvenue maintenant, lorsqu´il croise le regard de son amant. Celui-ci le regarde, intransigeant, avant de poser une question. Un seul mot. Shelter. Christopher arque un sourcil, interrogateur. Comment peut-il savoir ça? Il ne lui a rien dit de tel. Mais Morgan n´a pas fini. Se tournant un peu plus vers lui, il lui demande avec qui il était de sorti. L´ancien militaire soutient quelques instants son regard, avant de soupirer doucement.

"Jayden, mon boss." répond-t-il "Il m´a donné ma semaine sans poser de questions et là il avait juste envie de boir une bière avec moi et prendre de mes nouvelles" il hausse les épaules, innocent "Enfin, ce n´était pas que une bière, y avait deux ou trois truc plus fort avec mais on s´en fout."

Puis, sans plus hésiter, il se penche, arrache l´ordinateur portable des mains de Morgan et le ferme, non sans avoir la présence l´esprit d´enregistrer ce qu´il était entrain d´écrir. Puis, prenant appuie sur le canapé, Christopher se tourne, passe sa jambe au-dessus des genoux de son amant et se retrouve à califourchon face à lui. Il l´observe quelques instants puis sourit et va lui embrasser le cou avant de remonter lentement le long de sa mâchoire.

"ça fait longtemps" souffle-t-il en s´avançant vers l´oreille de son amant "trop longtemps que je n´ai plus vu ton corps sans ces foutus habits" lui sussure-t-il à l´oreille. "Je pense qu´il va falloir y remédier ce soir ..."

Ce disant, il lui mordille délicieusement le lobe de l´oreille, tandis que ses mains se promènent sur son torse jusqu´à s´arrêter au niveau de son col. Là il attrape le tissu entre ses doigts et commence lentement et à mouvement compter, à lui défaire le premier bouton de sa chemise.

D'ordinaire, c'est plutôt Morgan qui quémande pour des câlins. Mais pas ce soir. De même, souvent, il est obligé de composer avec l'humeur de Chris pour finalement avoir ses câlins. L'ancien militaire est celui qui cherche le contact, et il reste blotti contre lui jusqu'au petit mouvement d'épaule de l'anglais. Sans vraiment le vouloir, Merlin est distant, il n'a pas la tête à ça. Il ne répond même pas lorsque Christopher veut savoir ce qu'il fait. D'ailleurs, il devine que son amant n'est pas forcément dans son état normal, pour être tendre, d'un coup, comme ça... Il lui demande s'il était au Shelter et avec qui.

Après sans doute un petit étonnement passager, l'américain lui apprend qu'il était avec Jayden, son boss. Morgan acquiesce simplement. C'est vrai que Chris a eu une semaine de repos à cause de l'altercation avec John Smith. Ils sont amis, normal que Landon ait envie de le revoir, ça fait plusieurs jours que Christopher est resté à la maison quasiment sans sortir. Morgan l'a déjà croisé plusieurs fois, ce type est sympa, mais... Voilà quoi. Il n'est pas si jaloux que ça, il ne fait aucun commentaire dessus. Cependant, l'étudiant fronce les sourcils quand son amant lui dit qu'ils n'ont pas bu qu'une seule bière. Ça explique son comportement alors. Puis Chris lui enlève son ordinateur des mains.

— Hé non ! Chris j'ai pas fini de- proteste-t-il alors que l'ancien officier referme son ordi, le pose plus loin, et se retrouve à califourchon sur ses genoux.

De quoi lui couper la parole. Il affiche un air renfrogné pour lui faire comprendre que ce n'est pas vraiment le moment. Au moins Christopher a pensé à enregistrer, c'est mieux que rien. Morgan n'a le temps de rien ajouter que l'américain l'embrasse dans le cou, puis décale ses baisers sur sa mâchoire. Le brun penche inconsciemment la tête et frémit légèrement, le cou étant une partie trop sensible chez lui. Trop, parce que, comme dans le cas présent, il a déjà envie de se laisser aller. Et Chris, en bon sadique, ne manque pas d'aller lui mordiller l'oreille. Il lui susurre des mots qui l'émoustille. Il a raison en plus, avec le froid qu'il y a eu entre eux, ses côtes, la venue de William, sa fatigue à lui – et plus si affinités –, ça fait longtemps qu'ils ne l'ont pas fait. Alors que Christopher commence à déboutonner sa chemise, Morgan rouvre les yeux et lui attrape doucement les poignets.

— Chris... souffle-t-il, sans brusquerie. Tu es sûr que.. ça va ? Tes côtes...

Il paraît plus inquiet maintenant, mais c'est sincère. Et puis l'américain est gentiment bourré, aussi... Il supporte son regard, tout en écartant un peu ses mains.

Plus ou moins deux semaines. Voilà le temps qui est passé depuis la dernière fois que Christopher et Morgan se sont associés pour la partie charnelle de leur relation. 15 jours que l´ancien militaire n´a plus vu son amant sans ses habits, 15 jours qu´il n´a plus touché la peau de son torse et de ses fesses comme il compte le faire. 15 jours qu´il n´a plus atteint l´apogé du bonheur.15 jours. C´est vraiment trop long. Alors même si Christopher était encore un peu réticent et prudent par peur d´avoir encore encore mal aux côtes, voir son amant là, aussi passif, distant et détaché, réveil ses pulsions sexuelles qu´il ne veut et ne peut contennir.

Sans attendre, il attrape l´ordinateur de Morgan. Ignorant sa protestation, il referme l´ordinateur et le pose sur le côté. Sans plus hésiter, il se tourne et, en deux temps trois mouvements, il se retrouve à califourchon face à Morgan. Là il commence gentiment à le chauffer en lui taquinant le cou -a force de faire l´amour à son amant, Christopher sait pertinement que c´est un endroit très sensible chez lui- puis remonte lentement vers son oreille avant d´expliquer ses intentions à Morgan. Celui-ci se laisse faire quelques temps, mais, avant que Christopher n´ait put lui ouvrire le deuxième bouton, Morgan le stop en lui attrapant les poignets. Relevant le regard sur son chéri, l´ancien militaire fronce légèrement les sourcils, se demandant ce qui se passe. Les explications ne tardent pas à venir: l´anglais s´inquiète pour lui, demandant s´il est sûr que ça ira avec ses côtes. Christopher esquisse un demi sourire.

"Je t´ai déjà dit de cessé de t´inquièter pour moi, non?" répond-t-il en délivrant une des ses mains de l´emprise de Morgan pour la posée sur sa joue "ça va aller mon chéri. Crois-moi." il se penche et l´embrasse tendrement "Je veux simplement nous procurer un peu de bonheur." il l´embrasse sur la commissure des lèvres "Alors tais-toi et laisse-moi faire, okay?"

Ce disant, il capture à nouveau les lèvres de son amant, les doigts s´affairant à nouveau à défaire les boutons de la chemise. Pourtant les deux derniers boutons lui résistent. Trop. Beaucoup trop. Grognant légèrement, Christopher force un peu. D´abord gentiment puis de plus en plus fort jusqu´à ce les boutons ne cèdent pour de bon. L´ancien officier n´entend que les petits chliquetis lorsque les boutons tombent au sol, tandis qu´il passe la chemise sur les épaules de son amant. Passant ensuite une main derrière sa nuque, il l´oblige à s´avancer un peu, histoire de pouvoir lui enlever complètement le vêtement. Une fois le tissus hors du chemin de manière à ce qu´il ne dérange plus Christopher, celui-ci attrape le visage de Morgan dans les mains et l´embrasse à nouveau, plus sensuellement et avec plus véhémence.

Et tandis que leur esprit fusionnent, que leur salive se mélangent, l´ancien militaire sent un bonheur sans nom naître en lui et commencer à prendre de d´ampleur, en même temps que son rythme cardiaque, sa respiration et sa température augmente.

Christopher connait par cœur les réactions que peut avoir Morgan, suivant les parties de son corps qu’il taquine. Mais c’est facile aussi. La réponse est : presque toutes. Certaines avec plus d’intensité, évidemment. Comme le cou, la nuque, les oreilles aussi, sans compter la poitrine, le ventre – et le bas –, les fesses, les cuisses, tout ça. Mais le jeune homme étant lui-même, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter aussi. S’ils n’ont pu le faire récemment, c’est en parti à cause des coups reçus. Il n’a pas envie de lui faire mal ou quoique ce soit. Ce serait vraiment dommage, débile, stupide. Enfin voilà quoi. Mais malgré tout, Chris le rassure, lui dit de ne pas s’en faire, que tout ira bien.

Morgan est plus concentré sur le baiser d’ailleurs. Puis il acquiesce en silence lorsque son amant lui dit de se taire et de se laisser faire. Ça, il en est capable. Par contre, le voir ainsi, et se savoir désiré, lui donne tout de suite chaud. Leurs lèvres se retrouvent aisément, pour ne plus se quitter d’un moment. L’anglais ferme les yeux, et pose ses mains sur les cuisses de l’américain pour ne pas l’entraver dans ses mouvements. Et pourtant, celui-ci a du mal, au final, à défaire les deux derniers boutons de la chemise. Alors que Merlin allait sourire et baisser les yeux pour l’aider, il sent avec horreur les deux attaches lâcher. Complètement. Il pousse à peine une exclamation que Chris est déjà passé à autre chose et lui enlève sa chemise. Désormais torse nu, il se retrouve de nouveau à embrasser son amant, de façon beaucoup plus franche.

La sensualité et la passion dont fait preuve Christopher a tôt fait d’être contagieuse, et de gagner l’étudiant. Il est jeune, il réagit vite, il faut le comprendre. Encore plus face à son ancien militaire de petit-ami. Tous les signes de l’excitation sont là. Morgan glisse ses mains à la taille de Chris. Attrapant le bas de son pull et de son t-shirt, il les remonte tous deux en même temps, juste assez pour que ses doigts puissent redécouvrir en toute liberté le torse de son amant. Puis il passe dans son dos, remonte le long de la colonne vertébrale. Ça fait vraiment trop longtemps. Se séparant un instant de lui pour reprendre son souffle, il lui fait bien comprendre par un regard qu’il est temps pour lui de se débarrasser aussi de ses fringues. Et bien oui, il n’a pas le droit de parler.

Cependant, il a en lui tous les sentiments et les pulsions qu’il a retenus sans vraiment s’en rendre compte depuis plusieurs jours. Cette flamme grandi encore, à chaque geste de Chris, à chaque caresse, à chaque seconde. Tous ces soucis au travail, avec ce journaliste, cette fatigue, ce sont envolés rapidement. Morgan aurait fait ça bien plus tôt, pour se détendre, mais Christopher subissait encore les échos des coups reçus. Il espère juste que ça ne se réveillera pas, il ne pourra plus se retenir, même avec toute la bonne volonté du monde.

Cette flamme, cette envie, ce désir. Tout cela prend de l´ampleur. A chaque baiser, chaque coup de langue et chaque caresse le désir se transforme en besoin. Christopher laisse son amant prendre quelques initiatives en passant ses mains sous ses habits, lui caressant le torse. Frémissant lorsque les mains passablement froides de son chéri effleurent ses flancs chauds pour remonter lentement sur son dos, l´ancien officier inspire profondément l´air de manière audible. Une vague de bonheur se propage en lui, noie ses doutes et ne laisse sur son passage qu´un havre de paix, un îlot d´excitation, un univers d´alégresse.

Cette sensation est la plus pure qui existe. Sentir le corps chaud de son amant contre lui, plonger son regard dans le sien, se noyer dans les méandres océaniques des yeux de cet anglais. Tout ça est sans doute la définition du paradis. Lorsque Morgan lui intime silencieusement de se débarasser de son pull et de sa chemise, Christopher n´hésite pas bien longtemps. Se redressant, il attrape les bords de ses habits et les passent promptement au-dessus de sa tête avant de les envoyer au sol. Et, avant même que ces habits n´atteignent le sol, Christopher retourne embrasser son amant.

Ses mains se posent sur son ventre puis remontent lentement vers son cou. S´arrêtant à mi-chemin, Christopher lui masse les tétons, tandis qu´il délaisse ses lèvres pour garnir sa mâchoire d´une multitude de baisser. Se penchant un peu plus, l´ancien militaire descend ensuite le long de son coup, lui mordille la carotide et va taquiner sa clavicule. Enfouillant son visage dans le creu de l´épaule de Morgan, Christopher inspire profondément son odeur. Un mélange de gel douche et de parfum ainsi qu´un léger zeste de sueur. Un cocktail d´odeurs ennivrant qui lui fait perdre la tête.

L´ancien militaire goûte à la saveur de son amant. Il laisse sa langue glisser lentement sur son sternum, penche légèrement la tête vers la gauche et attrape délicatement un téton entre ses lèvres. Sa langue s´enroulant autour, il commence à sucer. Gentimenent au début puis de plus en plus fort, ses mains viennent se poser, à droite et à gauche, sur le bassin de l´anglais . Y excercant une légèrement pression, il oblige Morgan à se reculer d´avantage contre le dossier du canapé. Délaissant le téton de son amant, sa langue retourne lècher sa poitrine, tandis qu´il attrape le bouton de son jeans entre ses doigts.

Mais, alors qu´il s´affaire à défaire le pantalon de son amant et qu´il retourne capturer ses lèvres en un baiser, une brusque sonnerie l´arrache de son nuage de sensualité. S´arrêtant furtivement dans son mouvement, les sens en allertes, Christopher grogne doucement lorsqu´il remarque qu´il s´agit du téléphone. Il est 23h30. Qui est le con ou la conne qui appelle à cette heure-ci? Tant pis. Celui ou celle qui souhaite lui parler devra rappeller demain matin.

Alors l´ancien militaire reprend là oú il s´était arrêté avec d´avantage de véhémence, mettant toute son envie et tout son bonheur dans son baiser et ses caresses.

Morgan est clairement en manque. Cela lui apparait comme une évidence maintenant, alors que les jours d’avant, il était à stade d’épuisement qui ne lui autorisait pas ces pensées. Il est sûrement autant fatigué et tendu que hier, mais la prise d’initiative de Chris le met au pied du mur. Et agréablement, il finit par se laisser faire, une fois sûr que son amant ne souffrira pas physiquement d’un ébat qui se promet plutôt... passionné. Le voir enlever son haut, si sexy, sentir ses lèvres, ses mains, sa peau, c’est un délice sans fin qui se profile.

Le britannique frissonne sous les caresses de son amant, il n’en faut pas beaucoup pour le rendre fou, et Christopher y arrive si aisément. Il pousse un faible gémissement lorsque l’américain vient taquiner son tête de sa langue, après maintes autres caresses et baisers, dans son cou et sur son torse. L’une de ses mains vient trouver sa place dans les boucles de son aimé. Il crispe ses doigts sans s’en rendre compte, lorsque Chris y met plus d’entrain. La tête basculée en arrière, les yeux fermés, il se mordille la lèvre pour rester silencieux. Le plus possible en tout cas. Obligé de se reculer, il redresse la tête quand son amant le laisse relativement en paix. Sa respiration et son rythme cardiaque ont déjà considérablement augmenté. Il le regarde déguster son torse comme une friandise, et remarque qu’il s’attaque déjà à son bouton de jean.

Ils partagent un nouveau baiser enfiévré. L’ambiance électrique, sensuelle, chaleureuse (et autres...), est brusquement rompue par la sonnerie du téléphone. Tous deux s’arrêtent de concert, mais finalement Chris reprend pied le premier, et revient là où il en était. Avec encore plus de véhémence, ce qui déstabilise un instant le plus jeune. Il gémit contre ses lèvres, ses doigts se crispent dans son dos et à la base de sa nuque. Répondant au baiser, Morgan essaye de faire fi du téléphone. Cependant, cela s’éternise plus qu’il ne l’aurait cru. L’idiot qui a la bonne idée de les appeler n’a pas l’air de vouloir renoncer. Ce doit être important alors. L’anglais rompt le baiser, autant pour reprendre son souffle que pour parler. Chris vient de défaire sa braguette, d’ailleurs, donc c’est maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.

— Vas répondre... souffle-t-il. C’est peut-être important, rajoute-t-il, au moment où l’ancien militaire tente de glisser sa main à l’intérieur de son boxer. Chris après... ! lance-t-il en attrapant son poignet juste à temps.

Il le supplie presque du regard d’aller les débarrasser de ce téléphone, et par la même occasion de revenir plus vite s’occuper de lui. La sonnerie s’était arrêtée d’ailleurs, signe que la personne à l’autre bout du fil avait raccroché. Cependant, après quelques instants, la sonnerie a de nouveau retenti.

Christopher maudit sérieusement celui ou celle qui se trouve à l´autre de bout du fil et qui juge bon de les déranger maintenant. Le point de non retour est presque arrivé. Malheureusement, alors que l´ancien officier a défait et baissé le pantalon de son amant, s´apprêtant à le débarasser de son caleçon, il voit les mains de Morgan se refermer sur ses poignets. Se figeant et lâchant l´lélastique du sous-vêtement, Christopher lève un regard interrogateur vers son amant. Celui-ci s´empresse de lui dire que cet appel doit être important et qu´il devrait répondre. L´ancien officier fait une moue déçu puis, résigné, soupire et baisse le regard avant de se défaire de l´emprise de son amant et de se redresser. Délaissant les genoux de l´anglais, il se lève. Pieds et torse nus, il se dirige vers le téléphone et l´attrape.

"Ouais?" dit-il, laissant clairement entendre son mécontentement.

C-Chris? C´est Daniel[/b][/color] répond la voix à l´autre boût du fil "Je te dérange ...?" reprend-t-elle sur un ton plus incertain, prenant conscience du mécontentement de l´ancien officier.

"Oh ...?" le visage ainsi que le ton de l´ancien militaire s´adoucissent "Ouais ... enfin non, non c´est bon." il se passe une main dans les cheveux "Un soucis? Pour que tu m´appelle aussi tard? Rassure-moi ..."

Faut dire ce qu´il en est: S´il est 23h30 ici, alors à Mew-York il doit être 1h ou 2h du matin, sinon plus tôt. Le fait que son ancien collègue l´appelle maintenant n´augure rien de bon. A moins que le major a simplement décidé qu´il voulait entendre la voix de Christopher et prendre de ses nouvelles, ce qui étonnerait guère ce dernier.

-Oh! Non, Non t´inquiète pas, aucun souci reprend Daniel en haussant légèrement la voix. Mais tu es sûr que je ne te dérange pas, je peux rappeller plus tard aussi...

"Daniel ..." soupire Christopher en s´appuyant sur la commode d´une main, souriant doucement "Il est 23h30 ici. Dois-je te rappelle que les gens normaux dorment à cette heure?" il secoue légèrement la tête "En plus il est 2h30 à New-york, qu´est-ce tu fous encore debout toi?"

-Rien rien. J´ai juste Logan sur les genoux qui boit son biberon et Sara a travaillée toute la semaine. Du coup elle m´a demandé de me lever et m´occuper de lui Il marque un temps d´arrêt pendant lequel Chrisopher sourit, attendrit, en s´imaginant la situation Et j´ai pensé à un truc qui me traversait l´esprit depuis pas mal de temps déjà.

Christopher lance un coup d´oeil vers le côté, remarquant que Morgan s´est approché de lui et l´observe d´un air interrogateur "C´est Dan" souffle-t-il avant de reprendre le combiné en main "Ouais et donc? Ce truc, c´est quoi?"

Morgan a l’impression que cet appel est important, car la personne a l’air d’insister. Malgré le moment plus qu’inopportun, il en fait part à Christopher qu’il stoppe dans ses mouvements. Celui-ci fini par se lever, déçu, et va décrocher. L’anglais sourit au ton de sa voix, plus que mécontent. Il a un peu froid aussi, d’un coup, sans cette présence sur lui et... Oh mon dieu, qu’il est beau. Du canapé, Merlin a tout le loisir d’apprécier la vue de ce torse absolument parfait, de ses flancs, de son dos musclé, de ses hanches, de ses fesses. Dommage qu’il y ait le jean. Quoique cela laisse aussi le droit à l’imagination de vagabonder. Cette main qui passe dans ces boucles et qui va d’ici peu revenir s’occuper de l’étudiant comme il se doit. Et cette voix, tout chez lui est désirable.

Est-ce que c’est humainement possible de résister à ça ? Se mordillant la lèvre inférieure avec une envie qu’il ne contrôle pas, Morgan se pose très sérieusement la question. Bien que concentré sur son amant, il n’écoute pas ce qu’il dit dans le détail. Au bout de plusieurs paroles échangées dans le combiné, la conversation s’éternisant, il devient plus curieux. Il se lève alors, sans bruits, et en profite pour se débarrasser complètement de son pantalon. S’approchant de Chris, en boxer donc, il l’interroge du regard et apprend qu’il s’agit de Daniel à l'autre bout du fil. Son ami de New-York, le type chez qui ils ont passé une nuit et demie avant leur croisière. Le brun aimerait bien savoir ce qu’il devient, ça fait longtemps qu’il n’a, personnellement, pas eu de nouvelles. Son amant aurait sans aucun doute évoqué un appel de son ami, mais rien. Bref.

Il hoche donc la tête, en silence, puis fait quelques pas de plus pour venir se placer derrière Christopher et lui enlacer la taille. Plutôt simplement au début, comme une simple étreinte. Il dépose un baiser à la base de sa nuque, puis pose son front contre son dos. Il a une belle vue de sa chute de reins tiens. Il passe ses mains dans le bas du dos de son compagnon, contemplatif. Puis il a une idée. Complètement stupide. Très osée aussi. De quoi rendre fou son cher et tendre. Il le paiera ensuite, il le sait, mais ça ne rend le tout que meilleur encore. Relevant la tête, il rapproche son corps de celui de l’ancien militaire. Il est très, très proche, complètement collé contre lui. C'est à présent impossible que Chris ne sente pas l’érection du plus jeune. Provoquée par sa faute qui plus est.

Morgan a bien conscience qu’il est toujours au téléphone, et c’est ce qui dessine un fin sourire sur ses lèvres. Il se dresse sur la pointe des pieds, faisant exprès de se presser un peu plus contre lui, les mains plaquées sur son torse pour se tenir en équilibre, et il approche sa bouche de son oreille non occupée par le combiné. Il souffle doucement, et attrape le bord entre ses dents. Innocemment, il joue avec un court instant avant de la laisser en paix. Son oreille seulement. Mais il n’en a pas fini avec Christopher.

— Dépêche-toi, susurre-t-il d’une voix volontairement suave, puis il rajoute d’une façon plus suppliante : J’en peux plus, j’suis trop à l’étroit... Il fait un mouvement marqué, lascif, du bassin pour appuyer ses propos, pour que Chris le note d’avantage dans le bas de son dos.

Appuyé sur la commode d´une main, le combiné dans l´autre main, Christopher écoute Daniel parler tout en sentant la frustration grandir en lui. S´rieusement, il pourrait maudir son ancien collègue pour l´appeller maintenant. Pourrait, car il n´a pas le droit de le faire enfaite, Daniel ne pouvant pas se douter de ce que l´américain et l´anglais font comme choses. Enfin si, il aurait put s´en douter, mais voilà. Bref. L´écoutant toute de même attentivement, il l´entend dire qu´il est entrain de donner le biberon à Logan et qu´une idée lui est venue, idée qui, pourtant, lui a déjà bien souvent traversée l´esprit. L´ancien officier lui demande ce que c´est, avant de se tourner vers Morgan. Mais il ne le voit pas. Son amant a disparu de son champs de vision.

Pourtant, il n´a pas le temps de se poser plus de question sur ce sujet qu´il sent deux mains glisser sur ses flancs puis se rejoindre devant sur son torse. Il frémit délicieusement, un long frisson lui parcourant l´échine lorsque le plus jeune dépose ses lèvres sur la base de sa nuque. Fermant les yeux et souriant, il se laisse aller contre lui et soupire doucement.

-...et donc voilà. Tu peux ... Chris, tu m´écoutes? le sort Daniel de ses pensées.

Christopher se redresse vivement et s´avance un peu, secouant légérement la tête "Que ... quoi? Pardon, qu´est-ce que tu disais?" bredouille-t-il

- Je disais donc que Sara ma proposé il y a quelque jour que Morgan et toi pouvaient passer Nouvel an ici, à new-York, avec nous. Qu´en dit ... t´es sûr que tu m´écoutes là ?

Effectivement, tandis que Daniel répêtait ce qu´il avait dit juste avant, Morgan a jugé bon de se coller contre lui, approchant son bassion du sien, de manière à ce que Christopher puisse, sans problème, sentir l´érection du jeune homme contre le bas de son dos. Se mordant sur la lèvre inférieure, il n´a pas put retenir un gémissement d´excitation, ce qui a sans doute dut faire en sorte que Daniel s´est tut.

"Pardon désolé Daniel" reprend Christopher à nouveau tout en enlevant les bras de Morgan et en le repoussant légèrement "Je ... j´ai été dérangé. Tu ... tu proposes donc qu´on ..." il enlève le combiné de son oreille "Arrête Morgan! Pas maintenant. Plus tard" grogne-t-il remarque que son amant s´approche à nouveau. Il soupire doucement puis remet le téléphone en place contre son oreille "Morgan est en manque, voilà." dit-il de but en blanc pour expliquer son comportement. "Et il me le fait svaoir là" il lance un regard malicieux vers son amant et hoche une fois la tête pour signifier qu´il se dépêche.

-Oh ... Daniel semble réellement étonné, quelque peu mal à l´aise Bon j´vais pas vous dérangez plus longtemps alors reprend-t-il après un léger temps de silence Dit moi juste si oui ou non vous comptez venir

"Oui. Enfin, non. Enfin si, enfin ... je sais pas" bafouille Christopher qui garde une main posé sur le torse de Morgan pour le tenir à distance.

- C´est bon Chrisounet, calme-toi répond Daniel en rigolant Tu en parle tranquillement avec Morgan demain matin et tu me rappelle, okay?

"ça roule" conclut Christopher avec un sourire.

Après un dernier au revoir, il éteint le téléphone et le remet à sa place sur sa station.

Morgan atteint son but : déstabiliser son Chrisounet. Celui-ci se fait par deux fois rappeler à l’ordre par Dan à l’autre bout du fil. Même dès le début, lorsque son amant se laisse aller contre lui puis se redresser en reportant toute son attention sur la conversation, l’anglais ne le lâche pas. Il se colle davantage contre lui, peu après. Et lui fait comprendre clairement que ça s‘éternise trop à son goût. Certes, c’est lui qui a dit à Chris d’aller décrocher, mais voilà, il a trop envie de lui. D’autant que c’est une bonne occasion de le titiller. Merlin est un petit ange, d’ordinaire...

Un sourire diabolique apparaît un court instant sur ses lèvres, lorsqu’il entend le petit gémissement de l’ancien militaire. Mission accomplie. Christopher se détache alors de l’étudiant, s’excusant auprès de Dan et bafouillant joliment. Le brun se fait doucement repousser, mais essaie de revenir, et il se heurte à Chris qui le réprimande un peu. Alors qu’il s’apprêtait à riposter, il l’entend dire de but-en-blanc au major que le jeune est en manque et qu’il le lui fait savoir. Ouvrant la bouche, choqué, le britannique fait alors une moue renfrognée, fronçant les sourcils. Rougissant aussi. Dan n’était pas non plus obligé de le savoir aussi clairement. Il n’écoute pas la suite, restant bien à distance avec la main de l’américain sur son torse qui l’empêche de se rapprocher. Puis des au revoir et enfin le téléphone rejoint sa base.

— Je ne suis pas en manque d'abord, grommelle-t-il bien que ce soit faux. J'espère quand même qu'il a une bonne excuse Dan, il voulait quoi ? demande-t-il, curieux, égal à lui-même, avec toujours le rouge aux joues.

Il a envie de savoir pourquoi Dan a cru bon de les déranger, normal non ? Il laisse passer un instant, et prend délicatement la main sur son torse dans les siennes. Puis il relève son regard et le plante dans celui de son amant. Il porte alors la main de ce dernier à ses lèvres, pour l’embrasser comme un baisemain. Il ne se reconnait pas vraiment ce soir, honnêtement. Trop longtemps sans un partage d’intimité avec Christopher, c’est sans doute pour ça. Il a envie de lui, il le sent au creux de ses reins, tout son être le réclame. Deux semaines, c’est vraiment trop long. Ayant pris conscience de cela, il a bien du mal à rester vraiment calme. En apparence il l’est peut-être, mais c’est simplement en apparence.

La moue renfrognée de son amant est tout simplement à croquer. L´ancien officier est plutôt fier de son coup là. D´autant que le jeune homme se confond en explications, disant qu´il n´est pas en manque. Sauf que Christopher connait ce petit jeune. Il le connait assez pour savoir quand il est excité et quand il en veut plus. D´autant qu´il en va de même pour lui. Enfin. Rigolant doucement, l´ancien militaire se laisse attraper la main. Un simple sourire prend place sur ses lèvres lorsqu´il sent la peau douce de son amant sous la paume de sa main. Soutenant son regard, il le laisse faire quand il monte sa main à ses lèvres. Lorsqu´il lui embrasse les phalanges, le souffle manque à Christopher qui est obligé de prendre sur lui pour ne pas sauter sur son amant, le plaquer contre le mur et le prendre par derrière. Bref.

"Ce n´est pas pas important" souffle-t-il en posant sa main libre sur la hanche de son amant, l´attirant contre lui. Secouant légèrement l´autre main, il se délivre de l´emprise de Morgan et la pose sur sa tempe "Pas maintenant en tout cas"

Ce disant, il retourne l´embrasser avec passion et véhémence. Les paupières mi-close, Christopher se laisse aller à l´explosion de sentiments qu´il ressent lorsque leur langues entâme une danse endiablée. Morgan dit peut-être ne pas être en manque, mais l´ancien officier se rend à l´évidence: LUI est en manque. Et c´est très sérieux. Enfin. Laissant glisser sa main dans les cheveux noirs de son chéri, il approfondit légèrement le baiser, son autre main allant se refermer sur son poignet. Puis, sans plus attendre, il se détache de Morgan, se détourne et le tire derrière lui. Rapidement, il monte les escaliers, prenant à chaque fois deux marches et va dans leur chambre. Une fois la porte refermée, il s´y adosse, attrape Morgan et le plaque contre lui, retournant en même chercher le bonheur sur ses lèvres. Puis, lui prenant le visage entre ses mains, Christopher le repousse légèrement, souriant.

"Faut passer aux choses sérieuses maintenant" dit-il, malicieux.

Ce disant, il l´oblige à se reculer contre le lit. Le poussant sur le matelat, Christopher se place au-dessus de lui. Relâchant ses mains, le laissant faire ce que bon lui semble avec, il s´attaque à son cou et descend lentement sur son torse, alternant chauds baisers et délicieuses morsures. S´arrêtant au niveau de son nombril, Christopher laisse glisser ses mains sur l´intérieur de ses cuisses jusqu´à l´élastique de son caleçon. Il n´a pas le temps de s´étonner oú est passé le pantalon, que déjà les fesses de Morgan se retrouvent à découvert. Se mordillant avec envie le sexe de son amant qui se dresse face à lui, l´ancien officier passe un coup de langue dessus, avant de se redresser. Les mains posées ses ses hanches, Christopher met sa virilité en place et penètre le jeune homme avec un coup de bassin assez fort. Sans plus tarder, il commence à donner d´autres coups, de plus en plus fort, ramenant les deux hommes à l´exctase.

Après avoir jouit et avoir été secoué par un orgasme des plus pur et des plus ennivrant, Christopher se laisse tomber sur le matelat, se retirant lentement de son amant et se roule sur le côté. Une main posée sur ses côtes, il garde les yeux fermés quelques instants, tentant de reprendre le contrôle sur sa respiration. Puis, un fin sourire étendant ses lèvres, Christopher se tourne sur le côté. S´appuyant sur son coude, il pose sa tête dans une main, l´autre allant se poser sur le ventre de son amant. Lorsqu´il croise le regard de ce dernier, son sourire s´agrandit d´avantage.

"ça te dit de passer nouvel an à New-York? Avec Daniel, sa femme et son fils?" demande-t-il doucement, comme s´il avait peur de brusquer son amour.

Il fait bien genre il n’est pas en manque, c’est horriblement faux. C’est tout le contraire. Morgan veut clairement son Christopher pour lui seul. Son amant rit un peu d’ailleurs, preuve qu’il ne le croit pas une seule seconde. L’anglais le nargue d’ailleurs, avec un baisemain sensuel. Il est certain qu’il aurait pu regarder n’importe quelle fille avec ce regard-là, en se montrant gentleman, il ne serait pas resté vierge. Mais bon, il n’était pas intéressé par ça avant aussi, Chris a débloqué une facette de sa personnalité qu’il ne pensait pas possible. Depuis qu’ils sont ensemble ils se découvrent davantage, aussi bien eux-mêmes que l’autre.

L’américain, après un petit temps de subjugation sans doute, attire le plus jeune contre lui, lui disant que ce n’était pas important pour l’instant. Donc Merlin saura plus tard la raison de cet appel. Mais il est d’accord, ils ont plus important à faire tous les deux. Sans plus attendre, il se fait embrasser délicieusement. Toujours aussi bon ça... L’étudiant se laisse aller comme il en a l’habitude, répondant avec autant d’amour. Il laisse une de ses mains se placer dans le dos de Chris pour rester proche de lui, et sent son poignet être emprisonné. Il en comprend la raison lorsque l’aîné l’entraîne derrière lui dans l’escalier. Heureusement que Christopher le tient sinon il aurait pu se casser la gueule le petit britannique. Une fois dans la chambre, la hâte de Morgan grandi encore, alors qu’il embrasse de nouveau l’ancien militaire. Le programme s’annonce parfait, comme d’habitude. Il lui offre un beau sourire alors qu’ils reculent jusqu’au lit, où le matelas le réceptionne.

Se mordillant la lèvre inférieure, il écarte de lui-même les jambes pour laisser Christopher s’installer correctement. Au-dessus de lui, de quoi lui donner encore plus envie avec le loisir d’observer son amant encore quelques instants. Il laisse d’abord ses mains reposer sur la couette, ferme les yeux, et subit avec trop de délices des baisers et des morsures. C’est une drogue à laquelle il est dépendant. Chris est une drogue, il n’y a pas d’autres mots. L’américain redécouvre son corps et en profite, naturellement. Le débarrassant de son caleçon, il vient ensuite s’occuper de sa virilité. Morgan n’arrive pas à rester silencieux. Très clairement, c’est quelque chose qu’il n’arrivera jamais à contrôler. Il gémit – voire couine – quand cet idiot y va avec les dents. Toujours délicatement certes, mais c’est surprenant et déroutant. Il a le temps de respirer un peu, avant de voir Christopher avec ce regard si particulier. Puis il se cambre franchement lorsqu'il le sent d’un coup entrer en lui. C’est presque un cri qui lui échappe. Ses mains, agrippant déjà la couette, se crispent encore plus.

Il souffle un coup, avant que Christopher n’entame cette suite de coups de bassin, plus électrisant les uns que les autres. L’anglais vient bientôt passer ses mains dans le dos de l’ancien officier, y plantant parfois ses ongles sous la force des mouvements. Cela se voit que ça fait longtemps qu’ils ne l’ont pas fait. Du côté de Morgan, il a bien du mal à se retenir. L’orgasme arrive sans surprise et fini par les faucher tous deux. Nom de dieu. Il est parti un peu avant son amant mais bordel, c’était tellement du pur bonheur. Une vision du paradis. Les paupières closes, la bouche ouverte sur un souffle erratique, il a du mal à revenir sur terre. Finalement, il sent aussi la main sur son ventre, et si raccroche pour reprendre assez de courage. Il tourne finalement la tête et pose son regard sur son cher et tendre. La voix de ce dernier lui parvient d’un peu loin quand même. Il doit prendre le temps de remettre les mots à leur place.

— De quoi... ? souffle-t-il, avec une respiration encore peu contrôlée. Avec Daniel et sa famille... A New-York... Le nouvel an... Oui, pourquoi pas, conclu-t-il encore pensif.

Il observe encore Chris un moment, tout en se disant que ce sera la première fois qu’il passera le nouvel an, et donc son anniversaire, loin de sa famille. Ca a quelque chose d’étrange, tout ce qu’il s’est passé en un an. En regardant en arrière, il a l’impression d’avoir été un gamin en arrivant chez son désormais petit-ami. Il l’est toujours un peu, certes, mais moins. Il appréhende aussi ce réveillon, chez des gens qu’il ne connaît pas, ou très peu. Et puis il y aura qui, d’autres personnes, d’autres amis, de la famille genre frères et sœurs ? Ca le turlupine, mais il se retient de poser des questions. La fatigue sans doute. Déjà épuisé avant, l’orgasme vient de le tuer. Littéralement.

Deux semaines sans partager un moment aussi intense avec son amour, ce sont deux semaines de perdues. Alors même si ses côtes protestent un peu, la douleur s´étant réveiller entre temps, Christopher ne regrette rien, bien au contraire. Il l´aime ce gamin, vraiment. Et il aime encore plus le voir dans son lit, achevé par un orgasme. Avec un doux sourire, l´ancien officier observe son amant, lui caressant lentement le ventre et attend qu´il revienne à lui. Qu´est-ce qu´il est beau. Avec ses cheveux noir qui collent à son front, les yeux qui brillent, le ventre qui se lève et se baisse au rythme de sa respiration qui ralentie peu à peu. Le sourire de Christopher s´agrandit d´avantage losrque Morgan tourne son visage vers lui. Il se prend le temps de plonger son regard dans le sien, avant de lui parler de la proposition de Daniel. C´est avec une voix fatigué que Morgan reprend la parole, répêtant la question de Christopher avant de conclure que "pourquoi pas".

"Super" sourit Christopher sen se penchant vers son amant pour l´embrasser sur le coin des lèvres "Peut-être qu´on passera ainsi une soirée tranquille sans histoire."

Car oui, c´est bel et bien cette raison là qui jouera en la faveur du fait de passer Nouvel an à New-York. Là-bas, pas de Terry qui se retrouve dans les bras de Christopher et pas d´inconnue -car oui, l´ancien officier n´a toujours pas réussi à savoir le nom de cette personne- qui dit des conneries à Morgan prétendant qu´il le trompe avec un autre. Enfin. Souriant doucement, il monte lentement sa main, la passant sur la poitrine de son chéri avant d´aller la poser sur sa joue et lui caresser gentiment la pomette.

"Aufaite, à la fête d´Halloween ... qui est-ce qui t´as dit que je te trompais?"

Même s´il n´a toujours pas apprit le nom de ladite personne, Christopher ne compte pas abandonner. Un jour Morgan craquera et lui avouera tout.

Ils devraient modifier le contrat qu'ils ont écrit au tout début. Ils devraient au moins rajouter une règle : peu importe ce qu'il se passe, il est interdit de passer 7 jours et 7 nuits sans sexe. Et encore, c'est large. Si Morgan en avait l'énergie, il ferait ça toute la nuit, pour essayer de rattraper le temps perdu de ces derniers jours, à ne pas s'être uni à son amant. Être en couple, et de surcroît vivre ensemble, sans faire l'amour, c'est un peu comme être un affamé à côté d'un frigo qu'il n'ouvre pas. Débile. Mais là, après cet acte d'amour, il est plus que fatigué. Il a encore chaud, il respire encore de façon quelque peu saccadée, et n'est pas tout à fait réceptif. Il revient davantage sur terre dès lors qu'il tourne à tête et croise le regard de Christopher, qui lui sourit.

Le britannique sent très nettement comment il se calme ensuite. Bien que, lorsque l'ancien militaire lui pose une question, il lui faut un temps de réflexion pour comprendre correctement et répondre. Il accepte de passer le nouvel en compagnie de Daniel, de sa femme et de son fils. A New-York, ça changera de Shady Cove, c’est vrai. Chris le fait remarquer, disant qu’il espère enfin une soirée tranquille en perspective. Morgan rigole doucement, autant que ses poumons le lui permettent, après le petit baiser de son amant. Il est heureux de le voir heureux, c’est comme ça. Mais il a raison, il n’y aura pas de raison que ça se passe mal, comme avec Terry, ou Emily, et ces histoires débiles. Quoique la Fête de la Jonquille, malgré l’épisode avec Terry, ça a un peu marqué le début. Quand il repense à cette soirée, il a encore le frisson du premier baiser. Le premier d’une longue lignée.

— J’espère ouais, renchérit-il avec un sourire, puis il relève sa main et vient effleurer la mâchoire Chris avec ses doigts. J’espère aussi qu’on aura une chambre, j’aurais pas envie de me priver... souffle-t-il plus taquin.

Il rabaisse ensuite sa main, ne se privant toujours pas non plus d’observer en détail son chéri. Il le trouve toujours magnifique, et là encore davantage. Il le laisse faire, glisser sa main sur son torse, la poser sur sa joue et caresser sa pommette. L’anglais ferme les yeux, avec un léger sourire sur ses lèvres. Il se détend, sa respiration est plus posée, il a envie de se blottir contre lui et dormir. Mais Christopher en décide autrement. Sans transition, il parle de la fête d’Halloween, et de la personne qui a parlé à l’étudiant. Ca faisant longtemps qu’il n’avait pas retenté sa chance. Morgan, un peu trop à l’ouest, ne se rend pas compte que la réponse sort d’elle-même. Il est épuisé, son cerveau est trop lent... Et il s’en voudra.

— Emily... Une courte seconde passe avant qu’il rouvre les yeux et ne se redresse brusquement, se tournant vers Chris. Non. Non c’est pas ça, c’est... elle- Je...

Il ne panique pas du tout, c’est faux. Ce n’est pas comme si ça se voyait dans ses yeux non plus. C’est dégueulasse, après une telle sérénité, de ressentir ces émotions négatives. Il s’en veut d’avoir rompu sa promesse vis-à-vis de la jeune femme. Et c’était traître de la part de Chris de lui demander ça comme ça, en mode confession sur l’oreiller. Mais encore plus con pour lui d’être tombé dans le piège.

Pour tout dire, l’appel de Daniel est vraiment tombé à point. Christopher n’avait absolument aucune envie de passer Nouvel an à la fête annuelle de Shady Cove. Il a déjà vécu deux fêtes ici qui ne se sont franchement pas déroulées comme il le voulait. Comme ça ou comme ça, il n’y serait pas allé, préférant passer nouvel an seul avec Morgan qu’avec tous les habitants de Shady Cove. Non pas qu’il ne les aime pas, mais voilà, il a ses raisons. Bref.

Toujours est-il que son amant accepte, lui aussi, sans mal la proposition de Daniel. De toute manière les deux hommes passent nouvel an ensemble quoiqu’il arrive. Autant le faire à New-York, avec le major et sa famille. L’ancien officier a déjà souvent passé la soirée du nouvel an avec son collègue de l’époque et les soirées avec lui étaient toujours excellentes. Enfin. Christopher part à rigoler lorsque son amant lui dit espérer avoir une chambre pour eux car il ne voudrait pas se priver.

« Je l’ai dit et je le redit, mais tu es vraiment en manque toi » sourit-il avant de se pencher pour l’embrasser « Mais ouais » souffle-t-il « Je ne me priverais pas de faire l’amour le 1er janvier. Histoire de bien commencer l’année. Et puis ... » il se recule légèrement « Ce sera mon cadeau d’anniversaire pour toi. »

Il sourit et l’embrasse sur le nez avant de continuer ses caresses sur son torse. C’est alors qu’une question lui traverse à nouveau l’esprit : quelle est l’identité de la personne qui a parlé à Morgan d’une prétendue relation avec Flóki ? Il s’empresse de la formulée, se doutant fortement qu’il n’aura pas de réponse. Mais c’est faut. Son amant, sans doute encore fatigué de sa journée et de l’orgasme qu’il a eu, marmonne le nom d’Emily. Christopher se redresse subitement et fixe son amant avec de grands yeux.

« Emily … Fischer … ? » demande-t-il, bien qu’il se doute fortement que ça ne peut qu’être elle. Cette garce, cette pouffiasse, cette connasse.

Sa rage revenant d’un coup, l’ancien officier ignore complètement les excuses de son jeune amant, qui semble réellement s’en vouloir d’avoir révélé le nom de Fisher.   « Arrête Morgan » coupe-t-il finalement quand l’anglais se confond en excuses « T’as bien fait.  Maintenant dort. »

Ce disant, repousse la couverture pour pouvoir s’y glisser, tourne le dos à son amant et éteint la lumière. Inutile de préciser qu’aucun d’eux n’arrive à s’endormir directement. Et lorsqu’ils tombent dans les bras de Morphée, le sommeil est tout sauf reposant. Christopher jurerait même d’avoir rêvé qu’il égorgeait cette salope de Fisher.

[Fin de la scène]