Christopher s’était pourtant juré, après le retour de la croisière avec Morgan, de ne plus jamais de la vie reprendre l’avion. Il déteste tellement ça qu’en se moment précis il maudit Daniel de ne pas habiter plus près, de manière à pouvoir y aller en train ou en bus ou en voiture. Mais non. Il faut qu’il habite à l’autre bout des Etats-Unis ! Enfin. Présentement, Christopher est debout dans la cuisine entrain de finir son café, lorsque le téléphone sonne à nouveau. Avant même qu’il ne décroche, il sait que c’est Daniel  qui est a l’autre bout du fil, et il ne se trompe pas.

La dernière fois s’était pour lui demander le thé préféré de Morgan, la fois d’avant encore c’était pour demander s’ils voulaient faire un truc particulier parce qu’il y aura quand même Logan et qu’ils ne pourront pas s’absenter trop longtemps. Sauf si Morgan accepte de rester avec Sara et l’aider, ce qui étonnerait sérieusement Christopher. Cette fois-ci c’est pour demander pour la 50ème fois à quelle heure ils arrivent et pour leur dire qu’ils doivent penser aux vêtements chauds étant donné qu’ils ont prévu de la neige pour le 30 Décembre.

Alors que Christopher commence à s’impatienter, lui répétant que oui il y pensera et disant pour l’énième fois que Morgan ne jure pas l’earl grey mais que Sara devrait le savoir ça, il entend que son amant descend sa valise dans le couloir avant qu’il n’apparaisse à l’encadrement de la porte. L’ancien officier relève son regard vers lui puis roule des yeux, signe silencieux à l’attention du plus jeune que c’est ENCORE Daniel et qu’il commence à s’impatienter. Il hoche plusieurs fois la tête avant de prendre brusquement la parole.

« C’est bon Daniel » le coupe-t-il en posant sa tasse sur le plan de travail « J’ai com … oui Morgan supporte l’avion … oui je vais aussi y survivre …. Et … non arrête maintenant. Oui à plus tard. Bye »

Sans laisser le choix à son interlocuteur de dire quoique ce soit de plus, il raccroche et pose le combiné en soupirant. « Ce qu’il est chiant quand il s’y met … » soupire-t-il en secouant la tête avant de relever son regard sur Morgan « Tu es près sinon ? Daniel vient de me dire qu’ils ont prévu de la neige pour demain. »

Il se pousse du plan de travail et s’approche de Morgan. L’attrapant par les hanches, il l’attire contre lui et dépose un baiser sur ses lèvres avant de sourire doucement. « Au pire je veux bien faire en sorte de te réchauffer. On occupe la chambre d’ami cette fois »

Sa valise est remplie de vêtement chauds. Il paraît qu’il va faire froid sur New-York. Morgan espère bien avoir un peu de neige même. Pour son anniversaire, ce serait sympa. Il sourit pour lui-même alors que certains souvenirs remontent. On ne peut nier que la Grande Pomme durant la période des fêtes, c’est absolument magique. Il a hâte mine de rien. D’autant qu’ils pourront enfin espérer être tranquilles pour une fête. Même s’il n’y avait pas eu cette invitation de Daniel, l’anglais ne sait pas s’ils seraient allés à la soirée de Shady Cove. Personnellement, il aurait sans doute eu du mal à s’afficher franchement avec Chris. Alors que le Nouvel An c’est censé être festif, tout ça. Danser, rire, s’embrasser, s’amuser... Pour cette soirée-là, l’étudiant n’a pas envie de se cacher, mais il n’a pas non plus envie de devoir supporter les regards de tout Shady Cove. L’option partir loin tombe à point.

Et puis il fera la rencontre de Sara et de Logan. Tout s’annonce bien donc. A part peut-être le vol en avion. La dernière fois, ce ne fût pas tout rose pour Christopher. En y repensant, Morgan s’en amuse un peu. Puis il décide de descendre sa valise. Arrivé dans le couloir, il entend son amant parler au téléphone. Il n’a même pas besoin de demander pour savoir que c’est Daniel. En allant d’ailleurs à la cuisine, la mimique silencieuse et exaspérée de Chris le lui confirme. L’anglais sourit simplement en réponse. Dan les a appelé un nombre incalculable de fois, pour demander diverse choses qui auraient pour la plupart pu être réglées sur place. Le plus jeune trouve ça drôle, mais c’est parce qu’il ne décroche pas souvent le téléphone. Christopher lui, en a un peu marre, à force. D’ailleurs, il raccroche un peu en express, avant d’accorder son attention à Morgan.

— Oui je suis prêt, et oui j’ai prévu pour le froid, répond celui-ci avec un hochement de tête.

Chris n’a pas besoin de devenir comme Daniel non. Par contre, si de la neige est prévue, c’est génial. L’américain s’approche de lui et l’attrape par les hanches pour l’embrasser, souriant, Morgan rigole doucement suite à sa remarque. Ils auront une chambre pour eux tous seuls, la chambre d’ami. Le britannique passe ses bras autour de la taille de son amant, le gardant ainsi proche.

— Ce sera avec plaisir, souffle-t-il en allant dans son sens. Il dépose un baiser au coin de ses lèvres, puis redevient un peu sérieux en se faisant une réflexion pour lui-même. Par contre il faudra que je reste silencieux, et ça se ne sera pas facile... Il lui lance un petit regard taquin et équivoque. Évidemment, c’est bien de la faute de cet ancien militaire... Se reculant légèrement, son ton se déleste de sous-entendus. Bon et toi t’es prêt ?

Au moment où Daniel appelle pour la je-ne-sais-combientième fois, Morgan descend à son tour la valise. C’est en silence que Christopher fait comprendre à son chéri qu’il en a un peu marre des biens trop nombreux appel de son ancien collègue. A part un sourire quelque peu amusé de la part de l’anglais, l’américain n’a pas d’autre réponse. C’est donc avec un lourd soupire qu’il raccroche, posant le combiné sur le plan de travail. Se jurant intérieurement de ne plus décrocher le téléphone s’il ressonne avant qu’ils soient partis, l’ancien militaire se tourne vers Morgan. Il lui fait rapidement part de son aversion contre les trop nombreux appels du New-Yorkais, s’avançant vers lui, puis l’attrape par les hanches et l’embrasse gentiment. Se reculant ensuite, il sourit doucement, un brin amusé, demandant si Morgan a pensé aux habits chaud.

L’anglais lui répond par l’affirmative puis se fait plus malicieux et quelques peu innocent lorsque Christopher dit qu’il s’occupera de le réchauffer, étant donné qu’ils occuperont la chambre d’ami. Son amant lui fait ensuite comprendre qu’il lui sera difficile de ne pas faire de bruit, ce qui fait doucement rire l’ancien militaire.

« Petit coquin » sourit-il en tapotant gentiment la joue avant d’hausser les épaules « Je suis près physiquement, mais pas mentalement enfaite. » il grimace légèrement « Je veux dire … tu sais aussi bien que moins ô combien j’aime les avions, non ? » il se détache de Morgan « Mais, on n’a pas le choix. Cet enfoiré de Major n’a pas envie de venir ici, donc va falloir aller chez lui. » il sourit et embrasse à nouveau Morgan avant de lui attraper les épaules « Allez, on attend le taxi dehors »

Sans lui laisser le choix, Christopher pousse son chéri vers le couloir puis passe devant lui et, attrapant sa valise et son sac à dos, il ouvre la porte. Sortant derrière Morgan, il referme la porte, la ferme à clef, réfléchit quelques instants, tentant de savoir s’il a oublié quelque chose avant d’hausser les épaules et rejoindre Morgan qui l’attend sur le trottoir. Déposant sa valise à côté de la sienne, il lui lance un coup d’œil et le voit grelotter un peu. Alors, sans plus hésiter, il lui entour les épaules par derrière et l’attire contre lui. Déposant un bisou dans son cou, Christopher sourit.

« Je suis vraiment content que tu ais accepté la proposition de Daniel, je ne me verrais pas débarquer à la fête cette année, après ce qui s’est passé à Halloween… »

Embrassant la tempe de son chéri, l’ancien officier se tend légèrement en sentant la rage contre Fisher se propager à nouveau en lui. Il faut qu’il trouve un moyen de la descendre, de la faire souffrir comme s’était son cas. Pas physiquement, mais bel et bien moralement, sans pour autant toucher à sa relation avec Dan. Le barman ne doit pas être la cible de sa vengeance. Non.

Daniel est plus collant qu’il n’y paraît, mais il avait besoin de tout prévoir. Peut-être. C’est la raison que lui a trouvé Morgan en tout cas. Une fois sa valise descendue, il constate que Dan a une fois de plus appelé. Chris, un peu à bout, fini par raccrocher sans lui laisser le choix. Puis il s’approche de son amant et vient l’embrasser. L’un comme l’autre ne manque pas d’être un peu malicieux. Ils auront le droit à la chambre d’amis cette fois. Et aussi plusieurs nuits. Il faudra juste ne pas faire trop de bruits. Cela serait gênant au possible. Rien que d’y penser ferait rougir l’anglais, surtout que des deux, c’est bien le plus expressif vocalement. Il sourit lorsque l’ancien militaire lui tapote la joue, puis il lui demande s’il est prêt. Sa réponse ne le surprend pas.

— Ça ira tu verras, un film, un livre, une sieste, et hop, réplique-t-il assez joyeusement.

Se détachant de son amant, ses paroles le font rire alors qu’il incendie gentiment le major. Normal que ce dernier préfère rester tranquillement à New-York, mieux pour les fêtes. Après un dernier baiser, Chris pousse l’étudiant dans le hall. Morgan se prépare alors pour affronter le froid, et sort dehors avec sa valise et son sac. Il va jusque sur le trottoir, attendant Chris et le taxi. Le premier arrive près de lui après avoir fermé la porte à clé, et sûrement s’être assuré que tout soit en ordre. L’anglais a un peu froid, un coup de vent bien placer. Un frisson lui remonte l’échine, et c’est alors que deux bras lui entourent les épaules. Il ne faut pas s’appeler Sherlock pour savoir que Chris est en manque de câlins, visiblement. Merlin a un petit sourire, puis un nouveau frisson mais pas à cause du froid. L’américain lui a déposé un baiser dans le cou – zone faible.

— Moi aussi, je n’aurais pas pu, souffle-t-il en se laissant aller contre son amant, alors que celui-ci l’embrasse sur la tempe. Il se retourne ensuite et fait face à Chris, se reculant aussi un peu. On sera aussi bien à New-York, mh ? Il lui sourit un peu, histoire de lui faire oublier cette fameuse soirée d’Halloween.

On ne peut changer le passé. Peut-être que si Morgan l’avait rejoint immédiatement même pour l’engueuler, les choses se seraient passées autrement. Peut-être que... Il ne peut rien faire, ils ne peuvent rien modifier, alors ils n’ont qu’à avancer. C’est tout. En parlant d’avancer, le brun perçoit le moteur d’une voiture et, se détachant de Chris en tournant la tête, il aperçoit le taxi qui doit les mener à l’aéroport. Il reporte son attention sur son petit-ami, avec un sourire.

— Allez, plus le temps de réfléchir, on va finir par être en retard. La voix de la sagesse ce petit.

Il est mignon Morgan de vouloir rassurer l’ancien officier. D’ailleurs celui-ci lui en est très franchement reconnaissant étant donné qu’il ne survivrait sans doute pas mentalement à un deuxième vol en si peu de temps. Quoiqu’avec Morgan il ne serait sans doute pas amené à prendre l’avion pour New York vu qu’il y serait déjà. Mais bref, ce n’est pas l’important dans l’histoire, ça. Lorsque son amant lui dit qu’avec un film, une sieste et un livre tout se passera bien, Christopher hausse simplement les épaules.

Puis ils sortent sur le trottoir. Après s’être assuré que la porte était bien fermée et qu’il avait bien tout de ce dont il avait besoin, Christopher rejoint son amant et n’hésite pas longtemps avant de le prendre dans ses bras. Depuis quelques temps l’ancien militaire s’est découvert un côté plus câlin. Enfaite, il sent qu’il a besoin de la proximité de son amant, surtout que pendant deux semaines ils n’ont rien fait de tel. Et même si les semaines qui ont suivit l’invitation de Daniel et noël étaient riche en sexe ou simplement en câlin, une journée sans avoir son amant au moins 5 fois dans ses bras est une journée perdue pour Christopher. Celui-ci d’ailleurs entreprend bien rapidement de taquiner le cou de son chéri avant de dire d’être content qu’il ait accepté l’invitation de Daniel et lui avouer qu’il n’aurait pas osé aller à la fête de Shady Cove. Après un rapide temps de silence, Morgan lui avoue qu’il en va de même pour lui. Puis, s’avançant, il se détache de lui et se retourne pour lui faire face, disant qu’ils seront quand même bien à New-York.

« Je n’en doute pas une seconde » sourit Christopher en posant une main sur la joue du plus jeune « Je pense même qu’on y sera carrément mieux qu’ici » il se penche légèrement en avant et capture quelques instants les douces lèvres de son amour « En plus Daniel est aussi content qu’un gamin devant ses cadeaux de noël. »

Il rigole doucement puis redresse la tête en même temps que Morgan se tourne. Celui-ci déclare qu’il n’y a plus le temps pour réfléchir car sinon ils vont être en retard. Christopher hoche la tête et, relâchant son amant, attrape les valises. Il salut poliment la chauffeuse de taxi et met les affaires dans le coffre avant de s’installer sur la banquette arrière. Il confirme une dernière fois que c’est bel et bien à l’aéroport qu’ils veulent aller avant de s’attacher. La voiture démarre et sort, en silence, de Shady Cove. Ce n’est que lorsqu’ils arrivent sur l’autoroute que Christopher se tourne vers Morgan.

« Au faite, si Sara te demande de t’occuper un peu de Logan, tu feras quoi ? » demande-t-il avec un sourire en coin « Je veux dire, dans le sens … tu sais t’occuper des enfants ? »

Christopher a déjà souvent joué avec le gamin de son ancien collègue. Il était d’ailleurs fort déçu quand il a apprit que Sara et Logan étaient en Angleterre lorsque Morgan et lui on passé deux nuit chez les O’Leary. M’enfin, il compte bien rattraper le temps perdu.

Morgan compte bien faire ce qu'il peut pour que Chris ne soit pas trop angoissé lors du vol. Ce sont de longues heures en perspective, mais il trouvera bien quelque chose. Puis tout deux sortent leurs valises, et se retrouve sur le trottoir à attendre le taxi qui doit les emmener à l'aéroport. L'anglais est légèrement étonné de l'étreinte que lui offre son amant, mais il ne va pas faire son difficile. Christopher est quelque peu plus câlin, et ça ne le dérange pas le moins du monde. L'étudiant vient toujours autant rechercher sa proximité, de toute façon. Suite aux deux semaines de vide, ils se sont bien rattrapés. Cela à coïncidé avec l'appel de Daniel. Ils ont eu le temps de s'épuiser mutuellement depuis.

L'un comme l'autre est heureux de quitter Shady Cove pour le réveillon du Nouvel an. C'est peut-être triste à dire, mais avec ce qu'il s'est passé à Halloween, Morgan ne se voyait retourner à une fête de la ville. Pas tout de suite en cas, même si ça fait bien deux mois. Et puis maintenant que Chris sait pour Emily, le brun n'a qu'un souhait, qu'ils ne se croisent jamais. Il n'a pas envie que son amant souffre d'une quelconque façon. Mais il laisse bien vite ces pensées de côté pour recevoir un baiser de Chris, ce dernier dit ensuite que Daniel est sans doute le plus heureux dans l'histoire. Morgan joint son rire au sien en y repensant. C'est vrai que le Major retrouve un ami, pourquoi ne serait-il pas content ? Puis ils sont coupés par l'arrivée du taxi.

Morgan salue la chauffeuse, aide Chris a charger leurs valises, puis grimpe à l'arrière. Il met sa ceinture tandis que l'américain confirme leur destination, puis les voilà partis. Le trajet commence en silence, avant que Christopher ne pose une question assez saugrenue. Merlin hausse les sourcils, surpris il faut l'avouer, en tournant les yeux vers lui. Est-ce qu'il sait s'occuper d'un enfant ?

— Et bien, oui, je crois, j'ai des bases quoi. J'ai déjà eu quelques petits cousins dans les bras tu sais, répond-il avant de rire légèrement.

Les gamins l'aiment bien à ce qu'il paraît. Il a eu l'occasion de noter ça quelque fois. Et lui aussi aime bien les petits. Il est de caractère doux et patient, ce qui aide. Donc si Sara lui demandait de s'occuper de Logan, il accepterait naturellement. C'est donc ce qu'il répond à Chris, qu'il dirait oui. Il paraît que ce petit bout et adorable en plus. Si on part du principe de qui se ressemble s'assemble, Morgan et Logan devraient bien s'entendre. C'est en parlant du petit garçon et de sa mère qu'ils passent le trajet. Le britannique n'a fait la connaissance que du major, et n'a jamais rencontré le reste de la famille, alors il appréhende un peu. Finalement ils arrivent assez vite à l'aéroport. Ils prennent leurs valises, remercient et paient le taxi, puis entrent dans l'immense bâtiment. Le temps d'enregistrer les bagages, de passer la sécurité, et tout et tout... Et les voilà assis dans le hall d'embarquement, comme il y a quelques mois, et pour la même destination.

Morgan saura sans problème s’occuper de Logan. Christopher en est persuadé, car sous les actes et les airs de gamins maladroit, se cache une personne charmante et patiente. Logan n’étant aucunement du genre à faire des conneries –quoiqu’a douze mois ça pourrait changer …- l’ancien officier sait que son amant n’aura pas de mal à occuper le plus jeune. Ne serait-ce que par sa propre bêtise. Mais bon, ça il ne le dire jamais à haute voix.

C’est, alors qu’ils sont sur l’autoroute direction de l’aéroport d’Eugene, que l’américain pose directement la question au plus jeune. Celui-ci ne tarde pas de lui répondre que voilà, il connait les bases surement et qu’il a déjà eu quelques petits cousins dans les bras avant de partir à rire. Se joignant de bon cœur à son rire, l’ancien militaire est, au fond, complètement attendrit. Non vraiment, il est réellement persuadé que son amant fera un bon papa de substitue, le temps d’une voire deux soirées.

« Parfait » sourit-il en allant gentiment ébouriffer les cheveux de son chéri « De toute manière, Logan n’est pas un gamin franchement compliqué »

Ill soutient le regard de son amant avant d’être attiré par le regard que leur lance la chauffeuse dans le rétro. Un mélange de dégoût et d’incompréhension, montrant bien qu’elle ne semble pas vraiment à l’aise à l’idée d’avoir deux hommes de leur genre dans son taxi. Christopher se contente de lui lancer un sourire amusé. Instantanément, elle reporte son attention sur la route et l’ancien officier secoue la tête, continuant de regarder par la fenêtre, sans pour autant retirer sa main de la cuisse du plus jeune. Enfin.

Le reste du chemin se fait tranquillement. Morgan et lui parlent de Sara et Logan, le plus jeune voulant à tout prix connaître plus détails sur eux deux. Christopher sent bien qu’il appréhende le moment de faire face à la femme de Daniel. Alors, autant son amant souhaite le rassurer pour le vol, autant lui-même rassure son amour en ce qui concerne Sara. Les deux étant anglais peut sans aucun doute aider.

Ainsi le trajet jusqu’à l’aéroport se fait assez rapidement. Ils sortent du taxi, paient leur part, sortent leur bagage et observe comment le taxi redémarre sans vraiment dire au revoir. Christopher ne peut secouer la tête face à tant d’impolitesse. M’enfin. Ils entrent ensuite dans le hall et l’ancien militaire laisse, comme la dernière fois, son amant gérer tout : enregistrer les bagages, passer la sécurité et tout le tralala. Et enfin ils sont installés dans le hall d’embarquement. Comme il y a quelques temps.

Sauf que la dernière fois ils étaient en short et en t-shirt et qu’il n’y avait pas une tempête de neige de prévue à New-York. Enfin, c e n’étaient, en somme, que des chutes de neige pour les autres. Mais pour Christopher c’était équivalant à une tempête. Dans le sens où la visibilité sera fortement réduite pour les pilotes, qu’il y aura de plus fortes turbulences et que les risques de se crasher avec l’avion étaient bien plus important.

« Je vais encore aux toilettes. » dit-il en se levant promptement, tentant de contrôler sa panique grandissante « Je reviens. » ce disant et sans attendre la réponse ou la réaction e Morgan, Christopher se dirige vers le sanitaire des hommes, laissant son sac à dos sur place chez Morgan.

Morgan peut être maladroit, c'est inné. Cependant, que ce soit avec les animaux ou les bébés, la tendance s'inverse. A la limite, il renversera un biberon, mais jamais il ne mettra en danger le petit ou la bestiole. Ça devrait donc aller avec Logan. Christopher le rassure aussi, lui ébouriffant les cheveux. L'anglais se détend, ne remarque pas l'attitude de la chauffeuse, et vit assez bien le trajet. Sa main vient même, en un réflexe, capturer celle de l'américain posée sur sa cuisse, alors que celui-ci le rassure quant à Sara et Logan. Ne connaissant ni l'un ni l'autre, le britannique appréhende un peu, alors il essaye d'en savoir plus sur eux. Le trajet se passe bien, l'enregistrement aussi, le passage de le sécurité idem.

L'étudiant se débrouille tout seul, l'ancien militaire n'étant pas coutumier de tout ce barda. Ils arrivent facilement dans le hall d'embarquement. L'attente est cette fois-ci assez longue. Morgan a déjà sorti son bouquin, très relaxé. Contrairement à Chris qui se lève et se rassoit plusieurs fois. Le brun comprend quand même son angoisse. Il y aura des chutes de neige, des nuages, un temps gris, ce qui rendra le vol plus difficile. Mais les pilotes sont aussi habitués à ces conditions. Il vaut mieux se dire que tout se passera bien, qu'il n'y a pas de raison que ça tombe sur eux. Dans le cas contraire, on se fait peur pour rien puisque on a aucun contrôle là-dessus. Il y aura certes des turbulences, mais pas de tempête. Le britannique part du principe que si on les a autorisé à voler, alors ça ira. Positif. Cependant, alors que l'ancien militaire se lève une nouvelle fois et part vers les toilettes, Morgan se permet une réflexion.

— Dépêche-toi quand même, c'est bientôt à nous.

Il n'est pas sûr d'avoir été entendu, mais au moins il l'a dit. Les minutes passent mine de rien, et ils vont être appelés pour le vol dans peu de temps. Le brun repart dans sa lecture, sans pour autant être totalement dedans. Il guette le retour de Chris, mais aussi le personnel qui se prépare visiblement à ouvrir la porte pour embarquer. Refermant son livre, il le range en poussant un soupire. Il prie pour que son amant ne fasse pas de manière et rapplique rapidement. Mais visiblement, c'est sans doute trop demandé. En effet, Christopher n'est toujours pas revenu qu'on annonce l'embarquement pour leur vol. L'anglais le maudit furtivement. Il s'empare des deux sacs et va se placer en bout de file, ou plutôt à la fin de la masse de gens. D'ici là, Chris devrait bien finir par arriver. Mais même en se laisser parfois doubler, en laissant aimablement des personnes passer, son tour arrive avant l'ancien militaire. Il prévient, il va le tuer. Il n'est pas totalement le dernier, alors avant que ce ne soit vraiment à lui il se décale sur le côté.

— Monsieur, veuillez passer, s'il-vous-plaît, lui demande une des contrôleuses.

Morgan tourne un peu vivement la tête, mais c'est bien à lui qu'on s'adresse. Il ne doit rester que quelques courtes minutes avant la fermeture des portes. Il rejette un coup d'oeil par dessus son épaule en espérant voir surgir Chris. Là, il commence doucement à paniquer.

— Non ! Enfin si, mais, j'attends juste mon petit-ami qui va... Il s'arrête un instant, rougit un peu en se rendant compte de ses mots, mais termine sa phrase. Il va revenir d'un instant à l'autre.

Il baisse un instant les yeux, avant de les diriger de nouveau vers l'endroit d'où devrait arriver Christopher. Ce faisant, il loupe le léger sourire de la jeune femme. Elle au moins, elle n'a rien contre eux. M'enfin ça, ça lui passe bien au dessus de la tête. L'ancien militaire a intérêt à se ramener en courant et dans la seconde sinon Morgan part seul. C'est décidé.

Présentement debout dans le sanitaire des hommes, appuyé le lavabo, regard rivé sur le robinet, Christopher tente de reprendre le contrôle sur sa respiration et les battements de son cœur. Alors qu’il était assit à côté de Morgan juste avant, il n’a pas réussi à se calmer avec tout le stresse des gens, les hauts parleurs qui grésillent, les informations de New-York qui défilent. Tout ça a le but de le rendre encore plus nerveux qu’il ne l’était réellement. Il se sent mal, a même l’impression qu’il va vomir d’une seconde à l’autre. Prit d’un brusque vertige, il ferme les yeux, crispe le visage et s’accroche plus fortement au bord du lavabo.

Qu’est-ce qui se passe ? La dernière fois il était stressé, mais pas à ce point non plus. Là, ça va aussi loin, au point qu’il se dit que si Morgan n’attendait pas dans le hall d’embarquement, il serait parti, serait retourné à la maison et aurait utilisé sa cheville ou autre chose dans se genre comme excuse de ne pas pouvoir débarquer à New-York. Mais ce n’est pas possible. Il ne peut tout simplement pas abandonner Morgan. Pas maintenant alors qu’il semble avoir hâte de faire la connaissance du reste de la famille O’leary. L’ancien officier prend une profonde inspiration et relève le regard. Ouvrant les yeux, il observe longuement son reflet.

Ses cheveux plus bouclés que d’habitude –sans doute à cause du temps humide- et yeux ayant un bleu très clair avec un léger reflet émeraude ne changent pas du temps normal. Mais son teint est livide, laissant brillamment ressortir les grosses cernes, vestige des très minces heures de sommeil qu’il a eu aujourd’hui. Déglutissant, il secoue la tête et tourne le robinet. Il ne comprend pas pourquoi il se met dans cet état. Ce n’est qu’un vol. Ça ne peut pas être pire que la tempête lors de sa première traversée du pacifique. Expirant lentement, il se passe les mains sous le jet d’eau puis se mouille le visage, tentant ainsi de noyer sa nervosité. Puis, se redressant, il lance un dernier coup d’œil vers le miroir, s’essuie le visage du revers de sa manche, se passe une main dans ses cheveux, hésite, se dit qu’il ferait mieux de rester ici, puis ressort du sanitaire.

D’un pas décidé, il se dirige vers le hall d’embarquement et s’immobilise. Morgan n’y est plus. Ni lui ni son sac. Arquant un sourcil, Christopher relève la tête. Son regard tombe alors sur l’anglais qui regarde en sa direction, un air quelque peu paniqué sur son visage. Instantanément, l’ancien militaire se dit qu’il a mit bien trop de temps aux sanitaires. Alors, affichant un air qui se veut détendu, il se remet en route.

« Voilà c’est bon » sourit-il à la responsable qui semblait s’impatienter « Escusez-moi, mais l’aéroport est tellement grand que quand on n’y est pas souvent on ne s’y retrouve pas »

Il rigole un peu, nerveusement, puis épaule son sac. La femme hoche la tête et fait un signe comme quoi ce n’est pas si grave que ça, puis les laisse passer. Posant une main dans le dos de son amant, il le pousse légèrement et ensemble ils s’engagent dans le tunnel de la mort d’embarquement. En entrant dans l’avion, Christopher doit prendre son courage à deux mains et laisse, encore une fois, Morgan s’occuper de tout. On leur attribue des places, Christopher suit bien sagement son amant et s’installe à côté de lui. Du côté hublot cette fois. Il lance un coup d’œil incertain dehors, déglutit, pince les lèvres, puis soupire et donne son sac à Morgan pour qu’il le mette en place au-dessus d’eux.

« Désolé » souffle-t-il lorsque son amant est à nouveau assit à côté de lui « Je ne …. Bref, on s’en fout. Je suis là maintenant. »malheureusement ajoute-t-il pour lui-même.

Morgan commence à avoir peur de manquer l'avion à cause de Chris. D'un autre côté, il est en colère contre lui pour être en retard. Évidemment, ce idiot a laisser son portable dans son sac. L'anglais n'a donc pu le joindre, il n'a que prier pour compenser. Lorsqu'il voit enfin la silhouette de l'américain de détacher, lorsqu'il le voit enfin arriver à grands pas vers la porte d'embarquement, il fronce les sourcils. Du bol que l'employée fut assez sympathique pour patienter quelques minutes de plus. Mais c'était à deux doigts de ne pas passer. Chris s'excuse rapidement,  tandis que le brun s'interroge sur ses véritables raisons. L'ancien militaire paraît nerveux, mais le jeune homme se retient de poser toute question maintenant. Ils passent tout deux rapidement, et s'engage sur la passerelle d'embarquement.

Une fois dans l'avion, une fois à leurs places, Christopher s'installe côté fenêtre. Morgan met leurs deux sacs dans les compartiments prévus à cet effet. Il a d'abord chopé son livre de poche, au passage, avant de s'installer à sa place. Son amant s'excuse, cette fois-ci à lui. L'anglais esquisse un sourire, qui fini par se fâner lorsque l'ancien officier se tait. Il prend alors le temps de l'observer, dont son teint un peu trop pâle, ses cernes un peu trop marquées... Merlin fait rapidement le lien avec la nuit passée. Même si lui a dormi, disons, normalement, Chris a plus bougé. L'étudiant pousse un léger soupire. Quoiqu'au moins, cette fois-ci, l'américain n'a pas fui comme il avait l'habitude de le faire. Ça a dû lui venir après sa blessure, il faudra que le brun se renseigne auprès de Daniel À ce sujet.

— C'est rien t'inquiète, dit-il en se penchant vers lui et en attrapant sa main. Tu aurais dû me dire que t'avais peur espèce d'idiot, murmure-t-il. Il va l'embrasser sur la joue. Tout va bien se passer, je te le promets. C'est pas quelques flocons qui vont nous empêcher d'aller à New-York et d'y fêter comme il se doit mon anniversaire.

Il esquisse une petite moue déterminée, puis casse le masque et sourit, rassurant. Tout ce qu'il souhaite c'est que son amant se détende. Se redressant, il ne laisse pas sa main quitter celle de son amant. Et tant pis pour le regard étrange que leur lance le type d'à côté. Tout le début du voyage se déroule ainsi. Après avoir attaché sa ceinture, Morgan revient chercher la main de Chris, et ne la quitte plus d'un long moment. Même lorsqu'il lit, même lorsqu'un film est projeté, même lorsqu'il se sent fatiguer et qu'il laisse sa tête reposer sur l'épaule de Christopher. Ce n'est que lorsque les plateaux repas sont apportés qu'il consent à le relâcher.

La suite, elle est banale. Le repas est, comme à chaque fois, mangeable, mais sans plus. Morgan reprend du coca d'ailleurs. Au cours du vol, il va se balader un peu, allant aux toilettes. Ça lui permet aussi de dégourdir un peu ses longues jambes. Mais il ne reste jamais longtemps loin de Christopher. Alors qu'il revient s'asseoir, sans doute à une ou deux heures de l'atterrissage, il remarque que son amant est endormi. Cela vaut peut-être mieux, le temps passe vite ainsi. Reprenant un temps sa lecture, il pose sa main sur la cuisse de l'américain et laisse des doigts y dessiner des arabesques sur le jean. Bien plus tard, il ressent une première secousse au moment où on signale des turbulences. Et il fallait que ça arrive maintenant, alors que tout le reste du vol s'est bien passé...

Et les voilà qui se retrouvent dans l’avion. Christopher s’excuse encore une fois auprès de son amant. C’est d’une voix douce et rassurante qu’il lui dit que ce n’est pas grave mais que l’idiot qu’il est aurait dut lui dire qu’il avait aussi peur. L’ancien officier détourne le regard « je ne savais pas que c’était …autant… » il déglutit et laisse, silencieux, son amant continuer de le rassurer.

Morgan ne lâche sa main que pour attacher sa ceinture. L’avion démarre, Christopher se crispe et ne se détend que lorsque l’appareil se stabilise en l’air. C’est, tremblant, qu’il détache sa ceinture avant de tout de suite reprendre la main de Morgan. Après quelques instants de profondes inspirations, il parvient à trouver le courage de se tourner vers l’hublot. Mais, voyant les nuages, l’ancien officier sent sa panique remonter en force et il se détourne à nouveau. Le regard fixé sur le siège devant lui il sert les dents puis soupire et ferme les yeux. Jamais il ne survivra à ce voyage. Mais … il devra retourner à Ashland. En avion. Pinçant les lèvres, il retient un soupire de désespoir, les doigts de Morgan se refermant sur sa main. L’ancien militaire rouvre les yeux et porte son regard sur son amant avant de répondre légèrement à son sourire qui se veut rassurant.

Le reste se déroule assez bien. Morgan et Christopher lise leur livre respective et l’ancien officier arrive même a se détendre lorsqu’ils passent « sacré Graal ». Malgré le fait que la peur soit profondément installée en lui, il ne peut empêcher quelques éclats de rire. Et après un bon repas, il parvient même à s’endormir. Sauf que … ça ne dur pas bien longtemps car il est bien trop rapidement réveillé par une secousse. Puis une autre. Un moteur s’est éteint et va exploser d’une minute à l’autre ! Voilà ce qu’il pense en premier lorsqu’une troisième secousse ébranle l’appareil. Il s’accroche avec force à l’accoudoir et ferme les yeux, retenant sa respiration. C’est au moment où il a réellement l’impression que l’avion va s’écraser que tout se calme à nouveau.

« putain … » soupire-t-il en se passant une main dans les cheveux « J’ai crus que le repas de midi n’allait pas faire long feu dans mon estomac … » il se pose une main sur son ventre et reprend peu à peu le contrôle sur sa respiration.

Le reste se fini sans problème, mais Christopher est bien nerveux à cause des turbulences passées, qu’il ne parvient plus à se rendormir. Alors que bon, il en aurait eu besoin. M’enfin. L’atterrissage se fait sans encombre et Christopher est on ne peut plus heureux et soulagé de pouvoir poser à nouveau les pieds au sol. Une fois debout sur le macadam, il prend plusieurs profondes inspirations puis se remet en route. Ils récupèrent bien rapidement leur valise puis entre dans l’aéroport. Comme la dernière fois, son regard est, sans problème, attiré par Daniel qui se trouve un peu plus loin. Un grand sourire s’affichant sur son visage, l’ancien militaire accélère le pas et, relâchant sa valise, attrape son ami dans ses bras et le sert contre lui.

« J’ai bien cru ne jamais te revoir » sourit-il en relâchant le major. Il se recule d’un pas « Le voyage était tellement horrible … » il secoue la tête « Plus jamais. La prochaine fois c’est toi qui viens à Shady Cove ! Compte plus sur moi pour revenir ici, en avion. »

Il laisse ensuite son amant saluer le major. C’est à ce moment que son regard tombe sur le petit Logan qui, debout, est accrocher aux jambes de son papa et le regarde, méfiant. Affichant un doux sourire, Christopher s’accroupie devant lui. « salut Logan » dit-il gentiment « Tu te … » il ne peut en dire d’avantage que le garçon se met a pleurer. Christopher fronce les sourcils puis lève le visage et interroge Daniel du regard. Puis, parlant doucement, il tente de rassurer le gamin qui enfouit sa tête dans la jambe du major, s’accrochant à son pantalon. L’ancien militaire abandonne finalement. Levant les mains en signes de capitulation, il se relève et secoue doucement la tête, quelque peu amusé « Il m’aime plus … » il lance un coup d’œil à Morgan puis de nouveau à Logan « C’est la barbe hein ? » il hausse les épaules « Enfin, on ne peut rien y changer. Il a 11 mois c’est ça ? C’est l’âge de bêtise de toute façon … » il rigole doucement.

Tout s’est bien passé, au final. Les secousses n’étaient rien de grave, juste quelques turbulences. Morgan a bien sûr rassurer Chris, qui, s’étant réveillé, avait cru la fin arriver. Ça se voyait dans ses yeux, nul besoin de la dire. Avec patience, il a donc attendu qu’il se calme, et sourit à ses paroles. C’est toujours désagréables des secousses longues et répétées. Mais en y réfléchissant, le britannique a connu pire. Quoiqu’il se garde bien d’en faire part à l’ancien militaire, déjà assez apeuré comme ça. L’atterrissage est une bénédiction pour tous. Le brun n’en pouvait plus d’être assit, et c’est avec un bonheur immense qu’il se retrouve sur la terre, ferme, à s’étirer un peu sans peine. Puis il se retourne, et attend Christopher qui est enfin soulagé de sa nervosité. Ils se rendent ensuite dans la salle où un tapis roulant amène les bagages de l’avion.

L’attente n’est pas trop longue pour eux. Une chance. Puis ils vont rejoindre le major dans le même hall que la dernière fois. Il y a plus de monde cependant. Il est nettement moins tard aussi, et puis New-York c’est New-York, toujours en mouvement. L’étudiant suit Chris en essayant de ne pas le perdre. Ce dernier a repéré plus facilement Daniel, c’est donc plus facile de le suivre pour arriver à bon port. Morgan aurait bien été capable de se perdre dans la foule. Enfin. Sans étonnement, l’ancien officier attrape son ami dans ses bras après avoir délaissé sa valise. Le plus jeune sourit lui aussi, il ne peut faire autrement. Il est heureux de revoir le major, faut bien l’avouer. Il laisse les deux amis se retrouver, puis, une fois que Christopher s’est reculé après avoir répété qu’il ne reprendrait jamais l’avion, il va serrer la main à Daniel pour le saluer.

— Ravi de vous revoir, lance-t-il sincèrement avant de jeter un coup d’œil à Chris. Il n’empêche que ce n’est pas une mauvaise idée que vous veniez nous voir la prochaine fois.

Cela évitera sans doute à Christopher de voir sa vie défiler devant ses yeux à cause de simples et petites turbulences de rien du tout. Il y a pire en plein hiver. Ensuite, c’est le petit garçon accroché à la jambe de Dan qui attire son attention. Chris est déjà accroupi à sa hauteur, et Morgan croit bien qu’il vient de tomber amoureux une deuxième fois. Autant du petit bout de chou que de son amant à l’expression si douce. Logan est vraiment un magnifique petit garçon. Vraiment. Il est à croquer. L’américain aussi, il est à croquer avec ce sourire. Cependant, le gamin n’a pas l’air d’être du même avis car, déjà méfiant, il se met à pleurer. Le britannique esquisse un léger sourire amusé, alors que le bouclé essaye tant bien que mal de rassurer le petit, qui ne fait que chercher davantage de réconfort vers son père. Abandonnant la partie, Chris se relève en demandant si c’est la barbe qui fait que Logan ne l’aime plus. Morgan rit légèrement, s’approchant de lui et en posant une main dans son dos.

— Pourtant moi je l’adore ta barbe, ne peut-il s’empêcher de répliquer pour le taquiner un peu. Puis il rebaisse sa main lorsqu’il apprend que le petit a 11 mois, et secoue la tête à la remarque de son amant. Tu fais juste peur, c’est vrai qu’on ne peut rien pour ça, raille-t-il l’air de rien, avant de sourire à son tour à Logan, qui s’est calmé. Il se baisse à sa hauteur. Coucou toi, moi c’est Morgan, se présente-t-il doucement sans se départir de son sourire. Le petit est bien entendu méfiant, ce qui est normal pour une première rencontre, mais au moins il ne pleure pas. Morgan se relève alors pour s’adresser à Daniel. Il est.. hm, comment dire... angélique. Je l’adore déjà, souffle-t-il en souriant.

Christopher n’a jamais été aussi content de mettre les pieds au sol qu’en sortant de l’avion aujourd’hui. Il avait franchement vu sa vie défiler devant ses yeux. Mais bon, il est encore vivant. Heureusement. Ou malheureusement ? Peu importe! En voyant son ami un peu plus loin, l’ancien militaire ne manque pas de le saluer chaleureusement en le prenant amicalement dans ses bras et a lui dire ô combien il aimait prendre l’avion et Ô combien il avait aimé ce voyage. Puis, tandis qu’il s’intéresse à Logan, Morgan salut le major en le vouvoyant. Christopher soupire doucement en s’accroupissant alors que le militaire lui fait remarqué lui avoir déjà dit la dernière fois de le tutoyer. Enfin.

S’intéressant donc au gamin, Christopher se rend bien trop rapidement compte que c’était une assez mauvaise idée : le petit garçon se met tout de suite à pleurer, ignorant brillamment l’ancien officier qui tente de le calmer et le rassurer. Finalement, celui-ci abandonne. Enfin, c’est surtout le regard courroucé d’une jeune mère et d’une grand-mère qui le font changer d’avis. Soupirant doucement, il bas en retraite et se relève. Le fait que le petit Logan se mette à pleurer en le voyant le blesse quand même un peu dans son amour propre. Faut dire ce qu’il en est, Christopher s’entendait bien avec ce gamin. Mais bon, ce n’est, apparemment, plus le cas.

D’ailleurs, il tente bien de savoir si c’est la barbe qu’il s’est laissé poussé qui a cet effet sur le gamin, mais cette question ne fait qu’accentuer les pleurs. Alors, grimaçant, il se recule d’un pas. Au même moment, il sent la main de Morgan dans son dos alors que son amant lui dit aimer sa barbe. L’ancien officier tourne son regard vers lui puis sourit doucement et le laisse, à son tour faire les présentations avec le gamin. Bizarrement, le petit Logan se calme subitement lorsque c’est Morgan qui est devant lui et qui lui parle. C’est l’accent britannique. Voilà. Un accent qu’il n’entend que chez sa mère donc ça le rassure. Il n’y a pas d’autre explication. Mauvais foi dites-vous ? Mais non, pas du tout.

Puis le major reprend la parole. Christopher tourne son regard vers lui et l’écoute leur dire qu’il a l’impression de planter des racines ici. Puis, après avoir voulut savoir s’ils voulaient acheter un truc ou s’ils voulaient décoller directement, il fait remarquer à l’ancien officier qu’il est pâle.

« Ouais bon, j’aimerais bien voir ta tête après des turbulences aussi violentes auxquelles ont à eu droit, nous. » il soupire et attrape sa valise « Et je t’avoue préféré rouler et non décoller … » Puis il se tourne vers Morgan « Tu viens ? »

Ensemble, ils se mettent en route vers la sortie de l’aéroport. Dehors, ils sont accueillit par un vent froid et mordant ainsi que des chutes de neige assez importantes. Un sourire étend les lèvres de l’ancien officier. Ce temps lui avait quand même manqué. Enfaite, New-York à Noël et à Nouvel An est irremplaçable. Aussi ne manquera-t-il pas d’aller faire un tour à central Park avec Morgan et la famille O’leary. Prenant une profonde inspiration, il reprend son chemin, suivant Daniel à sa voiture.

Mais c’est, en s’engageant sur le parking, que la maladresse de Morgan refait surface. Alors qu’il marche tranquillement à sa gauche, il remarque du coin de l’œil que le jeunot commence à glisser. Mais au lieu de chuter seul, il juge bon d’en emmener au moins un avec lui, au sol. Et comme Daniel est devant et qu’en plus il a Logan dans les bras, alors ce quelqu’un est Chris. Lâchant sa valise, Morgan pousse un cri de surprise, s’accroche au bras et à la veste de l’ancien officier et l’entraine avec lui dans sa chute. Christopher, qui, malheureusement, n’y était pas préparer et Morgan étant déjà presque au sol, n’a même pas le temps de se rattraper. C’est donc avec un bruit sourd que les deux amants se retrouvent sur le macadam du parking. L’atterrissage est assez douloureux –surtout que, ne pouvant contrôler sa chute, le coude de Christopher est allé se cogner sur la route- mais ce n’est pas grave. Une fois le choc passé, ils se regardent quelques instants puis éclatent de rire.

« Morgaaan » le réprimande-t-il « Espèce d’empoté! » il attrape un peu de neige dans sa main et l’envoie dans le visage de son chéri « Tu m’aimes donc tellement que tu as besoin de tout partager avec moi ? Même tes chutes ? » il secoue la tête, énorme sourire sur les lèvres « sale gosse »

Prenant appuie sur ses mains, il se relève et s’époussette légèrement le pantalon avant de tendre la main à son amant pour l’aider à se relever.

Un jour viendra où Daniel devrait bien mettre les pieds à Shady Cove, ne serait-ce que pour contrebalancer un peu et se taper huit heures d’avion à son tour, avec sa petite famille. Et puis Morgan serait ravi de les recevoir, et il ne doute pas qu’il en va de même pour Christopher. Saluant le major avec sa politesse habituelle, il sourit et rigole légèrement lorsqu’il lui répète de le tutoyer. L’anglais a un peu de mal, mais il fera un effort. Il le précise en acquiesçant. Il imagine que ce sera la même chose avec Sara, autant qu’il si fasse déjà. Et puis Chris va dire bonjour à Logan, qui le reçoit avec des pleurs. Quelque chose chez lui ne rassure pas le bambin, qui le fait savoir. Daniel ne tarde pas à charrier un peu son pote. Cependant, Morgan est bien obligé de rétablir la vérité.

— Ah non, les chiens l’adorent, réplique-t-il avec un sourire.

Peut-être un peu trop d’ailleurs. Chris les adore aussi. Et Morgan en a toujours peur. Enfin ce n’est pas le moment de penser à des choses pareilles. Il va à son tour saluer le petit garçon qui, bizarrement, se calme alors. Ce qu’il avait pensé plutôt a l’air de se confirmer : les petits l’apprécient naturellement. Logan est absolument adorable. Vraiment. Avec ses grands yeux, sa petite bouille. On dirait un petit angelot, et il n’hésite pas à le dire à l’heureux papa. Il ne peut qu’être heureux avec un fils pareil, en plus il paraît qu’il est gentil tout plein. Un bon point commun qu’il partage avec Morgan.

Finalement, le major décide qu’il est temps de partir. Comme Morgan et Chris n’ont plus rien à faire dans cet aéroport, et que leur but est assurément de se reposer, ils se mettent tous en route vers la sortie, le petit Logan dans les bras de son père. Bien sûr, ce dernier souligne que l’ancien officier est bien pâle, ce à quoi il répond que c’est dû aux turbulences « violentes ». L’étudiant lève les yeux au ciel. Comme si elles avaient été aussi fortes. Arrivant dehors, la neige leur souhaite la bienvenue. Le britannique se sent immédiatement joyeux, heureux, et tout et tout. L’ambiance à New-York lors des fêtes est unique. Et lorsqu’il neige, c’est encore mieux. Ces derniers jours de 2013 seront géniaux, il ne peut en être autrement. Cependant, pas tout de suite. D’abord, le jeune homme prend soin de faire connaissance avec le verglas local. Un petit truc très vicieux.

Maladroit depuis toujours, dès lors qu’il se sent glisser il sait qu’il finira au sol. Mais par réflexe, il s’agrippe à la première chose qui lui passe sous la main : Christopher. Avec un léger cri de surprise en se sentent partir à la renverse, il attrape le bras et la veste de son amant, espérant au moins que lui le sauverait. Mais non. Chris n’ayant pas assez d’équilibre l’accompagne finalement dans sa chute. Ils se retrouvent tous deux sur le cul, littéralement. Morgan l’a senti passer, ses coudes ont au moins évité qu’il ne se cogne carrément la tête. Se redressant un peu, il fixe Christopher, et ne tarde pas à partir à rire avec lui. Celui-ci le réprimande, le traitant d’empoté, de sale gosse – comme toujours – et lui balançant un peu de neige dessus. L’anglais s’en protège de son avant-bras, et ne se départi pas de son sourire. Chris est aussi plus qu’amusé, et sa remarque tire un nouveau rire à son petit-ami.

— C’est exactement ça, je voulais te faire partager un peu de ma maladresse, je suis généreux tu me connaît, réplique-t-il. Puis il se relève avec l’aide de Christopher qui lui tend la main. Je suis désolé vraiment, s’excuse-t-il quand même, en se redressant. Il grimace cependant légèrement en prenant appui sur sa jambe gauche, mais retient de justesse une remarque en pinçant les lèvres. Ça va toi ? Encore pardon... souffle-t-il avec sincérité, attendant que sa propre douleur passe un peu. Il récupère sa valise et, de son autre main, attrape celle de Christopher. Il s’en aide – histoire aussi de ne pas se recasser la gueule – et, bien qu’il souffre un peu en marchant, ne montre rien. Il sourit à Daniel. C’est bon, tout va bien, mais plus tôt on arrivera à la voiture, mieux ce sera.

Il le savait. Il le savait dès lors qu´il avait parlé des turbulences que son ancien collègue ne manquera pas de se foutre de lui. Quel enfoiré. C´est sur un ton regorgeant d´ironie qu´il lui dit qu´il ne le savait pas aussi douillet à cause de turbulences. Mais le pire dans tout ça c´est le Chrisounet. Le surnom. Celui que l´ancien militaire abhorre du plus profond de son âme. Malheureusement, le major sait ça. Et ce qu´il aime par dessus tout c´est de pousser l´américain à bout. Mais celui-ci n´a pas envie d´entrer dans son jeu. Et pourtant ...

"Si tu es entrain de comparer les turbulences avec les tempêtes qu´on a put vivre, je t´ordonne d´arrêter tout de suite. L´un n´est aucunement comparable avec l´autre."

Il finit par un discret grognement avant d´attraper sa valise et suivre son mai hors de l´aéroport. Marchant à côté de Morgan, Christopher s´engage sur le parking ... mais ne va pas fort loin. Avec un cri de surprise, son amant dérape sur ce qui semble être une plaque de verglas et, n´ayant pas envie d´être le seul à se retrouver sur le sol, comme un con, il se se rattrape à Chrisopher et l´entraine, sans état d´âme avec lui. Ainsi ils se retrouvent tout les deux sur le macadam du parking. Tout d´abord étonnés, ils partent bien rapidement à rire, l´ancien officier réprimandant gentiment son amant. celui-ci lui avoue, avec un rire, être tellement généreux qu´il souhaitait aussi partager sa chute avec l´américain, avant de se relever à l´aide de la main de ce dernier.

"Ouais, ouais, ça va" sourit-il après s´être frotté le coude. Il attrape ensuite à nouveau la main de son amant et fronce légèrement les sourcils en le voyant quelque peu grimacer de douleur. "Et t..." il ne peut en dire d´avantage car Daniel, s´étant tourné vers eux, les traites de gamins avant de demander s´ils peuvent marcher ou s´il doit chercher un chariot. L´ancien officier le fixe durement quelques instants avant de s´adoucir lorsque Morgan se remet en route. Attrapant sa valise, il le suit, gardant une main dans son dos au cas oú il viendrait à tomber de nouveau "Fait doucement" lui souffle-t-il quelque peu inquiet "je n´aimerais pas passer à nouveau nouvel an dans un hôpital de New-York"

Souriant, il lui caresse tendrement le dos puis le relâche lorsqu´ils arrivent à la voiture du Major. Ils mettent toutes les affaires dans le coffre. Christopher va ensuite s´installer à l´arrière, ayant un réel coup de fatigue et ayant envie de se reposer. De toute manière, devant avec Daniel il ne pourra pas fermer l´oeil jusqu´à l´arrivée à l´appartement. C´est donc d´un commun accord avec son amant que celui-ci prend place sur le siège passager. Logan, lui, se retrouve assit dans son siège à côté de l´ancien militaire. Mais s´il avait sut lire l´avenir il n´aurait jamais prit place ici.

Morgan a hâte de rencontrer Sara, de faire plus ample connaissance avec Daniel, et son fils aussi. Le séjour promet d’être placé sous le signe de la joie. Et puis, il l’avait déjà dit à Chris, mais s’il devait un peu jouer la nounou, il ne refuserait pas. C’est dans sa nature d’être serviable, pour commencer, et puis le fait que Logan soit aussi adorable ne serait pas étranger à cette réponse. En y pensant, il suit de loin les piques mutuelles envoyées par les deux amis. Se dirigeant vers la sortie, Dan n’arrive pas à se retenir de remuer le couteau dans la plaie lorsque l’ancien officier se plaint des turbulences. Surtout qu’elles n’ont pas été si terribles que cela. L’anglais les laisse retrouver leur complicité. Il note bien ce petit surnom et l’effet qu’il a sur Chris. Il ne l’a pas oublié, bien sûr, mais il constate à quel point c’est amusant de le mettre dans cet état.

Ils finissent donc par atteindre le parking. Morgan n’imagine pas la galère pour se garer là. Il se souvient qu’en habitant à New-York, il avait été vachement bien loti, avec un chauffeur, et tout. Cet employé faisait un peu tout dans la maison d’ailleurs. Enfin, dans l’immense appartement. C’était il y a quelques années déjà. De nombreuses années même. Peut-être 8 ou 9 ans. L’anglais n’allait pas à l’école en bus ou en métro, ou même à pied, sa mère n’était pas confiante. Toujours tête en l’air le petit. Mais au lieu de repenser à son passé, et de se demander ce qu’était devenu leur logement d’alors, il aurait dû faire gaffe où il posait les pieds. Il le sait pourtant. Maladroit, il glisse et se rattrape vainement à Christopher. Passons au résultat : ils tombent tous deux au sol. Cependant, ils rient de leur situation. Il vaut mieux en rire, après tout. Chris réprimande le brun, et celui-ci lui répond qu’en effet, il n’est pas assez égoïste pour le priver de cette chute.

Morgan se relève avec l’aide de son amant, puis, s’excusant, lui demande si ça va. Lui-même ressent le coup de cette chute dans le bas du dos. Il aura peut-être un bleu sur la fesse, qui sait. En tous cas, il souffre un petit moment. Tandis que le major, de loin, les compare à des gosses, avant de leur demander s’ils ne souhaitent pas un chariot pour atteindre la voiture. Cela a évité au britannique de devoir répondre à Christopher, qui s’apprêtait à lui demander son état. Il n’a pas envie de l’inquiéter. Morgan lui dit bien que ça ira, avant de rattraper sa valise et de se remettre en route. L’ancien militaire le suit de près, sûrement pour évite une nouvelle chute. Il lui souffle d’ailleurs avec inquiétude d’y aller doucement, et fait une remarque qui interpelle l’étudiant.

— A nouveau... ? demande-t-il en fronçant les sourcils, avant de comprendre et de se reprendre immédiatement. Oh oui, pardon. Il lui adresse un petit sourire. Je te promet que celui-ci sera meilleur que tous les précédents, souffle-t-il en l’embrassant sur la joue.

Il se sépare de lui lorsqu’ils arrivent à la voiture de Daniel. Ils rangent leurs affaires dans le coffre, Logan est installé dans son siège à l’arrière. Cependant, contre ce que Morgan avait prévu, Chris demande à passer derrière. Après un regard au major, il accepte, comprenant que son amant a sans doute besoin d’un peu de repos. Même s’il n’a pas l’impression que ce soit une bonne idée étant donné que le petit garçon n’a pas eu l’air d’apprécier l’ancien militaire. Enfin. S’installant sur le côté passager avant, il boucle sa ceinture, avant de se tourner vers la banquette arrière.

— Et tu es sage hein, tu n’embêtes pas Logan, vu ? dit-il en plaisantant à l’adresse de Chris. D’abord, sérieux, il finit bien rapidement par sourire, avant de se replacer correctement face à la route. Au fait, Sara, elle est bien anglaise ? Elle vient d’où exactement ? demande-t-il cette fois-ci à Daniel, passant du coq à l’âne en repensant soudainement à ça.

La petite question d´incompréhension que pose Morgan fait quelque peu sourire Christopher. Mais un sourire triste, sans aucune trace de joie. Car oui, les deux derniers nouvel an, il les a passé à l´hôpital de New-York. Le premier a cause des complication de sa fracture encore trop récente, le second à cause d´une opération qui a mal tournée. Et même si Daniel est resté avec lui la première fois, ça n´a rien changé à son moral proche de zéro. Encore maintenant il arrive sans mal à se rappeler de la douleur physique et moral qu´il a ressentit. Il a même fait une nuit blanche ... mais contre son grès. Enfin bref.

Refoulant ces pensées négatives, il les met de côté lorsque Morgan reprend la parole, comprenant finalement oú il souhaite en venir. Avec un bisou sur la joue il lui assure qu´il fera attention. L´ancien officier hoche doucement la tête. "J´aime mieux ça" sourit-il plus sincèrement en lui tapotant le dos.

Puis ils se séparent et prennent leur place respectives dans la voiture. Morgan s´installe devant, Christopher, espérant avoir un peu de repos pendant la route, s´installe derrière. Malheureusement, il voit ses espoirs mis à mal lorsque Daniel installe Logan sur le siège à côté de lui. Du coin de l´oeil Christopher voit comment le garçon l´observe, sceptique, avant de se tourner vers son père qui referme la porte. A son expression, l´ancien militaire est persuadé qu´il va se mettre à pleurer, mais Morgan détourne son attention en intimant à l´américain de ne pas embêter le gamin. Daniel, qui a prit place derrière le volant en fait de même, ajoutant qu´à cet âge là, les enfants sont déchaînés.

"Eh vous me connaissez non?" répond Christopher d´un ton assuré "Je n´embête pas les gosses. Sauf s´ils s´appellent Morgan dans quel cas ..." il laisse sa phrase en suspens, croisant le regard courroucé de son amant qui a sans mal comprit oú il voulait en venir.

Avec un sourire amusé, l´ancien militaire laisse les deux hommes se perdre dans une conversation sur les origines Anglaise de Sara. Christopher roule légèrement des yeux, portant son regard vers l´extérieur. C´est qu´il était persuadé à 100% que Morgan allait demander plus d´information sur la femme de son ancien collègue! Mais bon, il ne peut pas lui en vouloir: il est curieux de nature, surtout si ça concerne son pays d´origine. Enfin.

De son côté, il tente à nouveau sa chance avec Logan. Avisant un joué sur le siège du milieu, il le prend en main et sourit en reconnaissant ce que c´est: une ancre bleue en peluche avec deux yeux ainsi qu´une ficelle avec un anneau en plastique. Christopher sourit doucement, attendrit en prenant la peluche en main. C'est lui qui l'avait acheté au petit à sa naissance. C'est quand même bon à savoir que ce joué à survécu onze mois et qu'il est encore maintenant utilisé. D´ailleurs, ça l´étonne quelque peu que son ami n´ait pas déguiser son fils en petit marin. Mais bref. Lançant un coup d´oeil à Logan, il lui tend finalement l´objet. Le gamin ne fait qu´observer, son regard passant de la peluche à Christopher avant de tendre le bras et attraper le jouet.

L´instant d´après, l´ancien militaire est attaqué par une ancre volante. Après que l´anneau en plastique soit allé se cogner contre son nez, le jouet tombe à terre. Christopher lâche une expression de surprise et, tandis qu´il se masse l´arrète du nez, il se demande comment un gamin de l´âge de Logan peut avoir autant de force. Soupirant, il se penche finalement et ramasse la peluche. Se tournant ensuite vers le garçon, il le fixe en mettant l´ancre bien en évidence

"C´est ça que tu veux?" demande-t-il en voyant le petit tendre ses mains vers l´objet. "Eh bien tu ne l´auras pas. Confisqué" il pose l´objet à ses côtés et se tourne vers la fenêtre ... au moment oú Logan se met à hurler son mécontentement. Grimaçant, Christopher se tourne vers lui "Non mais tu sais, ça ne me fait pas non plus plaisir, hein. Et puis ..." les pleurs du jeunot s´intensifient "Okay, okay, c´est bon! Tiens, tu l´as de nouveau" il lui redonne son jouet "Et maintenant ..."

À nouveau l´ancre se met à voler. Mais cette fois-ci Christopher a assez de reflex pour l´esquiver. "Tu ne sais pas ce que tu veux hein ... tel père tel fils. J´ai toujours dit que tu ressemblais plus à son papa qu´à ta maman au niveau du caractère..." il se tourne vers l´avant "Daniel? Comment tu fais pour calmer ton gosse? Enfin, ton garçon, plutôt..."

Morgan, après avoir une nouvelle fois montré son côté idiot, rassure Christopher quand à ce Nouvel an-ci. Tout se passera bien. Il l’embrasse sur la joue, puis chacun va s’installer dans la voiture. Daniel s’occupe de son fils, à l’arrière, puis vient se placer derrière le volant. Le jeune britannique se retrouve devant, car Chris préférait l’arrière. Pas sûr que ce soit une bonne pioche, mais il ne dit rien à ce sujet, taquinant juste son amant. Et ça a l’air de plaire au major puisqu’il en rajoute une couche. C’est bon de s’entendre avec le meilleur ami de son petit-copain. L’ancien militaire ne tarde pas à répondre, se vengeant un peu de l’étudiant, qui lui répond avec un regard sévère. Celui-ci change alors de sujet, et pose des questions au sujet de la femme de Dan, anglaise elle aussi. En apprenant qu’elle vient des environs de York, mais qu’elle a aussi voyagé, il hoche la tête.

— Je connais un peu oui, j’ai aussi pas mal voyagé, précise-t-il avec un sourire. Puis Daniel lui fit savoir qu’elle avait hâte de le rencontrer, et qu’il était sûr qu’elle n’allait pas être déçue. Morgan rit légèrement, ravi d’entendre ça. Je n’en doute pas. Si elle adorable comme Logan je vois mal ce qui pourrait coincer.

Souriant, un peu amusé, il se demande comment ça se passe pour les deux derrière. Il n’a rien entendu depuis le début, mais Christopher décide que c’est assez et prend la parole. S’adressant au petit garçon, il le prive de quelque chose, qui commence instantanément à faire entendre son désaccord. L’anglais soupire, se pinçant l’arête du nez. Comme les pleurs ne diminuent pas, et que Chris s’entête visiblement, Merlin se retourne vers les deux immatures, non sans un léger sourire tellement il sentait un truc comme ça venir. Il utilise un ton comme s’il réprimandait un enfant.

— Je t’ai dit quoi, arrête de l’embêter.

Il observe ensuite son amant céder, et rendre son jouet – une ancre, tellement originale avec un tel père – à Logan. Mais il ne peut s’empêcher d’éclater de rire lorsque le petit vise la tête de Christopher, même si ce dernier l’esquive. Il se calme par la suite, se repositionnant face à la route. Non vraiment, il aime bien être devant, ça lui a permis d’assister à cette scène. L’américain s’adresse finalement à son collègue, après avoir dit au fils qu’il ressemblait plus à son père. Chris lui demande comment calmer le petit. Morgan laisse répondre le principal concerné, qui est sûrement mieux informé que lui. Il n’empêche qu’il a hâte d’arriver pour faire connaissance avec Sara, même si voir Logan et Chris se chamailler est très amusant. Finalement, il se tourne de manière à voir Christopher.

— Tu te tiendras mieux une fois arrivé hein... ? Ne vas pas traumatiser le petit, souffle-t-il avec un sourire en coin.

Ce gamin. Il était tellement adorable quand il avait deux ou trois mois. Christopher adorait passer du temps avec lui, jouer avec lui et a même déjà eu l’occasion a plus d’une reprise de lui donner son biberon. Mais là, à onze mois, le petit Logan semble avoir complètement oublié qui est Christopher et qu’ils s’entendaient très bien avant. Enfin, ça c’était avant. Dommage. L’ancien officier aurait vraiment adoré avoir un effet plus positif sur ce petit gamin, mais non. Il a beau tenté de l’amadouer avec l’ancre en peluche, mais même ça ne fait qu’accentuer les pleurs du jeunot. Alors, dans un élan de désespoir, Christopher se tourne vers l’avant et supplie presque Daniel de donner une solution pour calmer le plus jeune.

C’est tout d’abord Morgan qui lui dit répète d’arrêter de l’embêter. « EH ! C’est lui qu’a commencé hein. Moi j’ai juste voulut être gentil et lui donner son joué mais il n’en voulait pas. Ce n’est pas ma faute. » répond-t-il avant de se tourner vers Daniel. Celui-ci lui lance un coup d’œil dans le rétro et lui dit qu’avec sa voix d’ange il devrait réussir à le calmer. Christopher le fixe, ennuyé l’air de dire « T’es sérieux là ? » avant de soupirer et se reculer à nouveau. Il lance un coup d’œil à ses côtés, croise le regard de Logan, le soutient longuement avant de grimacer lorsque le gamin reprend ses pleurs.

Lorsque Morgan se retourne à nouveau pour lui dire de ne pas traumatiser le petit, Christopher grommelle simplement un truc du genre comme quoi c’est le petit qui va encore le traumatiser lui sans pour autant se tourner vers son amant. Fort heureusement, ils arrivent bien rapidement au parking sous-terrain et après que Daniel se soit garé, Christopher s’empresse de sortir de la voiture. Refermant la porte derrière lui, il soupire lourdement et se passe une main sur le visage. Puis, s’étirant, il grimace lorsque son épaule gauche craque bruyamment. Mais, n’en faisant pas grand cas, il se tourne et va rejoindre son amant qui est déjà avec Daniel au coffre de la voiture. Ce dernier lui demande s’il est encore vie.

« Ouais, plus ou moins » grogne Christopher en attrapant sa valise et en épaulant son sac à dos. Il se recule ensuite pour que Daniel puisse refermer le coffre sans l’assommé et croise à nouveau le regard de Logan « Je crois qu’il a complètement oublié que c’est moi qui lui avait offert son joué là » il hausse les épaules « Enfin, tant pis. S’il sait que ça vient de moi alors il ne jouerait même plus avec »

Ils se mettent ensuite en route vers la sortie et monte dans l’ascenseur pour monter au quatrième étage. Tandis que l’ascenseur se met en route, Christopher soupire lourdement et ferme les yeux en se massant les tempes. C’est décidé, aujourd’hui il ne passera pas encore des heures avec Daniel à discuter. Si Morgan souhaite prendre sa place, il ne l’en empêchera pas, mais lui il ira directement se coucher.

Morgan est dans une discussion avec Daniel, à propos de sa femme, alors non, il ne fait pas attention à l’arrière. Il passe de paroles assez réconfortantes – Dan est certain que lui et Sara s’entendront, c’est parfait –, a des cris plus u moins de Logan. Sans même le voir, il est sûr que Chris n’est pas étranger à tout ce bazar. Ils avaient au moins eu droit à un peu de tranquillité. Il ne manque pas de faire une remarque à son ancien militaire de copain, qui répond comme un enfant. C’est adorable. Et puis Dan vient aussi en remettre une couche. Il lui dit qu’il n’a qu’à chanter pour le calmer. Morgan ne peut s’empêcher de rire en voyant la tête de Christopher. Faudrait pas qu’il le traumatise non plus, ce gosse. Il se replace correctement sur son siège, et malgré les pleurs de Logan, il a le sourire. Il sent qu’il va bien s’amuser.

Et heureusement ils arrivent plutôt rapidement, au final. Dan a une place à lui, dans le parking souterrain, ce qui leur évite de tourner quinze ans. Une fois garé, ils descendent tous de la voiture, non sans une nouvelle petite remarque de la part de Daniel. L’anglais sourit de nouveau en coin, amusé, et heureux d’apprendre que son amant est toujours en vie. Ce dernier dit d’ailleurs être déçu que Logan ait oublié que ce jouet venait de lui. Il paraît que le petit l’adorait avant. Morgan aurait vraiment voulu voir ça de ses propres yeux. Pas qu’il ne pense pas cela possible, simplement que ça lui aurait plu de voir Chris s’occuper d’un enfant. Les deux invités attrapent ensuite leurs valises et sacs. Daniel va détacher son fils, le prend dans ses bras, et tout ce petit monde se dirige vers l’ascenseur. Une fois à l’intérieur, avec un petit Logan calmé, l’anglais repère facilement l’état de son petit-ami.

— Complètement lessivé je paris ? demande-t-il avec un léger sourire.

Et la réponse ne se fait pas attendre : oui. Chris est crevé, il dit même qu’il ira se coucher le plus rapidement possible. Morgan sourit doucement, en acquiesçant. Il le comprend tout à fait. Bien sûr, il n’ira pas se coucher immédiatement, il a d’abord envie de faire connaissance avec Sara. D’ailleurs, l’ascenseur s’arrête bientôt au cinquième étage. L’anglais secoue un peu l’ancien officier avec taquinerie, pour le réveiller un peu. Dan sort en premier puis, puis Christopher, puis Morgan. Ce dernier en profite pour soupirer discrètement, alors qu’il approche de la porte de l’appartement. Sincèrement, il espère que tout se passera bien. Il ne doute plus réellement de bien s’entendre avec Sara, son mari et Chris s’accordent pour dire qu’elle est très gentille. C’est surtout le déroulement de la soirée du nouvel an qui le stresse un peu. Il devrait y avoir des amis et (anciens) collègues de Christopher et Daniel.