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Since forever For years on end Newbies

Le froid revient. L'hiver est là. La meilleure partie de l'année. Du point de vue de Flóki, évidemment. On est scandinave ou on ne l'est pas. D'ailleurs, son anniversaire tombe le jour du solstice d'hiver. Dans quelques mois, le jeune homme, plus si jeune que cela, fêtera ses trente ans. Déjà. Le temps passe vite. Il est loin le temps où le petit garçon faisait ses premiers pas sur scène, ou devant une caméra, aux côtés de son père. Parfois même avec son grand-frère, de trois ans plus âgé. L'actorat, jouer la comédie, c'est une histoire de famille. Son grand-père paternel – qu'il n'a pas connu puisque décédé en 1980 – était acteur. Son père est acteur. Son grand-frère est acteur. Son petit-petit-frère est acteur... Et lui-même est acteur. Le talent serait génétique chez les Thorsen. Flo est issus d'une grande famille. Il est le deuxième d'une fratrie de six enfants, dont une seule fille. Et le petit dernier est né en 2000. Ainsi, il est comme qui dirait le second aîné. Mais ça ne l'empêche pas de ne pas être si responsable que cela. Au contraire. Il était le premier à faire des farces en tout genre. Cependant, il était sérieux dès qu'il s'agissait de théâtre ou de cinéma. Il plaisante à propos de beaucoup de sujets, mais assurément, ceux-ci n'en font pas partie. Quoique cela ne l'empêche pas d'être lui-même. Franc, il est toujours enthousiaste, parfois trop pour certains. Il est malin, et n'hésite pas à user de sa langue acérée pour semer un peu de chaos de-ci de-là. Il faut le comprendre, il déteste s'ennuyer. Derrière ses beaux yeux bleus se cache un parfait menteur, qui sait très bien cacher son jeu. Mais il n'est pas méchant. C'est juste de l'amusement. Comme un gamin. Tant qu'on ne lui fait pas de mal. Peut-être cela vient-il de son prénom. Pourtant, celui-ci n'est pas lié au dieu Loki, c'est simplement la sonorité. Toujours est-il que, lorsqu'il était en Norvège ou en Islande, on ne manquait presque jamais de le lui faire remarquer. Maintenant, à part quelques personnes, rares sont ceux qui lui ont dit ça. En Amérique, ce n'est pas vraiment la culture. Quoique avec le comic, certains ont quelques connaissances. Mais cette bande-dessinée n'est qu'une adaptation très libre. Le vrai dieu n'était pas que maléfique. Il était bon et mauvais à la fois, capable du pire comme du meilleur. Flóki pourrait vous ressortir toute la mythologie, c'est la base. Sa base.

Iceland :

Sa base est islandaise. Il est né et a passé les neuf premières années de sa vie à Reykjavík. Sa mère, islandaise, tenait une librairie. Son père, norvégien, était acteur et n'était donc pas souvent présent. C'est pour cela que la petite famille a décidé de s'installer à Oslo, même si l'île, plus isolée, garantissait une certaine protection contre les médias. C'est que Mikkel Thorsen n'est pas un inconnu, encore moins maintenant. Ses enfants ont donc tous plus ou moins grandi dans cette lumière. Flóki n'échappait pas à la règle, et son potentiel n'aidait en rien. Mais ça ne l'a pas dérangé. Pour faire court, il a débuté la comédie à 6 ans, et il n'a jamais arrêté. Le fait d'être le 'fils de' a été un plus pour entrer. Mais s'il n'avait pas eu le talent ni la volonté nécessaire, il ne serait pas rester. Encore maintenant, après tout ce qu'il a fait, être le 'fils de' ne manque pas de le déranger. En suivant les traces de son père, il a bien sûr dû se faire une place. A 18 ans, il intègre la National Academy of Dramatic Art, d'Oslo. Comme son père et son frère avant lui, d'ailleurs. Trois ans plus tard, il en ressort diplômé. Certains crient au piston, mais il faut dire les choses comme elles sont : il a un sacré talent. Il est capable de jouer tout et n'importe quoi. Ainsi, les rôles s'enchaînent, majeurs ou mineurs, autant au cinéma, à la télévision, qu'au théâtre. Contrairement à son frère qui s'est orienté vers les USA, lui reste en Norvège, navigue en Scandinavie, quelques fois dans les îles britanniques. Il lui arrive d'être un artiste suicidaire, Hamlet, un viking, un évadé du goulag, un homosexuel marié, et tant d'autres... Pour un “jeune”, il peut se targuer d'une belle carrière. D'autant que ses traits le font toujours paraître plus âgé.

Norway :

En 2007, il fait la connaissance de Sæný Nicholson, une toute jeune journaliste, encore étudiante mais très prometteuse. L'interview se transforme en vraie rencontre. Peut-être pas un coup de foudre, mais ce n'est tombé pas loin. Ils commencent rapidement à se fréquenter. Leur relation dure cinq mois. Flóki était toujours très pris par son boulot, sa passion. Ce qui ne les aidait pas. Et puis des rumeurs se sont rajoutées. Le jeune homme aimait – et aime toujours – profiter de la vie. Infatigable, il vit sa vie de bohème au jour le jour, et le public le sait davantage comme ça que caser dans une relation sérieuse avec une fille. D'autant que les hommes aussi peuvent l'intéresser. Des rumeurs naissent donc, comme quoi il verrait d'autres filles... Et Sæný ne le supporte pas, bien que ce soit faux. C'est elle qui rompt. Officieusement. Officiellement c'est d'un commun accord. Flo ne se laisse pas abattre, et continu de faire ce qu'il aime tant. Malheureusement, peut-être est-ce dû à une surcharge de travail, mais aussi à de mauvaises fréquentations, il prend de mauvaises habitudes. Comme la plupart des jeunes ado, il avait testé drogues et alcools de différentes sortes, sans jamais tomber dans le piège. Lorsque sa mère meurt d'un cancer fin 2008, il en est gravement affecté. Il était très proche d'elle. Il n'arrête cependant pas de travailler, malgré les conseils de son entourage. Pour garder le cap, il consomme de plus en plus souvent. Heureusement pour lui, le fait de se faire virer d'un tournage pendant l'été 2009 le recadre. Juste à temps. Ou trop tard, pour les mauvaises langues. Nouveau scandale, mais Flóki ne s'en préoccupe pas. C'est comme lorsqu'une rumeur le fait passer pour gay, ou le montre avec trois filles différentes en une semaine. Il laisse couler. Des fois ça l'amuse. Il lui arrive même d'en jouer. Là en l’occurrence, non.

'Murica :

Il tente juste d'arrêter les stupéfiants et les bouteilles. Il galère pendant quelques mois, trop tenté. Soudain étouffé, que ce soit par les médias, son père, ses frères, sa sœur, ses grands-parents, il prend une décision radicale. L'exil. Flo rejoint son grand-frère, alors sur le tournage d'une série, aux États-Unis. Après quelques recherches, il trouve une petite bourgade bien paumée. Et c'est ainsi qu'il déménage fin 2009 à Shady Cove, espérant trouver du calme et de la tranquillité. Il est plutôt bien servi. Malgré quelques tournages qu'il a effectué au niveau international, peu de gens le reconnaissent à son arrivée dans ce coin de l'Oregon. C'est ce qu'il souhaitait. Petit à petit, il met un terme à la spirale de la toxicomanie et de l'alcoolisme. A présent, il ne prend plus de drogues dures. L'alcool en quantité est réservé aux soirées, tout comme les autres produits illicites. Il était donc temps qu'il soit sauvé, avant d'atteindre le stade de non-retour. D'abord chômeur, il reprend totalement pied avec réalité en cherchant un boulot. Tournant autour de ce qu'il sait faire. Bien entendu. Mais au lieu de directement reprendre le chemin des salles de théâtres, il prend celui des salles de classe. Ou plutôt, un poste de professeur d'art dramatique se libérant à la Southern Oregon University, il saute sur l'occasion. Après une certaine formation, n'ayant que la moitié du trajet à faire puisqu'il est déjà au point pour la partie comédie, il fait sa première rentrée en 2011. Depuis, il lui est bien sûr arrivé de rejouer sur les planches. Et même une fois devant une caméra, grâce à son frère. Aujourd'hui, il occupe toujours le poste de prof d'art dramatique, et s'y plaît bien. D'ailleurs, malgré son côté excentrique, les élèves l'aiment bien aussi. Dans la petite ville de Shady Cove, il est arrivé à s'intégrer plus ou moins correctement. Avec son accent scandinave, son mètre quatre-vingt-dix, et son nom bien nordique, il lui a été difficile de passer inaperçu. Et puis, inutile de préciser que lorsqu'il a appris pour les rumeurs, ça l'a bien fait rire. Et, curieux comme pas deux, il est rarement le dernier au courant.