Voilà bien 2 semaines qu´Alexandra a apprit qu´elle était enceinte. Deux semaines qu´elle en a parlé à Flóki et deux semaines qu´elle sait qu´il assume son acte et qu´il se barrera pas au courant dès la première difficulté. C´est une très bonne chose, ça. Bien évidement, elle a aussi annoncée à ses parents qu´ils seront grand-parents avant l´heure. Passé le choc, ils ont tout de suite posé la première question qui vient à l´esprit de toute le monde: qui est le père. Et lorsqu´Alexandra leur a avoué, après quelques hésitations, qu´il s´agissait de Flóki Thorsen un scandinave de 30 ans, Michael- Le père de l´étudiante- a pété un plomb. Un vrai. Jetant son magasine et renversant sa tasse de café au passage, ignorant les représailles de Julie -sa femme- il a commencé à hurler contre Flóki, le traitant de sale chien irresponsable, disant qu´il aurait mieux fait de rester dans sa Norvège de merde plutôt que de foutre sa fille enceinte. Mais quand il a commencé à prétendre qu´en Norvège c´était quelque chose de courant de faire des gosses à des jeunes étudiantes de 21 ans et que la mère de ce Flóki ne lui a surement jamais parlé du mot préservatif, Alexandra est partie. Elle aurait eu plein de contre arguments, mais elle a préféré ne rien dire pour ne pas envenimer la chose.

Ainsi donc, ça deux jours qu´elle n´était plus chez elle et qu´elle n´a plus parlé à son père. Enfaite, elle lui laisse encore le temps de se calmer et ira le voir à la fin de la semaine. Mais pour l´instant sa réaction lui reste encore en travers de la gorge. Enfin, ce n´est pas tant le fait qu´il se soit énerver qui la fait chier, c´est surtout le fait qu´il ne se soit que énervé sur Flóki et non lui elle-même. Pour faire un enfant, il faut être deux à ne pas réfléchir. Mais bref.

Présentement, elle est entrain de surfer sur le net, Fenrir endormi sur ses genoux et skype, parallèlement, avec son frère. Au moment oú elle sort du forum pour jeunes parents, on sonne à sa porte. Soupirant doucement, elle salut son frère -à qui elle n´a rien dit- raccroche, ferme les fenêtres internet puis recule sa chaise. Délicatement, elle pousse son chaton du doigt. L´animal redresse la tête, la regarde quelques instants puis saute de ses genoux, tandis que la jeune femme sort du bureau et longe le couloir.

Elle ouvre la porte et a tout juste le temps de reconnaître Michaela, sa cousine, que celle-ci lui demande directement si s´est vrai qu´elle soit enceinte. Le sourire qu´Alexandra avait affiché disparait en même temps que sa joie de revoir sa cousine.

"Salut Mike. Oui je vais bien, merci de demander. Et toi?" soupire-t-elle en se renfrognant légèrement avant de froncer les sourcils "Et quand bien même le serais-je... tu vas me lancer un procés ou quoi?"

Elle referme un peu la porte, n´ayant, soudainement, vraiment pas envie de laisser sa cousine rentrer. C´est dommage, elle a toujours été proche d´elle et l´aime beaucoup, mais vu comment elle se pointe là... pas étonnant qu´Alexandra se braque de la sorte.

Alexandra adore sa cousine et est toujours contente de la voir. Mais pas aujourd´hui. Du moins, pas dans ces conditions là. Bon, si Mike avait emmené le sujet avec plus de douceur elle ne l´aurait peut-être pas vu de ce mauvais oeil, mais là s´en était vraiment trop. Pour qui elle se prend, sérieusement? Ne peut-elle pas s´occuper de ses propres affaires? Tout cela ne la concerne pas, non. Alexandra la fixe encore quelques instants puis referme la porte, bien décidé de la lui refermer devant le nez. Mais c´est sans compter sur les réflex de sa cousine. Rapidement, Mike bloque la porte avec son pied puis la pousse et entre d´elle même.

Alexandra la fixe et se recule de quelques pas, tandis que l´avocate reprend la parole. L´engueulant presque elle lui dit que ce n´est pas une réponse, qu´elle aurait du par exemple la traiter de cinglé ou quelque chose dans ce genre. Lorsque sa cousine prend le mot "responsable" en bouche, Alexandra dévie le regard vers le sol, pince les lèvres "Je peux pas" souffle-t-elle en se détournant. "je peux pas dire quoique ce soit de cela parce que c´est la vérité ..." elle déglutit et se dirige vers la cuisine, ne pouvant donc plus retenir Michaela d´entrer.

Une fois dans la cuisine, elle s´appuie quelques instants sur le plan de travail puis baisse le regard vers Fenrir qui vient miauler et se frotter contre ses jambes, pensant sans doute qu´il aura quelque chose à manger. Elle entend ensuite comment Michaela entre, à son tour dans la cuisine. Soupirant doucement, se passant une main dans les cheveux pour les remettre derrière les oreilles, elle se retourne vers sa cousine.

"Et donc? Tu veux m´engueuler? Me traiter d´irresponsable? Me dire que j´ai été conne et que je ne mérite pas mieux que d´être catalogué comme les cas sociaux qu´ont voit à la télé?" elle hausse les épaules "Vas-y, fais-toi plaisir. Je ne suis plus à ça près de toute manière."

Elle relève son regard vers Michaela et la regarde, le visage fermé à toutes sortes d´émotions.

« Oh mais oui, c´est vrai, suis-je bête. J´avais complètement oublié qu´on ne s´entendait bien que quand ça te chante! D´un coup, pouf! Toutes les fêtes de familles ... évaporées. Nos vacances en Epagne et au Brésil aussi, hein? Dès que t´as t´arranges on n´est plus que de simples cousines qui ne se voient qu´une seule fois dans l´année à Thanksgiving et qui sont obligées par les parents de bien s´entendre!» s´exclame Alexandra.

Elle a conscience qu´elle est entrain de s´emporter mais nous diront que ce sont les hormones. Non, trève de plaisanteries. Alexandra se sent réellement trahit. Même si Michaela ne le pense peut-être pas spécialement. Du moins, est-ce une petite vois d´espoir qui le lui dit. Enfin. A la demande de l´avocate, Alexandra commence à parler du père. Et encore une fois, Michaela exagère. Partant du prince que le père ne la soutiendra pas, elle s´imagine déjà devoir le poursuivre pour qu´il lui verse une pension alimentaire.

« Mais t´es complètement conne, ma parole, ou tu le fais juste exprès ? » souffle Alexandra en se reculant d´un demi pas « FL ... il m´a assuré qu´il ne se barrera pas en courant au moindre problèmes » dit-elle, se rattrapant à temps sur le prénom du scandinave. Elle refuse tout simplement de dir son nom face à Mike étant donné qu´elle le menace déjà maintenant. « Je ... »

Elle ne peut en dire d´avantage car au même moment retentie à la nouveau la sonnette de son appartement. Alexandra fixe encore durement quelques instants sa cousine puis passe à côté d´elle et va ouvrire. Elle se fige lorsque son regard tombe sur le père de son futur enfant. Quand on parle du loup ...« Flóki ...» souffle-t-elle « Qu´est-ce que tu fous là ...? »

Enfait, Alexandra commence réellement à paniquer car elle sent que le scandinave va encore se trahir lui-même, face à Michaela.

Il a enfin parlé à son père, il a enfin trouvé le courage. Par téléphone, il a bien été obligé. Le père de Flo n’a pas forcément bien réagi, mais ce n’était pas catastrophique non plus, après réflexion. Il l’a engueulé, naturellement, lui a répété qu’il aurait dû faire plus attention, et tout un tas de choses que le norvégien sait déjà. Cependant, son père a dû sentir qu’il allait mal, que cette situation le travaillait, car il a finit – assez rapidement d’ailleurs – par adopter un ton réellement paternel. Un instant, Flóki a même cru percevoir les mots que sa mère employait. Enfin, Mikkel Thorsen sait que son fils est sincère en assurant qu’il s’occupera de la mère et de l’enfant, même si les sentiments ne sont pas au rendez-vous. Il le connaît assez bien pour le savoir imprévisible, il l’a déjà vu amoureux, alors tout est possible. Malgré tout ce que ce fils-là lui aura fait voir, il garde espoir.

Du côté de Flóki, ça lui a fait un grand bien d’en parler avec son père. La situation est loin d’être réglée, mais savoir que son père le soutient au moins un peu... Bref, en partant de l’université, il décide d’aller chercher acheter à emporter, et ensuite de se rendre chez Alexandra. Simplement pour passer la soirée avec elle, savoir comment elle va, lui dire qu’il a parlé à son père et savoir comment ses parents à elle ont réagi – à tous les coups, pas bien. Ils avaient cette habitude, depuis le nouvel an, de parfois se retrouver le soir, d’aller manger chez l’un ou chez l’autre, au resto, sans arrières pensées. Chose étonnante de la part du norvégien. C’est lors de l’une de ces soirées, justement, qu’elle lui a appris pour l’enfant. Enfin soit. Il se gare comme à son habitude dans la rue, puis rejoint l’immeuble et grimpe jusqu’à l’étage d’Alex. Il actionne la sonnette, et jette un dernier coup d’œil au sachet en plastique contenant deux menus chinois. C’est qu’il connait ses préférences, à force. Lorsque la porte s’ouvre, un sourire s’affiche sur son visage.

— Salut, lance-t-il, avant qu’Alexandra lui demande ce qu’il fait ici. J’ai pris d’la bouffe pour- Il fronce les sourcils, car elle n’a pas du tout l’air à l’aise. Y’a un truc qui va pas ? Par réflexe, il relève les yeux, et voit alors l’autre personne dans l’appart’, une jeune femme tout aussi brune qu’Alex, qu’il ne connaît pas. Oh, j’dérange non.. ? Il a l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe, et de ne pas du tout être le bienvenu. C’est assez chiant.