Une grosse valise dans chaque main, Ella remercie le ciel d'avoir inventé les portes automatiques.  Ah oui, et aussi les roulettes sur les valises, tiens.  Parce qu'il ne faut pas croire qu'elle voyage léger.  Ayant pris ses clics et ses clacs et partant pour un bon bout de temps, elle avait été contrainte de mettre sa vie en 40 kgs dans deux bagages (et moyennant un supplément!)  Dans l'obscurité tombante, Isabella se dit qu'elle n'était pas encore arrivée à Shady Cove.  Mais hors de question pour elle de se démotiver.  Hop hop hop, haut les cœurs, elle est quasi au bout de son périple, là.

Elle décida de sortir de l'aéroport et de rejoindre un grand axe pour essayer de faire du stop.  N'ayant pas de la thune à en jeter par les fenêtres (elle préfère la garder pour ses sorties), la brune avait trouvé ce moyen de transport bien plus intéréssant qu'un car ou encore pire : un taxi.  En plus, y a moyen que ça soit plus sympa.  Elle pourrait tomber sur quelqu'un de fun et pas un vieux pervers.  Enfin ça, elle verra bien.

Marchant cinq minutes en direction de l'entrée de la nationale, Ella décida de poser tout son bardas !  Elle n'hésita pas une seule seconde à poser ses fesses sur une de ses valises.  Ca crève quand même de tirer ces merdes !  Le pouce en avant, elle tenta de faire son plus beau sourire pour inspirer confiance aux gens.  Après genre quatre secondes, elle en eut un peu marre et mit ses mains dans ses poches.  Ahhhh.  A gauche, un paquet de cigarettes, à droite une barre de chocolat.  Dilemme.  Isabella hésita un instant, avant de décider de ne pas choisir.  Elle sortit le chocolat, en mangea un morceau et la bouche même pas encore vide, elle sortit une cigarette de son paquet pour l'allumer.  Tirant quelques taffes, l'anglaise réindiqua d'un pouce levé qu'elle cherchait un voitureur.  La troisième voiture qui passa s'arrêta.  Et merde, elle aurait mieux fait de rester au chocolat plutôt que de s'en griller une.  Elle se pencha en avant pour éteindre sa clope, mais la remit tout de même dans son paquet – non au gaspillage !.  S'avançant vers le véhicule, une valise dans chaque main, elle s'abaissa à hauteur de la fenêtre pour parler au conducteur.

« Salut, je vais à Shady Cove, tu passes pas dans les environs par hasard ? »

Reid était au conservatoire toute la journée. Bien que son poignet n’aille pas mieux, il se devait de s’y rendre, de manière à suivre tout simplement. Il savait qu’il allait devoir tout donner (mais pas trop non plus d’après les médecins) pour réussir ses partiels. Tout ceci tombait plutôt mai, ce qui ne pouvait que stresser le jeune homme au fond. Il n’a pas envie de rater à cause d’une blessure au poignet. Il restait tout de même positif, sachant qu’il avait de sacrées facilitées à la base dans toutes les matières. C’est un passionné, il veut faire de la musique son métier et cela se voit. Il ne compte absolument pas abandonner. Heureusement, il avait tout de même le soutien de ses potes, qui compatissaient à son triste sort et qui ne manquaient pas d’être présents pour lui donner un coup de main.

Son poignet lui était un peu plus accessible de toute manière, ce qui lui permettait de se remettre tout doucement dans le bain malgré tout. Il avait réussi à jouer un morceau entier à la basse, mais la batterie demeurait encore inaccessible pour lui. Il avait vraiment hâte que les semaines passent et que tout s’arrange. Normalement, il ne devait pas y avoir de complications ! Le lendemain, il devait d’ailleurs se rendre chez le médecin pour checker l’affaire. En attendant, la fin des cours sonne, et le jeune homme remballe toutes ses affaires et se rend sur le parking du campus pour aller chercher sa voiture.

Le brun dépose ses affaires sur la banquette arrière, s’installe dans son véhicule, et cherche sa clé USB. La musique était une partie intégrale de sa vie, il faut l’avouer. Ça rendait également les trajets moins longs. Il emprunte la nationale, en tapotant doucement sur le volant de sa caisse alors qu’il remarque une silhouette, le pouce tendu au loin. Reid n’a pas l’habitude de prendre des auto stopeur, mais comme il ne faisait pas spécialement chaud, et qu’il était de bonne humeur, le jeune homme décide de s’arrêter sur le bord de la route. Ouvrant aussitôt sa fenêtre, il lui jette un regard interrogateur.

« Ah bah ça tombe bien, c’est là où je vais ! » Lance le musicien en sortant de la voiture, jetant un coup d’œil à ses valises. Il ouvre le coffre pour que la demoiselle puisse installer son bordel là-dedans (a) « Je t’en prie, mets tout dans le coffre ! » Lui souffle le musicien, incapable de l’aider puisqu’il portait encore son attèle. Il ajoute d’ailleurs : « J’aurai bien fait le mec gentleman à porter tes valises mais je peux pas ! » Explique Reid, toujours à l’aise. C’est quelqu’un de sociable.

En se penchant à la fenêtre de la voiture qui venait de s'arrêter, Isabella concentra toute son énergie positive pour que le garçon au volant aille dans la même direction qu'elle.  Elle demanda en effet s'il allait dans les environs de Shady Cove et la brunette savait que son périple était béni des dieux (de l'Olympe et de tous les autres) puisqu'en effet, le conducteur allait pile dans le patelin.  Elle l'observa un instant.  Il n'avait pas trop une tête de psychopathe, il avait plutôt l'air gentil et il avait un look sympa.  Par contre, quand elle vit son atèle, elle était nettement moins sure de sa fiabilité.  Dans un premier temps, elle se tut, mais elle sait que garder ce genre de pensées pour elle sans verbaliser la chose.. c'est quasi impossible.

« Ok, génial. »

Répondit-elle simplement, traînant donc à nouveau ses valises jusqu'au coffre de la voiture qu'il vint ouvrir.  Elle sourit largement à sa réflexion, avant d'ajouter :

« J'ai jamais aimé les mecs galants.  Faut arrêter de croire que les nanas sont des petites choses fragiles. »

Connor était un mec galant.  Connor était un mec attentionné.  Mais Connor était aussi un gros connard.  On a eu beau lui dire que les mecs ne sont pas tous les mêmes, elle se suffira de cette expérience malheureuse pour tirer ses leçons de vie.

« Par exemple, tu vois, toi... j'te mets K.O. quand je veux.  Maintenant bon, vu que t'es diminué là, avec ce truc, c'est presque trop facile... !»

Trois... deux... un :

« D'ailleurs, t'es sur que tu peux conduire avec ça ? »

Lui demanda-t-elle finalement, n'ayant évidemment pas pu être pleine de tact et garder ce genre de pensées pour elle-même.  Elle se connaît tellement bien.  Bon, bah maintenant peut-être qu'elle va devoir ressortir ses valises et recommencer à faire du stop parce qu'elle aura pas su fermer sa gueule trente secondes et être plus aimable et reconnaissante.

Si d’habitude le jeune homme se presse de rentrer chez lui pour s’entrainer, autant dire qu’aujourd’hui, le brun traine un peu sur le campus avant de prendre la route jusqu’à Shady Cove. Il était toujours blessé, mais n’en était plus à ne plus pouvoir bouger le poignet, au contraire. Le fait de voir quelques améliorations le rassurait. Il allait, si ça continuait dans ce sens, pouvoir reprendre la musique dans très peu de temps. C’est très encourageant pour le musicien qui n’en pouvait plus de cette attente. Heureusement, il n’était pas complètement assisté. Qui plus est, conduire une voiture automatique, ça n’avait rien de compliqué en soit, il pouvait même le faire avec ses pieds si l’envie lui prenait. En attendant, il s’arrête au bord de la route lorsqu’il remarque une demoiselle en train de faire du stop.

En apprenant qu’elle allait à Shady Cove, Reid arbore un sourire. Tant mieux, il n’aurait pas à faire de détour, ce qui ne peut que l’arranger. Il sort sans plus tarder du véhicule pour en ouvrir le coffre et l’inciter à y mettre ses affaires. Comme il est quelqu’un de serviable, il s’excuse de ne pas pouvoir l’aider. A sa réponse assez…cash, le jeune homme arque un sourcil. Il ne s’attendait pas à une pareille réponse, il faut l’avouer.

«  Oula… ! Okay XD   » Répond le jeune homme en refermant le coffre. Il ne la connaissait pas, et n’était probablement pas dans le mood pour se lancer sur un débat. D’ailleurs, il s’agissait plus de politesse que de galanterie pour le jeune homme, dans cette situation ! Il éclate même finalement de rire en entendant la demoiselle rajouter qu’elle pouvait le mettre K.O quand elle le voulait, mais que dans son état, c’était probablement trop facile. Reid ne sait pas trop quoi répondre à ça, mais préfère le prendre à la légère.

« Okay miss j’essaie de me prouver quelque chose… !  Je suis peut être pas un tas de muscles mais je mords alors fais pas chier. » Souffle Reid dans un sourire amusé. Il n’est pas susceptible pour un sou, bien qu’il ait bien remarqué qu’elle ait un petit souci de tact, ou quelque chose dans ce goût là puisqu’elle remet en question ses compétences pour conduire.

« Je peux te laisser au bord de la route aussi, tsais. » Lance Reid, en prenant place sur le siègle alors qu’il finit par lui souffler : « Tu montes ou bien ? » Finit-il par dire en haussant les épaules. C’est vraiment quelqu’un de gentil et de patient… XD

Loin d'Isabella l'envie d'être désagréable, mais elle dit juste ce qu'elle pense.  D'ailleurs, elle n'emploie pas de ton agressif, mais plutôt un air amusé d'abord, en expliquant qu'elle n'aime pas trop les mecs galants.  Autant elle n'est pas une militante féministe, autant elle a appris que dans la vie, les femmes peuvent se débrouiller sans homme.  Et il y a intérêt que ça soit vrai, parce qu'il est hors de question qu'elle ne puisse pas continuer à vivre indépendamment de toute relation amoureuse.  Lorsqu'il lui annonce, après avoir refermé le coffre qu'il n'était peut-être pas musclé mais qu'il pouvait mordre, Ella éclata de rire.  Elle s'imaginait la scène à présent.  Elle tapant avec ses petits poings et lui saisissant son bras pour y planter ses crocs.   Les choses qui se passent dans sa tête sont tellement absurdes, parfois.

Ensuite, lorsqu'elle parle de son poignet et de son habilité à conduire, c'est certain qu'elle manque de tact.  D'autant qu'il est loin d'être plâtré jusqu'au coude, mais bon, peut-être qu'il a très mal s'il fait certains mouvements.  Elle en sait rien.  

« Ouais, je sais. Ca me plairait pas trop, mais bon.... »

Elle attendit finalement son verdict pour monter à bord...  Du côté droit.   Elle ne pourrait jamais se faire aux voitures pour « rouler à droite ». Elle monta, mit sa ceinture de sécurité et puis espéra ne pas l'avoir mis de mauvaise humeur.  Elle se permit donc de reprendre la parole.

« T'sais pour ce que j'ai dit, c'est pas méchant.  Surtout que ça vient d'une nana qui est déjà tellement excitée sur la route en temps normal que si en plus elle devait conduire de l'autre côté... »

Elle secoua la tête, préférant cette fois ne pas imaginer le nombre d’accrochages qu'elle aurait.

« ... Tu veux un morceau de chocolat de la paix ? »

Demanda-t-elle, tout sourire, en sortant le reste du bâton dont elle n'avait extrait qu'un seul morceau.

Le jeune homme est plutôt étonné par le discours de la demoiselle qu’il ne connait ni d’Adam ni d’Eve. C’est d’ailleurs parce qu’il ignore tout d’elle qu’il ne savait pas vraiment comment prendre les choses. Ce franc parlé pouvait être pris comme une sorte d’agressivité. Il ne savait pas où se placer mais finit tout de même par sourire, en refermant tout simplement le coffre. Il n’était pas là pour débattre sur un pareil sujet, bien qu’il ait l’impression que la demoiselle cherchait à se prouver qu’elle pouvait vivre sans homme. Cette réflexion l’amuse, et lui-même assez franc se permet de lui répondre, bien qu’il plaisante sur le fait qu’il pouvait la mordre. Bien sûr, il n’était pas violent pour un sou, juste un mec gentil et amusant. Apparemment son humour semble faire son petit effet puisque la brune éclate de rire.

Reid arbore un sourire plus étendu et vient s’asseoir sur son siège en lui faisant remarquer qu’il pouvait la laisser sur le bord de la route si elle préférait. Et surtout, s’il n’arrivait pas à la supporter (a) Il hausse les épaules et finit par ajouter, en cherchant à savoir si elle comptait monter ou non. Lorsque la demoiselle monte, il allume le contact, prêt à démarrer alors que son attention se repose sur l’inconnue qui semble vouloir se justifier. Il se marre en entendant sa réponse. « Ah oui, t’es anglaise, c’est ça ? Ça s’entend ! » Lance le jeune homme en démarrant la voiture. En effet, il pouvait l’entendre dans sa manière de lui parler qu’elle ne venait pas d’ici.

Lorsqu’elle lui propose du chocolat pour faire la paix, le jeune homme arbore un sourire amusé et finit par acquiescer. Pourquoi pas ? Il rajoute alors, en s’engageant à nouveau sur la route. « Ouais, je veux bien ! Au fait, moi c’est Reid. » Souffle le musicien pour se présenter, en espérant à son tour pouvoir mettre un nom sur ce visage plein de caractère visiblement.

Pour une fille qui aime lire, Ella devrait peut-être ajouter « le manuel de la bienséance » à sa liste de lectures en cours... Ca pourrait l’aider, comme dans des situations pareilles, lorsqu’un gentil garçon lui propose son aide et qu’elle ne trouve rien de mieux que de faire la chieuse.  Elle finit tout de même par monter et ne se rendait sans doute pas compte de la patience dont venait de faire preuve cet inconnu.  Y en a d’autres qui l’auraient remise illico sur le trottoir.  Dans le sens premier du terme.  Heureusement ce soir elle a de la chance, et elle décide de se calmer un peu.  Elle lui explique d’ailleurs que sa remarque n’était pas à prendre méchamment parce qu’elle est très mal placée pour critiquer la conduite de quelqu’un.  D’abord parce qu’Isabella n’est pas la fille la plus calme et la plus disciplinée au volant, mais aussi parce qu’elle serait bien incapable de conduire à droite.  Il en déduit qu’elle est anglaise, précisant qu’il l’avait aussi entendu.

[color:5dab=##663399]« Ca s’entend genre c’est exotique sexy ou ça fait fille qui est jamais sortie de sa campagne ? »

Demanda-t-elle, pleine d’intérêt.  Elle crut tout de même bon rajouter :

« Attention, c’est une question piège ! »

Avant de se mettre à rire.  Le pauvre, il risque de ne plus jamais accepter personne en auto-stop après être tombé sur une barge comme elle.  En même temps, elle est pas vilaine, mais faut juste se faire à sa façon d’être.  Quand on la connaît, on ne peut que l’adorer (a).  D’ailleurs, elle lui propose un carré de chocolat en guise de calumet de la paix.  Elle coupe donc un morceau qu’elle lui file, avant d’en glisser un dans sa bouche.  

« Enchantée, moi ch’est Ijabella. »

Articula-t-elle, en terminant de mâchouiller son morceau.  Une fois que ce fut fait, elle lui demanda :

« Au fait, tu t’es fais ça comment ?  C’est douloureux ? »

Ah oui, elle s’en fout aussi d’être indiscrète.  Si ses questions le font chier, il lui suffira de le lui dire et elle passera à autre chose.

Reid ne savait pas comment réagir face à cette inconnue. Il ne la connaissait pas et ne pouvait pas vraiment la cerner sur le moment mais n’en était pas à se prendre la tête pour autant. Il laisse couler tout simplement, en la menaçant malgré tout de la laisser sur le bord de la route si elle continuait. Reid a voulu être sympathique et ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Il est gentil mais pas con pour autant. Alors qu’il s’apprête à démarrer il en profite pour reposer son attention sur la demoiselle. Il remarque à présent son accent anglais, et l’interroge à ce propos. Lorsque la brune reprend la parole, Reid se marre, puisqu’apparemment il s’agissait d’une question piège.

« Si j’ai bien compris, si je te dis que c’est sexy tu vas me répondre qu’il faut arrêter de complimenter  les nanas à tout va parce que vous êtes pas toutes pleines d’insécurités ? » Demande le jeune homme en partant à rire. A dire vrai, il trouvait ça sexy. Il adorait l’Angleterre, en particulier Londres puisqu’il s’était même fait tatoué le nom de cette fille dans le dos. Il faisait preuve de patience et cherche à savoir le prénom de la demoiselle. Il pense à se présenter avant.

« Enchanté ! » Répond simplement le brun, en s’engageant sur la route après avoir accepté son carré de chocolat de la paix (a) Reid a toujours été un gourmand, adorant tout ce qui était sucré de toute manière. Il le met aussitôt dans sa bouche en roulant. Son attention est portée sur la route mais ça ne l’empêche pas d’être attentif aux propos d’Isabella qui l’interroge au sujet de sa blessure.

« Je me suis fait agressé par un grizzly dans la forêt de Shady Cove… » Lui explique le brun, dans un air sérieux, en se demandant si elle allait prendre sa connerie au sérieux. Il guette du coin de l’œil sa réaction en ajoutant : « Dans quelques jours j’enlève l’attèle donc ça commence à aller mieux ! » Dit-il, dans un sourire. Il n’avait qu’une hâte : pouvoir se remettre à jouer.

Curieuse de savoir à quoi ressemblait son accent dans l’oreille d’un américain, Ella demanda franco au garçon si c’était plutôt sexy ou au contraire pas du tout.  En même temps elle veut une réponse franche, en même temps elle veut la réponse qu’elle attend.  Qui n’est pas tout à fait ce que Reid dit, mais qui a le mérite de la faire rire.  

[color:c91c=##663399]« J’y avais pas pensé, à ça tiens ! »

Voilà qu’elle était prise à son propre piège.  Elle n’obtenait pas vraiment de réponse du coup.

[color:c91c=##663399]« C’est vrai que je suis pas pleine d’insécurité.  C’était une question piège parce que la seule réponse possible était le côté sexy, mais que tu devais le dire en me faisant croire que tu le dis pas juste pour donner la bonne réponse. »

Franc sourire de la brune, casse-couilles à souhait.  Elle le sait, mais ça la fait marrer.  En même temps, elle se prend pas la tête, elle discute tranquillou avec son covoitureur d’un soir et lui propose même un morceau de chocolat de la paix, pour se faire pardonner son trop franc parlé.  Vient ensuite le moment des présentations et Isabella est bien contente d’être tombée sur Reid.  Elle prend d’ailleurs de ses nouvelles, lui demandant comment va son poignet et ce qu’il s’est fait.

« C’est pas vrai ??? Y a des grizzlis à Shady Cove ? »

En même temps, il n’est pas sensé savoir qu’Isabella a deux sœurs à Shady dont une depuis des années et qu’elle l’aurait su, s’il y en avait.

« Trooooop coool !  J’ai toujours rêvé avoir une peau d’ours chez moi, dis, t’iras en chasser un pour que mon vœu s’exauce ? »

Bambi face.  Ca lui apprendra, tiens, à la prendre pour une cruche.  Par contre, elle était contente pour lui que ça soit bientôt fini.

« Bon ça ! »

Avec la demoiselle, Reid ne savait pas sur quel pied danser. Il craint que sa question le pousse à se prendre à nouveau la tête, du coup, il finit par anticiper comme il le pouvait. Au fond, il a toujours aimé l’accent anglais, le trouvant beaucoup plus chic à dire vrai. Apparemment sa réflexion la fait marrer tandis qu’elle lui explique qu’elle n’avait pas songé à ça. D’après Isabella, la seule réponse possible était le fait que c’était sexy. Il arbore un sourire amusé en l’entendant. Il n’en rajoutera certainement pas une couche à ce propos puisqu’elle semble avoir confiance en elle de toute manière. Autant ne pas aller à la pêche aux compliments (a)

« Qu’est ce que t’es compliquée ! J’espère pour la survie de l’espèce que t’as pas de copain. » Lance le jeune homme pour la taquiner, non sans arborer un sourire amusé. Elle s’était bien permise de faire la chieuse avec lui alors Reid prend également ses aises. Elle l’interroge sur son poignet et le brun vient inventer une histoire au sujet de grizzlis à Shady Cove.

« Ouais, et des pumas aussi ! » Répond le musicien en partant à rire. Cela se voyait finalement qu’il n’était pas bien sérieux. Il ne comptait pas faire durer le suspense pendant des heures, ce n’est pas son genre. A sa remarque, Reid part franchement à rire en secouant la tête. « T’iras le chasser toi-même, t’en seras que plus fière ! » Lui propose le musicien dans un sourire innocent. Elle pouvait toujours chercher (a)

« Ouais, surtout que je suis musicien… donc je me sens juste méga impuissant. » Lui confie par la suite Reid en continuant de conduire. C’était frustrant pour lui de ne rien pouvoir faire. Vraiment. Il comptait les jours alors qu’il jette un coup d’œil à la demoiselle, il ajoute : « En fait, j’ai eu affaire à un type qui pense que toutes les femmes sont des choses fragiles vois-tu. Et il était du genre…grizzly. » Finit-il par dire dans un léger rire. C’est probablement parce que le temps était passé et que le brun avait choisi de ne pas s’apitoyer sur son sort, bien qu’il craigne toujours de tomber sur ce type. Il ne se sentait plus vraiment en sécurité en le sachant dans les parages.

L’anglaise lui offrit son plus beau sourire lorsqu’il la traita de compliquée.  Autant elle est susceptible quand elle n’est pas d’accord avec ce qu’on lui dit, autant là, ça la fait marrer.  Il n’a pas tort, elle le sait elle-même et elle le dit.  Elle ajouta tout de même par principe :

« J’te permets pas ! »

Terminant de glousser, elle précisa :

« En fait, si.  Et tu l’as rencontré tout à l’heure sans le savoir.  Il est dans la valise mauve.  Tu comprends bien... faut pas leur donner trop l’occasion de parler, sinon ils deviennent vite chiants. »

Depuis Connor, Ella n’a plus eu aucune relation sérieuse.  A moins que... PCR ou autre sexfriend ne compte.  Parce qu’alors là, c’est vrai qu’elle a failli à sa règle du « je ne m’attache plus ».  Lorsqu’il lui parle de grizzly, elle n’en croit pas un mot, il n’hésite d’ailleurs pas à en rajouter, disant aussi qu’il y a des pumas.  Peut-être qu’il se dit que ça va la faire vouloir descendre de sa voiture ?  Raté !

« C’est pas faux.  Mais bon, je voulais te voir mordre.  Tu m’as vendu du rêve tout à l’heure ! »

Le taquina-t-elle à son tour.  Il semble avoir compris son humour pourri et elle pense qu’il ne se formalisera donc pas.  Elle espère pour lui, parce que sinon il n’est pas vraiment sorti de l’auberge.

« Musicien.  La vache, c’est presque plus sexy qu’anglaise, ça ! »

Lorsqu’il parla d’impuissance, elle ne put qu’avoir un large sourire pervers posé sur ses lèvres...qu’elle ne tarda pas à agiter... pour dire que de la merde, une fois de plus.

« Pour ce type d’impuissance, j’peux rien faire.  Si ça avait été autre chose, j’aurais pu t’être d’un grand secours par contre. »

Immense sourire.  Dieu ce qu’elle adore provoquer.  En même temps, elle ferait nettement moins la maline s’il arrêtait la voiture sur le bord de la route et lui sautait dessus.   Quoi que, elle risquerait d’apprécier.  Sauf qu’il a l’air d’avoir 16 ans donc peut-être qu’il n’a pas beaucoup d’expérience (a)...

« Faudrait qu’on ait une petite conversation lui et moi.  Je lui remettrais les idées en place si tu veux.  Ma sœur fait du karaté, elle pourra lui faire une prise si je lui demande. »

Proposa-t-elle.  Quelle générosité, tout de même.

Comme il avait pris cher dès le début, le jeune homme se permet de taquiner la demoiselle au sujet de ses relations amoureuses. Faut dire qu’elle ne devait certainement pas avoir de copain ou si c’était le cas, Reid se permettrait de lui offrir un award, elle semble tout de même avoir un sacré caractère (a) Il se marre en l’entendant lui souffler qu’elle ne lui permettait pas de dire une pareille chose. Il hausse les épaules et arbore un sourire amusé en l’entendant rajouter autre chose. Elle est un peu flippante, il faut l’avouer (a)

« Tu fais peur, tu sais ? » Répond Reid, non sans partir à rire lorsqu’elle évoque le fait qu’elle ait enfermé son copain dans une valise. Il en doute franchement, mais finalement passe à autre chose puisqu’il évoque sa blessure soit disant faite par un grizzly, puis évoque la fausse faune à Shady Cove, comme s’il y avait des pumas dans le coin. Il sait bien qu’elle ne le croira pas mais ça l’amuse de raconter des conneries. Le jeune homme arbore un sourire en l’entendant lui répondre.

« Je grogne aussi. » Balance le brun en se marrant, bien que tout ceci soit un flux de conneries, le jeune homme continue dans sa lancée, lui expliquant plus sérieusement cette fois ci qu’il était musicien. En entendant sa réponse, Reid ne peut que sourire.

« N’est-ce pas ? Tu parles à une future rock star. » Balance le jeune homme dans un sourire amusé. Il ne veut pas se vanter, bien sûr, mais il espérait tout de même avoir un certain avenir là dedans, c’est son domaine et il est passionné. Lorsqu’il parle d’impuissance, il arbore un sourire amusé lorsque la demoiselle prétendait pouvoir faire autre chose si c’était une autre sorte d’impuissance.

« Nan, j’ai pas vraiment de problème de ce côté-là. » Se contente-t-il de répondre en arborant un sourire. Ce n’est qu’un fait après tout. Le musicien espère que ça ne lui arrivera pas d’aussitôt mais jusqu’à présent il n’a eu aucun problème avec cet organe en particulier (a) Cela dit, il serait probablement vexé d’apprendre qu’Isabella le prenait pour un puceau de 16 ans. Il se marre en entendant sa proposition. C’était gentil de sa part, bien que le brun n’ait aucune envie d’avoir à rentrer en contact avec ce type une fois de plus
« Ah ah, c’est gentil ! » Lance le jeune homme, en rebondissant sur autre chose pour ne plus évoquer le sujet : « T’as une sœur ? Elle vit à Shady Cove ? » Suppose-t-il puisqu’elle avait l’air d’être en voyage.

Lorsqu'il informa Isabella qu'elle pouvait faire peur, la brune se mit à rire.  Il peut arriver qu'elle fasse cette impression, les jours où elle est en forme. Mais il faut apprendre à la connaitre.  Elle peut être plus calme – mais pas trop.  C'est juste que là, ils n'ont rien à faire à part papoter du coup, elle dit n'importe quoi, comme souvent !

« Ca c'est parce que tu ne me connais pas.  Je suis carrément a-do-rable.... Dans le fond... Faut chercher un peu, quoi ! »

Reconnut-elle, souriante.  Elle n'avait aucun mal à s'amuser de sa 'nouvelle elle', celle qui avait pris possession de son corps pour la protéger et avec qui elle avait fusionné.  La vie était beaucoup plus amusante de ce point de vue là, plutôt que de celui de la fille qui avait vu tous ses rêves se briser et ses appuis s'en aller.  Une fois de plus, elle rit lorsqu'il annonça qu'en plus de mordre, il grognait.

« Et après, c'est moi la flippante. »

Elle était contente d'être tombée sur quelqu'un de cool comme lui.  En plus, visiblement, ça le gênait pas trop de dire n'importe quoi.  Elle le voyait donc assez bien en tant que « camarade de 400 coups » dans sa nouvelle ville.  En même temps, inutile de s'emballer, il risque de ne plus vouloir lui parler une fois qu'il en sera débarrassé !

« T-R-O-P COOL !   Je pourrais raconter à tout le monde qu'en plus de tout tu étais un type simple et généreux qui prenait les pauvres damoiselles en détresse – faudra que je me force pour dire ça par contre – en stop.  S'tu veux, je dirais même que c'est toi qui a mis les valises dans le coffre.  Alors, tu vois que je suis gentille tout plein ? »

Elle ne put s'empêcher de se la jouer provocante lorsqu'il parla impuissance et fut soulagée de voir qu'elle ne l'avait pas, une fois de plus, effrayé le petit.  Elle apprit la vraie raison de sa blessure et lui proposa immédiatement son aide.  Et celle de Jul' par la même occasion.

« Yep !  J'en ai deux en fait.  Alyssa – une star de radio je suis sure que tu la connais, c'est la meilleure – et Juliana Stewart.  Ca te dit quelque chose ? »

« Faut pas mal creuser quoi ! » Lance le jeune homme pour la taquiner, bien qu’en réalité il était certain que l’anglaise avait tout de même un bon fond et des qualités comme tout le monde. Il se permettait d’en douter pour déconner seulement. Faut dire que jusqu’à maintenant, elle ne lui avait pas fait beaucoup de cadeaux (a) Pour le clin d’œil, le jeune homme vient lui souffler qu’en plus de mordre, il lui arrivait de grogner. Ce n’est absolument pas vrai mais comme d’habitude, le musicien ne peut s’empêcher de balancer des conneries. C’est quelqu’u nde relativement amusant quand on apprend à le connaître. Il n’a pas l’habitude de rester sérieux bien longtemps, c’est dans son tempérament.

« Chacun son côté sombre. » Conclu-t-il avant de partir à rire. Il repose son attention sur la route, concentré histoire de ne pas faire de conneries malgré le niveau très élevé de leur conversation. Il lui explique qu’il fait dans la musique et qu’il espérait percer dans le domaine, du moins il le lui fait comprendre. En entendant sa remarque pleine d’enthousiasme, Reid ne manque pas d’arborer un sourire amusé. « Oh trop gentil, tu me feras même passé pour un héros ! » S’exclame Reid, en posant un instant ses yeux sur elle, dans une moue amusée.

Lorsqu’elle évoque l’impuissance, Reid reste un peu de marbre, ce n’est pas quelqu’un qui s’emballe à la moindre ambiguité de toute manière ! Il lui fait rapidement comprendre qu’il n’a pas vraiment de problème de ce côté-là. Comme quoi, l’habit de fait pas le moine. Il sourit, ravi qu’elle n’en rajoute pas une couche pour enterrer son semblant de virilité. Il change de sujet en évoquant la sœur de cette dernière. Il apprend qu’elle en  a en fait 2 ! De quoi le surprendre et le faire sourire, curieusement.

« Alyssa, ouais j’ai déjà écouté une émission il me semble ! Je crois même qu’elle a de bonnes critiques là-dessus ! » Souffle le jeune homme dans un sourire. Il n’écoutait pratiquement jamais la radio mais avait eu l’occasion de tomber sur son émission une fois. La demoiselle a une bonne réputation à Shady Cove, beaucoup apprécient ce qu’elle fait. En revanche, il ne voit pas du tout qui est Juliana. « Juliana ? Nan, je la connais pas – oui ça arrive, même si Shady Cove est une minuscule ville (a) » Se permet-t-il de dire dans un sourire amusé. « En tout cas, je suis sûre qu’elles seront contente de ta visite ! » Conclu le jeune homme dans un sourire sincère alors qu’il continue d’avoir les yeux rivés sur la nationale.

Histoire de ne pas lui tendre le bâton pour se faire battre, Isabella expliqua d'emblée que pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut savoir creuser un peu... Autant qu'elle le dise elle-même, parce qu'elle est sure que Reid ne se privera pas pour commenter en ce sens.  D'ailleurs, c'est pile ce qu'il fait en confirmant qu'il faut bien creuser.  Il ne doit pas vraiment tenir à la vie ^^.  Il peut pourtant avoir un côté effrayant quand il essaye de se défendre.  Il a expliqué à Ella qu'il pouvait très bien mordre et qu'en plus il grognait. Elle est sure que ça doit être effrayant. Ou pas tout à fait en fait.

L'anglaise apprend ensuite que le garçon est un musicien et qu'en plus il pense percer dans le milieu et devenir célèbre.  Elle n'hésita pas à lui expliquer que lorsqu'elle serait interviewée, elle raconterait plein de trucs sympas sur lui, quitte à légèrement modifier la réalité en sa faveur.  Elle souligna par la suite qu'il avait à présent la preuve qu'elle est adorable.  

« Un vrai petit ange... quand je veux.  Bref, pas souvent. »

Gloussa-t-elle, avant de porter elle aussi son regard à l'extérieur.  Faut dire qu'elle ne connait pas l'endroit, mais dans la pénombre elle n'a pas beaucoup l'occasion de voir le paysage.   Heureusement qu'elle peut faire la conversation à son gentil sauveur du soir.  Lorsqu'il lui posa une question sur sa famille, le sourire d'Ella s'élargit à son paroxysme, avant qu'elle ne lui explique qui sont ses frangines.  

«  A fond, elle gère c'est normal que les gens trouvent ça bien ce qu'elle fait, c'est la meilleure du monde.  Elle n'a juste pas accepté de plus gros contrats pour garder les pieds sur terre. »

Mentit-elle, trahie par son air amusé.

« En même temps, elle n'est arrivée qu'en mars en fait, donc peut-être que t'as pas eu l'occasion de la croiser encore.  Elle t'aurait été utile pourtant, c'est elle qui fait du karaté ! »

Non, elle n'arrive pas à rester sérieuse deux minutes.  Elle peut le faire, mais elle s'ennuie très vite.  Et elle n'a plus que deux carrés de chocolat pour l'aider à tenir le coup, alors vaut mieux qu'elle continue à raconter des couillonnades.  La remarque de Reid est super gentille et pour une fois son sourire est totalement sincère, dans le sens où elle est touchée, simplement.

« C'est adorable. »

Elle fit une petite grimace, avant d'ajouter.

« J'espère vraiment que t'as raison parce que... j'ai comme qui dirait oublié de les prévenir de mon arrivée... Et je suis comme qui dirait partie du jour au lendemain de chez mes parents sans les prévenir d'où j'allais. »

Ouais, elle fait une fugue à 30 ans.  C'te folle.

Reid ne sait pas vraiment s’il aura l’occasion de faire davantage connaissance avec Isabella. Faut dire qu’il suppose de toute manière qu’ils ne se reverront probablement pas. Elle semble être de passage, à Shady Cove. Enfin, au fond, il n’en sait strictement rien et se contentera de l’emmener là où elle devait aller tout simplement puisque Shady Cove n’était pas énorme et qu’il ne devrait pas vraiment faire un détour. En attendant, comme Reid ne manque pas de répartie et de caractère, il se permet de la taquiner à son tour. Après tout, Isabella l’avait bien cherché. Il lui rappelle qu’en plus de mordre, il lui arrivait de grogner. Bien sûr, ce n’était que des bêises au fond car Reid adore déconner, peut importe s’il la connaissait ou non.
Lorsqu’ils évoquent la passion du musicien, ce dernier lui fai savoir qu’il espérait réussir. C’est quelqu’un d’ambitieux qui ne lâchera certainement pas l’affaire. La réponse de la brune lui arrache un sourire amusé. En effet, si elle en venait à être interviewée, elle fera passer le musicien pour un héros. Il lui fait remarquer sa gentillesse, bien qu’avec une moue amusée. Il est certain que d’ici là, la demoiselle l’aura certainement oublié.

« Je vois ça ! » Se contente-t-il de dire, en souriant, alors que la nuit tombait tout doucement sur la ville. On ne pouvait pas y voir grand-chose au paysage, il était vrai. Il sait que le trajet ne durera pas des heures mais il est toujours agréable de passer le temps en papotant avec quelqu’un. Ils évoquent Alyssa. Il ne la connait pas vraiment mais la demoiselle est connue pour son émission radio. Il se marre en l’entendant faire l’éloge de sa sœur d’une manière un peu exagérée, il faut l’avouer.

« T’es sa fan numéro une, si j’ai bien compris ! » Lui fait remarquer Reid, en évoquant sa deuxième sœur dont le nom ne lui disait absolument rien. Isabella lui explique qu’elle est arrivée en mars et que c’était cette sœur qui pratiquait le karaté. Il arbore un sourire en haussant les épaules. « Ah ouais je vois, bah non… désolé ! » Répond Reid en venant ensuite lui faire une remarque sympathique. La brune lui répond que c’était adorable. Le jeune homme hausse les épaules de réponse alors qu’Isabella vient se confier à lui concernant son arrivée.

« Ah, t’arrives à l’improviste ^^ petite folle. » Lance-t-il amusé, avant de réaliser quelque chose qu’il ne tarde pas à soulever.

« Attends… tu vis encore chez tes parents ? Mais t’as quel âge ? (a) » Lui demande le musicien dans un sourire amusé. On vous présente tanguy girl (a)

Ella ne peut pas s'empêcher d'avoir les yeux qui brillent lorsqu'elle parle de ses soeurs.  Pour la simple et bonne raison qu'elle les adore et qu'elle les admire beaucoup.  D'ailleurs, Reid le comprend bien assez vite lorsqu'elle se met à faire l'éloge d'Aly.  En même temps, elle pense tout ce qu'elle dit, mais n'hésite pas à en rajouter un peu, comme lorsqu'elle prétend qu'elle reste sur une chaine de radio à plus petite échelle pour garder les pieds sur terre.  Des fois, elle se demande où elle va chercher toutes les conneries qu'elle sort !

« J'avoue.  Heureusement qu'il y a internet, ça me permet de l'écouter en décalage, ça fait un peu comme si on l'avait près de nous. »

Il ne faut pas croire que parce que Juliana n'est pas une célébrité locale, elle ne l'apprécie pas tout autant.  Etre femme pompier et dotée d'un tel courage, c'est forcément quelque chose que l'immature brune admire. Elle n'hésite d'ailleurs pas à la vanter aussi près de son camarade de trajet.      Elle explique qu'elle fait du karaté et qu'elle aurait pu le défendre face à son agresseur.  En même temps, Ella est à mille lieues de se douter que cet agresseur est en fait un ami de Jul'.

Lorsque Reid explique qu'elles doivent être contentes de son retour, Isa' ne peut s'empêcher de sourire en imaginant la tête de ses soeurs quand elles vont la voir débarquer.  Franchement, elle a trop hâte d'y être.  Elle sait que quelque part venir à l'improviste ne se fait pas, mais elle sait aussi qu'elles seront super contentes de la voir.  Enfin du moins, c'est comme ça qu'elle imagine les retrouvailles !  Et visiblement, le musicien aussi.  Limite vexée, par sa remarque, Ella tente cependant de ne rien laisser paraitre, en lui expliquant :

« Bah ouais, en fait c'est l'histoire banale.  J'suis partie assez jeune de chez mes parents, j'me suis mise en ménage et tout, mais ça n'a pas fonctionné. »

Elle sourit, évitant d'expliquer qu'ils devaient se marier.  Elle essaya aussi de tourner ça à la rigolade, plutôt que de lui révéler qu'à l'époque elle était différente.  Faire comme si tout était de sa faute rendait ça plus abordable que de ne toujours pas comprendre comment on peut désaimer quelqu'un du jour au lendemain.

« T'imagines bien, faut arriver à me supporter.  On comprend bien son choix au pauvre garçon !»

Elle n'avait pas vraiment envie qu'ils s'attardent sur le sujet et répondit donc à sa question, en donnant le mensonge habituel.

« Vingt-six ans.   Et toi ? »

Le jeune homme ne peut qu’arborer un sourire amusé en entendant Isabella faire l’éloge de sa sœur. Il trouve ça amusant, bien évidemment il ne doute pas du talent de la demoiselle puisqu’elle était tout de même bien réputée dans le coin, sans pour autant être une starlette mondiale ou quelque chose dans ce goût là. Cela dit, il pouvait comprendre la fierté de sa sœur. « Ouais, c’est pratique j’imagine ! » Répond le jeune homme dans un sourire. Faut dire que d’où elle venait, elle ne pouvait déjà pas pouvoir entendre en temps réel l’émission et en prime : ne pas la capter. Heureusement qu’il existait des manières de pouvoir entendre de nos jours et accéder à l’information différemment. Vive l’internet.  En attendant lorsqu’Isabella évoque son autre sœur, le brun ne voit absolument pas de qui il s’agissait ! Ce n’est pas pour autant que Juliana est inintéressante. Enfin, c’est ce qu’il se dit. Il ne peut donner d’avis sur la questionn de toute manière.

Du coup, le jeune homme ne peut que, avec gentillesse, lui faire remarquer que ses sœurs devaient certainement être contentes de l’arrivée immente de la troisième de la famille ! Même Isabella devait avoir hâte, cela se voyait. La famille est importante de toute manière, à qui cela ne ferait pas plaisir. Il est plutôt étonné ensuite d’apprendre qu’elle venait à l’improviste bien que ça ne soit pas la chose qui l’étonne le plus. Lorsqu’elle lui parle de vivre chez ses parents, ça fait tilt chez Reid qui met le doigt dessus.

« Ah mince, désolé de l’apprendre. » Souffle Reid, alors que la demoiselle ajoute quelque chose qui le faisait sourire. Cependant, il n’osait pas vraiment enfoncer le couteau dans la plaie, se disant que ça devait déjà être assez pénible de se dire que cette relation était un échec. Il prend la sortie sur la nationale pour emprunter les chemins de campagne alors qu’Isabella lui donne son âge. Bien sûr, Reid ne remet pas ses propos en question et acquiesce.

« J’en ai 22 ! » Dit le musicien dans un sourire.

Isabella n'a prévenu personne de son arrivée.  Pourtant, elle a tout planifié en secret.  La demande de visa, la réservation du vol d'avion, quand elle partirait en douce etc, etc.  Avoir une soeur citoyenne américaine l'avait aidée dans ses démarches puisqu'elle pouvait bénéficier d'un visa particulier.  Si elle connaissait sa date de départ, Ella n'avait aucune idée de sa date de retour.  Elle ne sait pas si elle va rester à Shady Cove, si elle va aller ailleurs ou bien retourner en Angleterre.  Ses parents lui ont pris la tête un peu.  C'était pas méchant mais elle en a marre qu'ils lui disent sans cesse ce qu'elle doit faire.  Si elle n'a pas envie de travailler, elle fait ce qu'elle veut, quand même (a).  

Lorsqu'elle explique être retournée vivre chez ses parents après sa rupture avec Connor, Ella fait la grande et y va même en exagérant un peu, laissant sous entendre qu'il s'est barré par sa faute.  C'est beaucoup plus facile à supporter pour elle de se dire ça, parce qu'à l'époque, il n'avait pas grand chose à lui reprocher.  Certes, les denriers mois avaient été difficiles parce qu'elle avait dû abandonner son rêve et voir sa soeur partir.  Si on ajoute à ça le stress des premiers préparatifs de mariage, ça n'a pas aidé le couple à rester souder.  Et il est parti... Comme il était venu.  C'est le genre de choses dont Isabella ne parle pas.  C'est beaucoup trop sérieux.  Et ça n'a rien de drôle ou de distrayant.  Du coup, très peu pour elle.

« Oh c'est la vie, t'inquiète. »

Continua-t-elle de minimiser, gardant un sourire aux lèvres alors qu'elle lui ment éhontément sur son âge.  Elle a tellement l'habitude que ça ne lui fait plus rien.  En plus, dans ce cas-ci, elle sait qu'il ne connait pas ses soeurs donc qu'il ne risque pas d'apprendre la vérité.  Elle apprend qu'il a vingt-deux ans.  Elle l'avait un peu sous évalué le petit.  Mais il a vraiment une tête de jeunot.  Tant mieux pour lui, quand il atteindra la trentaine, comme elle, il pourra aussi raconter des salades sur son âge.

« Et toi au fait, t'as des frères et soeurs ? »

Elle parlait, elle parlait, mais à part le fait qu'il souhaite devenir un grand musicien, elle ne sait quasi rien de lui.  Autant joindre l'utile à l'agréable en en apprenant un peu plus à son sujet.

Reid se dit que les deux sœurs d’Isabella devraient certainement être ravies de voir la troisième de la fratrie débarquer ! Il comprend qu’elle venait à l’improviste. La surprise pouvait être sympa, mais Reid espère que ses deux sœurs ne seront pas en dehors de la ville ce soir, car, il n’imagine pas l’embarras de la chose avec la pauvre Isabella se retrouvant à la rue, pauvre petite (a) mais ce genre de scénarios n’est destiné uniquement à ceux qui ne sont pas chanceux. Par la suite, il en apprend davantage sur le personnage puisqu’Isabella lui confie être retournée chez ses parents suite à une rupture. Il comprend ou du moins imagine la frustration que cela devait être, un sorte de retour à la case départ ! Le jeune homme se demande alors si son installation à Shady Cove serait définitive ou non. A l’entendre, elle ne semblait plus avoir d’attache. Cela dit, il ne voulait pas se montrer trop indiscret pour autant. Elle lui confiera bien ce dont elle avait envie de toute manière. Ne voulant pas enfoncer le couteau dans la plaie, Reid finit par conclure en lui disant qu’il était désolé d’apprendre tout ceci. Il n’y avait rien de réconfortant à dire de toute manière. Il acquiesce en entendant ses propos.

« Si ça se trouve, tu vas te trouver un ptit obèse d’américain qui te conviendra mieux ! » Répond le jeune homme en partant à rire. Ces stéréotypes étaient débiles puisqu’il était la preuve vivante que tous les américains n’étaient pas gros. Ensuite, les deux viennent se confier leurs âges respectifs. Il ne se doute pas qu’elle ment, quelque part, il trouverait ça débile, mais répond à sa prochaine question en secouant doucement la tête. Il n’aimait pas spécialement parler de sa famille, à dire vrai.

« Non, je suis fils unique ! » Répond le musicien en se disant intérieurement que ce n’était pas plus mal puisque ses parents s’étaient débarrassés de lui à l’adolescence. Il se mord la lèvre inférieure, en soufflant : « J’habite chez mes grands parents ! » Lui confie ensuite Reid, en étant concentré sur la route.

Pour tout dire, Ella ne s'est pas vraiment joué le scénario du « il n'y a personne à la maison ».   En même temps elle sait que si aucune de ses soeurs n'est chez Alyssa, elle trouvera un plan B.  S'il y a bien une fille débrouillarde c'est elle.  Au pire, elle passera la soirée en boîte ou dans un bar le temps de s'occuper.  Hors de question d'attendre comme une conne le cul sur ses valises (a).  La vie est une fête et il faut profiter quand on en a l'occasion, sinon on se fait bouffer par des emmerdes qui tombent de nulle part alors qu'on a jamais rien fait de mal dans sa vie.  Maintenant, Isabella préfère faire de mauvaises choses pour compenser les malchances passées.  C'est plus facile à vivre pour elle comme ça, faut pas chercher à comprendre.

« Alors ça, ça me fait carrément rêver.  On aurait genre une ferme, je m'occuperais des cochons et je lui masserais les pieds le soir. »

Alors là on est au paroxysme de tout ce qu'elle ne supporterait pas.  De toute façon, elle n'en a pas grand chose à faire de se trouver un mec.  Si elle rencontre des types charmants bah c'est cool, mais si non voilà.  Elle peut vivre sans.  Elle sait que la mer est pleine de poissons et que quand on s'attache à une huitre on a parfois la chance de trouver une perle... mais parfois on perd juste son temps pour rien !  A son tour de vouloir en apprendre plus sur Reid.  Elle lui demande donc s'il a des frères ou soeurs puisqu'elle a parlé des siennes un peu plus tôt dans la conversation.  Elle apprend qu'il est fils unique et qu'il habite chez ses grands-parents.  Etant un brin plus empathique que ce qu'elle ne veut laisser voir, elle ne releva pas, ne lui demanda pas où étaient ses parents.  De un ça la regarde pas – mais ça c'est loin de la gêner ^^.  De deux, s'il n'habite pas chez eux, il y a sans doute une embrouille et elle doute qu'il veuille en parler avec elle.  

« Ils sont cool ? »

Se contenta-t-elle de demander, alimentant ainsi la conversation.

« Au fait, tu étais à Medford pour les affaires ou le plaisir? »

Elle retrouva son grand sourire face à sa propre stupidité.

Le jeune homme sourit finalement en rebondissant sur autre chose, il ne voulait pas évoquer sa relation passée avec son ex petit ami puisqu’il se dit qu’ils n’étaient probablement pas assez proches pour se lancer dans un terrain aussi glissant. Ils ne se connaissent même pas ! Reid choisit de rebondir avec humour en lui parlant du fait qu’elle pourrait trouver un parfait petit américain obèse qui pourrait peut-être la combler ! II en doute sérieusement au fond mais l’idée l’amusait particulièrement. En entendant la réponse de la demoiselle, Reid part à rire. Elle lui souffle à quel point cette éventualité la ferait rêver, qu’elle se voyait dans une ferme avec des cochons et compagnie. Il tente d’imaginer à son tour dans un sourire amusé.

« J’essaie de t’imaginer ! Tu ferais une bonne paysanne ! » Balance le brun dans un sourire taquin. Quoi qu’il en soit, il n’y avait pas que des paysans à Shady Cove, loin de là. Même s’ils se retrouvaient un peu à la campagne, c’est certain, il y avait tout de même des personnes un peu plus « modernes » disons tout simplement. Le jeune homme en est la preuve vivante. Lorsqu’elle l’interroge sur sa famille, le musicien ne s’attarde pas des masses. Il n’a pas de frère et sœur, ce qu’il juge être suffisant car pauvre enfant, selon lui, puisqu’il n’avait pas hérité des parents de l’année, ça c’était certain. Il lui explique d’ailleurs qu’il vivait chez ses grands-parents. Il acquiesce à sa question en souriant.

« Ouais, ils sont trop cool ! Super rock’n’roll ! » Lance le jeune homme en se marrant. Au fond, il n’avait pas tort, ses grands-parents étaient deux personnes géniales. Ils étaient appréciés dans le coin pour leur gentillesse et leur amour qu’ils ressentaient toujours l’un pour l’autre après tout ce temps était tout simplement adorable à voir. Lorsqu’Isabella change de sujet, Reid sourit à nouveau.
« Hmm… en fait j’étudie au conservatoire de Medford ! Et toi, tu faisais quoi avant de tout claquer pour faire une visite surprise à tes sœurs ? (a) » Demande Reid pour en apprendre davantage sur la brune.

Isabella dut ensuite se projeter en tant que petite amie d'un américain obèse.  Très sérieusement, c'est vraiment pas le genre de chose qui pourrait lui arriver.  Déjà de tomber amoureuse à nouveau, mais en plus d'un type immonde (a).  Okay, elle n'est pas gentille, mais elle n'a jamais prétendu l'être, soyons clairs !  Elle se permit tout de même de pousser le fantasme à s'imaginer avec des cochons et massant les pieds de son « chéri », en bonne petite fermière soumise. Non mais là, c'est carrément de la science-fiction.  

« N'est-ce pas.  En même temps, la boue c'est bon pour la peau, ça serait le point positif : avoir des produits bios à disposition gratooooos'. »

Conclut-elle cette vision d'horreur.  Franchement, elle préfère dépérir seule que de vivre une vie pareille.  Mais assez parlé d'elle...  Ce jeune avorton, là, qui avait l'air de la prendre pour une fille qui abuse de l'hospitalité de ses parents, a-t-il lui quitté le nid ?  Elle apprend finalement qu'il crèche chez ses grands-parents et ne va pas chercher des détails, lui demandant simplement s'ils sont cool.  La réponse de Reid continue de la faire sourire, alors qu'elle lui demande en quelques sortes ce qu'il faisait ce soir à Medford.  Ella apprend que c'est en fait là-bas qu'il va au concervatoire.  Ne connaissait pas du tout les environs (mis à part le fait qu'il n'y a pas de grizzly) elle l'ignorait , mais finalement c'était carrément logique puisque Reid lui a expliqué être musicien.

« Moi ?  J'étais éleveuse de crocodiles d'eau douce. »

Visiblement, ils restent tous les deux dans le monde animalier.  C'est cool, Ella est méga fan des bestioles en tout genre et il semble que d'ici la fin de leur trajet en voiture, ils auront pas mal employé le champs lexical des animaux.

« J'suis esthéticienne.  D'où l'histoire de la boue ! »

Expliqua-t-elle en souriant.

« J'fais des épilations d'enfer si jamais t'as besoin ! »

Okay, elle va encore lui faire peur, mais c'était tellement drôle.  Du mois, elle, elle se trouve hilarante (a).  Pas sure que Reid imaginant une bande de cire... à l'endroit de son choix et elle en train de la lui retirer sadiquement, trouve ça aussi amusant !  

« Mais bon, j'avoue que je ne suis pas l'employée modèle, donc j'ai été virée y a quelques mois et c'est pour ça que mes parents sont devenus relous et que j'ai décidé de tout plaquer. »

« Ouais voilà, faut toujours voir le positif dans toutes les situations (a) » Répond le jeune homme en partant franchement à rire. Il ne la connait pas mais pour ce qu’il en a vu jusqu’à présent, quelque chose lui disait que ça n’allait probablement jamais arriver. Reid ne la voit pas du tout dans le rôle de la petite femme parfaite et soumise, tandis que son mec serait immonde et odieux en même temps. Il ne souhaite ça à personne de toute manière qu’on soit clair.  Il ne faisait que plaisanter, à défaut de prendre tout au sérieux alors qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve sa passagère. Ils évoquent rapidement ses grands parents puis finalement les études du musicien au Conservatoire de Medford. Il lui explique que c’est pour cette raison qu’il se trouvait à Medford aujourd’hui. Ne voulant pas tourner toute la conversation autour de lui, le jeune homme cherche à savoir ce qu’elle faisait avant d’avoir tout plaquer pour venir aux USA.

La réponse de la brune lui arrache un sourire amusé. « Mais ouais, je te voyais justement grave dans ce domaine-là bizarrement !! » Lance le musicien dans un sourire amusé, apprenant ensuite qu’elle était esthéticienne. « [collor=darkcyan] Oh. Comme quoi. T’es une sadique pour de vrai. [/color] » Commente Reid pour la taquiner puisque son métier était tout de même de retirer les poils de quelqu’un. Elle se vente de faire des épilations d’enfer.

« Ah c’est gentil mais…non XD » Décline-t-il dans un sourire poli. Non, il n’avait pas envie qu’elle lui tripote ses trois quatre poils qui lui courraient après (a) Il efface rapidement cette image de sa tête tandis qu’elle vient se confier à lui au sujet de ses méthodes de travail.  « Ah… ? Tu t’es fait virée pourquoi ? Mais du coup tu viens t’installer ici pour de bon en fait, t’es pas en vacances ? » L’interroge sérieusement Reid en lui jetant un rapide coup d’œil.

Une fois la vision d'elle-même en femme soumise complètement terminée, Ella eut un frisson sur son siège, avant de répondre à Reid par une connerie, comme d'habitude. Elle prétendit être éleveuse de crocodiles. C'était la première chose qui lui était passée par la tête et c'est peut-être justement ça qui est inquiétant (a). Elle sourit à sa remarque, avant de rectifier le tir et de lui parler de son vrai métier ^^.

« Une sadique ? Je rends les gens plus beaux ! Je suis une bienfaitrice de l'humanité. Est-ce que j'ose le dire ? »

Elle fit une petite pause, comme si elle réfléchissait alors qu'elle savait très bien qu'elle allait le dire.

« Ok, j'ose. Il se pourrait bien qu'à ma mort je sois sanctifiée  pour tous les miracles accomplis. »

Lorsqu'il refusa son épilation, elle sourit, avant de lui demander :

« Je suppose qu'un maquillage ou une pose de vernis en gel, ça aussi tu vas me le refuser. Pffff comment je vais me faire de la thune, moi ici ? »

Demanda-t-elle non sans sourire, alors qu'elle lui expliqua qu'elle s'était faite virée et que c'est suite à ça qu'elle est ici. Parce que ses parents ont fait les chiants.

« Parce que mon ancienne patronne était une dictatrice qui râlait dès qu'on avait trois minutes de retard. »

Okay, ce qu'elle ne dit pas c'est qu'elle n'avait jamais trois minutes de retard et que ça arrivait au minimum deux fois la semaine. En plus, vu qu'Ella n'est pas du genre à s'excuser sincèrement, mais à lancer un « oops j'avais pas vu l'heure » puis une excuse débile, bah ça a plutôt le don d’agacer. Poutant, en générale, les clients l'aiment bien parce qu'elle est fraiche et toujours de bonne humeur, mais c'est clair que ça fait mauvais genre de les faire attendre.

« J'en sais rien du tout. J'fais pas trop de plans dans ma vie. »

Expliqua-t-elle simplement en haussant les épaules.

« T'as quoi de prévu pour les fêtes ? »

Changea-t-elle complètement de sujet. Pas que ça la dérangeait de parler d'elle, mais plutôt parce que dans sa tête, il se passe vingt mille choses à la seconde. Du coup, elle a envie d'aborder plein de sujets.