To do green

Pour une fois qu'elle a tout un après-midi de libre devant elle, Helena aurait pu en profiter pour rester un peu chez elle, et se reposer, tout spécialement après la semaine éreintante qui vient de s'écouler. Pourtant, la jeune femme a préféré répondre à l'appel d'un petit collectif, à Shady Cove, qui se réunit pour nettoyer les espaces naturels des environs qui ont subi la négligence des touristes pendant l'été. Qui plus est, le temps s'y prête aujourd'hui, car même si la chaleur n'est plus au rendez-vous depuis quelques jours, un beau soleil s'élève au-dessus des têtes des bénévoles, et ses rayons réchauffent autant leurs joues que leurs cœurs.

Armée de gants en caoutchouc, et d'un gros sac poubelle, la belle brune, les cheveux attachés en une queue haute grossière, s'efforce de ramasser tout ce qui traîne et qui pollue cet endroit, si joli pourtant, aux abords de la Rogue River. Chaussée de baskets fines, d'un jean presque légèrement déchiré au genou gauche, et d'un sweat à capuche, Helena ne ressemble plus vraiment à la directrice du centre de loisirs tirée à quatre épingles qu'elle est d'habitude. Mais ça n'est pas plus mal. Ce bol d'air frais, ça lui change les idées, l'aide à se détendre également. Elle se sent à l'aise, et a l'impression de se rendre utile. Qui plus est, c'est un excellent moyen de côtoyer des voisins et voisines, certains qu'elle connaît déjà bien, d'autres un peu moins. C'est agréable de faire des rencontres, et de sentir aussi que les gens ont, peu à peu, cessé de parler sur son compte, et sur son divorce. C'est du fait de Mark qu'elle s'est retrouvée à vivre dans les parages... et aujourd'hui, peut-être pour la première fois, Helena ne se sent pas comme une pièce rapportée, mais comme un membre à part entière de la communauté. Elle se sent regonflée à bloc devant cet élan de solidarité, et de respect de la nature, et se sentirait presque pousser des ailes... à tel point qu'elle en oublie même le dégoût que lui inspirent les gens qui ont mis cet endroit dans un état pareil.

Après avoir discuté un moment avec une femme d'une quarantaine d'années, mère de trois enfants et membre active de Greenpeace, Helena se retrouve isolée et s'agrippe au tronc d'un arbre pour éviter de glisser sur les cailloux mouillés qui bordent la rivière. Se penchant, elle atteint le sac plastique qu'elle visait dans son acrobatie, puis le fourre dans son sac poubelle, déjà bien plein, avant de se retourner, prête à rejoindre la petite troupe qui a pris un peu d'avance.

Mais dans la pente, et sur un banc de mousse, la jeune femme glisse et, surprise, bascule d'un coup en arrière pour se retrouver sur les fesses, dans l'herbe. Plus de peur que de mal heureusement et, réalisant ce qui vient de se produire, la peur qu'elle a eue sur le coup et la position dans laquelle elle se retrouve, Lena finit par éclater de rire sans retenue. Elle n'est pas certaine que quelqu'un ait assisté à sa chute, pourtant, ça devait être drôle à voir ! Et, bien qu'elle pense à se relever, Helena ne trouve pas la force de se remettre sur pieds. encore perturbée et essoufflée, autant par la chute que par le fou rire qui en résulte.

Les gens qui aiment Shady Cove, respectent Shady Cove, du moins, en théorie. Parce que l’été venu, les touristes arrivant en masse pour aller jusqu’au Crater Lake, ils n’hésitent pas à faire comme si la nature les environnant était auto nettoyantes. Chandler se demande qui doit être blâmé pour ça, après tout, c’est le message de la société, prenez, jetez, il y aura toujours quelqu’un pour venir ramasser derrière vous.
Le maire n’a pas peur qu’on utilise sa conscience environnementale pour le faire passer pour un terroriste écolo venu se cacher des autorités, il n’est pas aussi radicale, il se contente de se soucier de l’environnement, mais il est aussi sûr de ne pas vouloir négocier sur ce point. Pour le moment, il n’a pas cherché à faire de grande révolution en ville, à part instaurer le tri collectif, mais en soi, Shady Cove fonctionne déjà bien, en tout cas assez bien pour que Chandler ne se transforme pas en moralisateur insupportable (a).

Il a rejoint aujourd’hui une association locale qui prend sur son temps pour aller nettoyer les abords de Rogue River. Le genre d’action que le maire Hayes soutient plus que jamais et dans lesquelles il fait bien être vu. Mais plus que la réputation, Chandler se plait à apporter un peu de son aide pour améliorer les alentours, c’est aussi parce qu’on nettoie leurs détritus que les touristes reviennent chaque année après tout.

Chandler est arrivé avec un peu de retard, qu’on lui a tout de suite pardonné. Ce n’est pas un manque de respect de sa part, mais il faut avouer que ses fonctions de maire occupent bien son planning, ne pas avoir de famille le pousse à se donner à fond dans sa commune même si parfois, il ne serait pas contre l’idée. Il discute un instant avec le bénévole responsable du groupe et ne tarde pas à repérer qu’Helena Hart est venue gonfler les troupes. La seule vision de son visage lui décroche un beau sourire mais elle disparait de son champ de vision à l’instant où le « chef » rajoute qu’il doit faire attention aux rives glissantes.

Il se lance donc et cherche à avancer relativement vite, déjà parce que la plupart des déchets ont déjà été retiré sur son passage, et ensuite parce qu’aussi concentré sur sa tâche puisse-t-il être, Chandler n’a pas l’intention de se la jouer associable.  Il zigzague entre les arbres et s’arrête brusquement en voyant une silhouette féminine dégringoler. Un instant il hésite à exploser de rire mais se souvenant de la réaction de Jamie, il se retient jusqu’à ce que le rire d’Helena Hart retentisse à son tour. Voilà, c’est ça qui différencie les filles que Chandler poursuivait il y a six et celles qu’il apprécie vraiment aujourd’hui. Hayes s’approche donc un large sourire aux lèvres et se joint au fou rire sans complexe.

Réalisant qu’elle a quelques difficultés à se relever, il se précipite (tout en prenant garde à ne pas glisser lui aussi, ce qu’il a bien du mal à réaliser) pour venir à son secours.

« Attends, je vais t’aider. » dit-il entre deux rires.

Helena a toujours aimé cet endroit à Shady Cove. Le coin est tout simplement adorable, suffisamment éloigné de la route pour qu’on puisse s’y croire seul au monde. Il n’y a que le bruit de l’eau, que le chant des oiseaux. Momentanément, en se rapprochant de la rivière, visant un sac en plastique à deux doigts d’être emporté par le courant, la jeune femme se remémore l’après-midi qu’elle avait passé, à bord d’un kayak, sur ce même cours d’eau, avec Damian. C’était au début des beaux jours, au mois de mai. Elle s’était faite une belle frayeur, sur le moment, mais n’était pas peu fière d’elle pour finir, contente d’avoir pris ce risque, et ce même s’ils avaient fini à l’eau, par sa faute qui plus est. Ce jour-là, il lui avait dit qu’il la trouvait « jolie », et « classe ». Des mots qui l’avaient intimidée à l’époque, alors que la jeune femme n’envisageait pas sérieusement à ce moment-là, de tomber dans ses bras. Ce souvenir agréable lui arrache un sourire bref, alors qu’elle fourre le sac qu’elle a réussi à récupérer dans celui qu’elle s'évertue à remplir depuis le début de l’escapade du petit groupe. Secouant la tête, pour se remettre au travail, la directrice du centre de loisirs emboite le pas franchement, prête à reprendre un rythme plus rapide, et à retrouver, aussi, tout le reste du groupe, qui a pris un peu d’avance.

Mais, dans son élan, la jeune femme fait preuve d’inattention et pose le pied sur un banc de mousse, humide, glissant. Ni une, ni deux, la belle brune bascule, fesses les premières, sur l’herbe mouillée. Son premier réflexe est de rester bouche bée, les yeux ronds, comme si elle n’avait pas compris ce qui venait de se produire. Et puis, quand elle réalise, c’est tout simplement plus fort qu’elle. Un franc éclat de rire lui échappe, qui résonne autour d’elle sans qu’elle ne s’en rende compte. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! C’était une sacrée gamelle ! Mais elle ne s’est pas vraiment fait mal, tout va bien. Pas de raison, donc, de le prendre autrement qu’avec légèreté. Et puis, il n’y aura pas qu’elle, finalement, qu’elle aura fait rire, avec ses bêtises. En effet, elle est rapidement rejointe par Chandler, qui n’a pas manqué la scène apparemment, puisqu’il rigole lui-aussi.

Devant lui, Helena ne parvient pas vraiment à maîtriser son fou rire, et quand elle essaie de se relever, elle n’arrive à rien. Alors, en homme galant qu’il est, le Maire se dépêche de venir à ses côtés, pour lui prêter main forte. « Oh, merci Chandler, tu me sauves ! » Lance-t-elle, sans cacher son immense soulagement. Sans son aide, elle n’aurait pas été capable de se relever tout de suite, c’est certain. S’accrochant aux deux bras de son sauveur, Lena écarquille les yeux en réalisant que c’est à lui, désormais, de glisser sur la mousse. « Attention ! » S’exclame-t-elle vivement, et avant de s’immobiliser complètement, à moitié redressée, pour se stabiliser, et stabiliser Chandler par la même occasion. Alors qu’ils sont parfaitement figés sur cette plaque glissante, la jeune femme cherche à capter le regard du Maire. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?! » Demande-t-elle, non sans se remettre à rire. Ils ont l’air malin, tiens.

Spoiler:

En termes de qualité de vie, Shady Cove est au top. C’est ce que veut préserver Chandler depuis le début de son mandat. Il apprécie l’air frais et la nature environnante, loin de toute pollution excessive comme il pouvait connaitre à Chicago. Ici, il n’y a pas de fioriture, juste l’essentiel, rien pour se cacher derrière un style de vie extravagant en fait. Plus jeune, Chandler se la jouait un peu hippie sur le retour (il fumait quelques substances non réglementaires et avait même les cheveux long), il jouait Hotel California à la guitare au coin du feu pour faire trembler les filles (seul morceau qu’il connaissait avec Smoke on the water mais bien suffisant à l’époque) et prêchait les bienfaits de la graine de lin à travers son campus. Cette période n’a pas duré longtemps, s’il lui est resté une conscience écolo, Chandler s’est repris et s’est contenté d’agir en étant lui-même. Chose que ne lui a jamais autant réussit.

C’est donc plein de bonne volonté qu’il rejoint le groupe de nettoyage au bord de Rogue river. Il ignore encore qu’Helena s’est portée volontaire mais le découvre bien vite en la sortant d’un mauvais pas. Elle vient en effet de finir les fesses les premières sur le sol humide. Chandler n’y peut rien, aussi chou soit-elle, Helena le fait mourir de rire. Il faut dire qu’il ne résiste pas à rire d’une bonne gamelle, tant qu’il n’y a pas de blessé.

Il la rejoint prudemment, réalisant combien le terrain et glissant et l’aide à se lever. Ce rôle de sauveur lui convient bien. Il rougit même un peu quand elle le remercie. « Oh, c’est rien. » Et puis la sentir s’accrocher à lui comme ça ne peut que lui redonner du baume au cœur, après son refus de l’accompagner à la soirée d’Halloween, Chandler s’était mis à douter de ses chances et voilà qu’il retrouve un peu d’espoir. Inexplicable. Instant heureux mais furtif puisque qu’il sent ses vieilles basket glisser peu à peu. « Woups ! » Prévenu, Chandler cherche un nouvel équilibre et s’immobilise une fois trouvé. Enchevêtrés l’un à l’autre dans une position relativement inconfortable – quoique plaisante pour Hayes – Helena l’interroge sur leurs chances de trouver une solution. Chandler repars à rire de bon cœur, les bras presqu’en étoile pour trouver la parfaite stabilité.
« Je pense bien avoir une solution dans mon manuel des castors juniors, mais j’ai bien peur de l’avoir oublié à la maison. » dit-il tout en verrouillant son regard sur celui d’Helena.

Quelques années en arrière, Helena n’aurait peut-être pas ri de cette situation de bon cœur. Sans doute se serait-elle sentie gênée, un peu honteuse aussi, mais les choses ont changé, et la belle brune accepte plus facilement désormais de rire un peu d’elle-même. Et puis, bien qu’elle ait un tantinet mal aux fesses, la directrice s’est fait plus peur que mal au final, et ne peut contrôler un franc éclat de rire alors qu’elle se retrouve dans l’herbe. Tout s’est passé si vite qu’elle n’a rien vu venir, et le ridicule de la situation ne peut clairement pas la laisser insensible ! Ni Monsieur le Maire, apparemment. C’est en effet son rire que la belle brune perçoit derrière les arbres. Chandler ne se cache pas bien longtemps puisqu’il se dépêche de venir l’aider, non sans rire, encore, en chœur avec elle, en fait, puisque la directrice est incapable de s’arrêter également. Lorsqu’il vient à sa rescousse, Lena, tout de même, fait l’effort de le remercier, consciente qu’elle aurait certainement mis bien plus de temps à se relever sans son aide.

Elle sourit tout en se redressant lentement en s'accrochant à ses bras. « Enfin tu me dois bien ça remarque, après la bonne tranche de rire que je viens de t’offrir ! » Lance-t-elle, un ravissant sourire jusqu’aux oreilles, avant de sentir l’équilibre de son sauveur se faire soudainement plus bancal. Très vite, Helena le met en garde, en s’immobilisant complètement pour ne pas le renverser. Chandler, dans un ‘woups’ charmant mais risible, se raccroche lui-aussi à Helena, en relevant les bras pour trouver avec elle l’équilibre parfait. Les fesses en arrière pour contrebalancer le fait qu’elle soit légèrement penchée en avant, la belle brune ne contient pas un rire, encore un, en réalisant qu’ils sont dans de beaux draps. Autant dire que le commentaire de Chandler ne l’aide pas franchement à se ressaisir. La jeune femme pouffe de rire à nouveau, les joues rougies par tant d’émotion en si peu de temps.

« Je ne savais pas que Riri, Fifi et Loulou étaient tes guides spirituels ! » Lance la directrice avec humour, et en fixant les beaux yeux du Maire. La dernière fois qu’elle l’avait croisé, c’était à la soirée d’Halloween, et il n’avait pas semblé la reconnaître fort heureusement. Il faut dire qu’en plus de s’y être rendue avec Damian, Helena lui avait servi un beau mensonge pour justifier son absence à cette soirée… Elle aurait été bien embêtée qu’il découvre le pot aux roses. « Est-ce que tu penses pouvoir atteindre la branche, là, juste à ta droite ? » Suggère la belle brune, en pensant qu’il pourrait s’en servir comme appui, le temps qu’il se déplace sur un pan d’herbe moins glissant par exemple. En effet, bien que la situation revêt des côtés amusants, ils ne vont pas pouvoir rester planter là des heures durant, il faut trouver une solution qui ne leur coûtera pas, si possible, leurs deux coccyx !

C’est une rencontre assez inattendue que Chandler vient de faire là. Il est déjà ravi de voir Helena, il est toujours ravi de la voir, même lorsqu’il se prend un vent pour une invitation à une soirée (a). Mais il est aussi amusé par la situation dans laquelle il l’a trouvée. Pas de véritable moquerie dans son rire, au contraire, c’est simplement une manifestation naturelle face à une scène comme celle là et le fait qu’Helena rit d’elle-même ne fait qu’augmenter le respect que le maire a pour elle. Il entre en matière le plus naturellement possible en laissant éclater son rire sans détour mais pourtant bien élevé, il n’hésite pas à descendre rejoindre Helena pour l’aider à se relever. Elle le remercie puis le taquine, Chandler se fend d’un sourire presque timide. « C’est vrai que c’est moi qui devrais te remercier. » avoue-t-il en rougissant légèrement. Le sourire d’Helena a toujours cet effet là sur lui.

Ils se pensent sorties d’affaires mais, accrochés l’un à l’autre,  la stabilité est loin d’être garantie et c’est à Chandler de glisser légèrement cette fois tout de même averti par sa compagne de galère dans l’instant, il essaye de reprendre une position moins dangereuse. Une fois fait, les deux silhouettes dépendantes l’une de l’autre se retrouvent tout simplement bloquées sous peine que leurs fesses ne retrouvent le sol humide plus vite qu’il ne faut pour le dire.

« Je pense qu’on a beaucoup à apprendre des canards. » continue sérieusement Chandler en parlant de son guide des castors juniors. En vrai, ce qu’Helena ne sait pas, c’est qu’il a été boyscout une courte période de sa vie, mais c’était il y a longtemps et Chand’ a beau avoir un bon niveau scolaire dans la matière « vie sauvage », il ne trouve pas de solution pour la situation actuelle. A moins qu’il ne veuille pas trouver de solution ? Après tout, Helena est dans ses bras là, que demander de plus (a).
Elle semble être plus alerte que lui pour se désembourber, dommage. Chandler regarde dans la direction de la ranche en question et examine ses possibilités de se mouvoir sans finir en se brisant un os. « Ouais, possible si je tends assez mon bras. » Il met à exécution son plan, resserre un bras autour du buste d’Helena pour la sécuriser un maximum. Il peut attraper le bout de branche épaisse et verrouille sa main autour avant d’en tester la solidité pour ne pas faire chou blanc. « Bon, ça a l’air assez solide, je vais me servir de la branche pour monter un peu là où c’est sec, tiens toi bien à moi. » Prévient-il alors.

Quand Helena lui dit qu’il lui doit bien ça, après la tranche de rire qu’elle vient de lui offrir, elle ne fait que plaisanter bien entendu ! Elle est consciente de sa gentillesse, et de sa prévenance aussi, puisqu’il n’a pas manqué de se précipiter sur elle pour lui venir en aide… Elle voulait faire un brin d’humour, mais la réponse du Maire et le sourire timide qu’il affiche la laissent étrangement silencieuse. Elle ne sait pas quoi dire suite à ça, car il a presque finalement l’air sincère. Pourtant, il n’a définitivement pas de quoi la remercier, puisqu’il se retrouve aussi embêté qu’elle par la suite, risquant de se casser la figure à son tour. Heureusement, en se tenant fermement l’un à l’autre, et en s’immobilisant, Chandler et Helena parviennent à éviter le pire. Et cet exercice d’équilibriste empêche la jeune femme de s’interroger plus longuement. Cela dit, la référence au manuel des castors juniors la fait rapidement pouffer de rire à nouveau. La position n’est pas confortable et toujours très périlleuse, mais le Maire a le chic pour l’amuser, ça, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et il garde même son sérieux pour évoquer avec elle les fameux Riri, Fifi, et Loulou.

« Oh vraiment ? Il va falloir que tu m’expliques ça… » Souffle Helena en essayant de faire preuve de sérieux également, bien qu’un joli sourire vienne malgré tout fendre son visage pour finir. Elle a en effet beaucoup de mal à croire que Chandler puisse réellement avoir des canards comme guides spirituels, mais elle serait ravie cela dit d’écouter sa théorie à ce sujet !

Et puis, finissant tout de même par faire preuve d’un minimum de bon sens, la directrice repère une branche, à la droite du Maire, qui semble assez solide pour les sortir d’affaire. Très vite, Chandler essaie de l’intercepter, en tendant le bras à son maximum. Helena, quant à elle, se resserre contre sa silhouette quand il verrouille son bras avec fermeté autour de son buste, mais tente malgré tout de rester immobile, en priant intérieurement pour que la semelle de ses chaussures ne glisse pas une fois de plus sur l’herbe mouillée. Par chance, l’opération de sauvetage se déroule jusque-là plutôt bien. Le Maire prend d’ailleurs les choses en main. Après avoir vérifié la stabilité de la branche en question, il suggère à la belle brune de s’accrocher bien à lui. Aussitôt, Lena valide cette idée d’un hochement franc de la tête, ne comptant pas remettre ses propos en question ; elle lui fait confiance.

Agrippant la branche avec force pour se hisser vers un endroit plus sec, Chandler s’en sort bien et Helena tente de le suivre sans se casser la figure. La jeune femme parvient à sécuriser un de ses pieds mais sent le deuxième glisser à nouveau sur la mousse. « Oh, oh non ! » a-t-elle tout juste le temps de crier, avant d’attraper franchement la veste du Maire pour s’y tenir de toutes ses forces et ainsi éviter que sa jambe dans le vide ne l’entraîne vers le bas - voire directement dans l’eau pour finir.

Ce qu’apprécie le plus Chandler chez Helena, c’est sans doute son intelligence et sa douceur. Cette femme a un truc, un truc qu’il ne saurait décrire avec des mots. Il remarque aussi qu’elle a de l’humour, à son image, doux et intelligent, ce qu’apprécie d’autant plus Chandler. Seulement les réactions du maire face à la belle australienne sont parfois biaisés par les petits papillons qui fricotent dans son ventre surtout maintenant qu’elle est aussi proche de lui. C’est la première fois que leurs corps se retrouvent avec si peu de distance entre eux et Hayes ne peut pas cacher un peu de nervosité à l’instant.
Il reprend pourtant le dessus en répondant avec humour à la question « comment se sortir de cette situation ». Même le manuel des castors juniors ne pourrait rien faire dans ce cas là, ou peut-être que si mais ils n’en ont pas à disposition. Chandler joue le jeu jusqu’au bout en parlant très sérieusement des fameux canetons mais ne tient pas plus longtemps et laisse échapper un rire qui fait trembler sa poitrine.

Finalement vient le temps des vrais solutions, une branche salvatrice est indiquée par Helena et aussitôt Chandler passe à l’action. Une action plus ou moins réussie. En théorie, ça pouvait marcher, mais en pratique…
Hayes s’assure qu’Helena s’accroche bien à lui et va pour faire un pas et retrouver un sol stable, un pas, deux pas et il sent le poids d’Helena s’enfuir au bout de sa veste dans un crie de mise en garde. Aussitôt Chand’ arrête tout, il tourne son visage vers sa partenaire de galère qui est définitivement dans une position peu confortable. Inconsciemment, Chandler laisse échapper un petit rire de moquerie, il s’excuse aussitôt ne se sentant pas vraiment coupable. « Désolé, c’est juste que … tu verrais ta tête. » Il n’y a rien de méchant la dedans, au contraire, c’est même plutôt un regard attendrit qu’il adresse à la jolie brune. Il essaye de l’aider à remonter en lui tendant un bras, rit de nouveau et c’est ce moment que choisit la branche – soi-disant solide – pour craquer et descendre d’un étage. Ne pouvant se rattraper à rien d’autre, Chandler voit ses deux pieds glisser et c’est à son tour de faire connaissance avec le sol et non, il n’est pas très sympa ce sol. Mais aussitôt fait, le fou rire lui reprend, le secouant même de spasmes réguliers. Incapable de se calmer, il en pleurerait presque. Heureusement, allongé, son corps est déjà bien plus stable et il ne glisse pas plus.

C’est vrai, c’est une première. La situation en est une, c’est évident, mais il y a aussi le fait qu’ils n’ont jamais été aussi proches physiquement l’un de l’autre. Helena en est la première déroutée d’ailleurs (du moins c’est ce qu’elle imagine). Il arrive qu’on la prenne pour quelqu’un de froid, mais il n’en est rien dans le fond, puisqu’elle sait se montrer aussi très affectueuse avec ses proches. Mais avec le Maire de la ville, elle n’a définitivement pas l’habitude de l’être. Elle l’aime beaucoup bien sûr, elle apprécie ce charisme, cette classe et cette sympathie naturelle qui émanent de lui, mais aussi l’humour dont il est capable également, même dans les situations les plus critiques. Par contre, ils n’ont jamais été très tactiles l’un envers l’autre. Leur amitié connaît certaines limites, une pudeur tout à fait logique et normale dans la situation qu'est la leur. La belle brune est donc un peu déstabilisée par cette proximité, mais essaie de ne pas en faire cas. Ses joues rougies trahissent un peu l’émotion qu’elle ressent, mais on pourrait tout à fait mettre ça sur le compte de la chute, et des évènements rocambolesques qui ont suivi.

Son rire la rassure et l’aide à se détendre aussi. Il est communicatif, Chandler sait la mettre relativement à l’aise. Cela dit, dans de telles circonstances, difficile de l’être ! Lena craint de se casser la figue pour de bon, et surtout d’entraîner son sauveur dans sa chute. Elle trouve donc rapidement une solution, mais alors que le Maire parvient à attraper cette branche et à faire quelques pas, elle, de son côté, sent le terrain lui glisser sous les pieds, et est obligée de se raccrocher furieusement à sa veste pour éviter de tomber. Elle pousse une sorte de cri, une mise en garde sans dissimuler son anxiété évidente. Il n’en faut pas plus pour que son compagnon d’infortune vienne à se moquer gentiment d’elle. « Je le reconnais, je… je suis un peu froussarde. » Admet-t-elle, dans une petite moue mi-amusée, mi-timide, et en posant son regard au fond de celui de Chandler un instant. Elle passe peut-être pour une gamine, ou une idiote… ? Quoi qu’il en soit, il est clair que cette position inconfortable ne doit pas lui donner beaucoup de prestance.

Chandler lui tend gentiment son bras, riant encore de la situation. Mais c’était sans compter sur la branche, qui décide d’un seul coup de craquer, poussant la belle brune à arrondir les yeux et à lâcher un nouveau cri d’effroi. C’est bien sûr la théorie des dominos qui s’applique. Helena, qui se raccrochait au Maire, se retrouve entraînée dans sa chute. Elle s’effondre sur lui, mais sans glisser vers l’eau malgré la pente - et fort heureusement d’ailleurs. Le souffle court, les yeux toujours écarquillés de surprise, l’australienne relève immédiatement la tête pour chercher à capter le regard de son sauveur. Sa silhouette a amorti sa chute mais lui, il a très bien pu se blesser. « Oh mon Dieu ! Est-ce que ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ? » S’empresse-t-elle de lui demander, inquiète, avant de voir d’un coup un immense sourire fendre son visage. S’en suit un rire incontrôlé, qui surprend Helena d’abord, qui reste silencieuse, la bouche entrouverte, laissant ses yeux cligner frénétiquement d’incompréhension, de surprise. Oh, non, il n’a pas l’air d’avoir mal. Mais parce contre, ils ont définitivement l'air bête… ! XD Réalisant tout le ridicule de la situation, la jeune femme, espérant contenir un franc éclat de rire, porte sa main à sa bouche… en vain. Le fou rire de Chandler est rapidement contagieux, et la contamine à son tour, faisant tout autant briller ses yeux pour finir.

Hayes n’est pas quelqu’un de très tactile, pas à outrance en tout cas. Dans sa famille, il n’y avait pas vraiment de grandes effusions sentimentales menant à des câlins prolongés ou ce genre de truc. Tout juste se faisaient-ils la bise en se levant le matin. Cela n’a rien d’exceptionnel, toutes les familles ont un fonctionnement différent. Mais cette éducation l’a mené à rester assez distant avec ses amis. A part quelques tapes dans le dos ou dans la main. Chandler n’utilise le contact charnel que pour essayer de séduire. Voilà donc pourquoi la soudaine proximité qu’il a avec Helena Hart à cet instant précis est du pain bénit pour lui.

Evidemment, il y a plus confortable, mais au moins, ils gardent leur sens de l’humour et leur optimisme. Il n’y aurait pas vraiment de sens à être triste ou stressé, tant qu’aucun des deux n’est blessé en tout cas. Quelques bleus ne les empêcheront sans doute pas de rigoler de leur ridicule.

La suite de l’opération implique une branche, un bon espoir de s’en sortir et une veste sur le point de céder aux coutures. Cette recette explosive donne une scène des plus surréalistes et Chandler finit par exploser de rire. Il s’en veut un peu et explique aussitôt à Helena que c’est l’expression de son visage qui est le plus drôle. « Bah, non, t’en fais pas, je pense que j’aurais eu la même tête que toi franchement. » ajoute-t-il en riant ne réalisant pas à quel point ce qu’il vient de dire est prémonitoire. Il n’y a pas à dire, même dans une situation peu flatteuse, Helena reste carrément chou (a).
Chandler décide de l’aider encore mais le destin en décide autrement, la branche cède, Helena cri à nouveau et Hayes chute à son tour. Dans son inévitable rencontre avec le sol, il emporte avec lui la pauvre jeune femme qui finit sa course sur lui se servant de son corps comme airbag de fortune. Alors, dans n’importe quel autre contexte, Chandler aurait été aux anges. C’est vrai, ça a un petit côté romantique tout ça. Mais là, il n’est pas installé le plus confortablement possible, il ne peut pourtant pas s’empêcher d’exploser de rire à en pleurer. « Non, non, des bleus, t’inquiètes pas. » Il est certain que s’il s’était cassé quelque chose, il s’en serait aperçut, là il n’est juste pas vraiment au bon endroit pour faire une sieste et sans doute parti pour une petite semaine de courbatures. Chandler essaye d’arrêter de rire, mais c’est très compliqué, et le rire d’Helena l’accompagnant après un instant de surprise, ça ne va pas en s’arrangeant. Chandler continue se rire et resserre instinctivement un bras autour de la taille d’Helena. Il ne pense pas à sa réaction, bien trop occupé à se marrer. Il essaye de trouver une position plus évidente en prenant appui sur son coude mais ne débloque pas grand-chose pourtant.

A bout de souffle, Chandler finit par retrouver un semblant de calme, son corps n’est plus parcouru de tremblement dus au fou rire, son sourire demeure très large même si ses zygomatiques commencent à tirer. Se taisant, il tombe malgré lui dans le regard noisette d’Helena et reste interdit un instant, le souffle court.

Helena met naturellement de côté le fait qu’ils sont indéniablement proches l’un de l’autre à l’heure actuelle, car ce n’est finalement que le fruit du hasard, et qu’ils ne peuvent pas franchement faire autrement dans ces circonstances. Elle est d’ailleurs obligée de se tenir à moitié penchée, pour ne pas se casser la figure, et se retient au Maire sans gêne d’ailleurs, bien obligée pour éviter toute catastrophe. Malgré la situation des plus périlleuses dans laquelle ils se retrouvent, la belle brune n’est pas hermétique à l’humour de Chandler, et ne l’a jamais été d’ailleurs. Il arrive généralement sans mal à la mettre à l’aise, comme c’est le cas à l’instant. Et puis, il faut le reconnaître, la situation a un côté tout de même assez ridicule, et donc plutôt drôle pour finir. Les autres volontaires ont définitivement pris de l’avance désormais. C’est à se demander même s’ils parviendront à les rattraper à présent.

Cette branche paraissait fiable, mais elle décide de leur faire faux bond à la dernière minute, et de casser quand ils s’y attendaient le moins. La directrice est entraînée par le Maire dans sa chute, mais c’est sa silhouette qui amortit le choc pour sa part. D’ailleurs, elle s’en inquiète aussitôt, craignant qu’il se soit fait mal, et cherche immédiatement à savoir si tout va bien, en captant son regard. Mais, à son grand étonnement, Chandler répond d’abord par un franc éclat de rire. La jeune femme est surprise, sous le choc encore, mais il finit tout de même par la rassurer, et son rire se fait finalement contagieux. La main devant la bouche, la belle brune finit par céder à son tour. Elle part à rire avec lui, sans pouvoir s’en empêcher. La situation est tellement risible ! Et elle avait eu si peur ! Elle ne peut se retenir de rire, et finit même par en avoir les larmes aux yeux, comme Chandler. Elle aurait presque mal au ventre d’ailleurs, mais est bien incapable de s’arrêter sur le moment. Elle est emportée par cette franche rigolade, sans pouvoir se calmer, même quand le bras du Maire vient se resserrer un peu plus autour de sa taille. La main, qu’elle avait portée à sa bouche, retombe sur le torse de Chandler, à mesure qu’elle essaie de se calmer. Elle s’en veut de l’écraser à moitié, comme ça, mais n’a pas la force ni la présence d’esprit de bouger pour l’instant. En fait, ce n’est que lorsque le Maire retrouve peu à peu son calme qu’elle parvient à se tranquilliser un minimum à son tour. Son souffle est encore rapide, et ses yeux toujours brillants. Son regard s’accroche à celui de son compagnon d’infortune, alors que son cœur n’a de cesse de tambouriner dans sa poitrine. Ce moment, pour le moins particulier, et presque hors du temps, pousse étrangement Helena à ressentir une forme de culpabilité. Elle s’en veut d’avoir menti à Chandler, d’avoir décliné son invitation pour de fausses raisons, et de s’être fait passer pour une autre au cours de la soirée d’Halloween. Elle ne pensait pas que ça lui reviendrait là, comme ça, en pleine figure, mais c’est le cas. Sans doute parce qu’elle l’estime beaucoup, et qu’elle ne peut le trouver qu’incroyablement adorable, là, tout de suite, alors qu’il vient tout juste de se casser la figure par sa faute mais qu’il trouve le moyen d’en rire.

Son expression a changé du tout au tout. La belle brune paraît soudainement plus sérieuse, mais finit par cligner des yeux, et par tourner la tête. Elle ne peut pas lui dire la vérité de toute manière. Elle va certainement culpabiliser un moment encore, mais c’est un prix qu’elle est prête à payer. Se ressaisissant, donc, Helena finit par ‘glisser' un peu sur le côté. Elle sait qu’elle ne va faire que se salir un peu plus, mais elle se sent bien plus assurée sur ses fesses que sur ses pieds, et parvient enfin à trouver un coin sec, sur lequel elle arrive enfin à se mettre debout. « Enfin !! » Souffle-t-elle dans un sourire gêné, avant de tendre une main à Chandler. « Ça va aller ? » Lui demande-t-elle, prête à l’aider à se relever à son tour. Elle se sent d’autant plus coupable que c’est par sa faute qu’il s’est retrouvé par terre. Cela dit, cette fois, au moins, elle a la possibilité de faire amende honorable : « Je suis vraiment désolée, tout est de ma faute... ».

La proximité de Chandler et Helena n’est pas ce qui le dérange le plus. Quoique le maire ne se retrouve pas exactement dans une situation où il est le plus à l’aise. Cependant, la nervosité qu’il ressent à l’instant présent est presque agréable. Chaque mouvement devient compliqué et heureusement que ni l’un ni l’autre ne s’embête de la convenance, sans quoi ils auraient déjà terminée leur aventure dans la rivière.

Après avoir tenté et clairement raté la tentative de la branche, la position devient encore moins confortable, encore plus ridicule et pourtant Chandler ne changerait sa place pour rien au monde. Plutôt que de se concentrer sur l’inconfort, Chandler préfère exploser de rire, il la rassure ensuite quant à son état. Il va sans doute avoir de belles marques et de bonnes courbatures demain matin mais rien de bien grave, et Helena en aura sans doute autant la pauvre. Elle le rassure à son tour lorsque le fou rire la contamine. Elle laisse sa main retomber sur le torse de Chandler qui sent aussitôt son cœur accélérer d’une adorable manière. Ce geste aide le maire à se temporiser, d’autant que son amie peut sans doute sentir les battements rapides même à travers son sweat. Elle mettra sans doute cela sur le compte de leurs malheurs.

Lorsqu’il croise le regard de la jolie brune, Chandler ne peut plus le lâcher. Chaque seconde s’allonge et il est de plus en plus compliqué de cacher son attirance, le cœur en vrac, le sang lui monte aux joues et il sent son estomac s’emplir de papillons. Il a déjà oublié depuis longtemps le refus d’Helena à l’accompagner pour Halloween. Chand’ sourit à s’en décrocher la mâchoire et essaye de ne pas trop montrer que son souffle est coupé, il prend deux grandes inspirations pour y parvenir. Il s’inquiète du changement soudain d’expression sur le visage de la jeune femme et pose instinctivement une main sur celle qu’elle a posée sur son torse.

Elle change finalement complètement d’air et bascule sur le côté se retirant du toucher de Chandler. Elle finit par trouver un moyen de se remettre droite sur ses pattes et immédiatement le corps d’Helena lui manque. La situation a complètement changé et une gêne soudaine s’installe entre eux. Chandler se relève alors un peu, toujours assis dans la gadou et tente de se relever refusant l’aide de la brune. « Oui, oui, ça va, t’inquiètes pas. » Il sourit faiblement et parvient enfin à se relever avant de rejoindre un endroit plus en sécurité. Alors qu’elle se dit coupable de tout, Chandler lui jette un regard interrogateur. « Mais non, qu’est ce que tu racontes, c’est pas grave, et puis j’avais prévu de me salir de toute façon. » En effet, ils sont tous les deux dans un état un peu critique et feraient bien de se jeter tout habillés dans la machine à laver à ce niveau. « ça va toi ? » s’enquit-il alors rapidement.

Jamais elle n’aurait pensé rire autant au cours de cet après-midi. Le petit groupe a pris beaucoup d'avance à présent, et la directrice se retrouve là, avec Chandler, dans la boue. Elle s’en veut de l’avoir écrasé, et s’inquiète bien vite de son état d'ailleurs, mais la discussion laisse rapidement place à d’heureux éclats de rire. Il faut avouer que la situation est drôle, et il vaut sans doute mieux la prendre comme ça pour finir ! Qui plus est, il aurait pu arriver bien pire. Ils auraient pu tous deux terminer à l’eau. Heureusement, tout est bien qui finit bien. Et même si la position n’est pas confortable, la directrice est presque rassurée d’être sur ses fesses ; elle ne pourra pas tomber plus bas.

Sa main atterrit dans un geste naturel et non calculé sur le torse du Maire. C’est vrai, elle sent son cœur s’emballer sous ses doigts, mais à aucun instant elle imagine tout ce qui l’anime, et met évidemment cet affolement sur le compte de leur chute. Si elle n’avait pas été prise de profonds remords, la belle brune aurait peut-être remarqué l’insistance du regard de Chandler… mais elle ne vit définitivement pas ce moment comme lui. Là, sur l’instant, elle réalise surtout qu’elle lui a menti, et elle se sent coupable. Elle aurait préféré se confier à lui, mais ils ne sont pas suffisamment proches encore, et elle ne sait pas comment il aurait pris la nouvelle, ni s’il aurait voulu la soutenir dans ses choix. Elle s’en veut d’autant plus de douter de lui de cette manière car, à bien des reprises, il lui a montré qu’elle pouvait lui faire pleinement confiance. C’est un homme ouvert d’esprit. D’une grande gentillesse qui plus est. Déstabilisée, la belle brune finit par détourner le regard, et par retrouver son calme. Elle se dérobe de la main qu’il a posée sur la sienne pour ne plus s’appuyer sur lui de tout son poids, et retrouver, en rampant un peu, un endroit sec, sur lequel elle ne risquera pas de se casser la figure en se relevant. Dès lors, elle s’inquiète pour son compagnon d’infortune et lui tend la main pour l’aider à se redresser à son tour.

A nouveau, il la rassure, mais refuse sa main. Helena affiche un sourire embêté, un peu gêné. Elle sourit à sa remarque. « Ah oui, à ce point-là ? » Demande-t-elle, en le regardant, puis en se regardant elle-même. Leurs vêtements, surtout leurs pantalons, sont couverts d’une sorte de vase marron, pas franchement ragoutante. Lorsqu’il s’inquiète de son état, la jeune femme ne peut que se sentir touchée, et lui répond d’abord par un sourire aimable voire attendri, puis ensuite par la parole : « Quelques bleus sur les fesses, certainement, dus à la première chute… La seconde, tu l’as amortie. » Souffle-t-elle dans un léger sourire, en frottant ses mains l’une contre l’autre, pour retirer le surplus de vase, et aussi parce qu’elle a un peu froid, soudainement. L'absence du corps de Chandler et de sa chaleur se font clairement sentir.

Ce n’est pas exactement ce à quoi s’attendait Chandler en arrivant sur les bords de la Rogue River. Mais malgré l’inconfort et les quelques déconvenues dues au terrain glissant, il est heureux de constater la présence d’Helena tout autant que leurs fou rires incontrôlés. C’est sans doute la meilleure manière de faire face à la réaction en chaîne. Heureusement, à part quelques courbatures à prévoir, les deux amis vont bien, ils sont tout sales mais toujours opérationnels pour le nettoyage des déchets.

Les émotions sont fortes, en tout cas pour Chandler qui doit avouer un coup de cœur pour la jolie directrice du centre de loisir. Il ne la traite pas comme n’importe qui, un initié s’en serait rendu compte malgré ses efforts pour le cacher, heureusement pour lui, personne ne semble être aussi initié dans son entourage.

Debout sur leurs pattes (enfin), Chandler a refusé l’aide d’Helena, de peur de la faire tomber à nouveau peut-être, ou juste pour paraître plus solide. Il la rejoint sur le sol sec et la rassure. Ce n’est pas franchement une catastrophe que de rentrer d’une balade automnale recouvert de boue. « Peut-être pas à ce point non, mais comme ça je vais pouvoir m’économiser mon bain de boue mensuel. » ajoute-t-il en plaisantant. Il s’inquiète alors de savoir comment elle va. Il rit lorsqu’elle évoque sa seconde chute et hésite à faire une blague sur le sujet avant de se raviser. Il est sûr qu’Helena n’est pas ce genre de femme à se vexer qu’on plaisante sur son poids (d’autant qu’elle n’est pas tout à fait un poids lourd non plus) mais il préfère ne pas prendre le risque (a). Il la voit se frotter les mains et fait de même cherchant un endroit sec sur son sweat pour s’y essuyer. « Les autres doivent être loin maintenant, on devrait rejoindre les voitures, j’ai une bouteille d’eau et des chiffons dans la mienne, on pourra se décrotter un peu. » propose-t-il se voyant mal continuer la balade. Il ne l’avoue pas mais, Chandler accuse un bon coup de fatigue suite à cette aventure. Il faut dire qu’il en aura fallut des efforts pour se désembourber.

Il commence en tout cas à faire quelques pas pour avancer avant de se tourner vers Helena pour lui demander naturellement : « Au fait l’anniversaire de ton amie, c’était sympa ? »

Helena non plus n’avait pas envisagé son après-midi de la sorte, mais elle n’est pas déçue pour autant. A défaut d’avoir été très productive, elle aura passé malgré tout un très bon moment, même si ses vêtements seront bons à laver - voire à brûler XD - quand elle rentrera chez elle. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas enchaîné de tels fous rires, et les quelques ecchymoses qu’elle s’est fait aujourd’hui en valaient sans nul doute la peine. Mais alors qu’elle s’y attendait le moins, la belle brune a comme un relent de culpabilité. Le Maire avait eu la gentillesse de l’inviter à la soirée d’Halloween qu’il avait mise sur pied, et en plus de décliner son invitation sur de faux motifs, elle s’y était rendue avec un autre, dans l’anonymat le plus total. Et elle regrette d’avoir dû mentir à Chandler, un homme drôle, bienveillant, et pour lequel elle a toujours eu beaucoup d’estime. Elle aurait voulu que les choses se passent autrement, mais dans l’état actuel des choses, tout est compliqué, du fait de sa relation particulière (et surtout confidentielle !) avec Damian.

« Tu sais que j’en ai déjà fait un ? » Lui apprend Helena, dans un sourire amusé. « Au cours d’une thalasso. C’était… un peu bizarre, mais pas si désagréable en fait ! ». Toujours prévenant, Chandler s’enquit de savoir si elle va bien. La directrice le rassure sans tarder, puis se frotte les mains brièvement, pour enlever à la fois le surplus de vase, mais aussi pour se réchauffer un peu. Le Maire reprend la parole ensuite, poussant la belle brune à relever les yeux dans sa direction. Quel soulagement d’appendre qu’il a de quoi les nettoyer un peu dans sa voiture ! « Oh c’est vrai ? Tant mieux ! » Lance-t-elle, avant d’ajouter : « Parce que je suis venue à pied, et j’aimerais bien me nettoyer un minimum avant de me balader dans les rues dans cet état… ». Un sourire vient fendre son joli minois. Elle aura l’air ridicule d’une façon ou d’une autre, mais tant pis, mieux vaut en rire qu’en pleurer finalement.

Après qu'Helena ait remis la main sur le sac poubelle qu'elle a rempli à moitié seulement, elle se dépêche de rattraper Chandler qui jette justement un coup d’œil derrière lui, avant de lui poser une question. Une fraction de seconde, Helena ne comprend pas de quel anniversaire il parle, avant que son mensonge ne lui revienne en tête. C’était l’excuse qu’elle avait trouvée pour justifier son absence à la fête. Sentant son cœur prendre un rythme plus rapide, la belle brune déglutit avant de répondre. Elle déteste raconter des histoires, mais elle ne peut décemment pas faire autrement. Elle se retrouve coincée. « Oh, et bien… Pas tellement. C’était assez ennuyeux. » Ment-elle, plutôt assez bien d’ailleurs. Elle préfère qu’il s’imagine qu’elle a passé une mauvaise soirée et qu’elle regrette de ne pas avoir participé à la fête. D’ailleurs, c’est à ce sujet que reprend la directrice : « A l’inverse j’ai entendu dire que la fête d’Halloween n’avait rien d’ennuyeux par contre ! Tout le monde a apprécié, on ne m’a pas rapporté une seule critique ! Je pense qu’on peut dire que c’est un franc succès, tu peux être fier du travail que tu as abattu. ». Et elle est bien placée pour le savoir elle-même ! Mais comme elle ne peut décemment pas le lui avouer, c’est sa manière à elle de le féliciter, de lui dire bravo. Elle aurait préféré le faire le soir-même, mais à son sens, il n’est pas encore tout à fait trop tard pour le faire, et elle décide donc de profiter de cette occasion qui lui est offerte.

C’est un instant unique et parfaitement inattendu qu’on vécu là Helena et Chandler. Un instant, aussi terre à terre le maire puisse-t-il être, il se demande si cette scène d’une grande comédie ne serait pas une sorte d’appel de l’univers, un message inscrit en toute lettre aussi clair que de l’eau de roche lui disant qu’il est prêt à tenter sa chance. Cela dit, Chandler n’est pas du genre pressé, pas avec Helena. Cette femme mérite qu’on la courtise et il veut être sûr de ne pas lui manquer de respect avant de chercher à la séduire, qu’elle soit prête pour ça. Il sait vaguement pas quoi elle est passée avec les hommes, il ignore en revanche complètement qu’il s’est fait prendre de court par un gamin.

Toujours persuadé qu’il vaut mieux rire que pleurer en n’importe quelles circonstances, Chandler fait une plaisanterie concernant le bain de boue forcé qu’il vient de prendre. Helena rebondit avec un sourire radieux. Le maire ne peut qu’apprécier ces instants privilégiés, il se sent alors un peu seul au monde avec elle.

Réalisant que maintenant sur un sol sec, ils ne sont plus vraiment efficaces pour participer à ce ramassage de déchets, Chandler propose à son amie de retourner à sa voiture où ils pourront se nettoyer un peu. Toutes ces émotions ont légèrement fatigué Chandler, physiquement, et les vêtements mouillés, il commence à avoir froid. Il se dit que c’est sans doute aussi le cas de l’australienne. « Je dois avoir des couvertures aussi, des vieux plaids un peu usés et pas sexy mais je pense que ça nous réchauffera un peu. »
Chandler vient de Chicago, un jour il s’est retrouvé coincé sept heures en plein embouteillage au milieu d’une mini tempête de neige. Depuis, à chaque arrivée de l’automne, il installe en général son kit de survie hivernal dans le coffre de sa Chandler-mobile. « Et puis je vais pas te laisser comme ça, je vais te ramener quand même. » ajoute-t-il alors en souriant plaisamment.

Ils se mettent donc en chemin, Helena récupère son sac poubelle et Chandler fait de même en remontant (le sien est … vide). Il en profite aussi pour demander à Helena comment s’est passée la soirée pour laquelle elle a manqué celle d’Halloween. Elle s’y est ennuyée apparemment, Chandler le regrette intérieurement et lorsqu’elle se lance dans quelques compliments, il sourit en rougissant. « Oui, c’était vraiment chouette, les gens ont eu l’air de bien se plaire. On a quand même essuyé quelques imprévus. » dit-il pour lui. Il pense par là au mouvement de foule, tout autant qu’à Ryan.

Helena avait eu l’occasion de tenter l’aventure du bain de boue auparavant, mais c’était au cours d’une thalasso, rien à voir, donc, avec ce qu’ils viennent de subir. Cela dit, la directrice n’est pas mécontente de sa chute ni de ce qui a suivi, puisque ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu un tel fou rire. Et ça lui a fait du bien. Beaucoup de bien, même. Ça faisait un bail qu’elle ne s’était pas sentie aussi détendue… ! Bien sûr, elle aurait voulu se montrer plus utile, et aider le groupe en ramassant un maximum de détritus, mais elle se promet d’ores et déjà intérieurement de se rattraper une prochaine fois. Car là, il n’est pas envisageable, ni pour elle, ni pour lui, de poursuivre dans de telles conditions. Qui plus est, leurs vêtements sont humides, et se rafraîchissent de minute en minute. De quoi attraper un bon gros rhume ! Il faut qu’ils fassent demi-tour. Par chance, le Maire est un homme organisé et lui apprend qu’ils auront de quoi se nettoyer un peu, une fois qu’ils seront arrivés à sa voiture.

« De toute manière, pour ne rien te cacher, je ne me sens déjà pas très sexy là tout de suite… » Souffle-t-elle, dans un sourire amusé, quand il fait mention des plaids un peu usés qui pourront les réchauffer - et ce sera déjà très bien ! Helena n’était pas venue pour un défilé de mode de toute façon. Et puis, en entendant la proposition de Chandler, la belle brune affiche un sourire aussi attendri que gêné. Elle prend la parole en sentant ses joues s’empourprer légèrement : « Oh tu sais, je ne disais pas ça pour que tu te sentes obligé de me ramener… Je n’habite pas si loin ! ».

Sacs poubelles en mains, ils se mettent en ordre de marche et entament une discussion au sujet de la fête d’Halloween. Au départ gênée, la directrice du centre de loisirs décide de finalement saisir cette opportunité pour dire à Chandler tout le bien qu’elle a pensé de cette soirée. Elle ne peut pas lui apprendre qu’elle y a participé, mais elle se fait un plaisir de le féliciter, à sa manière. Et elle est ravie de le voir sourire, sans être surprise pour autant de sa réaction. D’ailleurs, elle finit par le lui confier doucement par la suite : « Je savais que tu jouerais au modeste… ». Lui adressant un regard complice, la jeune femme reprend aussitôt la parole pour lui demander, l’air innocent : « Quel genre d’imprévus… ? ». Elle avait bien quelques idées en tête, notamment cette mésaventure avec Reid et Ryan, mais ne peut décemment pas lui en toucher un mot. Quoi qu’il en soit, elle aimerait malgré tout connaître son regard sur la soirée. Elle sait qu'il a beaucoup planché sur ce projet et que c'était un moment de l'année important à ses yeux. Elle espère sincèrement que ces quelques malheureux imprévus ne sont pas tout ce qu'il retient de cet événement.

Après toutes ces émotions, Chandler ressent tout à coup une extrême fatigue mais une bonne fatigue. De celles qui permettent de dormir en paix le soir venu. Et puis il aura au moins fait son sport de la journée avec les efforts fournis pour réussir à se sortir des zones boueuses. En tout cas il se sent bien en presence d'Helena. C'est quelque chose de plus fort que lui mais qu'il n'a aucune envie de repousser.  
Le calme retrouvé, Helena plaisante sur les bains de boue ce qui fait rire Chandler. Finalement ils se disent que rejoindre le groupe n'est pas la meilleure solution. Ils sont recouverts de boue et trempés alors continuer cette balade pourrait les envoyer directement chez le médecin. Heureusement Chandler est venu en voiture, il propose donc aussitôt à son amie de rejoindre le lieu où il est parqué pour se nettoyer un peu et se rechauffer avec les vieilles couvertures qu'il pense avoir dans son coffre. Sinon ils se contenteront du chauffage de la voiture. 

"Tu devrais pas penser ça, la boue c'est très sexy." lance Chandler à Helena un qourire amusé aux lèvres. C'est un trait d'humour plus qu'une phrase toute faite pour draguer quoiqu'elle ne soit pas complètement dénuée de vérité. Helena Hart est une femme très sexy...
Le maire se propose aussi de la raccompagner chez elle. Il ne s'est pas senti obligé de ça au contraire ce serait un plaisir pour lui. "Mais non, ça ne me fait même pas faire un détour en plus." Il insiste en souriant. 

En marche vers le coin où Chandler à garé son véhicule, il oriente la conversation dur la fête d'halloween. Helena ne pouvait pas y être et sur le coup il était un peu déçu mais il ne lui en veut pas. Il comprend bien ses raisons. Il lui dit que la soirée s'est bien passée malgré quelques heurts. Il sourit à instant où elle lui souritdit qu'il joue les modestes. "On a eu un petit mouvement de foule devant le train fantôme et ..." Il se demande si ça vaut le coup de raconter l'incident Ryan. "Et une petite bagarre. J'étais pas là à ce moment donc je sais pas trop ce qui s'est passé et je pense que ce qui m'a été rapporté était un peu exagéré. "

Chandler et Helena abandonnent rapidement l’idée de rejoindre le groupe. Aujourd’hui pourtant, la belle brune était décidée à faire une bonne action, mais on peut dire que le sort en a décidé autrement. Elle se voit mal reprendre la balade alors qu’elle est toute poisseuse, et qu’elle commence sérieusement à avoir froid qui plus est, d’autant que le Maire lui apprend qu’il a de quoi les réchauffer et les nettoyer un peu à sa voiture. C’est donc décidé, et c’est dans le sens inverse qu’ils emboîtent ensemble le pas pour finir.

La réponse de son ami sur la boue pousse Helena à s’interroger… et à poser la question qui lui brûle les lèvres. « Ne me dis pas que tu fais partie de ces hommes qui fantasment sur les combats dans la boue entre filles … ? » Souffle-t-elle, avant de pouffer de rire. Elle ne pensait pas un jour évoquer un tel sujet avec Chandler… ! Et elle espère qu’il prendra les choses avec humour, car loin d’elle le désir de connaître tous ses fantasmes. Ça la gênerait beaucoup d’évoquer ce sujet avec lui, car elle est assez coincée quand il s’agit de sexe… Heureusement, elle l’est nettement moins dans la pratique, bien qu’elle ne l’assume pas ouvertement pour autant. Ce sont des choses qui doivent rester dans l’intimité (a) « Bon, alors d’accord. Merci… » Souffle Lena, quand le Maire lui apprend qu’il pourra sans mal la déposer chez elle, puisqu’ils vivent dans la même rue. Elle ne voulait pas s’imposer, mais la directrice sait à quel point Chandler peut se montrer aussi têtu que serviable quand il veut ! Et puis ça l’arrange en un sens, cela limitera les risques de choper la crève en rentrant.

Quand ils évoquent ensemble la soirée d’Halloween, Lena n’est d’abord pas très à l’aise, puis profite de cette occasion pour dire à Chandler tout le bien qu’elle a pensé de la soirée. Lorsqu’il est question du mouvement de foule, la jeune femme acquiesce sans ajouter quoi que ce soit, mais relève la tête par contre lorsqu’il fait mention d’une petite bagarre. Sans réfléchir, elle réagit aussitôt à ses paroles : « Tu parles de ce petit accrochage, avec Ryan ? ». Réalisant alors ce qu’elle vient de dire tout haut, Helena sent une boule se former dans sa gorge. Baissant bien vite la tête, elle reprend aussitôt la parole pour tenter de s’expliquer avant que Chandler ne vienne à s’interroger de lui-même sur la question : « Oui, hum… Damian m’en a touché quelques mots… ».

Il pensait à autre chose qu’à la boue en disant à Helena qu’elle était malgré tout sexy, Chandler n’a pas besoin d’une femme aux formes parfaites se maculer le corps de substances en tout genre pour être attisé, ce qu’il trouve de plus sexy chez Helena, c’est sa gentillesse et son intelligence, et aussi son petit sourire en coin quand elle est nerveuse. Il sourit alors qu’elle le soupçonne de faire parti du genre d’homme à aimer les combats de boue. D’une grimace amusée, Chandler fait un signe de la main et nie en bloc ; « Naaan, je préfère les combats dans le miel, au moins ça se mange ! » ajoute-t-il alors avant de partir à rire.

Tandis qu’ils remontent une butte, Chandler rassure Helena, il va la raccompagner bien sûr, elle n’habite pas loin de toute manière et il ne se voyait pas faire autrement, surtout qu’elle est venue à pieds. Il lui adresse un large sourire alors qu’elle accepte en le remerciant, de toute manière elle ne pouvait pas refuser, face à une mule comme Chandler, rien à faire en général.

Ils s’en vont donc à parler de la soirée d’halloween le temps de rejoindre le parking, Chandler apprend d’Helena que tout semble avoir plu aux habitants mais il regrette aussitôt les quelques déconvenues. Chandler s’en remettra sans doute bien vite mais ça fait partie du jeu.
« Ouais, t’es déjà au courant ? » demande-t-il un sourcil arqué un peu déçu de voir à quelle vitesse les rumeurs vont par ici. Mais elle précise que Damian lui en a parlé. Damian ? Chandler a comme un éclair de lucidité à l’instant, il a rencontré ce Damian à la soirée, en effet, il n’a pas fait le rapprochement tout de suite, mais il se souvient qu’Helena lui avait expliqué qu’elle hébergeait le fils de son amie chez elle pour ses études ou un truc du genre. Elle ne s’était pas étendue sur le sujet et Chandler n’avait sans doute pas tout retenu des informations, mais maintenant il met les pièces dans le bon ordre, il se dit que le Damian de la soirée est sans doute le même que celui d’Helena. « Damian, tiens, bah je crois que je l’ai rencontré à la soirée justement, j’ai pas tilté sur le coup, Ryan m’a dit que c’était un de ses potes. Il était avec sa copine, belle plante, j'étais impressionné par son costume, le pauvre Damian, il a du croire que je reluquais sa copine. » dit-il d’un sourire paternaliste avant de rire un instant. Pour Hayes, la fille en squelette n’est qu’une étudiante, la petite copine d’un gamin et il ne porterait sur elle qu’un regard de grand frère en quelque sorte. « J’espère qu’ils ne t’ennuient pas trop, on sait comment sont les ados. » ajoute-t-il d’un clin d’œil. « Enfin, pour en revenir à l’accrochage, j’étais pas là quand c’est arrivé, je sais même pas ce qui s’est exactement passé, mais tu sais, les gens ici ont parfois tendance à faire des montagnes de petites collines. »

Jamais Helena n’aurait pu imaginer que Chandler sous-entendait là qu’il la trouvait sexy, elle. D’abord parce qu’elle n’a pas franchement confiance en elle, mais aussi parce qu’elle est toujours à des millénaires de penser pouvoir l’intéresser. Lorsqu’il l’avait invitée à la soirée d’Halloween, la jeune femme avait d’ailleurs été très surprise. Elle n’en avait tiré aucune conclusion cependant, n’étant pas du genre à s’emballer ni à se faire des idées… D’autant que Chandler et elle sont amis depuis un moment maintenant et qu’il n’a jamais tenté une quelconque approche avec elle. Un peu espiègle, la directrice se permet une petite remarque au sujet des combats dans la boue. La réponse du Maire la fait rire une fois de plus. « Oh, je vois, je vois ! Ne t’inquiète pas, je saurai garder cette précieuse information pour moi ! » Ajoute-t-elle, dans un sourire amusé, tandis qu’ils rebroussent chemin pour rejoindre la voiture de Chandler. Pour tout dire, Lena a de plus en plus hâte d’y être. Une petite brise est en train de se lever et, avec ses vêtements humides, c’est franchement désagréable. Elle est d’ailleurs soulagée finalement qu’il lui ait proposé de la ramener chez elle, car il se pourrait bien que le temps se gâte un peu plus encore, au vu du ciel qui se charge de quelques nuages.

Lorsqu’ils évoquent la soirée d’Halloween, Lena en profite pour le féliciter, mais oublie un peu trop vite qu’elle n’était pas censée y participer. Au détour d’une petite bourde, elle vient vite se rattraper pour ne provoquer aucun soupçon du côté du Maire. Elle indique que c’est Damian qui lui en a parlé. Ce n’est un secret pour personne qu’elle héberge le fils de sa meilleure amie chez elle, mais Helena réalise que Chandler ne connaissait peut-être pas son prénom… Il a donc vite fait de faire le rapprochement, et la belle brune, en tournant la tête, vient déglutir, sentant une forme de nervosité la prendre au ventre. Elle a l’impression de marcher sur des œufs… Il ne faut pas qu’elle fasse une nouvelle bourde… ! Mais elle n’est pas franchement douée quand il s’agit de raconter des histoires… Elle a peur de dire une bêtise, et elle déteste cette sensation, d’autant que c’est de Chandler dont il s’agit. Elle n’a pas l’habitude de mesurer chacune de ses paroles quand elle est en sa compagnie.

Lorsqu’il la qualifie de ‘belle plante’, le sang monte aussitôt aux joues de la brune. Tout s’explique cependant quand il lui apprend que s’il la regardait avec tant d’insistance ce soir-là, c’est qu’il était en fait subjugué par son costume. Helena essaie de sourire à sa dernière phrase. Elle est cependant un peu crispée, et n’ose rien ajouter, laissant Chandler reprendre la parole par la suite. Ce qu’il dit à propos des ‘ados’ ne fait que l’accabler un peu plus… S’il savait ! Relevant la tête l’air de rien quand il poursuit, la directrice lutte pour ne rien laisser paraître. Ayant conscience qu’il s’agit là d’une discussion périlleuse, elle choisit délibérément de l’écourter. C’est encore ce qu’il y a de plus raisonnable… « Oh je dois dire que je ne connais pas tous les détails de l’histoire non plus… » Ment-elle, avant d’ajouter : « Mais oui, j’ai bien peur que ça fasse le tour de la ville en moins de deux !... Cela dit sur le long terme, les gens n’y penseront plus. Ils ne garderont en mémoire que la soirée fantastique que tu as organisée pour eux, j’en mets ma main à couper ! ».

Chandler taquine Helena et utilise l’image d’épinal du combat de boue pour ce faire. Il n’est pas le genre d’homme à s’exciter devant ce divertissement mais il sait tout de même apprécier une femme bien faite. Comme elle par exemple, sauf que ce qu’il y a de sexy en elle est bien supérieur à un simple physique. Il ne va pas y aller franco de porc comme un dragueur de seconde zone avec elle, si tel était le cas, il l’aurait fait depuis longtemps et ce serait fait jeter par la même occasion d’ailleurs. Il se contente de jouer un peu avec ce fantasme typique dont il parle et le transforme à sa manière, pour l’amuser. La réponse de la belle le fait rire tandis qu’il continue d’avancer. Ils arriveront bientôt à la voiture où ils pourront se nettoyer et se réchauffer un peu.

En attendant de voir le parking sauvage, ils parlent de la soirée d’Halloween. Hayes est assez content de voir qu’Helena a eu de bon retour sur cette soirée dans son entourage, même s’il regrette de ne pas l’y avoir vu. Il déplore cependant l’attitude de Ryan ce soir là. N’ayant pas encore pu discuter avec son ami depuis (malgré ses messages), il ne veut pas encore se faire d’idée sur ce qui s’est passé. Il reste donc vague. Cela dit, Helena en a entendu parler elle-aussi, autant dire que les nouvelles vont tristement vite. Quant à ce qu’elle lui dit sur Damian, Chandler est à des années lumières de savoir la réalité des choses, et s’il savait… il ne parlerait sans doute pas de la copine de Damian comme il le fait. S’en suivrait aussi sans doute de drôles de considérations, enfin, le sujet n’est pas là.
Helena ne s’attarde pas sur le sujet de la soirée, Chandler n’y porte aucune conclusion et il se contente de la remercier d’un regard pour son soutien. « Je sais pas non plus, il y en a qui n’attendait que ça pour me reprocher une nouvelle fois de fréquenter l’ex-taulard de la ville. » dit-il en mimant des guillemets à « ex-taulard »

Ils arrivent enfin sur l’aire où sont installées les voitures, Chandler porte une main à sa poche de pantalon et n’y sentant rien commence à blanchir. « Merde ! » Ce serait con quand même que dans cette folle aventure, ses clés se soient échappées de sa poche, mais pourtant tellement possible. Il s’arrête d’avancer, cherche frénétiquement dans tout ce qui ressemble à une poche sur lui avant d’entendre le cliquetis caractéristique dans sa veste en coton ouaté. Ouf ! Son sang peut à nouveau repartir et irriguer son visage. « Non, c’est bon. » lance-t-il d’un air parfaitement rassuré avant de rejoindre son véhicule suivit de prêt par Helena. Il ouvre aussitôt son coffre et y retrouve avec un bonheur de gamin les trois couvertures un peu élimées qu’il a stocké là pour l’hiver « Au cas où… ». En fouillant un peu, il découvre aussi un paquet de lingettes nettoyantes, pas très écolo mais tellement pratique, il le donne à Helena après en avoir pris une pour se débarbouiller. Puis il reprend concernant la soirée. « En tout cas c’est le silence radio pour Ryan depuis, je pense pas que ça durera longtemps, je le permettrai pas en tout cas. » Il passe la lingette sur son visage, la boue a eu le temps de sécher un peu tandis que son sweat est toujours aussi humide, il va dégueulasser sa voiture. Tant pis. « Ca m’enerve les gens qui ont des a priori et qui cherchent pas à aller plus loin que ça. » conclu-t-il enfin « Ryan Perkins est un type bien, si seulement certains prenaient la peine d’essayer de la connaitre… »

Helena s’ose à faire un peu d’humour sur les fantasmes cachés du Maire. Elle se permet cette petite familiarité en espérant que Chandler ne le prendra pas mal et, heureusement, il réagit comme elle l’avait prédit. Il parvient même à la faire rire une fois de plus. Malgré la petite mésaventure qu’ils viennent de vivre ensemble, la jeune femme passe un excellent moment. Ce fou rire, qu’ils ont eu plus tôt, lui a permis de se détendre complètement. Alors, même si elle se sent sale, et qu’elle a de plus en plus froid qui plus est, la belle brune reste de bonne humeur. Bien qu’ils évoquent la soirée d’Halloween ensuite, et qu’elle ait la sensation désagréable de marcher sur des œufs, la belle brune essaie de gérer la situation du mieux qu’elle le peut. Mais plus la conversation se prolonge, et plus elle lui donne l’impression de s’enliser dans des histoires à dormir debout. Qui plus est, la voilà qui évoque désormais Damian, poussant Chandler à se remémorer le moment où ils se sont justement croisés à la soirée… ! Ce qu’il raconte ne peut pas laisser Lena de marbre, qui finit rapidement par tourner la tête, en sentant son cœur faire des bonds. Il faut qu’elle se reprenne, et pour ça elle n’a pas d’autre choix que d’essayer d’écourter la discussion, au moins sur la partie qui concerne Damian. Elle préfère donc se faire plus loquace sur ce qui concerne Ryan, et cette histoire avec le pauvre Reid, qu’il avait bousculé au cours de la soirée. La jeune femme fait cependant mine de ne pas connaître tous les détails. Bien qu’elle sente que Chandler s’interroge, elle se doit de se protéger un minimum. Elle tente pourtant de statuer en faveur du réparateur, d’abord parce qu’elle sait qu’il ne s’est pas réellement ‘battu’ avec Reid, mais aussi parce qu’elle ne peut que déplorer les récentes rumeurs qui trainent sur son compte actuellement. « Oh, c’est vrai ? » Apprend Helena avec surprise, quand le Maire lui apprend que certains ont sauté sur cette occasion pour lui reprocher une ‘nouvelle fois’ ses fréquentations. Elle ne pensait pas que c’était à ce point. « On t’a déjà reproché de fréquenter Ryan ?! Mais c’est n’importe quoi… » Constate-t-elle tout haut, l’air outré. Non, vraiment, elle sait que les habitants de la ville sont parfois étroits d’esprit, mais elle ne pensait pas qu’ils pourraient faire preuve à ce point d’intolérance. Ils devraient plutôt saluer le fait que le Maire soit un ami loyal.

Quand ils arrivent à proximité de la voiture, la conversation s’arrête brusquement puisque Chandler a bien du mal, apparemment, à mettre la main sur ses clés. S’immobilisant en sentant son cœur s’emballer, Helena espère qu’elles ne sont pas tombées au moment de leur chute, car elles seraient bien difficiles à retrouver si c’était le cas ! Heureusement, ce n’était qu’une fausse alerte. Helena pose sa main sur son cœur dans un sourire. « Tu m’as fait peur ! » Lance-t-elle sans cacher son soudain soulagement, avant de le suivre jusqu’à son véhicule. Prévenant, le Maire lui fait découvrir dans le coffre son stock d’affaires de ‘secours’. Et dans leur cas, on peut dire que ça tombe à pic ! La jeune femme attrape à son tour une lingette, puis une deuxième, pour se débarbouiller également, tout en écoutant toujours avec attention les dires de Chandler, sur le même sujet. « Il doit se sentir coupable j’imagine… » Souffle la jeune femme quand il est question du ‘silence radio’ du réparateur. Elle acquiesce ensuite aux propos que tient le Maire, au sujet des a priori au-dessus desquels les habitants de la ville n’arrivent pas à passer. « Je sais que c’est difficile de ne pas prendre les choses à cœur, c’est vrai que c’est aberrant, mais fais confiance aux gens de cette ville. Ça prendra du temps, peut-être, mais Ryan trouvera sa place… » Souffle-t-elle avec douceur, et en cherchant à capter son regard. Elle sent que toute cette histoire le touche vraiment, et elle veut le rassurer, le pousser à garder foi en celles et ceux qui ont voté pour lui.

Chandler apprécie la complicité qui naît avec Helena, c’est cela qu’il apprécie dans sa relation avec elle. Il fait peut-être (sans doute) erreur de chercher à séduire Helena de cette manière, mais il se dit qu’il est adulte et que s’il veut une relation avec Helena, il veut une relation adulte. Bon, leurs péripéties dans la boue ne sont pas des plus matures mais ils ont au moins laissé échapper de bons fou rires.

Ils décident de retourner ensemble au parking pour se débarbouiller et se réchauffer. La motivation pour le bien de la planète était ben là jusqu’à ce que le froid et la fatigue les saisissent. Sur le chemin, ils évoquent la soirée d’halloween. Chandler est loin de se douter qu’Helena y était présente en réalité et qu’il lui a même parlé. Il en profite pour expliquer que si la fête a eu un bon succès, Hayes est loin de faire l’unanimité auprès des habitants de la ville. Ses fréquentations dérangent parfois, et c’est le genre de chose qui l’énervent profondément, être jugé sur ses amis alors même que ses amis sont jugés à la hâte. « Et ouais, c’est arrivé. » dit-il en ouvrant un regard aussi étonné d’Helena. Lui non plus ne comprends pas. « Je me fiche un peu de ce genre d’avis, si je veux être apprécié, c’est juste pour le travail que je fais pour la ville, voilà tout, après, ma vie privée n’est pas sensée entrer en compte dans mon travail. » dit-il alors heureux de partager ça avec son amie.

Ils arrivent enfin à bon port. Mais au moment de déverrouiller la voiture, Chandler s’inquiète d’avoir perdu ses clés. Il se sent un peu mal d’un coup, tout autant qu’Helena sans doute mais il s’occupe de chercher dans toutes ses poches sans vraiment s’occuper d’elle, mais heureusement, il finit par les trouver. « Je me suis fait peur aussi ! » dit-il amusé et rassuré à la fois, il n’aurait manqué que ça tient. Il ne s’imagine même pas faire le coup de la panne après ça XD. Il peut donc ouvrir son coffre. Pendant que leur petite toilette dure, Chandler se confie un peu plus au sujet de Ryan et les conseils qu’il reçoit de la part d’Helena sont rassurants. « Oui, j’imagine, puis bon, c’est Ryan, je me vois mal avoir une grande discussion larmoyante sur l’amitié. » dit-il en souriant. Même lui, appréciant autant le dialogue, ne se voit pas parler de grands sentiments avec Perkins. Puis Helena lui dit qu’il peut faire confiance aux habitants, ils ont sans doute besoin de temps. Chandler sourit et fronce son nez désormais tout propre. « Ils auraient tort de pas lui faire une place. » Ryan est un type formidable, même si Chandler ne l’a jamais clairement dit à son ami, il n’en pense pas moins. Il relève le regard vers Helena et sent son cœur s’emballer un instant, il sourit et finit par rompre le silence en lui tendant une couverture pour qu’elle s’enveloppe dedans. « Bon, allez, je te ramène, on va crever de froid si on reste ici. » Chandler se dirige alors vers la portière passager et l’ouvre pour qu’Helena s’installe à l’intérieur. Alors qu’elle suit son indication, Hayes cherche à capter son regard et se lance. « Helena ? » Il baisse sourit nerveusement, il serait temps, il ne va pas rester trente ans sans jamais faire un pas, elle est célibataire, lui aussi et depuis le temps, il peut bien l’inviter pour de vrai. Vu que sa dernière tentative, pour halloween, a échoué, Chandler, en bon têtu, redemande : « Je me demandais, ça te dirais de sortir un soir, ensemble. » Il ne sait pas comment exprimer le fait qu’il désir un rendez-vous galant et non juste une sortie entre amis.

La conversation qui s’instaure entre eux au sujet d’Halloween ne met évidemment pas Helena très à l’aise, mais elle tente du mieux qu’elle le peut de prendre du recul quant à la situation, et d’oublier qu’elle a été cette fameuse ‘Lennie’ le temps de cette soirée. Lorsqu’elle apprend qu’il est arrivé que certains habitants fassent des remarques au Maire sur ses fréquentations, la jeune femme est outrée. Elle ne trouve pas ça normal. Quelque part, elle ne peut pas leur en vouloir d’avoir des difficultés à dissocier la vie personnelle et la vie professionnelle de Chandler, car mine de rien, dans une si petite ville, un Maire doit forcément être un peu irréprochable sur les deux plans pour plaire au plus grand nombre. Il connaît tous les habitants ou presque ! Les gens votent tant pour son programme que pour sa personnalité finalement. Pour autant, Lena ne comprend pas qu’il puisse être jugé quant à ses fréquentations. Il représente la ville, il se doit de n’exclure personne, de faire preuve de tolérance, et d’ouverture d’esprit ! Ce qu’il fait jour après jour, en tout cas aux yeux d’Helena. « C’est vrai, elle n’est pas censée entrer en ligne de compte si tu es le Maire de Chicago ou de New York par exemple, mais à Shady Cove… » Souffle-t-elle, avant de faire une petite pause et d’afficher une légère grimace. Elle reprend : « Tout le monde est amené à te côtoyer à un moment ou à un autre… ! Je conçois que ce soit délicat pour eux de laisser ta personnalité de côté quand ils ont affaire à toi en tant que Maire. Je pense que c’est un ‘tout’ pour eux… Et pour moi aussi d’ailleurs, en fait. ». La belle brune esquisse un sourire, et même si elle a un peu l’impression de monopoliser la parole, continue sur sa lancée. « Je trouve ça injuste que tu puisses être jugé sur tes fréquentations, mais je ne te cache pas qu’aux prochaines élections, je voterai à nouveau pour toi parce que j’adhère à la plupart de tes idées bien sûr, mais aussi parce que tu es quelqu’un de bien. » Reconnaît-elle, avant de baisser les yeux timidement. Elle ne savait même pas si Chandler avait dans l’idée de se représenter à la tête de la municipalité, mais elle voulait simplement lui expliquer son point de vue.

Au moment d’accéder à la voiture, Chandler fait une petite frayeur à Helena, qui ne manque pas d’exprimer son soulagement quand il retrouve enfin ses clés. Ouvrant le coffre, le Maire lui donne de quoi se débarbouiller un peu. Et ça fait du bien ! Pour autant, la discussion vient tout de même à se poursuivre en parallèle, toujours au sujet du réparateur. La belle brune acquiesce puis sourit aux dires de Chandler. « Ça ne tient qu’à Ryan, tu crois ? » Lui souffle-t-elle, dans un petit sourire malicieux, avant d’oser ajouter : « Je pensais plutôt que c’étaient les hommes, en général, qui avaient du mal à ouvrir leur cœur… ». Restant tout de même positive, Lena confie au Maire qu’il doit se montrer patient, que Ryan finira certainement par trouver sa place. Elle acquiesce une fois de plus à ce qu’il dit ensuite, puis accepte sans hésiter la couverture qu’il lui tend pour s’envelopper dedans. Elle le suit alors docilement quand il lui ouvre avec galanterie la portière du véhicule côté passager et s’engouffre à l’intérieur en le remerciant doucement.

Lorsqu’il l’interpelle, Helena, intriguée, relève les yeux pour le fixer. Ne se doutant pas de tout ce que ça implique pour lui de faire une telle démarche, la jeune femme affiche un sourire fin, qui ne s’évanouit pas quand il prend la parole pour l’inviter à sortir un soir. Quelque part elle ne peut qu’être flattée qu’il puisse avoir envie de passer un moment avec elle (d’autant que c’est partagé !) mais sur le coup, elle ne percute pas bien quant aux attentes de Chandler, et acquiesce donc sans vraiment réfléchir ni analyser la situation. « Bien sûr, ça me ferait plaisir ! » Lui répond-elle avec légèreté.