How bitchy can I be when you're getting on my nerves? [Terminé]

Emily avait décidé de se reprendre en mains. Depuis son retour de Shady Cove, elle n’avait plus fait de sport, mis à part du sport en chambre, évidemment. A New-York, elle suit un programme assez strict, a même un coach personnel. Evidemment, il ne l’a pas suivie ici. Elle a donc décidé d’aller suivre quelques cours à la salle de sport et de faire un peu de fitness. Ayant laissé une grande partie de ses affaires dans son appart’ newyorkais, elle avait besoin d’une nouvelle tenue de sport. Elle s’est donc fixé comme mission de ne pas passer une journée de plus sans aller chercher de quoi s’apprêter, pour pouvoir aller s’inscrire et commencer dès demain.

Ca n’est pas pour autant qu’elle y alla le matin à son réveil. Non. Déjà, elle fit la grasse matinée, comme deux jours et demi sur trois. Ah non, pardon, comme deux jours virgule nonante sur trois. Ensuite, elle prit son petit déjeuner en regardant un soap à la télé. Une fois sa vaisselle mise au lave-vaisselle, elle monta prendre un bain moussant et s’appreta. Elle passa un coup de fil d’une demi heure à son agent qui lui apprit qu’elle devrait revenir début du mois prochain pour résoudre quelques problèmes. Ca la réjouissait et en même temps l’effrayait. Il faut absolument qu’elle donne l’impression d’aller bien et d’être apte à reprendre son boulot, mais bordel, elle a toujours mal. En début d’après midi, elle dina avec son papa et finalement se décida à se mettre en route vers le magasin.

Une fois à l’intérieur, elle se dirigea vers la section des vêtements féminins et remarqua un très joli pantalon mauve, qui ne semblait plus exister en sa taille. Il y avait bien du XS et du M, mais le S semblait ne plus être en rayon, ou en tout cas mal rangé. Pour elle, hors de question de commencer à chercher trois heures, alors qu’on paye des gens pour le faire. Elle remarqua un vendeur de dos et s’avança vers lui pour lui poser sa question.

« Excusez-moi, est-ce que vous savez si ce pantalon existe en S ? »

Elle n’avait encore aucune idée de l’identité de la personne à qui elle s’adressait.

Pourquoi le visage de Morgan apparaît-il devant les yeux de Christopher lorsque celui-ci range les cravaches du rayon équitation ? Sans doute que l’ancien militaire n’a toujours pas digérer la déception et la frustration que l’anglais avait provoqué en lui en repoussant ses avances sexuelles. Mais alors, ne devrais-ce pas être un autre visage qui lui apparaît en mémoire ? Genre celui de Morgane ou celui de Jessica ? Non. C’est Morgan, le jeune anglais qui le fait tourner en bourrique depuis plus d’un mois. Que Christopher pense à lui alors qu’il tient une cravache en main est la preuve que ses fantaisies et ses envies commencent à s’emballer.

Une petite fille qui hurle à sa mère de lui acheter le licol rose, sort Christopher de ses pensées. L’ancien militaire range vivement la cravache qu’il tenait en main, lance un coup d’œil à la fillette et offre un sourire compatissant à la mère avant de déguerpir en quatrième vitesse de ce rayon. Peut-être devrait-il se réfugier dans le rayon pêche ? Entre les cannes, les appâts, les hameçons et tous les autres ustensiles, il ne devrait y avoir rien dans le lot qui nourrisse le feu du désir de Christopher.

Pourtant, c’est au rayon d’affaires féminines qu’il se retrouve. DE toute manière, là aussi il avait du boulot. S’affairant donc à trier les affaires et à ranger les pantalons et les t-shirt en fonction de la couleur et de la taille, il ne remarque la présence d’une deuxième personne seulement lorsque celle-ci s’adresse à lui. Affichant son sourire professionnel, il se tourne vers ladite personne … et perd son sourire en la reconnaissant. Emily Fisher, la chauffarde obstinée et égocentrique. Pourquoi une personne aussi détestable vient-elle dans un magasin de sport ? Parce qu’elle est humaine et qu’elle veut faire du sport ducon, lui hurle sa conscience. Alors, se redressant, Christopher affiche un nouveau faux sourire professionnel.

« Ce pantalon en S ? » demande-t-il confirmation avant de lancé un rapide coup d’œil au rayon tout en réfléchissant « Non, le dernier est parti il y a 5 minutes. » il hausse les épaules « Mais on l’a encore en stock dans cette taille en rose, jaune ou vert »

Bien que toi ce serait plutôt du M qui te faudrait, reprend-t-il dans sa tête, se gardant bien de le dire à haute voix. Le client est roi. C’est malheureusement aussi le cas de cette pouffiasse. Bon, pour l’instant ça va encore, elle n’a rien fait de mal. Mais Christopher sait, dès à présent, qu’il ne se laissera pas faire. En plus le big boss est en congé …

Emily était venue dans un but précis : s’acheter une tenue de sport la rendant encore plus canon qu’elle ne l’est déjà. Dans les salles de fitness, on fait tout un tas de rencontres ! Elle est plutôt du genre à savoir se mettre en valeur, du coup, elle évite directement de regarder les pantalons qui n’ont aucune forme et va vers quelque chose de plus moulant. Seulement, dans la couleur qu’elle désire, la taille S manque à l’appel. Du coup, voyant un vendeur un peu plus loin de dos, elle n’hésite pas à l’interpeler pour lui poser sa question. Lorsqu’elle le vit se retourner, elle gagna un grand sourire en même temps qu’il perdit le sien. Ici, elle était certaine d’être avantagée par rapport à lui, puisqu’il n’est qu’un simple vendeur, et qu’elle est la cliente. Elle sent qu’elle va se régaler.

« Mmmhhh c’est bien dommage. »

Fit-elle d’un faux air embêté, presque un air humain. Elle recula d’un pas, voulant lui offrir la fausse impression qu’elle était prête à déguerpir, sauf que ça n’est absolument pas le cas. Reprenant son sourire resplendissant de bonheur de pouvoir en faire son larbin, la brune déclara ensuite.

« C’est pourtant celui là que je veux. A moins que tu ne veuilles que je t’apprenne ton métier, t’es prié d’aller voir sur ton joli petit ordinateur s’il est en stock quelque part d'autre. »

Elle remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, tout en soufflant entre ses dents.

« Encore un domaine où il est incompétent… »

Alors que la dernière fois, ça s’était bien fini pour elle… en tout cas bien mieux qu’elle n’aurait pu l’espérer ou qu’elle l'aurait mérité, voilà qu’elle décidait de remettre le feu aux poudres. Ca n’était pas malin, c’est simplement terriblement enfantin. Mais à dire vrai, elle s’en fiche. Le faire chier est sans doute le sport le plus agréable qu’elle puisse pratiquer à Shady Cove… mis à part le sexe, bien entendu.

C’est sur son air insupportable et avec un sourire détestable que la cliente semble battre en retrait en disant que c’est dommage. Hochant une fois la tête, Christopher pense qu’elle n’insistera pas d’avantage et retourne donc à ses occupations. Mais c’est sans compter sur le fait qu’Emily fait partie de ses gens obstiné qui sont constamment obligé de mettre leur grain de sel et avoir le dernier mot. C’est donc, sur le ton le plus chiant et le plus énervant qui soit, qu’elle dit la chose la plus chiante et la plus énervante qui soit. Elle insinue qu’il fait mal son boulot.

Christopher, calme-toi. Ne va pas t’énerver. Du moins, retient-toi encore quelques instants. Peut-être qu’ainsi elle perdrait l’envie de faire sa chiante. Alors, se tournant vers elle, il la regarde d’un air ennuyer et ouvre la bouche pour parler … mais la garce est plus rapide que lui. Dans un souffle assez audible, elle dit que la vente est encore un domaine dans lequel il est incompétent. Affichant à nouveau son faux sourire, il hausse les épaules.

« Tu veux faire du sport j’imagine. » dit-il « Ce pantalon, on l’a encore en M. Je pense que tu devrais commencer par cette taille là et revenir un peu plus tard quand il ne sera plus trop serré pour toi. » Il hausse les épaules d’un air innocent « A moins que ton but c’est de faire voir ton string à toute l’assemblé. Dans ce cas prend le XS, mais ne t’étonne pas que tu fasses vomir tous les autre …»

Il soupire et se retourne trier les affaires. Il faut qu’elle déguerpisse. Et vite. « Et je n’ai pas besoin de vérifier quoique ce soit étant donné que je regardé un truc sur pour l’autre cliente et que j’ai vu que ce pantalon là … » il désigne ledit pantalon «… N’est nulle part en stock en S. Mais tu peux toujours allez te plaindre chez un autre collègue. » il lui offre un sourire cynique « Tu lui passeras aussi le bonjour de ma part, ok ? »

Il y a tout un tas de choses qu’Emily sait faire, et tout un tas d’autres choses qu’elle ne sait pas faire. Mais s’il y a bien un domaine où elle excelle, c’est dans l’art de taper sur les nerfs de quelqu’un. Elle sait assez facilement trouver des petites faiblesses pour les utiliser contre ses « victimes ». Elle s’en fiche d’avoir l’air puérile ou quoi que ce soit, tant qu’elle se sent surpuissante. C’est tout ce qui compte. La sensation d’avoir le dernier mot et de voir son ennemi battre en retraite est complètement jouissif ! C’est pour cette raison qu’elle ne s’en va pas directement, mais qu’elle préfère emmerder encore un peu le vendeur. Ce qu’il y a de bien, c’est que cette fois, elle est en position de force. Il est obligé de la servir et d’être un minimum correct, sinon, elle pourra se plaindre auprès de son patron. Depuis qu’elle se retrouve face à lui, elle découvre un nouvel attrait tout particulier au fait de chercher des vêtements de sport ^^.

Quelque chose qu’Emily adore, c’est parler de la personne qui se trouve en face d’elle comme s’il n’était pas là. En utilisant le « il », en rendant sa présence absolument peu nécessaire, comme si elle était transparente. C’est quelque chose qui arrive assez rapidement à taper sur le système de n’importe qui, même les plus doux d’entre nous. L’inconnu – Christopher, comme son badge l’indiquait était loin d’être quelqu’un de calme et posé. Au contraire, il réagit toujours très vivement aux remarques de la mannequin et d’ailleurs, il ne tarda pas à sortir les crocs.

« J’opterais bien pour le XS… mais je ne porte jamais de sous vêtements. »

Souffla-t-elle dans un faux air de confidence, avant de lui faire un clin d’œil. Non mais, quel connard aussi. Genre elle est grosse. Il va bien lui ? Il compte finir vivant ou embroché par une canne à pêche ?

« Non, j’ai pas vraiment envie. Je suis bien ici. »

Elle regarda le pantalon, avant de lui annoncer.

« J’aimerai donc voir ce modèle en S dans les couleurs où il existe. Tu serais bien aimable de me les montrer. »

Évidement Emily est bien loin d´être grosse. Bien au contraire. Christopher pourrait même presque avoir raison en lui disant de prendre ce pantalon en XS, quoique le S lui irait bien mieux. Le problème, ici, eside surtout dans le fait que cette cliente est une des pires personnes que le vendeur connaisse et qu´il adorerait qu´elle déguerpisse d´ici au plus vite. Ignorant délibérement ses paroles lorsqu´elle dit qu´elle ne porterait pas de sous-vêtements -tant pis pour elle, elle verra d´elle même combien c´est désagréable de courire sans slip ou combien la vue des parties intimes à travers un pantalon peuvent répugner un homme. Pour ce qui est des seins, c´est une autre chose. Mais soit. Là n´est pas la question.

Puis elle répond négativement sur la proposition de Christopher d´aller voir ailleurs, ce qui lui arrache un soupire. Elle est exaspérante. Et encore, c´est un doux euphémisme, ça. Puis, elle lui annonce vouloir voir les autres mnodèles en taille S et lui demande de les lui montrer. Non, lui ordonne carrément de les lui montré.

"Écoute, Emily" dit-il se redressant et se tournant vers elle "Tu vois bien que je suis occupé ici, non?" dit-il en désignant furtivement le carton de t-shirt "Tu as deux yeux ? Et deux mains?" il hoche la tête "Bien. Donc tu peux aller regarder toi-même les autres couleur de ce pantalon." il désigne le rayon d´en face "Si tu as d´autres questions, j´y répondrais volontier. Mais je ne peux pas t´aidé si tu veux absolument ce pantalon là, dans cette couleur là en taille S." il hausse les épaules "Désolé" s´excuse-t-il sur un faux ton désolé.

Il darde encore quelques instants son regard sur la jeune femme puis soupire doucement et se retourne vers le carton. Secouant discrètement la tête, il ne remarque que maintenant que son ton s´est fait froid et sec. M´enfin, la garce n´est pas mieux dans son genre. Christopher a certes, apprit à garder son sang-froid devant des clients, il n´est pas non plus du genre à se laisser faire. Et cette ex-top model est bien évidement entrain de le provoquer. Ce qu´il déteste par dessus tout.

Evidemment, Emily porte des sous vêtements. Si certaines personnes qui ne la connaissent pas la considèrent comme une fille légère, elle n’en est pas vulgaire. Elle porte toujours des vêtements classes, même s’ils sont sexy. La vulgarité, de toute façon, c’est une attitude. Elle préfère être allumeuse à ses heures perdues que péripatéticienne. Tout ça pour dire qu’elle porte des sous-vêtements ! Elle voulait juste titiller encore un peu ce vendeur vraiment détestable.

« Ouh, ça y est, on en est à s’appeler par nos petits noms, chic! »

L’enthousiasme était feint, tout comme son côté chiant. Ca parait difficile à croire, mais si on prend la peine de la connaitre, Emily peut être vraiment adorable. Il faut juste savoir la prendre et puis surtout, mériter son attitude gentille.

« Ok, ok, je vais me débrouiller… »

Emily était décidemment bien décidée à le faire chier jusqu’au bout. En même temps, c’est de sa faute, elle lui a gentiment demandé son aide et elle ne va pas non plus le supplier. Ok, au final, elle ne va peut être rien acheter, mais rien que le plaisir de lui taper sur le système rendait son après-midi plus qu’agréable. Emy s’éloigna donc, retournant vers les pantalons. De sa main libre, puisque l’autre était coincée dans son atèle, elle laissa tomber le mauve sur le sol, avant de prendre un jaune. A voix haute elle lut :

« L. Trop grand. »

Il alla rejoindre sur le sol le premier modèle. Elle en prit un second.

« XS. Trop petit. »

Elle lâcha le ceintre et le vêtement tomba à ses pieds, rejoindre les deux précédents. Et dire qu’elle se limite, dans sa provocation. En effet, elle n’a pas envie que le magasin porte plainte contre elle, mais dans ce cas ci, elle sait que ça sera Christopher qui sera montré du doigt. Ne pas vouloir aider une infirme, n’est ce pas horrible ? Elle prit un autre vêtement, fixa Christopher droit dans les yeux, et le lâcha, sans même regarder la taille. Juste en souriant.

« Oops. »

Finalement, Emily bat en retraite. Yes ! La conscience de Christopher s´en voit ravis. Ignorant donc volontèrement la pique de la jeune femme par rapport à l´utilisation de leur prénom, il se détourne d´elle et reprend son travail. Mais, alors qu´il sent qu´il se calme peu à peu, il entend un bruit significatif derrière lui, suivit de la voix de la femme. Lançant un coup d´oeil au-dessus de son épaule, Christopher remarque l´habit qui traine à côté d´elle. Fronçant légèrement les sourcils, il se dit qu´elle finira bien par le ramasser. Pourtant, lorsqu´elle lâche le deuxième pantalon, l´ancien militaire se tourne complètement. C´est là qu´il croise le regard de la jeune femme. Alors qu´ils se fixent, elle affiche une moue innocente et détestable et laisse tomber le troisième pantalon.

Chrsitopher, lui, ne réagit pas, se contentant de soutenir le regard d´Emily. Mais c´est qu´elle se croit intelligente avec tout ça, en plus. Putain mais quelle garce. Quelle gamine puérile, sérieux. Du coin de l´oeil, le vendeur remarque qu´un couple s´est arrêté non loin d´eux et l´observe, lui, en secouant la tête sur un air désabusé. L´ancien militaire se demande furtivement ce qui leur prend lorsque son regard se pose à nouveau sur Emily.

Ou plutôt sur l´attelle qui lui immobilise le bras et qui l´entrave dans ses mouvements. Sur le coup, il sent son coeur se serrer quelque peu et une once de pitié lui traverse très furtivement le visage. Autant il déteste cette garce, autant Christopher ne souhaite à personne ce genre de chose. Soit. Soupirant discrètement, il s´avance vers la jeune femme et se baisse pour rammasser les pantalons.

"En tant que Top Model tu dois avoir l´habitude d´avoir des gens à ton service" dit-il avant de se relever et prendre un air faussement choqué "Oh, mais c´est vrai que ta carrière est finie maintenant. Pardon, autant pour moi."

Il affiche un air et sourire cynique. Il n´est vraiment pas du genre à écouter les rumeurs dans la ville. Mais là, en entendant celle qui concerne la jeune femme, il n´a pas pu s´empêcher de ressentir un peu de joie. Même si cette joie n´a vraiment pas lieu d´être -Christopher étant sans doute celui qui est le mieux placer pour savoir ce que ça fait que de ne voir ses rêves s´échouer à cause d´une foutue blessure- mais Emily est une garce doublé d´une conne. Voilà pourquoi Christopher est content que la vie se soit aussi montrer injuste avec cette femme.

Emily ne fait jamais dans la dentelle. Que ça soit lorsqu’elle critique quelqu’un, lorsqu’elle donne son avis sincèrement ou quand elle décide de se la jouer pétasse, elle peut aller très loin et ne pas placer ses limites suffisamment tôt. Ca peut parfois lui attirer des ennuis, mais la plupart du temps elle s’en sort étonnement bien. Sans doute parce qu’elle est la meilleure… ou alors simplement parce qu’elle a de la chance, comme lorsque Dan est venu arranger la situation alors qu’elle avait manqué de renverser Christopher.

Aujourd’hui, la mannequin s’amusait de la situation. Elle était la cliente et l’ancien militaire était le vendeur. Il devait donc être à son service. Ne cachant pas sa joie à cette idée, elle commença par lui poser quelques questions et par limite le traiter d’incompétent. Elle s’amusait beaucoup à jouer avec ses nerfs, d’autant qu’il était obligé de garder un certain calme puisqu’il était dans l’exercice de ses fonctions.

Une fois qu’elle eut laissé Chris et qu’elle fut retournée à ses pantalons, elle continua de faire la cliente casse bonbons puisqu’elle prit les pantalons et commença à les laisser tomber sur le sol. En même temps, chercher à une main, c’est pas le truc le plus facile du monde. Si l’autre emmerdeur n’avait pas été tout prêt, elle se serait arrangée pour se débrouiller toute seule, mais ici, la tentation était trop grande que pour qu’elle se montre adulte et débrouillarde. En effet, Chris ne met pas bien longtemps à revenir vers elle et à réagir à sa provocation.

« Tout à fait. »

Lance-t-elle d’abord à sa première partie de phrase, avant que son sourire ne s’élargisse davantage à sa réplique suivante.

« Peut être que je suis sur le déclin, mais moi au moins je suis normale. Je ne suis pas une perverse attirée par le même sexe, contrairement à toi. »

Ems jeta un coup d’œil au couple de vieux qui n’étaient pas loin et qui semblait réellement choqué par ses propos. Le plus « drôle », dans tout ça, c’est qu’Emily est totalement gay friendly. Si elle joue la choquée, c’est simplement pour faire sortir le vendeur de ses gonds

Cette salope ne lui foutra donc jamais la paix ? Ne se rend-t-elle donc pas compte qu’elle est lourde, chiante et gonflante ? Si surement. Et c’est sans doute pour cette raison qu’elle choisit de provoquer Christopher : parce qu’elle sait qu’ici il ne peut rien lui faire, elle-même étant protégé par les droits du client. Mais ces droits ne sont tout de même pas illimités. Et Emily franchit la limite d’un bond joyeux.

Après avoir répondu à sa petite provocation par un sourire et un « Tout à fait » des plus horripilant, elle se fait une joie de lui dire qu’elle au moins n’est pas une perverse attiré par le même sexe. Instantanément, Christopher fronce les sourcils. Il sait que le but de cette pouffiasse c’est de le faire sortir de ses gonds. Il sait qu’il ne devrait pas répondre à sa puérile provocation, mais il ne peut pas l’éviter.

« T’es vraiment conne » dit-il en se tournant vers Emily « En quoi le fait d’être attiré par une personne du même sexe fait de moi un pervers ? Et qu’est-ce que ça peu te foutre à toi ? » Christopher se redresse et la fixe durement « ma sexualité ne te concerne pas le moins du monde. Ou est-ce que tu veux encore savoir quelles sont mes positions préférés ?» il souffle vivement par le nez puis lui fourre violement le deuxième pantalon dans les bras « Maintenant accroche ça, choisit un truc et déguerpi d’ici »

Son regard s’assombrit, tandis qu’il soutient celui de la jeune femme. Elle a beau avoir un bras en moins, ça ne l’empêche pas de l’emmerder avec ses conneries, donc ça ne l’empêchera pas de ranger sa merde.

Que Christopher se rassure, Emily se rend totalement compte qu’elle est lourde, chiante et gonflante. Elle est même pire que ça : elle est méchante juste pour le principe. Cependant, elle n’est pas comme ça avec tout le monde. En effet, elle ne supporte particulièrement pas l’ancien militaire. C’est comme ça, certaines personnes sont faites pour s’adorer et d’autres ne peuvent pas se voir en peinture. Du coup, alors qu’elle est en position de force vu qu’elle est la cliente, elle n’hésite pas à agir comme une vraie peste et à lui mener la vie dure. Franchement elle admire son self contrôle. Elle-même aurait envie de se mettre des baffes si la situation était inversée !

Elle en venait même à faire des choses absurdes comme laisser tomber des vêtements à terre ou avoir des propos homophobes alors qu’elle ne l’est pas du tout. Qu’est ce qu’elle s’en balance de savoir qui il saute ou non et que ça soit un homme, une femme ou une chèvre ! Mais tout ce qui peut irriter le vendeur lui égaye un peu sa journée à elle. Donc...

« Bah en même temps y a un minimum de décence à avoir. Vous pourriez vous cacher. »

Elle n’hésite pas à aller très loin. Si ses potes gays New Yorkais l’entendaient, ils la trucideraient sur place, mais ils sauraient aussi qu’elle n’en pense pas un mot.

« Non merci, j’ai envie de pouvoir dormir la nuit sans être traumatisée par une vision de toi... en tenue d’Adam. Ewwwww. »

Fit-elle en prenant un air dégouté.

« Je te trouve très mal élevé. Je pense que je vais écrire au manager pour me plaindre du service... »

Continua-t-elle, dans son rôle de parfaite pimbêche.

Cette garce. Cette salope. Cette conne. Cette [insérer ici insulte adéquate]. De quel droit s´autorise-t-elle a l´emmerder de la sorte? De quel droit le juge-t-elle? De quel droit ... non, plus aucune question ne vient à l´esprit de Christopher. Trop énervé, il n´arrive plus à penser correctement. Sérieusement, s´il n´était pas sur son lieu de travail, qu´il n´était pas entouré de tous ces gens et qu´il ne risquerait pas son job, Emily aurait déjà, depuis longtemps, dit bonjour à son poing. Peut importe s´il s´agit là d´une femme qui a un bras en moins. De toute maniére, les femmes prônent toujours l´égalité, autant ne pas leur accorder de traitement de faveur. Surtout pas à elle.

Après lui avoir fourrer le pantalon dans les -le?- bras, Christopher aurait pensé enfin avoir sa paix et pouvoir se retirer pour ne plus avoir à l´écouter, mais non. Elle est obligé d´en rajouter une couche. Encore et encore. Quelle conne insupportable. Elle lui dit que Morgan et lui devraient avoir la décence de se cacher et ne pas s´exposer en public et qu´elle ne veut pas l´imaginer nu. Puis, elle ajoute le trouver très mal poli et qu´elle ira se plaindre. Christopher soupire lourdement et sans retenue.

"Mais fait le putain!" s´exclame-t-il en se tournant vers elle "Fait le! Joue encore plus ton rôle de gamine puérile. J´en ai rien à foutre" il s´approche "T´oublieras juste pas qu´un vendeur a aussi des droits et qu´il n´est pas obligé de tout laisser passer non plus" il serre les poings, la fusillant du regard puis désigne la sortie "Maintenant déguerpie avant que la sécurité ne vienne sauver ton petit cul d´ex model, qui n´a plus aucune valeur pour les gens"

Ce disant, et après avoir encore soutenu quelques instants le regard de la femme, il se détourne. S´avançant vers la bassine de vêtements, il se penche, l´attrape en main et part avec. Plus de distance il mettra entre cette connasse et lui, mieu il réussira à se calmer. Quoique, ce ne soit pas sûr, ça.

[Fin du sujet]

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