La réaction de Morgan, sur sa blague, est, comme souvent, pricelesse. Mais le pauvre quand même. Le voir tellement proche de la crise de nerf, donne envie à Christopher de lui révélé son mauvais gout en matière de farce. Mais il se devait de tenir jusqu´au bout. Ainsi le soulagement de Morgan sera d´autant plus grand. Ou pas. Soit. Tandis qu´il remarque que Morgan se soit détourné de lui, il laisse un très léger sourire prendre possession de ses lèvres. C´est qu´il ne peut pas nier être fier de l´effet de sa blague.

Le reste du temps se passe en silence. Après qu´ils aient été bien secoué -faut dire que sa vielle galaxy 500 à beau encore rouler sans problèmes, elle n´a tout de même pas les amortisseurs d´un 4x4 et les amortisseurs qu´elle a sont déjà pas mal usé ...- Christopher se gare sur le parking. Il éteint le moteur, décroche sa ceinture et sort de la voiture. Claquant la porte, il observe les alentour d´un regard circulaire puis le fixe sur Morgan.

"Bon, j´vais essayé de régler le problème. Mais je ne te promet rien." dit-il sèchement à l´attention du plus jeune.

Puis il se détourne et se dirige vers l´accueil. Bien qu´il fasse tout pour le cacher, sa démarche est encore bien irrégulière et chaque pas est plus ou moins douloureux. Vivement qu´il soit à cheval. Et puis espérons qu´il n´ait pas besoin de descendre en cours de balade. Soit. En poussant la porte de l´accueil, il s´immobilise un instant et se tourne. Juste à temps pour voir Morgan disparaître dans les écuries. C´est qu´il perd pas son temps ce gamin. Enfin.

Il entre dans la pièce ... et en ressort une petite dizaine de minutes plus tard. Souriant, il se dirige aussi rapidement que sa cheville le lui permet, vers la voiture, range son porte feuille dans sa veste, puis referme le coffre, ferme la voiture a clef et se dirige vers les écuries.

En entrant, il remarque Morgan qui, dos tourné, est entrain de caresser le chanfrein d´un gris. LE gris. C´est Hermès, l´aspirateur à câlin qui profite des caresses du jeune anglais. Souriant doucement, Christopher attrape deux licols et s´approche de Morgan. S´arrêtant derrière lui, il passe un des deux licols au-dessus de son épaule pour le mettre dans le champ de vision du jeune homme.

"Avalon t´attend" déclare-t-il simplement puis désigne le box d´en face. Captant le regard interrogateur de Morgan, Christopher hoche la tête d´un air entendu "Oui je me suis arrangé avec Eliza. Tu devras juste ne pas oublier les cartes la prochaine fois, ok ? Si tout de fois tu veux qu´il y ait une prochaine fois"

Après un clin d´œil, il pousse doucement l´anglais vers le box de sa monture, avant que lui-même ne se tourne vers Hermès. Souriant, il passe tendrement sa main sur son museau puis sur son chanfrein avant de lui gratouiller les oreilles.

"Voilà comment on se retrouve mon beau" sourit-il tandis qu´il ouvre le box et obliger l´animal à reculer.

Alors qu´il passe le licol sur la tête du cheval, Christopher sent la hâte s´emparer de lui. La dernière balade était parfaite. Celle-ci le sera surement aussi. Surtout qu´il est seul avec Morgan ...

Mais qu'est-ce qu'il se sent mal... Dorénavant, il fera toujours attention à tout. Cela ne durera peut-être pas, cependant il aura essayé. Encore. Il ressent comme une sorte de délivrance lorsque la voiture s'arrête enfin. Il sort à son tour, et acquiesce furtivement lorsque Chris lui dit qu'il va tenter d'arranger les choses. Et le britannique le croit. Aveuglement presque, mais penser qu'il y est pour quelque chose est une simple aberration. En fait, cela n'a même pas effleuré l'esprit du brun tellement c'est hors de propos.

Christopher part alors en direction de l'accueil, et Merlin l'observe encore un instant — ainsi que sa démarche irrégulière, en priant quand même pour ne pas que leur balade en soit affectée. Puis il tourne le regard sur son environnement. Le haras. Il avait raison, c'était très bien entretenu. Sans plus tarder, autant attiré par les chevaux que par désir de se vider la tête, il se dirige vers les écuries, et s'y engouffre comme s'il était chez lui. Rien qu'en voyant une tête équine, il perd sa colère. Tout va bien, tout ira bien, tout ne peut qu'aller bien. Sans vraiment y réfléchir, il s'approche d'un box, apercevant un beau cheval gris. Ni une ni deux, il l'appelle gentiment et, une fois que sa curiosité fût attisée, l'animal vient le voir.

S'en suit une profusion de caresses. Morgan retrouve le sourire en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, chouchoutant le gris, lui parlant doucement. Ce besoin de tendresse, c'est peut-être pour cela qu'il apprécie autant les bêtes (chiens non inclus). Ayant quelque perdu la notion du temps, il est surpris lorsqu'un licol apparaît dans son champs de vision. Il arque un sourcil, puis comprend enfin que c'est de sa monture dont il est question. Un nouveau sourire orne ses lèvres, plus joyeux, plus franc, soulagé aussi que cette histoire soit réglée. Il répond au clin de l'américain par un regard quelque peu malicieux ; bien sûr qu'il y aura une prochaine fois. Naméoh.

C'est alors que Merlin fait la rencontre d'Avalon. C'était sûrement prédestiné, qui sait. Signe que cette balade ne peut qu'être merveilleuse. Un bai brun, presque brûlé, magnifique, avec sûrement du sang espagnol. Il n'en sait pas la race, ni l'âge, mais cela lui importe peu. S'approchant doucement, il salue sa monture d'un mot doux. Il se laisse tranquillement renifler la main, lui flatte ensuite l'encolure puis caresse son chanfrein. Pénétrant sans gestes brusques dans le box, il a au moins le bonheur de remarquer qu'outre attiser la curiosité d'Avalon, ce dernier ne se montre pas réticent à se faire manipuler. Quelques grattouilles par-ci par-là plus tard, et le britannique accompagné du brun sortent du box pour rejoindre Chris et sa propre monture près d'une barrière un peu plus loin.

— Le gris là, c'est le cheval que tu as monté la dernière fois ? demande-t-il en attachant son cheval.

Il tourne ensuite son regard vers Christopher, se demandant pour la première fois à quoi il peut bien ressembler à cheval. Sa position doit être "militaire" sans aucun doute, mais il aura tout le temps pour la détailler. Et rien que ça, ça fait naître sur son visage un nouveau sourire d'impatience et de joie mêlées. Tout s'annonce pour le mieux dans le meilleur des mondes, finalement.

Voir le sourire joyeux et sincère de Morgan, signifie beaucoup pour notre américain. De toute manière, Christopher ne s´est pas attendu à une autre réaction qui celle-ci. Après la déception et la rage dont il avait fait part, la joie de découvrir que finalement, toute était arrangé, devait être d´autant plus grande. Enfin.

Tandis que Morgan s´en va faire connaissance avec Avalon -un beau cheval baie brulé avec une tête d´espagnol- Christopher, lui, entre dans le box d´Hermès. Curieux, celui-ci lui fouille d´abord les poches avant de consentir à laisser l´ancien militaire lui mettre le licol.

"Sale gourmand, va" Sourit-il tandis qu´il ferme le licol avant d´ouvrir la porte du box.

Puis, sans problème, il sort le cheval de l´écurie et l´accroche à l´air de pansage. Il est rapidement rejoint par Morgan et Avalon qui n´a pas l´air de poser de problème. Christopher s´approche de ce cheval et lui murmure quelques mots tout en le caressant. Non vraiment, il a l´air d´être un cheval plutôt cool et gentil. A voir comment il se comportera sous la selle. Enfin. Merlin, tandis qu´il accroche sa monture à l´anneau, demande à Christopher si Hermès est bien le cheval qu´il a monté la dernière fois.

"Ouaip, c´est lui" déclare-t-il en s´approchant de l´andalou "Morgan, je te présente Hermès, aussi surnommé affectueusement ´aspirateur à câlins´, comme tu as surement dus t´en apercevoir." il rigole doucement puis reprend son sérieux "Hermès, je te présente Morgan, ou Merlin ou même gamin. Éventuellement aussi sale gosse." il s´approche du cheval "Quoiqu´à mon avis Dumbo lui va bien mi ..."

Il n´a pas le temps d´en dire plus car Morgan passe à l´attaque. Vivement, il se tourne et lui balance l´étrille en caoutchouc dessus. Lorsque le projectile atteint Christopher au coude, celui-ci sursaute et fait un pas sur le côté. Rigolant de bon cœur, il se baisse pour ramasser la brosse.

"Enfaite, je pense qu´on va plutôt rester sur l´appellation Merlin, hm?" reprend-t-il en souriant à l´attention du cheval avant de se tourner vers Morgan et lui redonner l´étrille. "Je crois que c´est un peu moins dangereux"

Un peu d´humour dans ce monde de brute n´a jamais tué personne. Quoique Christopher évitera tout de même d´appeler Morgan "Dumbo" lorsque celui-ci tiendra un cure pied en main ...

Avalon se laisse faire, tranquille mais pas mou. C'est plus qu'un bon point. Il ne devrait pas poser de problèmes. L'accrochant à l'anneau, non sans un sourire en voyant le comportement de Chris, Morgan demande à celui-ci si le cheval gris qu'il a sorti est bien le même que la dernière fois. Le brun ne s'est pas trompé, et l'ancien militaire commence d'ailleurs les présentations. Merlin rigole un peu amusé, tout en prodiguant quelques carresses à Hermès. Il ne perd cependant pas le nord et attrape une étrille en caoutchouc pour le pansage du bai.

Il écoute d'une oreille les débilités de Chris. "Gamin", "sale gosse", d'un certain point de vue, c'est la vérité. Il sourit, toujours un peu amusé. Jusqu'à ce qu'il entende le surnom interdit. Avant même d'avoir pu toucher un poil d'Avalon, Morgan se retourne et envoie sur Christopher l'objet qu'il a dans la main. C'est un pur réflexe, mais que l'américain l'appelle Dumbo l'énerve au quart de tour. Pas une grosse colère, elle part toujours aussi vite qu'elle est venue, néanmoins assez pour lui faire perdre son sourire pendant un moment. Et Chris ne perd pas de temps pour éclater de rire.

C'est toujours un plaisir de l'entendre rire, et même si cela est relativement courant lorsqu'ils sont tous les deux, Chris est plus du genre froid et distant. Militaire en somme. Bref, le jeune homme récupère son étrille des mains de son aîné, non sans avoir levé ostensiblement les yeux au ciel, quelque peu lassé. Cependant, l'amusement et la joie ne sont pas loin. Reposant un instant des yeux malicieux sur Christopher, il se tourne vers Avalon.

— C'est une sage décision, tu n'imagine même pas ce que je te ferais subir si tu m'appelle encore comme ça, menace-t-il calmement, en commençant à étriller sa monture.

Il est persuadé qu'un jour, il trouvera LE point faible de Chris qui lui donnera au moins un léger avantage. Il sait très bien qu'il n'a aucune chance question physique. L'américain fait du karaté, ça veut tout dire. Et même sans ça, Morgan n'a pas beaucoup de muscles. Tourner les pages des livres ne rend malheureusement pas physiquement plus fort. Mais il fait comme s'il pouvait vraiment lui faire regretter ce surnom. Le ton est sérieux, avec option plaisanterie.

Merlin donne encore quelques coups de brosse, en profitant pour voir comment réagit l'animal lorsqu'on lui tourne autour ou qu'on le touche. Mais Avalon a l'air bien dressé et accepte tout sans problème. Le pansage est une façon comme une autre de faire connaissance. Le brun se souvient d'un cheval en Bretagne, avec lequel il restait des heures pour le simple plaisir de le chouchouter. A l'époque, il n'avait pas le droit de monter seul, mais il allait quand même voir les chevaux et celui-là en particulier. Au bout de quelques temps, ils s'entendaient parfaitement. Ce fut une déchirure quand sa famille a déménagé. Dans ses pensées, il vérifie rapidement les sabots. Rien à déclarer. Se redressant, il pose ses mains sur ses hanches et tourne la tête vers Chris.

— Bon, et si on passait aux choses sérieuses ? Elles sont où les selles.. ? demande-t-il avec un regard pétillant d'impatience.

Lorsque Morgan le menace, Christopher ne peut s´empêcher de rigoler doucement. C´est que les menace physiques du jeune anglais n´ont jamais eu d´effet sur notre ancien militaire. Ce qui est normal étant donné que ça fait de nombreuses années qu´il pratique le karaté. Bien qu´il faut dire quand même qu´en ce jour même, Morgan aurait eu l´avantage que la cheville de Christopher fait à nouveau des siennes. Mais l´américain sait aussi que le jeunot ne mettra jamais ses menaces à exécution, sauf cas de force majeure. Soit. A part un hochement de tête négatif, Christopher ne répond pas et reporte sa concentration sur son cheval.

Hermès est cool. Très cool. Trop cool même. Tête baissé, sabot arrière droit plié, lèvre inférieure pendante et yeux mi-clos, il est entrain de somnolé et semble apprécier le vigoureux pansage de Christopher. Mais, lorsque celui-ci atteint le dos au niveau du garrot, Hermès change du tout au tout. Relevant la tête, se redressant et tournant ses oreilles vers Christopher, celui-ci remarque que le cheval cambre son dos sous sa brosse, cherchant en même temps la meilleure position pour profiter pleinement des gratouilles.

"Aha!" s´exclame l´ancien militaire en rigolant "Je vois que je viens de trouver ton point faible, hein mon beau?"

Il sourit, amusé, puis continue ses gratouilles jusqu´à ses doigts n´en peuvent plus. Alors, reprenant sa brosse en main, il continu le pansage normalement. Hermès qui semble tout d´abord frustré de ne pas plus être gratté, reprend finalement sa position détendue.

Au bout d´une dizaine de minutes de silencieux et minutieux pansage, Morgan reprend la parole. Christopher, entrain de curé le sabot de l´antérieur gauche, relève simplement le regard puis hoche la tête en affichant une moue pensive. Se redressant, il lorgne au-dessus du dos du cheval et regarde Morgan en se mordillant légèrement la lèvre inférieure.

"Bonne question ... suivante?" sourit-il

Il ne rigole pas enfaite. Il n´a vraiment aucune idée d´où se trouve la sellerie. La dernière fois c´est Eliza qui s´était occupé de chercher les selles. Enfin. Mettant le cure pied dans la boite, il s´avance vers l´écurie et s´immobilise à l´entré. Se dressant légèrement sur les pointes de pieds, il scrute le fond de l´écurie, réfléchit, hésite, puis se tourne vers Morgan.

"Je crois que c´est là bas. J´vais voir" dit-il avant de boitiller vers le fond.

Morgan n'en revient pas du changement de comportement survenu chez Christopher. Il n'est plus le même en compagnie des chevaux, mais surtout d'Hermès. Il est attentionné, tout simplement adorable, à croquer. Le britannique n'aurait jamais cru un jour voir l'ancien militaire s'occupant de sa monture avec tout l'amour du monde. En fait, avec les bêtes, il change un peu de caractère. Avec le brun aussi d'ailleurs. Soit. Après s'être occupé de son propre cheval des pieds à la tête, retrouvant des réflexes anciens et naturels, Merlin pose la question de la selle et du harnachement. Il a hâte de passer au plat principal, après une parfaite entrée.

Il attend une réponse, regardant Chris, qui plaisante d'ailleurs à ce sujet. Morgan sourit en secouant doucement la tête. L'américain est de très bonne humeur, ce qui est furieusement communicatif, surtout chez le jeune homme qui est déjà énergique et joyeux au quotidien. Là maintenant tout de suite, il sautillerait sur place s'il le pouvait. Mais ce n'est pas le sujet. Il suit du regard Chris, puis hoche la tête lorsqu'il lui dit qu'il va chercher la sellerie. Son regard s'accroche encore à sa silhouette tandis qu'il disparaît vers le fond de l'écurie.

Puis le brun retourne grattouiller la tête d'Avalon. Son toupet, la base des oreilles, les joues, le bout du nez, l'équidé se fait un délice de ses papouilles. Morgan fini par lui caresser l'encolure. Il lui parle tranquillement, amusé parfois par une réaction du bai. Cela fait vraiment longtemps qu'il n'a pas eu de moments tel que celui-ci, seul avec un cheval, à passer de temps avec lui. Ça a quelque chose de tout à fait naturel dans son esprit. Et ça lui remémore instantanément ces balades avec sa mère. Mais aujourd'hui, ce sera avec Christopher qu'il partagera ce moment. Long si possible.

En y pensant d'ailleurs, le britannique trouve qu'il met bien du temps à revenir. Il donne une dernière caresse à sa monture, lorgnant vers l'écurie, puis se décide à s'y rendre. Chris a peut-être un soucis, ou bien sa cheville ne lui permet pas de revenir avec deux selles en même temps. Ainsi, le jeune homme s'engage dans l'allée de box, croisant parfois une ou deux têtes équines qui regardaient ce qui se passait. Il aperçoit bien rapidement la sellerie et l'américain qui en sort, galérant avec leurs selles.

— Attends je vais t'aider, lance-t-il en trottinant vers lui avant de s'emparer de l'une des selles, et de réajuster sa prise pour la porter plus facilement. L'équipement aussi est super bien entretenu... Je me demande s'il y a ne serait-ce qu'une couture usée dans tout le haras, rigole-t-il légèrement avec un sourire.

Depuis qu'il est descendu de la voiture, il n'a rien vu qui dépasse. Encore une fois, il ne peut que remarquer l'incroyable tenue des lieux, mais ce n'est pas lui crachera dessus. Se détournant pour reprendre la direction des chevaux, Morgan jette un coup d'oeil vers Christopher, se mordant légèrement la lèvre inférieure. Sa cheville le fait encore souffrir, ou elle le gêne tout du moins, ça se voit à sa démarche, et Merlin l'a déjà remarqué tout à l'heure. Il a comme un mauvais pressentiment, un petit truc vague niché là, en lui. Alors il a quelque peu besoin de se rassurer.

— Je sais que tu m'as dit de ne pas m'inquiéter, mais, ta cheville, ça va aller.. ? demande-t-il doucement, ne voulant pas froisser une fois de plus l'ancien militaire.

La sellerie est effectivement au fond de l´écurie. Spacieuse et bien agencé, chaque selle a sa place et chaque filet se trouve sous la selle. Donc pas besoin d´aller chercher bien loin. D´autant que chaque nom de cheval à qui appartient la selle est marqué sur le portique. Quelques armoires se trouvent contre le mur. Elles aussi sont bien rangé et sont là pour abriter les objets qui n´ont pas leur place sur une selle ou un filet. Soit.

Après s´être rapidement orienté, Christopher découvrir la selle d´Hermès au fond À côté de la fenêtre. Il s´y dirige promptement, pose le filet sur son épaule puis bloque la selle contre sa hanche droite, avant de se retourner. Moue de réflexion sur le visage, il observe les autres selles à la recherche de celle d´Avalon. Celle-ci se trouve de l´autre côté. Ni une ni deux, donc, il s´y dirige ... et s´immobilise devant.

Bon ok, il a trouvé le matériel pour ce cheval, mais il y a maintenant un problème de taille: comment fera-t-il pour porter les deux selles et les deux filets hors de la sellerie ? Comment traversera-t-il toute l´écurie pour sortir? Pour les filets, il n´y n’a pas de soucis: il a deux bras, donc deux épaules. Par contre les selles c´est autre chose. Autant celle d´Avalon n´a pas l´aire très lourde, autant celle d´Hermès l´est vraiment. Mais, alors que Christopher maudit le haras de ne pas avoir de wagonnet de transport À porté de main, il se dit qu´il n´a pas le choix.

Et sans savoir comment, il se retrouve finalement avec les deux selles bloqué contre ses hanches et les deux filets sur ses épaules. Ainsi équipé, Christopher sort de la sellerie ... et entre presque en collision frontale avec Morgan. L´ancien militaire arque un sourcil en le fixant. LE gamin. Putain. Il n´avait même plus pensé à l´option d´appeler le jeunot pour l´aider. Mais quel con il était. D´autant qu´avec sa cheville il a besoin de toute la mobilité de son haut du corps pour pouvoir maintenir un équilibre digne de ce nom. C´est donc avec un discret soupir et un sourire de soulagement qu´il relègue les affaires d´Avalon à son cavalier. Puis, ensemble, ils se dirigent vers la sortie de l´écurie.

Et c´est là que Morgan reprend la parole, lui demandant sur un ton hésitant si sa cheville va tenir le coup. Christopher, hausse les épaules. Son articulation ne cesse de crier à chaque pas, il ne peut donc pas nier que ça na ne va pas fort. Et puis, on n’a pas besoin d´avoir un esprit aussi vif que celui de Morgan pour remarquer qu´il boite plus qu´il ne marche. C´est finalement en sortant de l´écurie et après avoir poser la selle sur le sol, que Christopher se tourne vers Morgan.

"Je t´avoue très franchement que j´ai vraiment hâte d´être à cheval" dit-il avant de poser le filet et de reprendre la selle en main "Plus vite je n´aurais plus à marcher, mieux je me porterais." il pose doucement la selle sur le dos d´Hermès puis sourit à Morgan "Alors dépêche-toi s´il te plait" tandis qu´il fait le tour du cheval pour descendre la sangle, il lui tapote l´encolure. "Et toi t´es aussi gentil que la dernière fois, ok mon beau? De toute manière, quoiqu´il en soit, tu ne m´obligeras pas à marcher." il sourit et lui tapote la joue "Sale bête"

Heureusement que Morgan est allé aider Christopher, sinon pas sur que ce dernier aurait atteint les chevaux avec tout l'équipement. Il aurait plus l'appeler aussi, pour lui demander de l'aide, tout comme le jeune homme aurait pu l'accompagner directement. Enfin, n'y pensant plus, Merlin se retrouve avec l'arnachement de sa monture sur les bras, et c'est ainsi qu'ils reviennent vers leurs chevaux. Ayant remarquer le soulagement de l'ancien militaire, et un peu plus tôt sa boiterié, il ne peut s'empêcher de lui demander comment se porte sa cheville. En gros, si elle ne le gênera pas pour monter. Dans un premier temps, seul un haussement d'épaule lui répond, et il comprend que ce n'est pas au mieux. Mais si c'était catastrophique, l'américain le lui aurait dit. Sans doute.

En tous les cas, le brun ne le perd pas du regard, attendant une reponse formée de mots. D'après ce que Chris lui en dit, tout ira mieux une fois à cheval. Morgan est un tantinet sceptique, mais dans sa grande naïveté, il lui fait confiance. Après un petit temps de latence, et une réaction suite à la remarque de Christopher, le britannique se met donc à harnacher Avalon. Tous ces gestes réflexes lui viennent d'un seul coup. Comme s'il ne s'était pas écoulé des mois et des mois depuis la dernière fois qu'il avait sanglé un cannasson. En silence, il règle la sangle, pense aux étrivières, passe le filet, ajuste la muserolle, puis ferme la sous-gorge. Il flatte l'encolure d'Avalon, et se tourne ensuite, tout sourire, vers l'aîné.

— Fini ! déclare-t-il joyeusement.

Et tout est en ordre, en plus. Il est parfois maladroit ou tête en l'air avec certaines choses, mais sûrement pas avec les chevaux. Il sait qu'une sangle mal réglée ou quelque chose de mal positionner pourrait blesser sa monture, alors il pense à tout pour que ce soit correct. Blesser quelqu'un, même de façon non-intentionnellement, il s'en veut profondément. Alors blesser un animal, c'est encore plus hors de question. D'ailleurs, ce n'est pas son genre de penser à sa propre sécurité.

— Tu vas prendre une bombe pour monter ? demande-t-il, plus posé.

Merlin ne va sans doute pas en prendre, il a eu l'habitude de chevaucher sans. Et il n'aime pas vraiment avoir ce truc sur la tête. De plus, il n'a pas la sienne, il ne sait même pas où elle est en ce bas monde d'ailleurs. Il veut juste savoir ce que va faire Chris pour ensuite se décider. Il ne connaît pas Avalon, après tout, mais il se juge bon cavalier. Cependant, ils vont partir en extérieur, ce qui augmente les risques. Quel choix difficile.

Morgan semble sceptique, ce qui arrache un discret soupir à notre américain. Tandis qu´il observe l´anglais s´affairer autour d´Avalon, il secoue doucement la tête. C´est bien mignon tout ça et Christopher pourrait évidement apprécier cette attention et inquiétude à son égard, mais fait est que ça devient lourd. Morgan en fait de trop. Christopher lui a déjà répéter pour la 10ème fois aujourd´hui qu´ils feront cette balade. Enfin. Secouant la tête, il se tourne vers Hermès.

En voyant que son cavalier se concentre sur lui, le cheval dresse les oreilles. Devenant plus attentif, il dresse la tête et observe Christopher qui, après avoir accroché la sangle, attrape le filet. Passant les rênes au-dessus de la tête de l´animal, il détache son licol. Coopératif, Hermès prend le mord en bouche, mâchouille tranquillement et baisse la tête pour permettre à Christopher de passer la têtière au-dessus de ses oreilles. Il attache le tout puis passe sous son encolure, au moment ou Morgan reprend la parole.

Souriant, Christopher se redresse. Pour Tout réponse, il lui montre sa propre bombe puis la met sur sa tête, l´ajuste et la ferme. Puis, se dressant légèrement, il regarde au-dessus d´Hermès et voit que Morgan a affiché sa tête de réflexion et d´hésitation. Christopher fronce les sourcils, repasse en-dessous de l´encolure de sa monture et se dirige vers Morgan.

"Non Morgan. Non, je connais ce regard" dit-il en désignant le visage du jeune homme "Tu vas, toi aussi, mettre une bombe" il lève sa main pour l´empêcher de répondre "Pas de mais!" il pointe son doigt en direction de la sellerie "Dans la sellerie il y a des armoires. Tu vas me faire ce plaisir et fouiller ces armoires jusqu´à ce que tu en trouves une à ta taille." il attrape les rênes d´Avalon "on ne partira pas avant"

Son regard est dur, son ton strict. Mais derrière cette façade d´autorité se cache une réelle inquiétude. Christopher a, en quelque sorte, la responsabilité de Morgan: En plus il ne connait ni le niveau en équitation de ce dernier et ne connait rien d´Avalon. Certes, il se doute fortement que l´anglais sait tenir à cheval et que l´animal n´est pas méchant, mais les chevaux sont des animaux imprévisibles. Soit.

Voyant que Morgan ne réagit pas et reste sur place, Christopher fait un pas menaçant vers lui, accentuant son regard sur lui.

"Je ne rigole pas Morgan." reprend-t-il "Va te chercher une bombe, sinon je part seul."

Un des nombreux défauts de Morgan, c'est de toujours trop s'inquiéter. Aujourd'hui, c'est l'état de Chris qui l'inquiète, et se cheville surtout. Il n'a pas envie que, si l'ancien militaire souffre trop, il se force parce qu'il lui a dit qu'ils feraient cette balade. Ce serait ridicule et borné. Mais ce deuxième adjectif qualifie plutôt bien l'américain. Soit. Après lui avoir posé une question, le brun remarque la bombe de Christopher. C'est dons un "ouï", puisqu'il la met par la suite. Le britannique hésite encore, pesant le pour et le contre et se demandant aussi s'il y a des bombes dans ce haras.

Mais de par sa grande expérience, Chris le prévient immédiatement qu'il en mettra une aussi. Un peu surpris au départ — la télépathie, tout ça... —, il fronce ensuite les sourcils. Cependant, l'aîné lui coupe l'herbe sous le pied avant qu'il n'ait pu dire quoique ce soit. Dur, autoritaire, Chris lui fait à la fois penser à son père lorsqu'il le sermonnait et à William lorsqu'il lui ordonnait de faire telle ou telle chose. De plus, Merlin n'est plus un enfant, il est majeur et vacciné. Là, il a carrément l'impression que l'ancien militaire le croit sous sa responsabilité. Or, ayant 22 ans, le jeune homme est sous sa propre responsabilité.

Et parce qu'il n'a pas envie d'être traité pareil à un gosse, et aussi par esprit de contradiction, il prépare un argument, croisant les bras. Qui est contré par Christopher, voyant bien qu'il reste sur place. Ayant déjà les reines d'Avalon en main, il menace de partir seul si Morgan ne va pas se chercher une bombe. Soutenant son regard clair et intense, le britannique s'apprête à réagir au quart de tour, avant de refermer sagement la bouche. Il décroise les bras puis se redresse en se tenant bien droit. Claquant ses talons, il porte sa main droite à son front, paume vers le bas : salut militaire.

— Bien chef, lâche-t-il un peu sèchement, avant de rabaisser le bras.

Là-dessus, il tourne les talons pour se diriger rapidement vers l'écurie. Une fois à l'ombre, il se demande plusieurs chose. La première, qu'est-ce qui lui a pris de mettre un t-shirt sombre alors que le soleil tape plutôt fort pour la saison — avant de se souvenir que ce haut avait déjà bien vécu et était donc idéal pour monter. La seconde chose qu'il se demande c'est qu'est-ce qui lui a pris de dire ça, de réagir comme ça. Il a fait ça sans réfléchir, parce que pour lui, et pour toujours, Chris égale militaire. Il ne sait pas comment il l'a pris, mais Morgan n'a pas voulu être méchant, loin de là. Il n'a pas consciemment fait ça dans le but de se "venger" sur le fait d'être pris pour un gamin. C'est venu tout seul, parce que le ton de l'ancien militaire faisait, justement, militaire.

Merlin cherche donc dans les armoires de la sellerie une bombe en état et à sa taille. Il y passe pas mal de minutes d'ailleurs. En essayant une, en prenant une autre, et ainsi de suite. Les bombes n'étaient pas de simples casques de centre équestre ou de poney club, c'étaient de vraies et bonnes bombes. Soit. En en trouvant une idéale, il s'en empare et revient sur ses pas pour sortir. Et il se dépêche un peu, retrouvant bien vite le soleil, les chevaux, et Chris. Il encre la bombe sur sa tête, la bouclant en arrivant vers l'américain.

— Là, je suis prêt.

La réaction de Morgan est des plus surprenante et frappe Christopher comme une baffe dans la gueule. Après que l´anglais ai voulut contrer par un quelconque argument, il se résigne. L´ancien officier se redresse et hoche la tête, jugeant sage la décision du jeunot. Pourtant, avant qu´il n´ait pu dire ou faire quoique ce soit, Morgan se redresse. Se tenant bien droit, il fait claquer ses talons et lui fait ... un salut militaire? Sur le coup, Christopher croit rêver. Il n´a quand même pas oser, non? Mais enfaite, il n´a pas le temps de réaliser le geste de Morgan que celui-ci a déjà disparu dans l´obscurité de l´écurie.

L´ancien militaire le suit du regard, figé sur place. Les dents serrés, visage fermé, il se demande pourquoi ce gamin à fait ce geste. Sans doute n´est-ce que pour rire. Fait est que ça ne fait pas rire Christopher. Au contraire. Il trouve ça plutôt désobligeant. D´autant que, d´un coup, il est à nouveau submergé par les remords du passé. Mais, fermant fort les yeux, se pinçant l´arrête du nez, il expire vivement. C´est au moment où il compte rouvrir les yeux, qu´il sent qu´on lui pousse un peu l´épaule. Relevant la tête, son regard tombe sur Hermès qui l´observe de ses grands yeux brun. Christopher sourit en lui caressant le museau.

"T´as raison mon beau, ce n´est pas le moment" souffle-t-il avant de se détourner de l´écurie.

Il fait claquer sa langue pour capter l´attention d´Avalon et fait quelques pas avec les chevaux pour s´éloigner de l´écurie. Ce n´est, effectivement, pas le moment de repenser à son passer. Sa cheville douloureuse est bien suffisante. Et puis c´est d´ailleurs tout ce qui lui reste de ce passé. Soupirant à nouveau en crispant le visage, il secoue la tête, tentant, encore une fois, de chasser ces mauvais souvenirs.

Ces pensées sont, finalement, officiellement et complètement chassées lorsque Morgan réapparait à l´entrée de l´écurie. En s´avançant vers Christopher, il boucle sa bombe. L´ancien militaire sourit doucement, puis hoche une fois la tête et lui redonne les rênes d´Avalon.

"Il m´a dit qu´il trouverait ça trop dommage de voir Hermès partir seul et que lui soit obligé de retourner au box" Il attend que Morgan ait attraper les rênes puis lui tapoter la tête ... ou plutôt la bombe "Sage décision" dit-il en lui faisant un clin d´œil avant de se tourner à nouveau vers Hermès.

Il lui caresse tendrement le chanfrein tandis qu´il réajuste le filet, puis le contourne, vérifie le tapis, la sangle et dégarotte. Puis, en dernier, il règle les étrivières. Ajustant ensuite les rênes, il observe l´étrier, hésite un instant, puis se dit que s´il le fait rapidement, sa cheville supportera la pression qu´il lui impose en voulant enfourcher. Alors, inspirant une fois, il met son pied gauche dans l´étrier, prend une rapide impulsion et passe sa jambe au-dessus de la croupe d´Hermès.

C´est au moment où il se dit que tout va bien et qu´il est entrain de s´assoir sur la selle que son articulation se réveille brusquement. Grimaçant, retenant à temps un gémissement de douleur, il enlève son pied de l´étrier et se penche en avant. S´efforçant à reprendre une respiration normale, il se masse quelque instant la cheville puis soupire discrètement de soulagement en sentant que la douleur se fait rapidement moindre. Alors, sans plus attendre, il se redresse, flatte l´encolure d´Hermès pour le remercier de rester calme puis remet son pied dans l´étrier et se penche à nouveau pour ressanglé. Une fois cela de fait, il se redresse une dernière fois et sourit à Morgan

"Près ?" Son sourire s´agrandit d´avantage au hochement de tête positif du jeune anglais "Alors on y va"

Ce disant, il presse légèrement les talons et laisse son cheval avancer tranquillement au pas.

Morgan peut donc reprendre les rênes de sa monture, parés être revenu doté d'une bombe. Il sourit, légèrement amusé, non sans un petit sourire lorsque Chris lui tapote la bombe. Ensuite, ils peuvent monter leurs chevaux et enfin partir. Le britannique se concentre sur Avalon. Il vérifie une dernière fois toutes les attaches, les étriers, avant de donner une légère caresse sur l'encolure du bai. Puis il ajuste les rênes, se positionnant à gauche du cheval, passe son pied dans l'étrier, et donne une impulsion pour s'élever et passer sa jambe droite de l'autre côté, s'aidant du troussequin.

Il s'assoit alors doucement sur la selle, pour ne pas blesser le dos d'Avalon. Flattant un peu son encolure, il est ravi de voir qu'il est calme sous la selle. Merlin se penche en suite pour ressangler. Il loupe ainsi le manège de l'ancien militaire à cause de sa cheville et s'évite donc une augmentation de son inquiétude. Il vérifie ensuite si les étriers sont à la bonne taille, et c'est alors que la voix de Chris se fait entendre. Le brun relève la tête et lui rend son sourire, acquiesçant à sa question. Les deux cavaliers se mettent donc en route après un commun accord. Au pas, tranquillement. Morgan est intensément bien. Cette sensation d'être à cheval entre ciel et terre, lui a manqué.

Il reprend instinctivement une position parfaite "balade". Pas tiré à quatre épingles comme de la vraie monte anglaise, mais une position correcte tout de même, qui ne le fatiguera pas outre mesure sans pour autant perdre le contrôle de sa monture. Il laisse d'ailleurs à Avalon les rênes un peu longues, au début, en profitant pour vérifier quelques aides sans rênes. En silence, il se concentre sur son cheval, lui tapotement doucement l'encolure lorsqu'il exécute ce qui lui est demandé. Merlin est presque sûr que s'il allait plus loin dans ses aides, il pourrait sans doute faire un reculé. C'est l'une des choses qu'il adore. Soit. Reajustant ses rênes, il fait allonger l'allure à son cheval, revient à la hauteur de Chris puis se cale sur la vitesse de Hermés.

— Bon, c'est toi qui guide, je ne connais pas là-bas, dit-il en s'adressant à l'américain. Et tu ne nous perds pas hein, ajoute-t-il, faisant semblant d'être sérieux.

Il lui lance un sourire. Tout va bien se passer. Cette balade va être parfaite. En compagnie de Christopher, il ne pouvait rêver mieux. Morgan reporte son attention devant lui, et devine que le coin aussi doit valoir le coup, comme il l'avait deviné lorsqu'il était venu pour la première fois avec Samantha. Il lève ensuite furtivement vers le ciel. Un chemin en forêt serait d'ailleurs le bienvenue, au frais, si le soleil continue de taper. Mais il lui vient bien vite une question, et il reporte son attention sur Chris.

— Tu as continué l'équitation lorsque tu étais dans la Navy... ? Pendant les escales ? demande-t-il simplement.

Comme la dernière fois, Hermès se met en route. Mâchouillant tranquillement son mord, il étend son encolure vers l’avant lorsque Christopher lui laisse les rênes. Tandis qu’il se met lui-même en place –le dos droit, les épaules reculé et tout ce qu’il faut encore savoir à la monte anglaise- il voit du coin de l’œil comment Morgan prend ses marques sur Avalon. D’ailleurs, celui-ci semble plutôt bien réceptif aux jambes et l’assiette, étant donné qu’il ralenti et accélère sans que Morgan n’ai besoin de faire quoique ce soit avec ses mains. C’est une bonne chose. Une très bonne chose. Après, faut voir comment sera le contrôle au trot puis au galop. Mais pour l’instant ils sont encore au pas. Les allures plus rapides seront pour plus tard.

Lorsqu’Hermès redresse très légèrement la tête et tourne son oreille droite vers l’arrière, Christopher lance un coup d’œil au-dessus de son épaule et sourit en voyant que Morgan les rattrape avant de caler le rythme d’Avalon sur celui de l’andalou. D’ailleurs, son sourire s’agrandit d’avantage lorsque l’anglais lui dit qu’il lui laisse le loisir de les guider tout en évitant de les perdre. Eclatant d’un rire franc, Christopher s’apprête à sortir quelques arguments, mais le jeunot est plus rapide.

Il lui demande s’il a continué à monter lorsqu’il était dans la Navy. Contre toute attente, ce n’est pas de la nostalgie qui voile présentement le visage de notre ancien militaire. Son sourire constant reste joyeux. Sans doute est-ce explicable par le fait qu’il soit à cheval. Comme la dernière fois avec Eliza lorsqu’elle lui a demandé ce qu’il a fait dans sa vie, il n’a eu aucune difficulté à tout lui raconter. Mais soit. Maintenant il est avec Morgan.

« Tout d’abord, je ne peux rien te promettre. » dit-il, innocent « Je n’étais qu’une fois en balade ici. Enfin, je vais faire de mon mieux » il sourit en se disant qu’il a un sens de l’orientation plutôt bon et assez développer par son métier dans la marine. Soit. Christopher tourne le visage vers Morgan « En ce qui concerne l’équitation …. A part la balade avec Eliza avant la fête, je n’ai plus vraiment monté. Sauf lorsque j’étais à Brest, mais ça c’était y a plus de 5 ans. »

Il hausse les épaules. Evidement que l’équitation lui avait manqué. Mais il a toujours essayé de monter au moins quelques fois dans l’année, juste histoire de ne pas trop perdre la main. M’enfin. L’équitation c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Surtout pas quand on est passionné.

« Et toi alors ? » veut-il savoir « j’me rappelle de toi gamin qui voulait absolument monter sur … comment il s’appelait déjà … ? Le beau frison là. » il claque des doigts comme si ça pouvait l’aider à se rappeler du nom. Et finalement, ça aide. « RIVER SONG ! Voilà » s’exclame-t-il comme si s’était la révélation de l’année avant de réafficher son sourire « T’as réussi à convaincre ta mère de te laisser monter dessus ? » Il observe Morgan puis arque un sourcil « T’as dû délaisser Loki ? »

Loki -outre que ce soit le nom d’un dieu de la mythologie nordique - est le nom du seul poney de la famille Smith. Un islandais. Petit, malin. Une vraie sale bête toute mignonne. Et Morgan, en tant que sale gosse, s’entendait bien avec ce petit cheval.

Cette fois-ci, Christopher ne renfrogne pas lorsque Morgan aborde le sujet de sa vie passé. Il garde même son sourire, qui se communique peu à peu sur les lèvres du britannique. Les chevaux, ils ont un effet magique, il n'y a que ça. L’aîné commence d'abord par dire qu'il ferait son possible pour ne pas les perdre, avant d'expliquer qu'il n'a pas beaucoup pratiqué l'équitation après son entrée dans l'armée. Le brun acquiesce simplement. Il s'apprête à lui poser d'autres questions, au sujet de Brest, puisqu'il n'habitait pas très loin pendant un temps. Mais l'ancien militaire enchaîne, en lui retournant la question à propos de l'équitation.

Merlin rigole alors de bon cœur à ses mimiques et ses paroles. Bien sûr qu'il se rappelle de River Song, ce frison qui l'impressionnait tant lorsqu'il était enfant. Et qui l'impressionne toujours d'ailleurs. Sa mère l'a acheté lorsqu'ils se sont installés à Seattle, pensant qu'ils y resteraient. Elle ne vouait pas que son plus jeune fils le monte, malgré ses suppliques, car elle les jugeait trop jeunes tous les deux. Morgan avait 8-10 ans et l'étalon près de 2 ans de moins. Mais au bout de quatre ans d'intenses argumentations, et aussi parce que le grand noir était bonne pâte avec le gosse et très bien dressé, il a enfin pu le monter, sous le regard acéré de sa génitrice. Après leur déménagement, ils continuaient de venir en vacances dans la maison familiale, donc l'anglais a pu le remonter plusieurs fois. Maintenant, il est toujours à Seattle, dans l'écurie des Smith, hérité par sa mère de même que la maison et les terrains. Mais la mention de Loki terni un peu sa joie.

— Mon Loki est mort il y a un an, commence-t-il avec un petit sourire triste, se souvenant de son cheval, avant de rajouter en haussant les épaules. Mais il était déjà vieux, 35 ans...

Sa grand-mère l'avait acheté pour contenter ses petits-enfants. Emménageant quelques mois plus tard, Morgan avait tout de suite craqué et avait réussi à l'apprivoiser. Ils s'entendaient parfaitement, avec presque le même caractère — coquin et adorable à la fois —, ainsi que la même ''robe''. Dans l'esprit de tout un chacun, c'était rapidement devenu son cheval. A l'époque, il avait déjà presque quinze ans. C'est la relation la plus fusionnelle qu'il ait eu avec un équidé. Même après qu'ils aient déménagés, c'était toujours son cheval. Sa mort l'a beaucoup affecté, il n'était même pas présent.

— Et oui, j'ai réussi à convaincre ma mère pour monter River, rajoute-t-il en riant légèrement, retrouvant sa joie de vivre. La dernière fois que je l'ai fait, ce devait être il y a presque deux ans ans... C'est la dernière fois que j'ai monté tout court d'ailleurs.

Il n'avait pu remonter Loki, ayant un tantinet trop grandi et le hongre se faisant âgé, depuis quelques années, mais quelques fois, il remontait River. Rarement. Il n'avait plus trop le temps. Puis la mort de son Islandais l'a un peu, beaucoup, déprimé. Cela fait donc bien quatre ans que sa pratique de l'équitation n'est pas régulière, et presque deux ans depuis sa dernière balade. Es-ce Christopher, l'optique d'une chevauchée avec lui, ou bien l'impression d'une nouvelle vie qui a redonné envie à Merlin de poser ses fesses sur un canasson ? Toujours est-il que comme une clef ouvre une porte, il a de nouveau souhaité monter à cheval lorsque cela est venu dans la conversation.

— Soit. On accélère ? demande-t-il, un peu malicieusement, alors qu'ils atteignent un chemin de forêt.

Il ajuste machinalement ses rênes. Ça le démange. Et Avalon doit le sentir, et partager cette impatience, car il se redresse, prêt à passer à l'allure supérieure.

Le rire clair de Morgan fait vraiment plaisir à entendre. Donc Christopher a trouvé le bon sujet. Faut dire aussi que River Song est un magnifique cheval. Un étalon noir. Un port de tête, des allures et un caractère typique des frisons. Gentil comme pas deux, pataud et maladroit, il ne savait pas encore réellement contrôler sa force. Normal donc que la Maman Smith ne laissait pas le plus jeune monter ce cheval. Déjà que Morgan n’avait que très peu de force à l’époque –et n’en a toujours pas encore maintenant. Mais chut- il risquerait sa vie plus qu’autre chose s’il grimpait sur ce cheval. Enfin.

Le brusque changement dans l’air de Morgan lorsque Christopher évoque Loki laisse présager quelque chose de mauvais. Et effectivement, il ne se trompe pas. Après avoir stoppé son rire, Morgan lui avoue que Loki est mort depuis un an. L’ancien militaire sent son cœur se serrer. Merde. Bon ok, l’islandais était vieux et avec ses 35 ans il a eu une vie bien remplie. N’empêche que Christopher ne peut s’empêcher de se montrer désolé pour Morgan qui tenait beaucoup à ce petit bout de cheval.

Il change finalement de sujet en avouant qu’il a tout de même réussi à convaincre sa mère de monter River. Voilà un sujet bien plus joyeux que la mort. Souriant, Christopher ne peut s’empêcher d’avoir l’image d’un Morgan tout souriant à califourchon sur cet élégant animal. Un peu comme l’anglais sourit maintenant. Et puis, Avalon a un peu la crinière d’un frison. Ainsi que le port de tête. Un croisement entre un andalou et un frison ? Peut-être. Enfin. N’empêche que cet Avalon est vraiment joli aussi. Enfin.

A la déclaration de Morgan de vouloir passer à l’allure supérieure, Christopher répond par un hochement de tête. Doucement, il récupère ses rênes de manière à préparer Hermès au changement d’allure. Il attend tout de même d’avoir contourner une barrière et qu’ils se soient engagé sur le chemin pour lancer un coup d’œil à Morgan.

« C’est partiiiiiii » dit-il en pressant doucement ses jambes contre le flanc de sa monture.

Dressant les oreilles, devenant attentif Hermès répond sans problème et tombe dans ce trot régulier et tellement confortable comme Christopher l’aime. N’ayant aucun mal à capter le rythme de ce cheval, il se met au trot enlevé. Tout d’abord hésitant à cause de sa cheville qui doit supporter beaucoup de secousse, il remarque finalement qu’elle ne se plaint pas du tout. Donc, souriant et se détendant, il prend plus d’assurance et cale le rythme d’Hermès sur celui d’Avalon, le chemin étant assez large pour que les deux amis puissent trotter en botte à botte.

« Je suis désolé pour Loki » dit-il finalement en reportant son attention sur Morgan « Mais je pense qu’il a bien vécu chez vous. Et puis 35 ans, c’est un très bel âge quand même. » il sourit et lève légèrement les mains en jouant avec ses doigts pour faire céder Hermès avant de désigner Avalon d’un coup de tête « Alors ? Il est comment lui ? Il m’a l’air gentil et tout. Par contre niveau confort … »

Christopher ne peut s’empêcher de rigoler. Bien qu’étant au trop enlevé, il est clair que Morgan est plutôt bien secouer. Et puis, faut dire ce qu’il en est : même se l’anglais a bien rapidement retrouvé ses réflex et trouver ses repères sur ce cheval, ça se voit un peu qu’il n’a plus monté depuis plus de deux ans. Enfin.

« Au bout de la forêt il y a un champ. On pourra tester le galop si tu veux. »

Et faire une course en même temps..

Bien entendu, Christopher n'est pas contre passer à l'allure supérieure. Il met Hermès au trot après avoir contourné la barrière, s'engageant sur le chemin. Morgan ne tarde pas à en faire de même avec Avalon. Les deux cavaliers trottent en botte-à-botte, grâce à la largeur du chemin. Le britannique a un peu de mal à se caler sur la cadence de sa monture pour trotter enlevé correctement. Il se souvenait que c'était facile avec River Song, mais il est vrai que c'était plus dur avec Loki. En tant que pur Islandais, son trot n'était pas confortable, mais son tölt était parfait. Soit. Avec Avalon, il a juste besoin d'un temps d'adaptation. Il entend de loin les "condoléances" de l'ancien militaire, hoche simplement les tête, non sans un léger sourire — surtout lorsqu'il s'agit de galoper. C'est vrai que Loki n'était pas le plus mal lotit, et il a vécu de nombreuses années pour un cheval.

Lorsque Christopher fait alors remarquer que l'allure d'Avalon n'est pas des plus confortables. Merlin lui jette un rapide regard lorsqu'il entend son rire. Certes, il n'a pas monté depuis plusieurs années, mais il aimerait bien le voir à sa place. L'américain a déjà fait une balade il y a peu, ce n'est pas équitable. Bref, le brun se reconcentre sur le trot de sa monture. Il avise un instant le chemin devant lui, et ne voit aucun obstacle. D'autant que la route est droite. Alors, au lieu de lutter avec le trot enlevé, il s'assoit au fond de sa selle. Faisant confiance à Avalon, il ferme les yeux, ralentissant un peu l'allure au passage, n'oubliant pas de jouer avec ses doigts. Il ressent tout bien plus fort ainsi, c'est ce que sa mère lui a appris lors de séances de longe. Il expire doucement, et immédiatement, son assiette s'équilibre, parfaite, il se redresse, droit et souple. En quelques secondes, il n'est plus balloté, mais suit parfaitement son cheval, imprimant les mouvements de son bassin sur les siens.

Un trot assis parfait. Ou presque. Dû à de nombreuses balades à cru d'ailleurs. Synchrone avec Avalon, un sourire s'esquisse sur ses lèvres. Il se sent à nouveau parfaitement bien, totalement avec sa monture. Ça lui avait affreusement manqué, cette sensation. Ce n'est pas aussi fort qu'avec Loki, ni même qu'avec River, mais Avalon se défend bien. Il est très réceptif à la position de son cavalier. Après quelques autres instants, Morgan rouvre doucement les yeux, reprenant pied avec la réalité mais gardant la même assiette. Il accélère un peu l'allure, tenant à son trot assis. Après quelques flatteries sur l'encolure du bai, Merlin décoche un grand sourire à Christopher.

— Niveau confort, rien à redire, rétorque-t-il simplement.

Continuant à trotter assis sur quelques foulées, il teste de nouveau le trot enlevé. Il a trouvé la bonne cadence, celle d'Avalon. Il n'est plus secoué en tout sens. D'ailleurs la fin du chemin forestier arrive bientôt. Il allonge graduellement l'allure de sa monture, presque imperceptiblement. Ayant capté la "fréquence" de son cheval, comme sa mère disait, il n'a plus peur de perdre son équilibre. Tant qu'il reste concentré, connecté à sa monture. A une petite vingtaine de mètres de l'orée du bois, il lance un regard malicieux à Chris, accompagné d'un sourire en coin.

— Un, commence-t-il lentement. Deux... continue-t-il, puis sourit en grand en pressant d’avantage ses mollets pendant un bref instant. Trois ! finit-il alors qu'il est déjà partit au galop.

Cédant la demande, il se positionne en équilibre, laissant Avalon détendre enfin ses jambes à la plus vive allure. Il atteint le champs en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et jette un rapide coup d'oeil en arrière pour voir son aîné. Morgan ne peut s'empêcher de rire, heureux. Tout simplement heureux.

Dans la mythologie grecque, Hermès est une des divinités de l'Olympe. Il est le messager des dieux, donneur de la chance, l'inventeur des poids et des mesures, le gardien des voyageurs et des voleurs. Il guide les héros. L’Hermès, sur lequel est monté Christopher, porte donc très bien son nom. Son trot est fluide et actif, sans pour autant être rapide. Juste ce qu’il faut. Doux et sensible dans la bouche, il répond à chaque petit changement dans les doigts de Christopher. Ce dernier se sent comme sur un petit nuage. Il est à 100 pour 100 concentré sur ce cheval, qu’il ne voit pas comment Morgan se met au trot assit pour capter le rythme d’Avalon ni n’entend comment il rétorque que ce cheval est très confortable.

Enfaite, il ne remarque la présence du jeune homme seulement lorsque celui-ci se met à compter. Relevant le regard vers, Christopher fronce légèrement les sourcils et s’apprête à lui demander ce qui se passe, lorsqu’Avalon part au galop, bien évident sous l’ordre de son cavalier. L’ancien premier maître n’a pas le temps de réagir qu’Hermès fait un bond en avant, très peu content que son collègue le dépasse. Christopher, qui n’était pas préparé à un tel démarrage à un peu de mal à retrouver un équilibre digne de ce nom. Une perte d’étrier n’y arrangeant rien, il s’accroche à la crinière du cheval tandis qu’il reprend à peu près le contrôle sur sa monture. Après que son pied à retrouver le maudit étrier et tandis qu’il injure Morgan entre ses dents, il se met en équilibre et se penche un peu en avant.

« Allez, montre leur qui est le chef ici » dit-il à Hermès en pressant ses jambes contre son flanc.

L’andalou ne se le fait prier deux fois. Allongeant graduellement ses foulés, il parvient à rattraper peu à peu Avalon et son cavalier qui lui se fait une joie de ce grand galop. Souriant lui aussi, Christopher se redresse un peu et rééquilibre son cheval lorsqu’il voit que pour atteindre le champ il faut passer au-dessus d’un petit ravin. Se préparant à un saut, Christopher plie un peu plus les genoux, attrape la crinière de ses mains et se concentre.

Et heureusement qu’il s’est préparé à ce qu’Hermès fasse un saut énorme car … ben c’est effectivement le cas. Les andalou ne sont pas des chevaux d’obstacle, c’est bien connu ça. Mais de là à penser que ce cheval sauterait au-dessus de ce ravin comme s’il y a avait encore un obstacle d’un mètre devant… enfin. Toujours est-il qu’Hermès n’arrive tout de même pas à se débarrasser de son cavalier. Bien que celui-ci passe l’obstacle sous une forme d’élégance qui lui est propre, il arrive à se rattraper avant que le cheval n’accélère d’avantage le galop une fois sur le champ.

Ce n’est pas que Christopher est embarqué … mais un peu quand même. Se redressant, faisant tout pour rester calme, il reprend peu à peu le contrôle sur Hermès. Heureusement que le champ est en monté et que le cheval a un sabot sûr et un bon équilibre sinon l’ancien militaire verrait sa vie défilé devant ses yeux. Mais soit.

Il sent finalement comment il retrouve à nouveau le contrôle sur Hermès et le ralenti avant d’atteindre le bout du champ. Remarquant que cette partie est plate, Christopher décide de reprendre le contrôle total et oblige Hermès à galoper en cercle. Passant au galop assit, l’ancien premier maître contracte les muscles de son dos et ralenti d’avantage son cheval qui passe au galop moyen puis au petit galop. Actif et contrôlé, c’est ça le bonheur. Le vrai. Faisant céder Hermès qui vient se mettre bien rapidement en place, Christopher se détend complètement, sourit, le garde ainsi pendant quelques foulés encore puis le fait passer au trot et le laisse étendre son encolure.

Mâchouillant tranquillement son mord, Hermès écoute son cavalier, ralenti son allure puis repasse, sous ordre de Christopher, au pas. Celui-ci lui flatte l’encolure tandis qu’il se dirige à nouveau vers Morgan. Relevant son regard vers le jeune homme, il secoue la tête désabusé. Mais le sourire qui s’est emparé de ses lèvres laisse présager tout autre chose que des représailles.

« Ne refait plus jamais ça, comprit ? » rigole-t-il tandis qu’il pose une main sur son cœur qui bat comme un fou « J’ai crus que j’allais mourir » il secoue à nouveau la tête et reprend les rênes, sentant comme ses mains tremblent. Sans doute à cause de tout l’adrénaline que ce galop à déversé dans ses veines. Il se penche finalement en avant et pose une main sur le garrot d’Hermès « Faudra qu’on travaille le saut, hein sale bête ? » rigole-t-il en tapotant doucement l’encolure du cheval avant de relever le regard vers Morgan « Et Avalon ? Il a réagit comment devant le ravin ? »

Trop occupé à tenter de contrôler à nouveau Hermès, Christopher n’a pas put voir comment Morgan s’est débrouillé avec Avalon.

Morgan est ravi de son petit effet, ne pouvant s'empêcher de rire lorsqu'il jette un regard en arrière. Mais il se réconcentre bien rapidement sur sa monture. Contrôlant toujours un minimum Avalon, il remarque furtivement que l'andalou et son cavalier les rattrapent. Le bai essaye d'accélérer encore d'avantage, cependant, en apercevant le petit ravin, le britannique le maintient dans une certaine cadence. Si son cheval va trop vite, le saut pourrait être bâclé et Morgan déséquilibré quoiqu'il arrive. Les sauts en balade sont les pires. Alors il se concentre au maximum, pliant les genoux, attrapant une poignée de crins.

Néanmoins, Avalon a un bon coup de saut. Ayant bien aperçu le ravin, il a réglé ses foulées de lui-même à quelques mètres de l'obstacle avant de le passer correctement. Effectivement, ce n'est sûrement pas un pur espagnol. Merlin, un peu — agréablement — étonné, suit le mouvement de sa monture avec une aisance presque idéale. Après la réception, le brun ne perd pas sa concentration et laisse son cheval accélérer puisque le champ est en montée. Il garde tout de même le contrôle, faisant aussi conficance à sa monture pour éviter quelques malices du terrain.

Lui a eu de la chance. Ou alors c'est juste parce qu'il y était préparé. Toujours est-il que, furtivement, la situation de Chris ne lui a pas échappé. Ralentissant peu à peu Avalon qui obéit bien sagement, il arrive au bout du champs, en terrain plat. Du petit galop, le bai passe tranquillement au trot, puis au pas, tandis que Morgan garde un oeil sur l'américain. Il fait ensuite tourner son cheval souplement pour rejoindre l'ancien militaire lorsque celui-ci vient aussi en leur direction, au pas. Merlin est tout sourire, on ne peut plus fier de lui. Et il sait qu'il ne va pas se faire réprimander pour ce coup-là, car Christopher arbore lui aussi un sourire. Le plus jeune accueille les paroles de Chris en rigolant franchement, puis se calme pour répondre à la question.

— Il a réagit très bien, il est pas mal au saut, dit-il en flattant l'encolure d'Avalon, avant de rajouter un peu taquin, tournant les yeux vers Christopher. Ou en tout cas, mieux que Hermès...

Il repart à rire quelques instants. En y repensant, Christopher s'est bel et bien fait embarquer. Et c'est d'autant plus drôle que ce n'était pas prévu. Le brun ne s'en serait pas douté, pour ainsi dire. Il aurait cru que l'ancien militaire ai plus de réaction et comprendrait son petit manège lorsqu'il a commencé à compter. D'autant qu'il a bien pris son temps. Mais pour une fois, la télépathie n'a pas eu le temps de se mettre en place et, finalement, ce n'est pas plus mal. Chris a été surpris, et rien que ça c'est marrant. Soit. Merlin ne fait même pas attention à son rythme cardiaque, ni à tout autre vestige de cette montée d'adrénaline. Son rire se calme doucement. Ça lui a fait un bien fou ce galop.

— Mais c'était bien non ? le nargue-t-il, avec un petit sourire en coin.

Tandis qu’il parle avec Morgan, Christopher laisse Hermès marcher au pas, rênes longues. Ce cheval est vraiment étonné. A peine 5 minutes avant il embarquait son cavalier que maintenant il est à nouveau super cool et détendu. Cet équidé n’aura surement pas fini d’étonner notre jeune homme. Mais soit. D’un coup de tête, il indique à Morgan qu’il compte de remettre en route. Ensemble, ils quittent le champ et s’avancent sur le chemin de terre.

« Je ne pense pas qu’Hermès soit un bon cheval d’obstacle » il rigole doucement puis hausse les épaules « Mais au niveau du dressage je pense qu’il y a moyen de se faire vraiment plaisir avec lui. » il tourne, sans perdre son sourire, son regard vers Morgan « Enfin oui, c’était quand même bien » reprend-t-il « Mais la prochaine fois prévient tout de même, s’il te plait. »

Ça va, il sait tenir à cheval et il ne s’est rien passé. Et puis Morgan n’aurait surement pas fait ça s’il pensait que Christopher n’aurait pas été apte à reprendre le contrôle sur son cheval. Enfin soit. Après que le jeune anglais ait répondu, Christopher laisse le silence s’installer. Non pas un silence tendu, non. Plutôt un silence apaisant, simplement entrecoupé par le cliquetis des sabots d’Avalon et Hermès sur le sol pierreux et le chant des oiseaux.

Pourtant, alors qu’ils approchent de la forêt, Christopher remarque quelque chose de plus ou moins dérangeant. Le vent. Alors que celui-ci était encore doucement présent lorsqu’ils ont quitté le haras, il est silencieux maintenant. Pas un seul souffle, pas une seule brindille qui plis. En plus de ça, bien que le soleil semble jouer à cache à cache depuis quelques minutes déjà, Christopher a l’impression que la température à augmenté d’un coup. Il fait lourd. Très lourd. Enfin. Une fois dans la forêt l’air semble bien plus respirable, donc Christopher ne se pose plus trop de question.

« Vient on coupe ici. » prévient-il simplement.

Sans laissé le choix à Morgan, il reprend les rênes d’Hermès en main, le tourne souplement et s’engage dans le sous-bois. Se penchant en avant pour éviter de se prendre des branches dans la figure, il laisse à son cheval le soin d’éviter les pièges tels que les souches ou les troncs d’arbre éparpillés un peu partout sur le sol. Le bruissement des feuilles mortes sous les sabots des chevaux à vraiment quelque chose d’apaisant. Soit.

Quelques instants plus tard, ils ressortent de la forêt. Christopher immobilise sa monture et se tourne sur sa selle vers Morgan. Celui-ci s’est laissé un peu distancé mais rien de grave. Ce n’est que lorsque l’anglais arrête Avalon que celui remarque la trace rouge qu’il a sur la joue. Lutant contre un éclat de rire, Christopher ne peut tout de même pas réprimer un sourire amusé.

« Les branches sont faites pour les éviter, tu sais ? » dit-il sur le ton de la –gentille- moquerie avant de secouer doucement la tête et de reporter son attention devant lui « Enfin voilà l’endroit que je voulais atteindre »

Devant eux s’étend un étang. Il sait par expérience que celui-ci n’est pas bien profond, du moins aux abords. Alors, pressant doucement les talons contre le flanc d’Hermès, il laisse son cheval s’avancer puis renifler la surface humide avant de s’engager lentement mais surement dans l’eau. Lançant un coup d’œil au-dessus de son épaule, Christopher remarque que Morgan et Avalon les suive. Laissant donc les rênes à Hermès, il le laisse boire et jouer avec l’eau à sa guise, faisant tout de même attention s’il a dans l’idée de se rouler.

« C’est beau ici, n’est-ce pas ? » demande-t-il en repartant son attention sur Morgan qui l’a rejoint « C’est un endroit apaisant et … »

Il ne peut en dire plus car Hermès se met à battre l’eau avec son antérieur droit. Et ce tellement vivement qu’il en éclabousse son cavalier. Grimaçant, Christopher gémit doucement, détourne la tête et se protège le visage de sa main

« Hermès ! » s’écrit-il.

Au même moment le cheval cesse son manège et allonge à nouveau sa tête afin de boire quelques gorgé de l’eau. Soupirant lourdement, Christopher secoue la tête, remarquant qu’une bonne partie de son côté droit –surtout la jambe jusqu’à la hanche- est complètement mouillé.

« Sale bête … » grogne-t-il

Heureusement qu’il ne fait pas froid …

— J'y penserais.. ou j'essaierais d'y penser, en tout cas, rétorque Morgan, laissant planer le doute, tandis qu'ils reprennent un chemin de terre pour quitter le champ.

Il sait de toute façon que Christohper est bon cavalier. Et puis, c'est lui en premier qui lui a fait part de l'existence de ce champ et de la possibilité de piquer un petit galop. Enfin. Un silence apaisant, comme celui entre deux amis, s'installe entre les deux hommes. Les oiseaux, les sabots des chevaux sur les pierres, la nature. Tout cela participe au calme. Au bout d'un moment cependant, l'air s'est clairement alourdit, sans le moindre souffle de vent pour le rafraîchir. Morgan sent aussi qu'il fait plus chaud tout d'un coup. Après le galop, donc la vitesse et le vent, il a l'impression qu'il fait plus chaud. Après, il se demande si ça ne vient pas que de lui.

Lorsque Chris lui dit qu'ils coupent par la forêt, Merlin se dit que ce ne vient pas que de lui. Tournant un peu sec car pris de court, il entre avec bonheur à l'ombre des arbres, échappant un peu à la lourdeur de l'air. Il esquive les branches, normalement, et laisse Avalon décider du chemin à prendre pour éviter troncs et souches. A un moment, il entend quelque chose dans les arbres, et a le malheur de se redresser complètement en tournant la tête et les yeux vers le ciel. Ainsi, il ne voit pas la branche souple qui vient sur lui, ni l'allongement rapide d'une foulée. Et c'est donc une marque rouge qui témoigne de son absence de concentration. Se tenant un instant la joue et massant doucement, il soupire un peu. Ce n'est pas comme s'il a vraiment mal mais il peut déjà voir d'ici Christopher se marrer. Ce qui ne manque pas d'arriver quand il le rattrape et s'arrête à côté de lui au sortir de la forêt.

Morgan lui lance un regard sombren en coin, en reponse à la petite pique lancée, mais il tourne finalement la tête devant lui et a le plaisir de faire face à un étang. Christopher s'y engage avec Hermès, le britannique fait donc de même avec Avalon, le pressant doucement. Le bai prend connaissance de l'eau, s'avance jusqu'aux genoux, et s'abreuve un peu. Puis il s'engage plus en avant et rejoint son ami cheval. D'ailleurs, Chris commence à dire quelque chose à Merlin, mais l'andalou gris bat l'eau de son antérieur droit, obligeant l'ancien militaire à reporter son attention sur lui. Le voyant trempé de tout le côté droit, et étant lui-même du côté gauche, Morgan ne peut s'empêcher de rigoler un peu.

— Je ne sais pas pourquoi mais je sens que tu risques de finir à l'eau...

En disant cela, c'est au tour d'Avalon de lever un antérieur. D'un coup de rênes et d'une pression sur les flanc, le britannique l'empêche d'aller plus loin. Mieux vaut prévenir que guérir. Il se souvient d'une fois où River Song avait voulu se rouler. Il s'était couché sans plus de cérémonie et le jeune Morgan de l'époque aurait pu finir écrasé à quelques secondes près. En repensant à ça justement, il porte son attention sur Christopher. Mais il n'a pas le temps de dire quoique ce soit que Hermés a décidé de prendre les devants. Il se couche, sans laisser Chris avoir le dernier mot. Et celui-ci a tout juste le temps de descendre avant que sa monture ne se roule. Cependant, dans sa précipitation, l'américain perd l'équilibre à cause de quelque chose et fini par plonger simplement.

Ou plutôt, se ramasser magnifiquement et avec grace dans l'eau de lac. Hermès, surpris, se relève sans même s'être roulé. Et Merlin part dans un grand fou rire incontrôlable. Qui s'aggrave encore lorsque Christopher se redresse, trempé des pieds à la tête, et que le brun aperçoit son expression. Tenant d'une seule main les reines d'Avalon, il met sa paume devant sa bouche ouverte pour essayer de réprimer et cacher son éclat de rire. Or, c'est impossible. Il en aurait presque les larmes aux yeux et mal aux côtes, mais ne peut s'arrêter de rire.

« Je ne sais pas pourquoi mais je sens que tu risques de finir à l'eau... » A cette déclaration du jeune homme, Christopher ne peut que secouer la tête et sourire doucement. Il ne va pas se laisser faire. Et puis, il a d’assez bon réflex pour éviter la casse. Mais finalement, il ne s’est jamais autant surestimé qu’à ce moment même. Occupé à observer l’atterrissage d’un canard un peu plus loin sur l’étang, il sent brusquement comment Hermès plis les jambes. Et c’est là que tout se déroule rapidement.

En une fraction de seconde, Christopher pousse un cri d’exclamation, déchausse les étriers et saute à terre. Mais, dans sa panique, il fait un faux mouvement. Son pied droit met plus de temps à sortir de l’étrier que Christopher ne met de temps à vouloir descendre. Donc, au lien d’atterrir souplement dans l’eau et ne risquer de se mouiller seulement le pantalon et une petite partie du t-shirt, ben … il plonge tête la première dans l’étang. Pourtant, pendant qu’il est entrain de couler et qu’il voit sa vie défiler devant ses yeux, il a tout de même le réflex –ou la présence d’esprit, au choix- de plier la jambe gauche de manière à ne pas se coincer le pied sous Hermès, ce qui ne serait pas franchement agréable. Heureusement pour lui, Hermès décide, sans doute sous l’effet de surprise de voir son cavalier plonger, de se relever. C’est aussi ce que fait finalement Christopher.

Retrouvant enfin le chemin vers l’air libre, l’ancien militaire ressort la tête de l’eau et prend une profonde inspiration. Avec une certaine joie, il sent ses poumons se remplir à nouveau d’air. A genoux, il prend plusieurs profondes inspirations puis, se levant, il tousse plusieurs fois. Ce n’est qu’a ce moment qu’il entend le rire de Morgan. Non pas un rire joyeux, mais bel et bien un rire moqueur. Se passant les mains sur le visage puis dans les cheveux pour éviter qu’ils ne lui cachent la vue, il se tourne vers Morgan. Du coin de l’œil, il voit qu’Hermès est bien gentiment arrêté un tout petit peu plus loin et l’observe, les oreilles dressés.

« Sale gosse. Sale gamin. Enfoiré » grogne Christopher.

Il le regarde désabusé. Ses injures n’ont aucun effet sur Morgan, sinon celui d’accentuer son rire. Et pourtant, ce rire est mis à mal par Avalon. Ayant vu ce qu’à fait Hermès de l’autre humain, il décide d’en faire de même. Malheureusement pour lui, l’humain qui est sur lui est plus vif et plus rapide d’esprit. D’un claquement de langue, ainsi qu’une représailles avec les rênes et les talons, il l’empêche de se baisser complètement. Pourtant, Christopher voit une faille dans cette maitrise qui semble parfaite. Morgan, pour une raison ou pour une autre est déséquilibré vers la droite. Pile vers le côté où se trouve Christopher.

Celui-ci, ne réfléchissant pas, préfère agir avant. Sans réellement savoir comment –ou plutôt avec quelle rapidité- il se retrouve à côté de Morgan. Et, tandis qu’Avalon se relève et se rééquilibre, Christopher attrape l’anglais par le t-shirt et le tire brusquement sur le côté. Le cheval semble aussi du côté de l’américain car, faisant un écart vers la gauche, il donne assez d’impulsion à Morgan pour le désarçonner complètement. Pourtant, lâchant l’anglais, Christopher se redresse et attrape une rêne d’Avalon. Celui-ci fait un quart de tour et se retrouve derrière l’ancien premier maître.

« Là mon beau … doucement » dit-il en se tournant vers le cheval, lui caressant les naseaux pour le calmer.

Une fois que l’animal se soit ébroué et que Christopher juge qu’il se soit calmé, il se tourne vers Morgan. Celui-ci s’est relevé et regarde maintenant l’ancien premier maître, dépité. Ce dernier lui offre un doux sourire puis hausse les épaules, le regardant, innocent.

« Tu l’as chercher Dumbo »

Son sourire s’agrandit d’avantage. Puis, il se rappelle d’Hermès. Promptement son sourire disparaît et il regarder vers le cheval qui n’a, bizarrement, pas bougé depuis la dernière fois. Avec son museau, il s’amuse avec l’eau. Christopher secoue doucement la tête. Quel animal …

Morgan est tout simplement écroulé. Il ne sait pas exactement d'où lui vient ce fou rire mais bon sang, ça fait une éternité qu'il n'a pas rit autant. Il est un peu moqueur, certes, mais surtout très, très, très amusé. Et les insultes non pensées ne lui font rien, si ce n'est de le faire partir d'avantage vers la mort par le rire, sans compter le regard de l'ancien militaire. Même lorsque le britannique essaye de se retenir de rire et arrête pendant une demie seconde, il lui suffit de voir Chris pour repenser à sa chute et donc rigoler encore. Cependant, au bout d'un moment, Avalon a l'idée d'imiter son ami andalou. Merlin reprend cependant sa concentration pour l'empêcher de se coucher et donc d'essayer de le virer. Une représaille et un claquement de langue plus tard le bai se relève en retrouvant son équilibre.

Malheureusement pour le jeune homme sur son dos, Chris s'est rapproché discrètement. Ce dernier l'attrape par le t-shirt, profitant de son déséquilibre, et le tire sans ménagement. De mèche — évidemment — avec l'americain, Avalon fait un écart vers le côté opposé, permettant à Morgan de tomber complètement avec un cri d'exclamation. Et Christopher le lâche pour prendre une rêne du bai, qui se décale derrière lui. Le brun a retenu sa respiration et a fermé fortement les yeux avant que la surface ne lui fouette le visage. Trempé jusqu'aux os, il se relève ensuite et sort la tête de l'eau en prenant une grande inspiration. Il s'essuie les yeux de la main puis ramène ses cheveux vers l'arrière en se remettant debout.

— Chriiiis... souffle-t-il en le fixant, un peu menaçant, et aussi quelque peu énervé, mais pas dans le sens méchant du terme.

Christopher se retourne alors pour lui faire face, après avoir calmé Avalon. L'américain lui sourit doucement, une auréole d'innocence derrière, en prétextant que "Dumbo" l'avait cherché. Merlin intensifie son regard, et profite du fait que Chris ai son attention sur Hermès pour lui gicler de l'eau correctement. Une trombe d'eau plus tard et Morgan attrape Christopher par le col et l'attire vers lui grâce à l'effet de surprise, le fixant dans les yeux non sans un légèr sourire en coin. Et il met en application sa menace de toute à l'heure, ne pensant jamais y recourir. Mais il l'a appelé comme il ne fallait pas et, par instinct, il utilise la cheville gauche de Chris comme avantage.

Passant son bras gauche autour sur cou de l'américain pour le pousser vers l'avant, il pivote de façon à être à côté de lui, et positionne son pied gauche devant ses jambes, de façon à ce qu'il trébuche. La rapidité est de son côté. Donnant encore de l'impulsion, tirant aussi sur le col de sa main droite, il le fait basculer pour rejoindre de nouveau l'eau du lac. Chris n'a pas pu se rattraper correctement grâce à sa cheville gauche — point faible —, donc il tombe une nouvelle fois à l'eau. Le lâchant, Merlin évite de le rejoindre et sourit fièrement, puis il se redresse en se reculant un peu, l'observant ressortir la tête de l'eau.

— Tu l'as bien cherché, toi aussi, je t'avais dit de ne plus m'appeler comme ça... lâche-t-il comme explication, croisant les bras avec un sourire et un petit rire narquois.

Et toc. A vrai dire, il est fier d'avoir réussi à envoyer Chris dans l'eau. Et aussi étonné. Ce doit être le premier surpris de cela d'ailleurs. Mais il a usé d'effet de surprise, de diversion, et de vitesse. Et aussi de point faible, mais passons. Il a intérêt à retenir cette équation pour plus tard. Au cas où. Même s'il n'est pas vraiment satisfait d'avoir utilisé la cheville blessée. Mais Christopher l'a appelé Dumbo, ce qui est une raison suffisante pour son geste puisqu'il ne supporte pas ce surnom. Preuve en est de la brosse volante de toute à l'heure, lui qui n'est pas violent par nature. Et puis, il l'avait prévenu un peu plus tôt, donc il savait à quoi s'attendre. Par la même occasion, Merlin a la conscience tranquille, sachant aussi que cet exploit de faire tomber l'ancien militaire ne se reproduira pas de si tôt.

Il faut bien laisser une chose à Morgan: ce gamin est très futé et, même s´il peut mettre un peu de temps à ce faire, il trouve finalement assez facilement le point faible de son adversaire. Ici, en l´occurance, la cheville gauche de Christopher. On passera les excuses que les ligaments ne sont toujours pas complètement remis, que les muscles ne travaillent pas correctement et tous les truc d´instabilité etc pour en venir au plus important: Morgan trouve le point faible et sait l´utiliser correctement. Et bien. Même très bien. En plus de ça -on peut penser et prétendre le contraire- mais ce jeunot à la rapidité et la souplesse d´un chat.

Toujours est-il que ... eh bien ... Christopher ne sait pas trop ce qui lui arrive. Il sent juste comment une trombe d´eau le trempe encore plus -si ça peut se faire .... Par surprise, il lâche Avalon puis se retrouve tiré vers l´avant. Son regard croise furtivement celui de Morgan. En voyant le sourire de ce dernier, Christopher sait que ça ne présage rien de bon. Et c´est bel est bien le cas. L´anglais profite du déséquilibre déjà présent de l´ancien militaire pour, tout simplement, lui faire un croche patte. Oh biensur, s´il avait décidé de lui dérober la jambe gauche, Christopher aurait put éviter de finir à nouveau à l´eau. Fait est, que Morgan avait choisit la jambe droite. Ainsi donc, l´équation cheville instable+manque de force dans cette jambe + déséquilibre initial ne peut avoir qu´un seul résultat: le re-plongeant dans l´eau.

Christopher a, bien évidement, pensé à fermer les yeux et la bouche, mais il se retrouve tout de même sous l´eau. Après un très rapide moment de panique et de désorientation, Il se retrouve à genoux dans la vase, tête hors de l´eau à respirer à nouveau correctement. Secouant la tête, il se passe une main pour chasser ses cheveux de devant ses yeux. Il soupire doucement puis prend appuie sur ses genoux avec ses mains et se redresse doucement. Secouant les mains, il se tourne vers Morgan et secoue doucement la tête.

"T´as pensé aux serviettes au-moins ?" demande-t-il sur un ton sérieux non sans un petit sourire amusé.

Pendant que Morgan réfléchit, Christopher s´est approché et, avec une technique propre à lui et remerciant sa vivacité, il attrape le jeune anglais par les épaules et l´envoie littéralement valser un tout petit peu plus loin devant lui ... dans l´eau. Pendant que le gamin reprend se esprits et se redresse, Christopher se dirige vers Hermès et lui caresse le museau pour l´occupé. C´est alors qu´il entend le bruit de l´eau, signe évident que Morgan compte à nouveau passer à l´action. Se tournant vivement, Christopher met ses mains devant lui et garde ainsi le jeunot á distance.

"ça suffit Morgan" dit-il avec un sourire "On est quitte, je pense qu´on peut stopper là"

Après qu´un certain étonnement ait prit place sur le visage du jeune anglais, celui-ci acquiesce. D´un commun accord, ils attrapent leur chevaux et les sortent de l´eau. Là Christopher attrape l´étrivière gauche et se fige. Au lieu de grimper sur Hermès, il se tourne, laisse couler son regard sur la rive, puis vers le soleil, puis vers Morgan.

"Attend" dit-il vivement, l´interrompant ainsi à temps avant qu´il ne soit à cheval "Et si on restait ici ? Au moins le temps de sècher un peu" il lance un coup d´oeil à sa montre "On n´a encore plus d´une heure, autant profité un peu du soleil ici, non?"

Il marque le tout d´un sourire.

Par vengeance, Morgan a réussi à faire tomber l'ancien militaire dans le lac, le trempant encore plus. Lorsque Christopher se relève, rien ne laisse présager dans son attitude un juste retour des choses. Ses gestes sont calmes, et son ton sérieux. D'ailleurs, elles lui permettent de détourner l'attention du britannique qui ne comprendra le subterfuge que plus tard. En effet, avant même d'avoir pu formuler une quelconque réponse, il se retrouve attraper au niveau des épaules et éjecter ni plus ni moins dans la flotte. Il ne lui faut pas longtemps pour retrouver la surface, puis tousser un peu. Il a trouvé le moyen d'avoir de l'eau dans le nez, alors il essaye de s'en débarrasser, tout en se relevant. Il déteste ça.

Reprenant ses esprits, il se tourne en direction de Chris, qui est allé retrouver Hermès. Ayant bien envie d'au moins lui sauter dessus pour l'avoir fait tomber dans l'eau, il n'a que le temps de faire quelques pas que l'américain se retourne vivement. Il déclare qu'ils sont quittes et donc qu'ils devraient s'arrêter là. D'abord étonné, puis un peu en désaccord, Merlin acquiesce quand même. Après tout, il n'a fait que rire, c'est Christopher qui l'a balancé dans l'eau en premier. Soit. Ils sortent ensuite leurs montures de l'eau, dans l'optique de grimper de nouveau dessus et de continuer leur balade. Du dos de la main, Morgan essuie d'abord les gouttes d'eau perlant sur son front et son nez, avant de ramener ses cheveux vers l'arrière.

Ainsi, il s'apprête à se hisser sur Avalon mais est stoppé avant d'avoir pu prendre une impulsion. Chris lui propose de rester un peu ici, le temps de sécher soit disant. Reposant le pied gauche à terre, il entend qu'ils ont encore une bonne heure devant eux. En parlant de ça, le brun se rend compte qu'il n'a pas suivi l'écoulement du temps depuis qu'ils ont posés un pied au haras. Ce qui n'est pas une si mauvaise chose au bout du compte. Levant les yeux au ciel, il met sa main en visière pour se protéger quelque peu, puis hoche la tête.

— C'est vrai que ce soleil est tentant... répond-il tranquillement, souriant et tournant la tête vers Christopher.

Dénouant la longe accrochée à l'encolure d'Avalon, il le fait marcher jusqu'au plus proche arbre, à quelques mètres. Il attache sa monture au tronc, faisant aussi attention à ce que les rênes ne traînent pas par terre s'il prend l'envie au bai de brouter. Lui flattant encore un peu l'encolure, il se détourne ensuite et fait un ou deux pas, avant de baisser les yeux sur son t-shirt mouillé. Cela lui rappelle d'ailleurs cette petite mésaventure au café à l'Université, l'autre jour. Et depuis, il n'apprécie pas davantage la sensation du tissu collé à peau.

C'est pour cela qu'il décide de l'enlever tout simplement, ne pensant pas que cela soit déplacé, ou quelque chose du même genre, dans cette présente situation. A vrai dire, il ne pense pas aux possibles conséquences, il a juste envie de se débarrasser de son t-shirt humide au possible. Il empoigne donc, croisant ses bras, le bas de son haut, et il le relève d'un seul mouvement jusqu'à passer sa tête par le col, ôtant ainsi son haut. Après ça, il passe une main dans ses cheveux, les ébouriffant, pour les ramener ensuite vers l'arrière, évitant toute gêne. Il essore son haut, libérant alors un bon litre d'eau. D'accord, peut-être moins. Mais quand même.

— Hé bien, heureusement qu'il fait chaud, dit-il en soupirant légèrement.

Il n'a pas relevé les yeux vers Chris de toute l'opération, plus concentré sur son haut. Il a bien fait d'en prendre un qui ne craignait pas grand-chose. S'il avait su qu'il finirait dans un lac...

Morgan est d´accord, ce qui enchante réellement notre américain. Cette balade est bien jolie et très agréable, mais Christopher a réellement envie de profiter du soleil et ... d´autre chose. D´ailleurs, tandis qu´il est occupé et détacher la sangle de manière à libérer Hermès de la selle, l´américain coule un regard vers l´anglais et ... se fige. Morgan est entrain d´enlever son t-shirt. Devant lui. Sans pudeur.

Longuement et en détail, Christopher l´observe. Il sait qu´il ne devrait pas se montrer aussi curieux et que Merlin risque fortement de le prendre sur le fait, mais il ne peut tout simplement pas détacher son regard du jeunot. Il le savait plutôt mince, mais le pensait bien plus maigrichons enfaite. Sans avoir un torse d´Hercule super musclé avec les abdos saillant, Morgan est -comme le dise souvent les filles- "bien foutu". Juste assez de graisse là oú il faut, un ventre plat ... Christopher aurait sérieusement pensé que ses côtes seraient bien plus voyantes. Mais non. Morgan est loin d´avoir un corps de dieu ou de rêve, mais pour notre ancien militaire, ce qu´il voit sur son colocataire, lui suffit amplement.

C´est alors qu´il croise le regard de Morgan. Après une demi seconde de latence, il se tourne vivement. S´affairant de nouveau à la sangle, il cache ainsi sa rougeur. Oui, Christopher a sentit d´un coup comment ses joues on prit feu. Et Une chose est sûr, ce n´était aucunement du à la chaleur. Soit. Déglutissant et prenant quelques discrètes mais profondes inspirations pour calmer les battements de son coeurs, l´ancien militaire fini de détacher la sangle puis attrape la selle et la descend d´Hermès. Il la pose sur le sol, puis détache le filet et le pose à côté. Pendant encore quelques instants, il lui caresse le museau.

Puis, prenant son courage à deux mains, il se tourne finalement et, d´un claquement de langue, indique à Hermès de le suivre. Celui-ci le suis à contre coeur car Chrstopher l´arrache à son herbe. Mais, voyant que l´herbe de l´endroit oú l´emmène son cavalier à l´air bien grasse et savoureuse, il se laisse guider puis s´attaque à l´haute herbe. Souriant, Christopher l´attache puis lui tapote l´encolure.

"Sale glouton, va" s´amuse-t-il avant de relever son regard vers Morgan. Il remarque d´ailleurs que celui-ci n´a pas libérer Avalon de son équipement. "Hey Merlin !" l´interpelle-t-il alors que le jeunot est entrain de partir se chercher une place au soleil. Il siffle entre ses dents et, une fois qu´il ait capter l´attention du plus jeune, désigne Avalon "Tu veux pas le déshabiller lui aussi? Ou au moins lui enlever la selle ou simplement désangler un peu?"

S´était une question, certes. Mais une question on ne peut plus rhétorique posé sur un ton doux mais néanmoins autoritaire. C´est vrai quoi. Le pauvre Avalon, il et obligé de garder sa lourde selle sur le dos alors que Morgan lui, peut enlever son t-shirt comme bon lui semble. D´ailleurs, le jeunot semble avoir comprit qu´il n´a pas réfléchit assez loin - ou il comprend tout simplement qu´il ne sert à rien de discuter avec Christopher sur ce sujet- car il s´excécute sans maugréer des injures.

Pendant ce temps, après s´être assuré qu´Hermès était bien attacher, Christopher va s´assoir au soleil et fait comme Morgan. À savoir: enlever son t-shirt. Il l´essort puis le pose un peu plus loin au soleil. Il déchausse ensuite ses bottes, et déverse quelques centilitre puis les met aussi à sècher. Et finalement, il enlève ses chaussettes et sa chevillère qui trouvent leur place à côté des autre habits.

Assit ainsi au soleil, il plit les genoux, pose les pieds au sol et se passe une main sur sa cheville. Elle n´est, bizarrement, pas douloureuse. Du moins, pas encore. Christopher craint quelque peu qu´elle lui fera payer demain le mauvais traitement d´aujourd´hui.